« Je suis nul » : comment surmonter vos croyances limitantes en recherche d'emploi ?
11 mars 2024
7min
Imaginez, un matin, vous découvrez une offre d’emploi pour le job de vos rêves. Vous avez l’impression que le recruteur l’a rédigée rien que pour vous. Pourtant, au moment de préparer votre candidature, une voix intérieure murmure : « Et si je n’étais pas à la hauteur ? » Cette voix, c’est celle de vos croyances limitantes. Elles agissent un peu comme des gardiennes sournoises de votre zone de confort. Sous couvert de protection, elles vous empêchent d’atteindre votre plein potentiel. À travers des exemples, des exercices et des conseils concrets, apprenez à identifier, déconstruire, puis transformer ces croyances limitantes en tremplin vers la réussite.
Sommaire
- Qu’est ce qu’ une croyance limitante ?**
- Les 3 étapes pour déjouer vos croyances limitantes
- Cas concrets : cinq croyances limitantes à dépasser lors d’une recherche d’emploi
Qu’est ce qu’une croyance limitante ?
Une croyance limitante est une pensée ou une affirmation que vous considérez comme une vérité absolue sur votre personne. Elle n’a aucune preuve tangible, elle peut même se heurter à des preuves contraires, et pourtant, elle reste ancrée dans votre esprit. Cette croyance qui va façonner votre réalité et influencer vos comportements.
Prenons un cas concret : vous terminez vos études et vous vous lancez dans la quête d’un premier contrat. Pour ce faire, vous naviguez dans l’océan des offres d’emploi, votre CV à la main. Et, malgré de solides qualifications, vous ne pouvez vous empêcher de penser que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous manquez d’expérience, et que les recruteurs recruteront quelqu’un de plus compétent que vous. Si en plus par malheur, vous essuyez vos premiers refus (ce qui est tout à fait normal), cette croyance négative va se renforcer.
Dans ce cas de figure, vous êtes à la croisée des chemins entre plusieurs scénarios :
Scénario 1 : vous vous laissez assaillir par vos doutes, et vous liquéfiez au moment de répondre aux incontournables questions posées lors de l’ entretien d’embauche. Peu convaincant, vous commettez alors des erreurs et le job convoité vous passe sous le nez. Vos croyances limitantes vous ont submergés.
Scénario 2 : vous vous rendez compte que vous êtes freiné par des croyances infondées et vous décidez de les affronter. Vous gagnez alors en confiance en faisant preuve d’assertivité face au recruteur, et vous mettez toutes les chances de votre côté pour décrocher le job convoité.
Bien sûr, tout le monde préfèrerait embrasser le deuxième scénario. Vous pensez que c’est plus facile à dire qu’à faire ? En réalité, affronter ses croyances limitantes, se travaille. Pour y parvenir, suivez les étapes suivantes.
Les trois étapes pour déjouer vos croyances limitantes
Étape 1 : identifiez vos croyances limitantes
Votre première mission pour surmonter vos croyances limitantes est de reconnaître ce que les psychologues appellent les « patterns répétitifs de pensée négative ». Derrière ce terme se cache en fait l’idée que votre cerveau a la fâcheuse tendance à se prendre pour Serge Lama. Dans certaines situations, il se met à répéter « Je suis malade » en boucle et à l’infini. Déprimant, non ? D’autant que vous n’êtes, d’habitude, pas conscient vous-même que votre mental s’est mis en mode « Je suis un raté ». Ces pensées sont déclenchées par des événements spécifiques comme par exemple, un refus suite à une candidature, et tendent par la suite à se généraliser.
