Dire non, vaincre sa timidité... 15 salariés et leurs plus grandes fiertés au travail
17. 10. 2024
6 min.
Je suis ce sentiment de satisfaction que l’on éprouve à l’égard de soi-même. Je peux être personnelle ou collective. Au travail, je me manifeste partout : en raison d’une réussite, d’une qualité particulière ou d’un grand ou petit accomplissement. Je suis… je suis la fierté ! On a tendu le micro à ceux qui savent, au taf, où se trouve la leur. Et vous, sauriez-vous trouver ce qui vous rend fière ?
1. « Avoir initié mes collègues au yoga », Charlène
C’est position chien tête en bas dans l’open space qu’on peut me retrouver pendant mes pauses déjeuners. Avec quelques années de pratique derrière moi - et surtout beaucoup d’heures de visionnage de vidéos Youtube - je m’improvise prof de yoga au bureau depuis deux ans. J’ai fièrement initié une petite dizaine de collègues qui n’avaient jamais pratiqué le sport et qui, maintenant, viennent mettre à l’épreuve leur souplesse deux fois par semaine. Namasté !
2. « Avoir fait rentrer un syndicat dans une grande boîte », Bastien
Voir ma manageuse se faire raccompagner par la sécurité après s’être fait limogée a été la goutte de trop. Les pratiques humiliantes étaient courantes dans cette grosse boîte internationale et il fallait faire quelque chose. Alors, avec quelques collègues, on a monté un CSE et fait rentrer un syndicat. Happy ending mitigé pour moi : je me suis fait virer. Une enquête de l’inspection du travail m’a tout de même permis de renégocier les termes de mon départ et depuis, l’entreprise a introduit le « happiness management ». En pratique, les méthodes sont restées les mêmes mais je suis quand même fier d’avoir essayé d’introduire le cadre légal français dans une entreprise étrangère !
3. « Avoir lutté contre les clichés sexistes », Maëlla
« Je cherche un vin de femme. » Voilà ce que les clients masculins me demandaient régulièrement en entrant dans la cave où je travaillais. Alors, chaque fois, je devais expliquer que cela n’existait pas et que, s’ils cherchaient des vins fins et doux, je pouvais leur conseiller des bouteilles. Et devinez quoi, ils finissaient par me répondre, à moi, la caviste, « je pense savoir mieux que vous. » Le culot ! Je les laissais donc partir fièrement… avec la bouteille la plus mitigée de la boutique.
4. « Avoir vaincu ma timidité », Dylan
Première expérience professionnelle et on me demande d’aller faire la promo de la boîte dans des soirées d’entreprises, seul. Cela signifiait devoir aller me présenter à des inconnus bien plus âgés et expérimentés, engager des discussions et potentiellement, me faire rembarrer. En un mot, cauchemardesque pour le timide que j’étais. Armé de courage, j’ai entamé une première discussion, puis une deuxième… et de soirée en soirée, je me suis complètement débloqué. D’ailleurs, certains me reconnaissaient et venaient me parler d’eux-même de la boîte, ce qui prouvait que je faisais bien mon travail. Quelle fierté !
5. « Avoir tenté ma chance à l’étranger », Véronique
Avec mon mari, on avait atteint le final stage de la vie parisienne : le taf de cadre dans des entreprises prestigieuses, la maison avec jardin en banlieue et deux enfants en deux ans. Mais de métro en boulot en dodo, on s’est très vite lassés. Alors, on a chacun posé notre lettre de démission… et on a tenté notre chance à l’étranger. Le défi était de taille : il fallait s’adapter à de nouveaux codes de travail sans savoir si ça allait fonctionner pour nous. Aujourd’hui, cela va faire 20 ans que nous bossons au Maroc, et on est très fiers d’avoir osé sauter le pas et de ne pas être restés dans une routine qui ne nous satisfaisait pas !
6. « Avoir dit non à une promotion qui aurait mis ma santé mentale en danger », Louise
Trois ans sans travailler, dont un an sans pouvoir marcher, à cause d’un burn-out sévère. Et le jour où je reprends le travail, on me propose une promotion. Un cadeau empoisonné qui m’aurait fait sombrer dans les mêmes mauvaises pratiques, mais avec encore plus de responsabilités et de pression. Alors, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait face à ma responsable pour lui dire non. Son visage s’est décomposé, « cela va anéantir votre carrière », m’a-t-elle dit d’un air menaçant. Et elle a eu raison : ils ont tout fait pour me pousser à la démission. Je suis pourtant très fière aujourd’hui d’avoir osé refuser et fait passer ma santé mentale (et physique) avant les besoins d’une entreprise qui clairement, n’en avait rien à faire de moi !
