Des tupperwares volés à l'email d'insulte : 5 histoires incroyables de RH

Sep 18, 2024

5 mins

Des tupperwares volés à l'email d'insulte : 5 histoires incroyables de RH
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Ingrid de Chevigny

Freelance Content Writer & Content Strategist pour start-ups B2B

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Être RH, c’est gérer de l’humain pour le meilleur… mais parfois aussi pour le pire ! Car au beau milieu des missions classiques de recrutement, de formation ou de bien-être au travail, se présentent parfois des dossiers improbables à gérer.

Nous avons demandé à cinq professionnels des RH de nous raconter les situations les plus cocasses auxquelles ils ou elles ont été confrontés au travail. Et croyez-nous, on n’a pas été déçus : entre les dérapages inattendus, les conflits absurdes à régler et les demandes farfelues des dirigeants, on se dit que le quotidien des RH n’est décidément pas de tout repos. En tout cas, ce n’est pas dans les manuels de ressources humaines qu’on apprend à gérer des situations comme celles-là ! Voici leurs témoignages sans filtre.

1. L’e-mail corrosif

Sophie(1), consultante RH : « Il y a quelques années, j’étais DRH dans une entreprise de logistique d’une cinquantaine de personnes, et nous avons dû mettre fin au contrat d’un employé dont la performance laissait beaucoup à désirer depuis plusieurs mois. L’entretien de licenciement s’est déroulé dans le calme, et il était convenu que le collaborateur parte après un préavis de quelques jours. Mais le lendemain matin, surprise : non seulement le salarié ne s’est pas présenté, mais il a envoyé un e-mail à toute l’entreprise avec pour objet “Un petit cadeau de départ“. Dans l’e-mail, il y avait non seulement un message incendiaire avec des insultes à destination de l’équipe de direction, mais aussi une photo du panneau d’entrée du bureau, avec une trace d’urine clairement visible sur le logo de l’entreprise. L’e-mail a évidemment créé une onde de choc au sein des effectifs, et en tant que DRH, j’ai dû gérer la situation en envoyant une communication ciblée, en réunissant les équipes, et en organisant un nettoyage d’urgence du panneau. C’était à la fois embarrassant et risible ! En tout cas, ce départ restera dans les annales de mes expériences RH les plus rocambolesques ! »

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2. Le tupperware gate

Marion(1), DRH : « Tout a commencé par quelques plaintes de la part de collaborateurs qui voyaient leurs repas ou leurs en-cas disparaître du frigo commun dans l’agence de communication dans laquelle je travaille. Au début, on a cru à des erreurs ou à des oublis, mais très vite, les vols sont devenus récurrents et les salariés victimes, agacés, se sont tournés vers moi pour régler le problème ! Je me suis donc retrouvé à envoyer un e-mail collectif et à scotcher des mots dans l’espace repas pour rappeler les règles de respect des affaires de chacun. Je pensais que cela serait suffisant, mais les vols ont continué, et l’affaire a commencé à prendre une tournure disproportionnée. Les conversations de couloir tournaient de plus en plus autour de ce mystère de frigo, et les soupçons commençaient à peser sur tout le monde. L’un des employés avait même commencé à prendre l’habitude d’emporter son repas dans un sac isotherme, par crainte de perdre son déjeuner ! J’ai alors réussi à convaincre l’équipe dirigeante d’investir dans une petite caméra qui a été installée dans la salle de pause. Quelques jours après, comme par magie, les vols ont cessé. Personne n’a été pris sur le fait, et les images n’ont même pas eu besoin d’être visionnées. Mon seul regret, c’est qu’on ne saura sans doute jamais qui était le voleur de tupperwares ! »