Nos conseils pour identifier vos croyances limitantes :
Parlez-vous ! Une croyance limitante agit comme un tyran intérieur qui va cibler tout ce qui ne va pas, telle une petite voix mesquine qui vous critique sans cesse. « Quand vous entendez cette voix intérieure, parlez-lui, conseille Magali Digne, coach professionnelle certifiée et fondatrice de Joy Conseil. Dites-lui quelque chose comme : “C’est bon, je t’ai entendu. Je te remercie de ton alerte, mais je ne suis pas d’accord, tu ne m’empêcheras pas d’avancer !” Le fait de vous adresser à ce “tyran intérieur” vous libère de cette stratégie d’auto-sabotage. »
Écrivez ce que vous ressentez : une autre technique pour débusquer l’ennemi est de s’armer de votre stylo pour poser vos pensées sur le papier. « Notez par écrit ces réflexions négatives qui tournent en boucle dans votre esprit, surtout après un échec ou un rejet, précise Magali Digne. Si vous découvrez un schéma qui sous-estime systématiquement vos capacités, il est probable que vous soyez face à une croyance limitante. »
Restez honnête avec vous-même : reconnaître vos croyances limitantes nécessite de vous confronter à des vérités parfois inconfortables. Alors acceptez vos émotions négatives ! Cela ne signifie pas vous résigner, mais plutôt reconnaître que ces croyances existent, sans jugement. Vous créez alors un espace mental pour le changement.
Étape 2 : remettez en question vos croyances limitantes
Une fois l’ennemi identifié, passez à l’offensive. Pour remettre en question vos croyances limitantes, examinez de près vos pensées, en vous demandant d’où elles proviennent et si elles reflètent la réalité. « Gardez en tête qu’il n’y a pas qu’une seule vérité, analyse Magali Digne. C’est bien souvent notre perception des choses qui nous limite. »
Nos conseils pour remettre en question vos croyances limitantes :
Interrogez l’origine de vos croyances : revenez d’abord à la source du problème. Demandez-vous : « Quand ai-je pensé cela pour la première fois ? » Ces croyances sont-elles le résultat de vos expériences personnelles, des influences extérieures (famille, amis, médias) ou des échecs passés ?
Examinez les preuves : pour chaque croyance limitante, demandez-vous s’il existe des preuves concrètes qui la soutiennent. Souvent, vous constaterez que ces croyances sont basées sur des perceptions subjectives plutôt que sur des faits objectifs. Par exemple : « Je pensais ne pas être qualifié pour ce poste de haut niveau, alors qu’en fait, en analysant la description de l’offre d’emploi et en faisant le parallèle avec mes expériences passées, j’ai réalisé que j’avais déjà accompli des missions similaires. »
Identifiez des contre-exemples : cherchez des situations où vous avez réussi malgré vos doutes. Ces exemples peuvent servir de preuves contre vos croyances limitantes.
Valorisez vos réussites : faites une liste de vos accomplissements, même les plus petits. Cela peut inclure des compétences acquises, des défis surmontés, ou simplement des moments où vous avez agi contrairement à ce que votre croyance limitante vous aurait dicté.
Étape 3 : transformez vos croyances limitantes en croyances aidantes
Vous avez identifié le problème, vous l’avez ensuite remis en question. Reste à lui asséner le coup de grâce en transformant la croyance limitante en une affirmation positive qui renforce votre confiance et votre estime de soi.
Nos conseils pour générer des croyances aidantes :
Formulez des croyances alternatives : pour chaque croyance limitante, formulez une croyance aidante et positive qui la remplace. Par exemple, remplacez « Je ne suis pas assez compétent pour ce travail » par « Je possède des compétences uniques qui me qualifient pour ce poste et je suis capable d’apprendre pour combler mes lacunes ».
Visualisez le succès : imaginez-vous réussir avec brio, vos prochains challenges professionnels. En vous projetant dans le positif, vous créez une image mentale détaillée de vous-même en train de briller dans des contextes qui vous semblaient auparavant inaccessibles. Vous commencez alors à internaliser la possibilité du succès. C’est la première étape pour gagner en confiance et changer vos habitudes.
Cas pratique : quatre croyances limitantes à combattre lors d’une recherche d’emploi
Connaître la théorie pour surmonter vos croyances limitantes, c’est bien. Mais rien ne vaut la pratique ! Voici cinq exemples concrets fréquemment rencontrés dans le cadre d’une recherche d’emploi : ces situations illustrent comment déconstruire efficacement vos barrières mentales.