7. « Avoir challengé mes équipes de manière positive », Ismael
Que faire quand les objectifs du mois sont loin ? J’ai dû me poser la question et faire appel à ma créativité pour ne pas tomber dans des techniques de management toxiques. Alors, pour remotiver mes troupes, j’ai lancé « le défi ouigo ». Si on arrivait à atteindre notre objectif, c’était billet de train pour Marseille pour tout le monde ! Résultat : on a explosé les scores. Chose promise, chose due, mon équipe et moi avons passé trois jours fantastiques dans le sud de la France, ce qui nous a encore plus soudés.
8. « M’être reconvertie à 35 ans, après un burn out et deux bébés », Aurélie
Après 10 années passées en agence de comm’ qui se sont soldées par un bon burn out, j’étais lessivée par la vie et ne croyais plus en rien (professionnellement parlant). Contre toute attente, c’est le moment où j’ai opéré la bascule la plus importante de ma carrière : me former au métier de journaliste. Clairement, reprendre les cours à 35 ans avec un bébé sous chaque bras, pour tenter une carrière dans un secteur bouché, sans aucun réseau… ce n’était pas une sinécure. Mille fois je me suis dit que c’était une énorme connerie. Mais je n’ai rien lâché et quatre ans après, je suis fière de dire que je bosse dans une rédaction que j’adore, je prends du plaisir tous les jours dans mon travail et j’ai même écrit un livre !
9. « Être le numéro 1 de l’entreprise… à Mario Kart ! », Zeid
Un an que je joue à Mario Kart pendant la pause déjeuner. Un an que je suis imbattu. Quand je suis arrivé dans la boîte, la console de jeu est vite devenue un moyen de s’intégrer avec mes nouveaux collègues. Et dès qu’ils ont vu que j’étais indéniablement le plus fort, une compétition s’est lancée pour essayer de me détrôner. Chaque midi on essaye de m’enlever ma couronne, en vain. Je reste le king.
10. « Avoir donné de la visibilité aux femmes dans la musique électronique », Victoria
Je mixais dans des clubs après mon taf et le constat me désolait : les femmes ne composent qu’une part infime des lineups de DJ et doivent faire face à des comportements déplacés fréquemment. Alors, j’ai rompu mon CDI pour rejoindre l’association Connect’Her qui promeut l’accessibilité de la musique électronique aux artistes féminines et non binaires. Pendant deux ans, j’ai travaillé sur ce projet et je voyais fièrement des artistes incroyables prendre de la visibilité et se faire une place dans ce milieu. Allez écouter nos playlists !
11. « Voir mes designs partout », Clara
Quand je passe prendre un café au bureau, je m’arrête admirer les affiches. Certains collègues s’arrêtent aussi et glissent un compliment, sans savoir que c’est moi qui les ai faites. Le travail de graphic designer est un travail de l’ombre. Mon nom n’apparaît jamais sur mes créations, mais cela ne m’empêche pas d’être super fière quand je les vois partout. La reconnaissance est secondaire et ça me va très bien comme ça !
12. « Avoir fait virer un manager horrible », Rayan
Je travaillais en tant que vendeur dans une enseigne de prêt-à-porter connue et notre manager me menait la vie dure. Les remarques malveillantes et humiliantes étaient systématiques, et son antipathie me faisait régulièrement perdre des clients. À la fin de mon contrat, j’ai dénoncé ses pratiques à la RH qui m’avait recruté et ai appris plus tard qu’il avait été viré dans la foulée. Au moins, mes anciens collègues n’auraient plus à subir ce que j’avais vécu sous son joug !
13. « Assurer la sécurité de mes collègues », Jonathan
Pour se sentir heureux et motivé au travail, il faut se sentir serein. Et cela passe avant tout par la sécurité des entreprises, qui sont souvent la cible de personnes malveillantes. Donc, en tant que responsable informatique & sécurité, mon taf est de rendre serein mes collègues en assurant leur sécurité, à la fois sur Internet et dans la vraie vie. Une mission qui a commencé en grande pompe quand, au lendemain de mon arrivée… les locaux se sont fait cambrioler. L’enjeu est de taille mais il me rend fier au quotidien car je permets à tout le monde de travailler dans de bonnes conditions !
14. « Aider nos aînés », Léa
« Vous me rappelez ma petite fille. » À chaque fois que j’entends cette phrase, mon cœur se brise un peu plus car elle révèle une triste réalité : nos aînés sont abandonnés. Je travaille dans un EHPAD et peu reçoivent de visite régulière. Alors, quand je soigne un monsieur ou une dame et qu’on en profite pour parler un peu, bien sûr que je suis fière de colorer un peu leur journée !
15. « Donner une voix », Camille
En tant que journaliste, on se confie à moi pour que je mette en lumière des histoires et des revendications. Cela demande parfois beaucoup de courage aux personnes interviewées, alors je me dois de relater les faits le plus justement, dans l’espoir de sensibiliser, visibiliser et dénoncer. Je suis fière d’offrir cette opportunité à ces personnes… comme dans cet article, par exemple !
Article édité par Gabrielle Predko ; Photo de Thomas Decamps
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