Plage, amitié et bracelets : les ingrédients de la success story de Hipanema

11 mai 2018

7min

Plage, amitié et bracelets : les ingrédients de la success story de Hipanema
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Hipanema, c’est l’aventure entrepreneuriale dont tout le monde rêve. Une rencontre en 2012 sur une plage au Brésil, une amitié qui se noue au fil des bracelets brésiliens qu’on s’attache au poignet, puis l’idée géniale, le succès immédiat qui six ans plus tard, ne se dément pas.

Hipanema, c’est l’histoire de Jenny Collinet et Delphine Crech’riou qui ont élevé le bracelet brésilien au rang d’accessoire mode ultra-branché. Déclinées en colliers, accessoires, puis sur les maillots de bain et le prêt-à-porter, les créations de Jenny et Delphine s’arrachent, car plus qu’un bijou, c’est un lifestyle bohème et ensoleillé qui séduit. Déjà présente dans plus de 400 points de vente en France et à l’international, la marque inaugurait il y a quelques mois sa seconde boutique en propre rue Etienne Marcel à Paris.

Pour Welcome to the Jungle, Delphine Crech’riou revient sur cette histoire incroyable, le duo qu’elle forme avec Jenny Collinet, et nous livre les clés d’une aventure entrepreneuriale réussie.

Jenny Collinet et Delphine Crech’riou - Hipanema

Quels ont été vos parcours respectifs avant de vous rencontrer ?

Delphine : J’ai fait l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs en section vêtements, je suis sortie avec des projets plein la tête, en me disant que j’allais devenir la nouvelle styliste en vogue ! Je me suis un peu cassée le nez, et comme je venais d’une famille où le stage à répétition n’était pas vraiment possible, il a fallu assez vite plonger dans la vie professionnelle, donc j’ai commencé à travailler dans la production textile. Je suis passée par la petite porte, mais ça m’a appris tout le métier. J’ai d’abord travaillé chez Airness, un marque de sport, où je suis rapidement devenue responsable de la production monde, car j’étais la seule à parler anglais ! Je suis devenue une vrai accro aux usines. Ensuite je suis passée chez des marques plus haut-de-gamme comme APC ou Saint-Laurent en accessoires. J’ai aussi travaillé pour la mode enfantine chez Paul & Joe et Castelbajac.

Jenny a fait des études en stylisme à l’Ecole Chardon Savard. Elle a débuté dans les décors de cinéma, puis elle a eu l’opportunité de travailler pour le créateur de bijoux Corpus Christi, elle est devenue un peu son bras droit, elle s’occupait de l’intégralité de l’atelier, du développement de produits à la production.

Comment vous êtes vous rencontrées ?

En 2012, j’ai ressenti le besoin de faire une pause, donc j’ai décidé de prendre une année sabbatique pour faire le point et comprendre ce que j’avais vraiment envie de faire. Je suis partie au Brésil, où j’ai rencontré Jenny qui passait des vacances là-bas. On s’est tout de suite super bien entendues.

Comment est née Hipanema ?

On a beaucoup fait la fête ensemble, et au Brésil il se passe un phénomène étrange : le premier jour vous avez un bracelet, le deuxième jour deux bracelets, au bout du dixième jour vous en avez plein les bras ! Un jour, nous étions invitées à une soirée un peu gala, où il fallait être bien habillées et on s’est dit qu’on ne pouvait pas vraiment y aller avec nos bracelets un peu sales des vacances, donc on les a coupés et ça nous a fendu le coeur ! On a gardé les bouts de bracelets en se disant qu’il serait sympa de trouver une façon de les remettre ensemble, l’idée était née !

Au Brésil il se passe un phénomène étrange : le premier jour vous avez un bracelet, le deuxième jour deux bracelets, au bout du dixième jour vous en avez plein les bras !

Nous voulions trouver une astuce nous permettant de les mettre et de les enlever rapidement. D’où le système aimanté qu’on a inventé. On a fait un prototype directement sur place, que j’ai rapporté en France quelques semaines plus tard pour les montrer à quelques copines. Elles sont devenues dingues ! Parmi nos amies il y avait Marie Courroy, de Modetrotter, une dénicheuse de talents. Elle en a pris cinquante qu’elle a mis sur son site, elle a presque tout vendu en une journée, la plupart des clientes étaient des blogueuses. Elles ont adoré, le côté aimanté c’était hyper novateur, donc elles ont partagé leur découverte. On s’est dit qu’on n’avait plus le choix, qu’il fallait se lancer ! On a donc fait fabriquer 8 000 bracelets, et quand la production est arrivée, on a tout vendu en l’espace de deux semaines.

Boutique Hipanema

Aviez-vous déjà des envies d’entrepreneuriat avant de vous rencontrer ?

Non, nous n’y avions pas pensé, mais il s’est avéré qu’aussi bien Jenny que moi avions des postes à responsabilités auparavant donc une vision d’ensemble du fonctionnement d’une entreprise. Moi j’étais passée par le style et par la production donc que je savais manager une équipe de la création jusqu’à la production. Jenny avait quant à elle une vraie expérience sur l’aspect chiffres et commercial.

Être deux, c’est un atout ?

C’est sans conteste un avantage. C’était une évidence entre nous. On s’est très vite senties complémentaires sur le plan professionnel. Moi je suis très énergique, super bavarde, créative. Jenny est plus calme, plus méthodique, plus posée, plus diplomate. À nous deux on est la femme parfaite ! (rires)

Je suis très énergique, super bavarde, créative. Jenny est plus calme, plus méthodique, plus posée, plus diplomate. À nous deux on est la femme parfaite !