« Je ne suis pas fait pour ce métier »
La situation : vous évitez de postuler à des emplois de manager, persuadé que vous n’êtes pas fait pour diriger. Tout ça parce qu’un de vos responsables vous un jour dit que vous étiez meilleur dans l’opérationnel qu’en leadership. Sauf que depuis, vous êtes persuadé qu’il a raison.
Examinez les preuves : faites une analyse objective de vos compétences et expériences réelles. Listez vos réussites professionnelles et les feedbacks positifs reçus de vos collègues et/ou supérieurs. Ensuite, évaluez les compétences que vous possédez et comparez-les aux exigences des offres d’emploi de manager qui vous intéressent.
Formulez une croyance alternative : dites-vous quelque chose comme « Mes compétences opérationnelles constituent une base solide pour le leadership, et je suis capable de développer mes compétences en management pour devenir un leader efficace. »
« Je suis trop timide pour réseauter »
La situation : vous avez entendu dire que le réseautage est clé dans la recherche d’emploi, mais vous pensez être trop introverti pour être efficace dans cet exercice. Vous pensez, à tort, que votre tempérament vous empêche de faire bonne impression.
Identifiez un contre-exemple : notez les moments où vous avez réussi à établir des connexions significatives, même dans des cadres informels. En interrogeant votre entourage, vous vous rendrez compte que vous avez noué de nombreuses relations malgré votre supposé timidité. Vous ne vous étiez juste pas rendu compte qu’il s’agit de réseautage parce que ce terme raisonne négativement dans votre oreille. « Dans ce genre de cas, n’hésitez pas à changer le vocabulaire que vous utilisez pour vous raconter l’histoire autrement, conseille Magali Digne. Par exemple, si pour vous le réseautage évoque une formalité, une contrainte ou s’il ne reflète pas la manière dont vous souhaitez interagir avec les autres, remplacez-le par un terme qui correspond davantage à votre approche et vos valeurs.»
Formulez une croyance alternative : « Mon approche authentique crée des relations durables et significatives. »
« Je ne suis pas assez compétent »
La situation : en parcourant une offre d’emploi qui semble parfaite pour vous, vous êtes refroidi par la longue liste de compétences et de connaissances requises. Vous commencez à douter de vos qualifications, craignant de ne pas être à la hauteur des attentes du recruteur.
Identifiez un contre-exemple : réfléchissez à des moments où vous avez été confronté à des tâches que vous ne maîtrisiez pas totalement au début. Notez comment vous avez acquis les compétences nécessaires pour les surmonter.
Formulez une croyance alternative : « Je n’ai rien à perdre et tout à gagner en postulant. Même si je ne corresponds pas parfaitement à toutes les exigences dès maintenant, le simple fait de postuler est une démarche proactive vers mon développement professionnel. »
« Je suis trop vieux pour changer de carrière ou pour briguer certains postes »
La situation : vous souhaitez postuler à un emploi qui vous passionne, mais vous vous n’osez pas le faire car vous pensez que votre âge est un obstacle majeur.
Examinez les preuves : évaluez votre expérience et la richesse des compétences que vous avez développées au fil des ans. Pensez aux situations où votre expérience a été un avantage décisif. Vous avez une perspective plus large et une capacité à gérer des situations complexes avec sagesse.
Formulez une croyance alternative : « Ma maturité est un atout précieux qui apporte une valeur ajoutée à ce poste. Je suis capable de m’adapter et de prouver que l’âge n’est pas un frein, bien au contraire. »
Vous êtes désormais prêt à briser les chaînes de vos croyances limitantes, ces murmures sournois qui se faufilent dans votre esprit, prétendant vous protéger tout en vous éloignant de vos véritables ambitions. Gardez quand même en tête que le chemin vers le dépassement de soi n’est pas linéaire. Il est pavé de doutes et de réflexions. Mais le résultat ? Une confiance renouvelée, non seulement pour postuler au travail de vos rêves mais aussi pour embrasser toutes les nouvelles opportunités que peut offrir votre vie professionnelle.
Article édité par Aurélie Cerffond ; Photo par Thomas Decamps pour WTTJ
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