Tenzing Conseil

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Nezisková organizácia, Organizácia / Manažment, Stratégia

Paris

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Appel à projet Prix Tenzing : Dotation de 150 000€

Dotation de 150 000€ « Les alliés de la réussite éducative d’aujourd’hui sont les soutiens de la réussite professionnelle de demain » Nombres de facteurs conditionnent la réussite…

17. 12. 2024

Comment améliorer les relations entre entreprises et associations ?

TRIBUNE // Trop souvent, les entreprises qui financent les associations ne rendent service ni à leurs bénéficiaires, ni à elles-mêmes. Elodie Baussand, associée fondatrice du cabin…

5. 12. 2024

Recrutements, gouvernance : le contre-modèle de Tenzing

Le cabinet créé en 2016, spin-off d’ex-consultants de Weave (cabinet lui-même absorbé par onepoint), promeut des recrutements autrement plus divers que dans la moyenne des cabinets…

5. 12. 2024

Quand la RSE oublie le « S » de « Social »

https://usbeketrica.com/fr/article/quand-la-rse-oublie-le-s-de-social

3. 12. 2024

Le secteur associatif marqué par de faibles inégalités salariales

Les associations ont procédé à des augmentations salariales relativement importantes en 2023, révèle la 3e édition du Baromètre des salaires dans le secteur associatif réalisé par…

5. 12. 2024

Tenzing invité au Cercle de la Gouvernance de Giverny

Le mercredi 20 novembre 2024 se tenait Giverny de la Gouvernance, organisé par le Cercle de Giverny et Chapter Zero France à la Maison de la Chimie. Pouvoirs publics, dirigeants d’…

25. 11. 2024

Rapport de mission 2023 

Chez Tenzing, nous avons adopté le statut de la société à mission en essayant de concilier gouvernance, responsabilité sociale et innovation responsable. C’est cette recherche de l…

25. 11. 2024

Elodie Baussand et Kazem Tabrizi (Tenzing) : « Nous souhaitons conjuguer sens et performance, tout en corrigeant un certain nombre d’inégalités sociales »

C’est une sorte d’ovni dans le paysage des cabinets de conseil. Tenzing, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle, aspire à ouvrir le milieu du conseil à des profils traditio…

5. 12. 2024

Et si le travail c’était avant tout travailler ?

TRIBUNE // « Quête de sens » et « expérience collaborateur » pour les cadres, simple tâche à accomplir pour les autres : l’obsession actuelle pour le travail souffre de visions an…

5. 12. 2024

Comment améliorer les relations entre entreprises et associations ?

Tenzing Conseil

Comment améliorer les relations entre entreprises et associations ?

TRIBUNE // Trop souvent, les entreprises qui financent les associations ne rendent service ni à leurs bénéficiaires, ni à elles-mêmes. Elodie Baussand, associée fondatrice du cabinet Tenzing, détaille dans cet article ce que serait une relation plus harmonieuse entre les deux mondes.

Dans leur désir louable de s’engager pour des causes et d’œuvrer pour le bien commun, les entreprises nouent de plus en plus de partenariats avec le monde associatif. Mais comment savoir quelles associations soutenir ? Comment être sûr que l’argent versé ne sera pas, en définitive, un cadeau empoisonné pour l’association bénéficiaire ? Côté entreprise, comment se prémunir de ne pas être accusé de « faire de la com’ » sur le dos des associations et de valoriser un « ROI social » qui ne dit pas son nom ? Enfin, on peut se demander si on n’assiste pas, par moments, au dévoiement d’actions qui jadis relevaient de l’État.

Étant moi-même dirigeante d’une société à mission qui finance des associations (les Prix Tenzing pour l’égalité des chances), ces questions, je suis obligée aussi de me les poser. Je n’ai pas toutes les réponses, mais je pense utile d’en partager certaines ici.

Est-ce que je finance la « bonne » association ?

Si la mission de mon entreprise concerne l’égalité des chances (il se trouve que c’est le cas de Tenzing), alors c’est dans ce domaine que mes capteurs doivent m’emmener. Le travail de repérage en amont est fondamental, et ne doit pas céder à la mode du moment.

La question sous-jacente que tout dirigeant d’entreprise, même animé des meilleures intentions, doit se poser est celle de sa propre utilité sociale

Soyons francs : des associations « stars », il y en a pléthore. Ce sont celles qui bénéficient du plus fort apport matériel de la part des entreprises. Quel mal à cela ? Elles ont en effet le mérite de mettre en lumière une cause qui, de toute façon, a besoin de soutien. Mais quid des causes orphelines, des « pas glamour » ? Quid des associations qui œuvrent dans l’ombre et qui, de fait, ne semblent pas utiles aux yeux des bailleurs ? On voit bien que la question sous-jacente que tout dirigeant d’entreprise, même animé des meilleures intentions, doit se poser est celle de sa propre utilité sociale. Qu’est-ce que j’ai envie de défendre ? Qu’est-ce qui me tient à cœur ? Qu’est-ce que mes collaborateurs ont envie que nous soutenions ensemble ?

