Dans le quotidien d'un Directeur de Production audiovisuelle nouvelle génération

09 févr. 2018

5min

Dans le quotidien d'un Directeur de Production audiovisuelle nouvelle génération
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Après un master en communication à Sciences Po et quelques expériences en publicité qui lui font entre autres découvrir la production audiovisuelle, Victor Cavasino choisit de s’orienter vers l’image. Il complète alors son parcours par une licence en photographie. Photographe freelance pendant deux ans, il se rend rapidement compte que les activités annexes de la profession (prospection, aspect commercial, pré-production et post-production, facturation) sont chronophages et aliénantes.

Victor rejoint alors l’équipe de OuiFlash - un service qui digitalise la photographie professionnelle et rassemble une large communauté de professionnels de l’image - à ses débuts en 2016 en tant que chef de projet pour lancer l’activité VR. « J’aimais l’idée d’une communauté de photographes qui se monte, d’un positionnement industriel et d’apporter des solutions à des gens qui ne commandent normalement pas de photo », détaille-t-il. Il accède rapidement au poste de Directeur de Production. Il nous raconte son quotidien.

Un rôle de chef d’orchestre

Il a pour rôle de déterminer, organiser, optimiser et contrôler les activités de production dont il est responsable. Ce chef d’orchestre est l’interlocuteur privilégié à la fois des clients et des équipes techniques et s’assure du bon fonctionnement sur l’ensemble de la chaine de production. Un directeur de production a de nombreuses missions, qui varient selon l’entreprise ou le média dans lequel il travaille.

Le quotidien du métier chez OuiFlash

Chez OuiFlash, le rôle de Victor est de proposer des solutions clé en main à des clients qui ne sont pas habitués à commander de l’image tout en facilitant le travail des 10 000 opérateurs (photographes, vidéastes, retoucheurs) de sa communauté de freelances.

En effet, ancien photographe freelance, Victor l’a bien compris : « la plupart des photographes ont du travail ponctuellement et passent énormément de temps avec leurs clients en amont et en aval, souvent même beaucoup plus que la mission en elle-même ». Les e-mails sans fin, la prospection, les journées entières de brief, la post-production, les retours avec le client et le suivi de la facturation sont des étapes laborieuses, que OuiFlash souhaite abolir avec son service clé en main. « _On a voulu simplifier tout ce travail : le photographe s’occupe de la réalisation, de la production pure, du shooting, et c’est tout _». Tout ce qui est travail de prospection et brief est effectué par OuiFlash, donc par Victor et ses équipes en interne. Parmi ses missions :

1. S’entourer des bonnes personnes :

Il coordonne en partie la phase de recrutement, car il est crucial pour un directeur de production de s’entourer des bons profils de freelances et d’avoir des personnes compétentes prêtes à intervenir. Ce recrutement est hybride : le système profile les candidats par équipement, spécialité et disponibilité ; puis l’équipe étudie le portfolio et le site web des candidats « _qui nous permet de valider ou d’invalider une candidature _». Toute l’équipe est d’ailleurs photographe ou vidéaste, « _des gens implacables en technique photo et en esthétique _» : utile pour recruter objectivement de bons portfolios et s’assurer qu’ils pourront faire confiance aux professionnels envoyés en mission.

2. Définir les standards, les produits pour chaque client et chaque spécialité

S’il est important de comprendre le budget du client, le directeur de production veille à proposer une solution qui accompagnera le projet et améliorera l’image de l’entreprise. « La pertinence de la proposition est très importante car elle permet la pérennité de la solution. Il faut se rendre indispensable pour le client, imaginer la bonne solution et mettre en place les technos adaptés à ses besoins ».

« La part humaine du travail consiste à bien comprendre l’identité d’une entreprise qui a besoin d’images - photos ou vidéos », précise Victor. Il organise parfois des workshops avec ses clients pour définir non seulement la raison d’être de la société mais également, leurs besoins et comment OuiFlash peut les aider en proposant les bons formats et la bonne utilisation de ce contenu. « Notre idée, ce n’est pas juste de livrer des images avec le bon nombre de pixels, c’est d’aider une entreprise à améliorer son image avec les bonnes images, les bons médias ».

