Au cœur du métier de responsable retail, le sens du relationnel
24 févr. 2020
5min
Chef de projet marketing freelance dans les secteurs mode et art de vivre
Vous aimez la routine, le rituel de la machine à café, les journées passées à l’abri derrière votre écran d’ordi ? Passez votre chemin. Hyperactifs, amoureux de la route, des chiffres et du contact humain, on tient peut-être votre job idéal !
L’animateur de réseau retail, intervient dans les boutiques d’une entreprise pour s’assurer de la bonne mise en place de la stratégie commerciale et du respect de l’image de celle-ci. Véritable “gardien volant” auprès des équipes de vente, il sillonne quotidiennement les routes de son secteur pour insuffler de l’énergie sur le terrain, sans jamais perdre de vue les objectifs à atteindre !
Pour en savoir plus, nous avons rencontré Alexandra Huette, animatrice régionale au sein du groupe CL (Chantelle Lingerie) depuis plus de 10 ans. Elle nous a raconté son quotidien et les multiples facettes de son métier.
Bonjour Alexandra, si tu devais définir ton métier en un mot, quel serait-il ?
Mon métier c’est avant tout de l’énergie, beaucoup d’énergie ! Je fais énormément de route, quasiment 6h par jour, puis je passe le reste de mes journées en boutique avec les équipes, pour les former, les accompagner dans la vente et la mise en place d’animations commerciales.
Concrètement, quelles sont tes missions au quotidien ?
Cela fait maintenant 11 ans que je suis animatrice régionale pour la société ROUAFI (filiale du groupe CL, ndlr). Je m’occupe d’un réseau de boutiques de lingerie multi-enseignes sur le secteur nord-ouest de la France, de Quimper à Paris. Cela représente cinq boutiques Studio CL (le nouveau concept retail de CL, ndlr), une dizaine de boutiques Orcanta, une boutique Passionata et la boutique Chantal Thomass rue Saint-Honoré à Paris.
Mon rôle est d’accompagner les équipes de ces boutiques, donc je passe la majeure partie de mon temps sur le terrain. Cela veut notamment dire insuffler une bonne dynamique pour que les équipes réalisent leurs objectifs commerciaux. Et pour cela, il faut être présent, écouter, accompagner, former, donner du sens à tout ce que l’on fait.
Je gère également les ouvertures, les fermetures, ou les changements de concept des boutiques. En fait, mon métier c’est aussi bien d’accueillir et d’accompagner les clientes sur les surfaces de vente qu’être en jean baskets pour faire de la manutention si besoin !
Enfin, il y a aussi toute une partie administrative : je suis aussi là pour garantir la structure des équipes, suivre les recrutements, accorder les emplois du temps, mais aussi pour rédiger des comptes-rendus de visite, des synthèses d’équipes…
Il faut être présent, écouter, accompagner, former, donner du sens à tout ce que l’on fait.
Comment s’organisent tes semaines ? À quoi ressemblerait ta journée “type” ?
Toutes mes semaines sont différentes, c’est d’ailleurs ce qui est enrichissant dans ce métier. Chaque jour, je suis dans une nouvelle boutique, avec des équipes différentes. Si un jour je suis à Vannes, le lendemain je peux aussi bien être à Nantes qu’à Paris.
Je change non seulement de lieu mais j’alterne aussi les enseignes, les concepts et mon “uniforme” s’adapte en conséquence : je suis en talons aiguille chez Chantal Thomass rue Saint-Honoré, le lendemain en jean baskets chez CL, puis en tailleur noir chez Orcanta.
Je pense que pour être animatrice réseau, il faut justement aimer ne pas avoir de routine et savoir s’adapter. On peut programmer toute sa journée et finalement, rencontrer plein d’imprévus dans une boutique. Quand c’est le cas, je passe beaucoup de temps au téléphone, car même si je suis présente sur une boutique, je reste toujours en contact - à distance - avec les autres.
Je suis en talons aiguille chez Chantal Thomass rue Saint-Honoré, le lendemain en jean baskets chez CL.
Comment gères-tu l’équilibre vie pro-vie perso avec un rythme de travail aussi effréné ?
