Les 5 idées reçues sur les métiers de la finance

13 oct. 2017

3min

Les 5 idées reçues sur les métiers de la finance
auteur.e
Laetitia VitaudExpert du Lab

Autrice, consultante et conférencière sur le futur du travail, spécialiste de la productivité, de l’âge et du travail des femmes

Il y a des idées reçues qui collent à la peau des métiers de la finance. Parfois vus comme de simples comptables, parfois comme de vrais requins, qui sont véritablement les jeunes financiers ? À quoi ressemble leur quotidien ? Nous avons demandé à Robin, Antoine et Nicolas, trois jeunes séniors travaillant respectivement en Banque d’affaires, Fonds d’investissement et Cabinet de conseil de nous livrer les secrets de leur tribu.

Le jeune financier s’habille comme Gordon Gekko

Costume trois pièces, motif Prince de Galles, pochette en soie… Laissons ça à certains traders de la City. S’il n’est pas obligatoire de s’habiller en costume noir et chemise blanche façon chauffeur Uber, il existe des codes à respecter - codes que Robin a appris à ses dépens lorsqu’il a débuté en banque d’affaires : « Il y a des faux-pas à éviter. Après quelques remarques bien senties sur mes chaussures marrons pendant mes premiers mois, je les ai vite abandonnées pour une paire noire. »

Le travail est rébarbatif

Ce sont - pour beaucoup - des métiers où l’on travaille continuellement sur de nouveaux projets avec des équipes qui tournent. « Les missions s’enchaînent, avec à chaque fois un nouveau contexte : une semaine on travaille pour un géant de la Chimie européenne, le mois suivant on s’occupe d’un club du Top 14 ! Après, il ne faut pas oublier que si les évolutions de postes apportent leur lot de nouveautés et de responsabilités, les rendus peuvent à terme se ressembler » rappelle Nicolas.

Tout le monde vient des mêmes écoles

Diplômés d’une grande école, amis depuis le lycée, ayant tous fait leurs stages en banque ou en cabinet grâce aux recommandations de Papa ? La jungle de la finance n’est plus réservée à des profils type. On trouve aujourd’hui dans ces tribus des collaborateurs venant de tous horizons. Pour Nicolas : « Les recrutements s’ouvrent à un panel de plus en plus large d’écoles et de profils. Dans notre cabinet, des profils avec des parcours plutôt atypiques pour la finance - des gens ayant travaillé dans les secteurs de l’art, de la médecine ou de l’ingénierie par exemple - sont recherchés par nos départements spécialisés ». Robin souligne : « Pas obligé d’avoir fait de longues études non plus : dans l’audit par exemple, les cabinets du Big 4 (Deloitte Touche Tohmatsu, EY (Ernst & Young), KPMG, PwC (PricewaterhouseCoopers)) autrefois friands d’étudiants uniquement venus des meilleures écoles de commerce, recrutent depuis peu des profils issus de filières courtes (BTS, DUT, Licence Pro ou BBA). »

On y travaille sans lien avec les “real people”

Les chances de travailler aux côtés d’opérationnels varient selon les métiers. Peu de banquiers d’affaires quittent leurs bureaux du 8ème arrondissement, là où d’autres métiers dans le conseil en finance par exemple sont très tournés vers le client, et mènent au cœur des entreprises. « Bien souvent, je suis du lundi au jeudi chez le client afin d’identifier au mieux les problématiques rencontrées par la société. Au-delà de la direction financière, on se retrouve souvent sur des sites industriels : on peut visiter les caves d’une grande maison de vins comme une usine de production de peinture. On y rencontre des responsables logistique, des personnes de la production, ou encore le département achats » confie Nicolas.

La finance, un métier sans éthique ?

Le cliché du requin a la peau dure. Certains des proches d’Antoine « sont persuadés que l’ambiance de nos bureaux ressemble à celle du Loup de Wall Street, qu’à peine quitté le bureau on sort toute la nuit et qu’on s’enrichit sur le dos du reste de la planète ». Bon, s’il est clair que certains clubs parisiens accueillent une très forte population de jeune financiers au cours de la semaine et que la jungle de la finance favorise l’excellence et la compétition, de plus en plus d’entreprises se soucient d’apporter des valeurs éthiques et de la responsabilité sociale au cœur de leurs métiers : « C’est un thème que l’on aborde même en formation ». Depuis quelques années, certains fonds d’investissements en ont même fait leur crédo, avec des équipes dédiées proposant des supports d’investissement socialement responsables ; comme quoi on peut travailler en finance en donnant du sens à ce qu’on fait !

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Photos by WTTJ _@_ASTER

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