3. Le stagiaire VIP

Hugo(1), ex-chargé de recrutement et de formation dans une société de conseil : « Le directeur général de notre entreprise voulait absolument que son neveu soit accueilli en tant que stagiaire. Jusqu’ici, rien de très surprenant, sauf que le neveu en question, qui n’avait que très peu d’expérience professionnelle, devait bénéficier d’un traitement de faveur incroyable : une indemnisation de stage bien supérieure à celle des autres stagiaires, et même des aménagements d’horaires pour ses activités personnelles. Je savais pertinemment que cela allait créer des tensions, mais à l’époque, j’étais assez junior et je ne me sentais pas légitime pour m’opposer au DG. Résultat : ça n’a pas loupé, la position privilégiée du neveu a vite fait des vagues et j’ai reçu une série de plaintes de la part des autres stagiaires de l’équipe, furieux de voir qu’ils n’étaient pas tous logés à la même enseigne. J’ai dû me résoudre à en parler directement au DG, lors d’un échange assez lunaire. En effet, ce dernier ne voulait pas comprendre pourquoi une telle situation pouvait poser problème, et insistait sur le fait que c’était à moi de trouver des solutions pour régler ce type de conflit. Finalement, cette expérience m’a montré l’importance d’avoir le courage de dire non lorsque quelque chose me semble injuste. Si c’était à refaire, je serais plus ferme dans ma position et je veillerais à instaurer des règles claires en matière d’équité dès le départ. »

4. La guerre froide

Héloïse, responsable RH dans une entreprise du secteur de la santé : « J’ai dû gérer une situation particulièrement houleuse qui portait sur un sujet à première vue anecdotique : la température au sein des bureaux. C’était l’été, et plusieurs de nos collaborateurs avaient pris l’habitude de mettre la climatisation à fond. Sous prétexte qu’ils crevaient de chaud, ils refusaient implacablement de monter le thermostat. Le problème, c’est que l’autre moitié de l’équipe se plaignait du froid glacial : “On gèle dans l’open space !”, “Je suis tombé malade en venant au bureau !”, “C’est pas du tout écolo”. Je pensais que le problème allait finir par se tasser de lui-même, sauf qu’un jour, l’un de mes collaborateurs a menacé de démissionner si la température n’était pas réglée à un niveau plus supportable pour lui. Face à cet ultimatum, j’ai dû me résoudre à organiser une réunion d’urgence avec toute l’équipe pour renouer le dialogue et trouver une solution. Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai dû créer un sondage anonyme pour déterminer démocratiquement une plage de température acceptable pour la majorité et mettre fin au débat. J’ai trouvé ça assez surréaliste de devoir consacrer autant de temps à une telle broutille plutôt qu’à des sujets RH plus importants. Mais au moins, le climat (dans tous les sens du terme) s’est finalement apaisé ! »

5. Le serial dragueur

Juliette, Head of People dans une start-up tech : « On le sait tous : la fête de Noël de l’entreprise, c’est un moment où l’on relâche la pression, et où l’on découvre ses collègues sous un autre jour… avec ses moments inattendus. Une année, un collaborateur, sans doute désinhibé après quelques coupes de champagne, s’est un peu laissé aller et s’est mis à flirter, tour à tour, avec plusieurs membres féminins de l’équipe. Le lendemain, tous les commérages autour de la machine à café tournaient autour de ses tentatives (pas très discrètes) de séduction de la veille, et les commentaires moqueurs allaient bon train. Alertée, j’ai pris le temps de discuter avec les collaboratrices qui avaient eu droit à son numéro de charme pour m’assurer qu’il n’avait eu aucun comportement inapproprié. Heureusement, rien de tel ne m’a été signalé. Néanmoins, j’ai estimé qu’un petit recadrage bienveillant s’imposait. J’ai donc profité d’un échange informel en tête-à-tête pour lui faire comprendre que, malgré l’ambiance festive, il devait faire attention à son comportement pour éviter d’entacher sa réputation professionnelle. Mais je dois dire que j’ai un peu regretté de l’avoir fait : ça a été un moment particulièrement malaisant pour nous deux ! De mon côté, je me suis sentie hyper moralisatrice, même si j’ai essayé de ne pas dramatiser la situation et de ne pas lui donner la sensation que je cherchais à m’immiscer dans sa vie privée. Quant à lui, il ne savait pas où se mettre, bafouillant des excuses maladroites et évitant de croiser mon regard ! »


(1) Les prénoms ont été modifiés afin de respecter la confidentialité des personnes concernées.

Article écrit par Ingrid de Chevigny, édité par Aurélie Cerffond, photos : Thomas Decamps pour WTTJ