Employé au Commandement de la Cyberdéfense (COMCYBER), l’enseigne de vaisseau de première classe (EV1, équivalent lieutenant) Jean-François a été mis pour emploi au sein de l’équipage du porte-avions Charles de Gaulle en tant que chef de service cyber lors de la mission ANTARES 23. Il partage son expérience inoubliable.
À l’été 2022, l’EV1 Jean-François rejoint le Centre des Homologations Principales Interarmées (CHPI), un des quatre centres techniques du Groupement de la Cyberdéfense des Armées. Officier traitant et référent Marine au bureau systèmes spécifiques, il est mandaté début 2023 pour assurer la relève en intérim du chef de service cyber à bord du porte-avions (PA) Charles de Gaulle. Pendant deux mois, l'EV1 Jean-François endosse deux rôles lors du déploiement annuel du bâtiment de combat français, nommé ANTARES 23.
Des défis humains, techniques et organisationnels
En tant que chef de service cyber, il est en charge de la cybersécurité (audit de service, conformité de la sécurité des systèmes d’information, bons usages cyber, formation et sensibilisation du personnel) aidé par 5 marins du service.
« J’ai travaillé au sein d’une équipe formidable avec le soutien de l’adjoint du commandant à qui j’ai succédé. Opérer sur le P.A, sur des systèmes uniques, techniquement, c’est génial. On réalise des audits de systèmes qu’on ne fait nulle part ailleurs ».
Dans le cadre spécifique du déploiement du porte-avions au sein du groupe aéronaval (son escorte), il assume également la fonction de CyWC (Cyber Warfare Coordinator). « Mon rôle, explique-t-il, était d’assurer la conduite de la lutte informatique défensive dans l’ensemble de la force et d’en rendre compte à l’officier cyber de l’état-major embarqué ». La mission de l’enseigne de vaisseau Jean-François ne se cantonne pas au porte-avions. Durant deux mois, il tient compte également des bâtiments escorteurs dont les actions cyber doivent être coordonnées avec celles du PA. Parfois, certains bateaux n’ont pas de spécialiste cyber à bord, l'EV1 Jean-François est donc le spécialiste référent à distance. C’est ainsi, témoigne-t-il que « le Charles de Gaulle assure la formation et la défense cyber de tous les bateaux escorteurs (ravitailleurs ou frégates) ».
« À 26 ans et avec mon grade, c’est une expérience inoubliable que de se voir confier un tel poste », poursuit-il souriant.
Cyber et marin, un combo réussi
Scientifique et plutôt geek, l'EV1 Jean-François s’engage dans des études scientifiques. En 2ème année d’école d’ingénieur à l’Ecole nationale supérieure d’électrotechnique, d’électrique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications - en sécurité informatique (formation TLS-SEC en cybersécurité), Jean-François signe une bourse « cyber » avec la Marine nationale. « Enfant, c’était un rêve d’entrer à l’armée et de servir mon pays », raconte-t-il. Passionné par la mer et féru de voile, le choix de la Marine s’est imposé naturellement. Après l’obtention de son diplôme, il s’engage alors sous contrat. En 2020, il est ainsi affecté à l’état-major de la force aéromaritime française de réaction rapide (French Maritime Force - FRMARFOR), en tant qu’officier cyber. Cet état-major vise à commander à la mer des forces navales spécialisées dans les opérations amphibies, la guerre des mines et le groupe aéronaval. Déployé sur trois exercices majeurs (DYNAMIC MARINER 20 - OTAN, CORMORAN 21 combiné marine & aviation et POLARIS 21), l'EV1 Jean-François participe également à la mission CLEMENCEAU 22 (déploiement annuel du PA Charles de Gaulle).
Les homologations permettent de découvrir des systèmes différents
Officier traitant au bureau systèmes spécifiques au Centre des Homologations Principales Interarmées (CHPI) à Arcueil, l'EV1 Jean-François est référent pour les homologations des systèmes de la Marine (systèmes de combat, d’armes ou de communication) sur des futurs systèmes ou re-homologation de systèmes existants. « C’est de la gestion de risques, on conseille le Responsable de la sécurité des systèmes d’information, sur les différentes mesures à appliquer sur un système. C’est lui qui prend les mesures palliatives et présente le dossier d’homologation au COMCYBER » explique-t-il.
« Ce poste est une bonne surprise ; je découvre des systèmes variés et travaille sur de nombreux projets passionnants ».
Son premier contrat de 3 ans terminé, l'EV1 Jean-François a signé un nouveau contrat jusqu’en 2028. Objectif : rester dans le domaine cyber et progresser.