Aujourd’hui comment se répartissent les rôles entre vous ?

Je m’occupe de toute la partie communication et création. Jenny s’occupe de la partie commerciale et administrative.

Quelles ont été les plus gros challenges auxquels vous ayez dû faire face depuis la création de la marque ?

Je crois que le plus gros challenge a été lorsqu’on a reçu les premières pièces. On était toutes contentes mais quand on a ouvert les cartons, on s’est aperçues que la fabrication n’était pas au point, tout était cassé ! On a tout réparé nous-même, jour et nuit pendant une semaine. Puis je suis repartie à l’usine pour améliorer les méthodes et ça a fonctionné. Beaucoup de gens auraient baissé les bras, mais on s’est serrées les coudes.

La Gazette - Hipanema

Quel est votre meilleur souvenir depuis le début de cette aventure ?

On a bossé sans compter pendant près de trois ans. On a complètement arrêté de voir nos familles, nos amis. C’était 8h-minuit tous les jours, un vrai sacrifice. Au début, on s’était promis de sabrer le champagne quand on atteindrait 100 000 euros de chiffre d’affaires. Mais ça nous semblait irréalisable, on ne s’attendait pas à ce que ça fonctionne. Et le jour où on a demandé à notre expert comptable si l’objectif était atteint il nous a dit « Je crois oui, vous avez dépassé le million ! » C’était dingue, on a fait une énorme fête.

On a bossé sans compter pendant près de trois ans. On a complètement arrêté de voir nos familles, nos amis. C’était 8h-minuit tous les jours, un vrai sacrifice.

Qui a été la première personne embauchée ?

Ma mère ! On a commencé à travailler chez elle, dans un coin de son appartement. Elle a été directrice commerciale pendant 40 ans, et elle ne pouvait pas s’empêcher de nous donner un coup de main. Le jour où notre comptable nous a dit qu’on avait les moyens de prendre un bureau il était évident de proposer à ma maman de devenir directrice commerciale. Et elle l’est toujours ! La personne qui a monté toute la structure de l’entreprise est la mère de Jenny. C’est une histoire de famille ! Peu à peu nous nous sommes structurées mais pendant deux ans nous n’étions que 5 personnes, c’était très dur. Aujourd’hui, nous sommes 50 et nous profitons à nouveau de nos week-ends.

Comment est venue l’idée d’Amenapih, votre marque de prêt-à-porter ?

En 2013, un an après le lancement des bracelets, on s’est dit que finalement on vendait un accessoire qui pouvait être ajouté sur n’importe quoi, et on a immédiatement pensé au bikini. Donc on a lancé notre premier maillot de bain sous la marque Hipanema. Il se trouve que la marque était déjà déposée pour le prêt-à-porter, donc on a dû changer le nom et on a opté pour l’anagramme Amenapih. On a profité de l’engouement pour les bracelets pour lancer les vêtements. Après s’en sont suivis beaucoup d’autres d’accessoires, puis le prêt-à-porter qui vit depuis un an maintenant.

Amenapih

Où trouvez-vous l’inspiration pour vos collections ?

Il n’y a pas vraiment de méthode. On a des clés pour alimenter notre créativité, mais c’est mon métier de trouver des idées, j’en ai des millions ! Il faut juste s’assurer qu’on a une direction qui tient la route en terme d’inspirations. On a des piliers de langage chez nous, il faut qu’on puisse rester gipsy, fun et féminin. Ensuite, on trouve l’inspiration autour de ça. Dans les voyages, dans la musique… Il faut avoir une bonne culture iconographique aussi qui ne fait que s’étoffer avec le temps. Je crois que plus je vieillis, plus je suis créative !

On a des piliers de langage chez nous, il faut qu’on puisse rester gipsy, fun et féminin. Ensuite, on trouve l’inspiration autour de ça.

Quels sont vos futurs projets ?

Chaque année on a plein de nouveaux projets. L’année dernière on voulait une boutique à nous, on en a ouvert deux en l’espace de six mois. Notre projet pour 2018 était d’avoir un bureau commun car nos équipes étaient gérées dans des locaux séparés. On a trouvé des bureaux extraordinaires rue Etienne Marcel à Paris. À présent nous souhaitons consolider notre développement à l’international. Il y a eu un engouement rapide sur nos bracelets à l’étranger, mais maintenant on a envie de construire la marque sur les mêmes bases qu’en France.

Un conseil à ceux qui voudraient se lancer ?

Je pense qu’il ne faut pas compter ses heures, surtout au début. Ce n’est pas une question d’argent. Il faut être organisé et méthodique et avoir l’humilité du travailleur. Ensuite le fait de trouver une personne complémentaire et d’avancer à deux est un vrai atout, je ne me serais pas lancée si j’avais été seule. Je crois aussi qu’il est important de savoir utiliser ses expériences passées, j’applique tous les jours des conseils que j’ai reçus. Enfin, il faut un peu de chance, il faut le reconnaître, notre succès est assez atypique. Hipanema c’est le fruit de notre travail bien sûr mais la marque semble être née sous une bonne étoile !

Il est important de savoir utiliser ses expériences passées, j’applique tous les jours des conseils que j’ai reçus !

Jenny Collinet et Delphine Crech’riou - Hipanema 

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Photos by WTTJ

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