Saga Afrimarket : une success story entre la France et l'Afrique
24 avr. 2017
3min
EL
Terre d’opportunité, l’Afrique n’en reste pas moins encore peu choisie par les startups françaises pour se développer. Ce n’est pas le cas d’Afrimarket, présente dans cinq pays du continent (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Bénin et Togo) et qui entend devenir la plateforme e-commerce de référence en Afrique de l’Ouest. Petit tour d’horizon avec Rania Belhakia, la cofondatrice et jeune CEO de 27 ans.
C’est lors de son stage de fin d’études dans un cabinet de conseil que Rania Belhakia rencontre Jérémy Stoss, son futur cofondateur dans l’aventure Afrimarket. Tous deux travaillent alors sur une mission de déploiement de la fibre optique entre Abidjan et Bouna en Côte d’Ivoire. “_J’ai toujours voulu être entrepreneure et quand j’ai rencontré Jérémy, il nous a semblé évident de se lancer ensemble_” confie Rania. Lui, connaît très bien l’Afrique pour y avoir travaillé quelques années. Elle, est née à Casablanca, au Maroc, et a toujours souhaité avoir un impact dans ce continent riche d’atouts.
C’est en 2014 que le service Afrimarket est officiellement lancé. Le principe est simple : une marketplace qui offre la possibilité aux africains de la diaspora d’envoyer des denrées alimentaires et des biens de consommation courante à leurs proches outre-Méditerranée.
Exemple de colis
En court-circuitant le modèle classique d’envoi d’argent, la startup permet de rendre les transferts vers le continent moins coûteux, plus transparents et d’apporter de nouveaux clients aux marchands locaux. Et devinez quoi… ça fonctionne ! Après une dernière levée de fonds de 10 millions d’euros en septembre 2016 et la création d’un service e-commerce à destination de la classe moyenne africaine, la startup parisienne continue son ascension.
Client first
Au début de l’échange, Rania rappelle que plus de 60 milliards d’euros transitent vers le continent africain chaque année et que des frais de 12,5% sont prélevés sur chaque transfert, un montant colossal, plus élevé que ce qui se pratique vers d’autres continents.
Si l’Afrique est un marché gigantesque où tout reste possible, la jeune entrepreneuse sait aussi que travailler entre deux continents n’est pas chose aisée.
“Les habitudes de nos clients ne sont pas les mêmes. Ici en France, les locaux et la diaspora utilisent Afrimarket pour envoyer des produits à leur famille en Afrique. Ce sont des personnes peu digitalisées, alors nous allons les chercher via des canaux d’acquisition majoritaire offline. Par contre, en Afrique, nos clients sont issus de la classe moyenne émergente et utilisent notre service de e-commerce pour s’acheter des produits à plus forte valeur ajoutée, de l’high-tech par exemple. Là-bas, notre cible est donc beaucoup plus digitalisée.”
Jérémy et Rania
Une des valeurs phares de l’entreprise ? Le “Client First”. C’est pourquoi ils se sont dotés de leur propre flotte de livraison, assurant ainsi à tout client une livraison en moins de cinq jours. “_Certaines zones en Afrique sont compliquées d’accès car non goudronnées mais notre promesse est de livrer partout et très rapidement._”
L’entreprise a fait le choix du service premium et doit s’entourer des meilleurs collaborateurs pour tenir son pari, que ce soit au siège parisien dans le quartier de Barbès Rochechouart, où ils sont désormais une vingtaine, ou dans les cinq pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Bénin et Togo) où travaillent au total une cinquantaine de salariés.
One good team
Quand on demande à Rania quelles sont les principales valeurs d’Afrimarket, elle répond du tac au tac “l’équité et le partage”. Chez eux, tous les salariés sont considérés de la même manière, qu’ils soient en France ou en Afrique. Par ailleurs, l’équipe étant dispersée dans plusieurs pays, Rania et Jérémy valorisent les moments de partage et la fluidité de la communication.
L’équipe d’Afrimarket
Plus que des salariés, les collaborateurs sont tous des entrepreneurs ou plutôt des intrapreneurs. “On recherche des gens qui ont envie d’entreprendre, de tester et d’apprendre. Chez nous, il n’y a pas de feuilles de route qui dictent ce qu’il faut faire. Tout est à construire petit-à-petit ” explique Rania. En langage startup on appelle ça le Test and Learn. Et en tout cas vous l’aurez compris : esprits dynamiques et entreprenants… ne pas s’abstenir (de postuler) !
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Photos by WTTJ @Afrimarket
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