3. S’assurer que la production se passe bien au moment de la réalisation

Une fois que le client accepte la solution proposée, la mission est affichée sur la plateforme et des photographes et cadreurs peuvent alors proposer leurs services. Victor fait tout pour que leur travail soit « le plus simple, le plus encadré, le plus agréable possible » ; il donne aux opérateurs un cahier des charges et des astuces en fonction du type de shooting auquel ils se rendent pour encadrer la production et s’assurer que le résultat soit le plus standardisé possible.

Être proche de la communauté de photographes est essentiel : il faut « communiquer en leur donnant les bonnes consignes, être ni trop laxiste ni trop décourageant et leur parler de manière homogène pour être sûr que les consignes soient bien reçues », quel que soit le niveau d’expérience du photographe inscrit sur la plateforme.

4. Et que la post-production se passe également bien

Une fois la production achevée et postée par le photographe sur l’interface de OuiFlash, la phase de postproduction commence. « Les partenaires sont formés sur les standards de la plateforme, ce qui rend le recrutement beaucoup plus facile » et doivent s’adapter aux normes « de chaque nouveau client ou de chaque spécialité ». Pour pouvoir traiter de plus grands volumes d’images, Victor et son équipe ont créé des chartes de post-production qui permettent de « transmettre une vision » et de les aider « à interpréter et à faire le bon travail ». Des systèmes de reconnaissances d’images donnent des informations précises aux opérateurs, comme le nombre de visages à éclaircir dans une photo par exemple ; mais à terme, ce travail de post-production devrait pouvoir être rationalisé entièrement, selon lui.

5. Coordonner ce flux d’informations

Tous les jours, Victor doit vérifier que la chaîne de production est bien structurée afin de limiter les échanges d’informations inutiles et encombrant entre les différents interlocuteurs. « Une solution, un produit, des moyens, des automatismes, des systèmes d’informations, de traitements des images, des profils d’utilisateurs : c’est ça mon travail au quotidien ».

L’évolution du métier

Selon Victor, sa profession est amenée à évoluer drastiquement dans les prochaines années. « _C’est un métier qui doit savoir se réformer et assumer qu’il y a des choses qu’il n’est plus utile de faire à la main. On doit prendre du recul et reconnaître ce qui doit être automatisé, ce qui peut être fait différemment. _».

« Pour le moment, mon rôle est un rôle d’intermédiaire, je dois faire en sorte que les bons talents, les bonnes compétences, les bonnes techniques se soient rencontrés ; ce sont des choses qui doivent pouvoir s’automatiser. Je devrais devenir un superviseur, qui s’assurera que l’algorithme fasse les bonnes manipulations, assigne les bonnes personnes, que tous nos opérateurs aient bien lu les chartes, qu’ils les aient bien comprises, que tout le matériel est en bonne condition. »

Victor aimerait pousser les limites du rôle de producteur, un travail qu’il estime encore être « assez mécanique et à l’ancienne ». Une fois délesté de certaines tâches à automatiser, il pourrait se consacrer à d’autres missions plus créatives : mettre en place des formations pour sa communauté d’opérateurs, organiser des workshops et s’orienter à terme vers une production toujours plus inventive.

Un milieu en mutation

Pour être Directeur de Production, il est essentiel de comprendre le marché actuel et le positionnement de son entreprise. Ici, OuiFlash s’adresse avant tout à des industriels, qui ont besoin d’un volume d’images importants pour des usages et des spécialités multiples, de l’immobilier au culinaire, des réseaux sociaux au print. Victor doit donc imaginer un large spectre de propositions tout en optimisant les coûts. Les droits d’utilisation d’images s’assouplissent également (moins de restriction de support, de durée) pour permettre des solutions simples.

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Photos by OuiFlash

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