C’est le vrai challenge de ce métier ! Ce matin, je suis partie il était 6h30, hier soir je suis rentrée à 22h. L’équilibre n’est pas évident à trouver mais cela me convient car la notion de plaisir et l’aspect humain sont présents au quotidien dans mon travail.
En parlant d’aspect humain, qui sont tes interlocuteurs au quotidien ?
Ils sont nombreux ! L’aspect relationnel est clé dans ce métier car j’assure le relais entre le siège et les équipes sur le terrain. J’ai des supérieurs au siège qui me communiquent les actions à mettre en place en fonction de la stratégie commerciale et des objectifs à atteindre. Je passe d’ailleurs une journée au siège tous les mois. J’ai également un interlocuteur aux ressources humaines, heureusement que c’est le même pour toutes les enseignes que je gère (rires). Mais mon lien principal est surtout avec les équipes sur le terrain, tant les vendeurs en boutique, que les visual merchandisers ou les équipes travaux.
Quelle est, selon toi, la spécificité du secteur de la lingerie dans ton métier ?
Le côté spécifique de la lingerie, c’est l’intimité. L’intimité avec nos clientes bien sûr, mais aussi celle qui règne au sein des équipes. Nous sommes vraiment dans un relationnel de proximité. Nous sommes presque que des femmes et on travaille dans la transparence. On se dit ce qui va, ce qui ne va pas, finalement on cherche à progresser ensemble.
Nous sommes presque que des femmes et on travaille dans la transparence.
Comment devient-on animateur/rice de réseau selon toi ? Quel a d’ailleurs été ton parcours ?
Pour moi, il n’y a pas de parcours tout tracé pour faire ce métier. Pour ma part, j’étais au départ plutôt destinée à faire du social, je voulais être éducatrice, j’ai fait une licence de psychologie. J’ai suivi une autre voie en intégrant le groupe CL mais je ne me suis pas tant éloignée de mes aspirations initiales : ce qui me plait dans mon métier, c’est le relationnel avec les équipes et les clientes, le fait d’accompagner et d’aider.
Aujourd’hui, cela fait 17 ans que je suis dans le groupe mais j’ai commencé en tant que responsable de boutique, puis j’ai évolué comme responsable multi-sites France, une sorte de pompier qui se déplace entre l’ensemble des boutiques du groupe pour “éteindre des feux” c’est-à-dire répondre à des besoins spécifiques et ponctuels, avant d’occuper mon poste actuel d’animatrice réseau sur le secteur Nord-Ouest.
Je me suis formée sur le terrain, c’est d’ailleurs la meilleure école pour faire ce métier et comprendre les problématiques en boutique.
J’étais au départ plutôt destinée à faire du social, je voulais être éducatrice, j’ai fait une licence de psychologie.
En 11 ans, ton métier a-t-il beaucoup évolué ?
Oui, ça a surtout beaucoup changé avec le développement des outils informatiques qui ont rendu la communication beaucoup plus rapide et fluide. On a beaucoup gagné en efficacité. Je fais tout depuis mon portable. Ma voiture, c’est mon bureau !
Le e-commerce a-t-il également changé la donne ?
Le e-commerce nous a permis de progresser dans la relation que l’on noue avec nos clientes. Il faut qu’elles trouvent un intérêt à venir nous voir en boutique. Nous avons dû revoir nos techniques de vente dites “classiques” pour aller vers une approche plus chaleureuse, plus humaine. La lingerie nécessite beaucoup d’essayages et de conseils, c’est donc primordial de soigner cet aspect.
Ma voiture, c’est mon bureau !
Quelles sont, selon toi, les qualités indispensables pour exercer ce métier ?
La recette gagnante c’est d’une part avoir une vraie sensibilité relationnelle pour insuffler une dynamique positive au sein des équipes et leur communiquer la vision et les valeurs de l’entreprise, et d’autre part, de faire preuve de ténacité et d’aimer se battre pour réaliser les objectifs.
Il faut par ailleurs une grande capacité d’adaptation, être “tout terrain”: aimer conduire, vendre, gérer des imprévus…
Si je devais résumer, je dirais qu’il faut aimer challenger et être challengé(e) !
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Photo d’illustration by WTTJ
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