Par ailleurs, je dois me garder, si possible, d’avoir les mêmes attendus à l’égard d’une association que d’une entreprise : s’il n’y a pas de « passage à l’échelle », ce n’est pas grave. Et, dans le cadre d’un véritable partenariat, chacun doit reconnaître les compétences de l’autre pour lui laisser la liberté d’opérer. Bref, commençons par assainir nos relations !

Suis-je un bailleur bienveillant ou un expert-comptable tracassier ?

Ne confondons pas ROI (Retour Sur Investissement) et ROI social. La première préoccupation d’une association, c’est de « tenir » sans mettre la clé sous la porte. La manne de l’État a tendance à baisser, les trésoriers payeurs font du zèle, les dons des citoyens fluctuent en fonction de leurs indignations, de l’actualité ou de leur ressenti. Résultat, quand arrivent les fonds d’une entreprise, c’est le soulagement. Mais de courte durée ! Car les entreprises cherchent souvent à se border, à bien gérer leur risque et placer leur philanthropie aux bons endroits, comme s’il s’agissait d’un pilotage stratégique classique. Veillons à de ne reproduire avec les associations nos propres usages, à ne pas leur imposer notre culture.

L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) échappe pour partie à certains écueils des sciences du management, et à certaines pratiques de ce dernier, qui « tuent » les organisations en leur faisant perdre de vue le sens du travail. Ça ne les rend pas moins efficaces. Mais au total, un financeur se retrouve, à son corps défendant, source de tracas, là où il devrait jouer le rôle de facilitateur. Peut-être qu’au contraire c’est le financeur lui-même qui devrait s’inspirer des modes d’organisation de l’ESS pour mieux adresser la question sociale, plutôt que de vouloir lui appliquer des schémas inadaptés.  Ensuite seulement, l’ESS pourra balayer devant sa porte et adopter à son tour des process qui lui feraient gagner en efficacité. En réalité, les deux modèles ont beaucoup à s’apporter !

Est-ce que je rends vraiment service à l’association que je finance ?

Ou bien est-ce que je le fais pour présenter chaque année un joli rapport RSE ? La tendance, chez les bailleurs, est de financer des activités essentiellement visibles – je dirais presque « instagrammables » – alors que les associations ont davantage besoin d’être soutenues sur du fonctionnement : salaires, réfection des locaux, achat de matériel d’entretien, moyens de transport… toutes dépenses qu’un dircom aura du mal à mettre en scène dans sa plaquette.

Toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre de communiquer sur leur action sociale

D’autre part, les entreprises qui peuvent dégager des budgets de communication sur leurs engagements sont souvent les plus grosses ; cela ne veut pas dire que les plus petites ne font rien. Toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre de communiquer sur leur action sociale. Si je prends l’exemple des entreprises du réseau FACE (Fondation Agir Contre l’Exclusion), nombre d’entre elles ne possèdent pas les ressources humaines nécessaires à la valorisation de l’action sociale. Et pourtant, elles accomplissent un travail considérable (mentoring, formation, etc.)

Et je ne parle même pas des entreprises qui « font du social » sans le savoir. Celles qui échappent complètement aux critères de l’action sociale, alors qu’elles sont tout autant utiles, à l’égard de leurs salariés par exemple, ou parce qu’elles sont naturellement connectées avec leur territoire.

Comment savoir si les entreprises ne se substituent pas à l’État ?

Que ce soit par du don direct ou via des fondations, l’entreprise est utile, cela ne se discute pas. Mais il faut poser la question de la frontière. Dans ce jeu à trois entre monde économique, pouvoirs publics et engagement citoyen, l’État a parfois tendance à profiter de la bonne volonté de patrons mécènes pour se désengager, et le marché à s’arroger des tâches qui jadis ne lui incombaient pas. Là encore, les réponses ne vont pas de soi, car en définitive, seul le résultat compte (pour les associations et in fine pour les bénéficiaires). Mais une chose est sûre : avant de m’engager dans le financement d’une cause, peut-être faut-il au préalable m’assurer que je ne fais pas le travail d’un État trop heureux de me léguer ses prérogatives.

Elodie Baussand

- 6 mai 2024

https://usbeketrica.com/fr/article/comment-ameliorer-les-relations-entre-entreprises-et-associations