Boost Étudiants | Comment se lancer dans l'entrepreneuriat ?

Publié dans Boost

06 avr. 2020

8min

Boost Étudiants | Comment se lancer dans l'entrepreneuriat ?
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Entreprendre en étant étudiant, voilà un pari bien audacieux ! Pourtant, de plus en plus de jeunes se lancent dans l’aventure. Poussé par un projet, une mission à accomplir ou simplement l’envie, chacun a une bonne raison d’entreprendre. Oui mais comment faire ? Les bonnes idées sont légion, les places deviennent chères et le travail à envisager peut vite sembler faramineux pour des épaules d’étudiants. Et si finalement, il s’agissait simplement de trouver la bonne équipe, la motivation, d’une bonne dose de travail et du bon état d’esprit ?

Deux experts du sujet nous ont partagé leurs retours d’expérience ; Claire Chouraqui, co-fondatrice de Dream Act, une marketplace référençant des produits de consommation responsable, et Constantin Wolfrom, co-fondateur de Pumpkin, une application mobile permettant le paiement et remboursement simplement, entre amis.
Claire et Constantin ont lancé leurs entreprises en dernière année d’étude, après avoir rencontrés leurs associés respectivement à Neoma Business School et l’EDHEC.

Allez, retroussez vos manches, prenez un carnet, un stylo, votre playlist “stay focus” et embarquez dans l’aventure de l’entrepreneuriat étudiant !

Le podcast de notre événement Boost, par Welcome to the Jungle

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S’appuyer sur son écosystème étudiant

Pourquoi s’agit-il du bon moment ?

Bien loin d’être un petit bac à sable, l’écosystème étudiant est une vraie mine d’or regroupant de précieuses ressources pour entreprendre. De l’amphi aux professeurs, en passant par vos camarades de promo et potentiels premiers clients ou le réseau des alumnis, autant de moyens que d’opportunités sont à saisir pour mettre toutes les chances de votre côté !

Pour Constantin, « C’est un énorme avantage de se lancer quand tu es étudiant parce que tu as du temps, tu peux valider ton idée autour de toi et plus facilement trouver un associé. C’est aussi le bon moment parce que tu n’as pas d’argent, donc tu ne peux pas en perdre. »

Être étudiant signifie aussi être aux prémices de sa carrière et de sa vie personnelle. Sans grandes responsabilités familiales ou enjeux financiers, le moment semble opportun pour se lancer sans avoir à essuyer de grosses conséquences en cas d’échec.

Profiter de sa double casquette

Il existe en France un statut permettant d’avoir factuellement cette double casquette. Le réseau Pepite offre un accompagnement pour tout étudiant souhaitant développer son projet entrepreneurial. Après étude de votre dossier, le statut vous est attribué ou non ainsi que l’accompagnement ; réseau, financement, mutuelle, portage juridique… autant d’éléments utiles et nécessaires pour se lancer sereinement !

« Je n’ai jamais trouvé mes études aussi intéressantes que lorsque que j’ai commencé à me lancer dans l’entrepreneuriat. » - Constantin

La position d’étudiant-entrepreneur permet de s’appuyer sur des ressources encore accessibles pour nourrir son business. Pour Constantin, ses études ont pris une autre dimension, « Je n’ai jamais trouvé mes études aussi intéressantes que lorsque que j’ai commencé à me lancer dans l’entrepreneuriat, tout d’un coup mes cours devenaient concrets, je pouvais les appliquer directement à mon business. »

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En bon étudiant, le premier réflexe face à une problématique est d’analyser, chercher et trouver les réponses auprès des bons professeurs au besoin. Cette notion change avec l’entrepreneuriat “classique” où la seule personne capable d’apporter des solutions est… soi-même.

Chaque projet est différent, la solution clé n’existe pas. Comme le rappelle Claire : « La meilleure solution, c’est de tester, de bien maîtriser son marché, ses chiffres, c’est comme ça qu’on trouve les réponses. »

Bien loin de l’idée que l’on peut s’en faire, l’écosystème entrepreneurial regorge de personnes bienveillantes et prêtes à aider. L’important, selon Constantin est d’« assumer que l’on ne sait pas », de poser ses questions sans avoir peur de passer pour un idiot. Qui plus est, la situation veut, par définition, que l’on soit dans un temps d’apprentissage. Oser questionner ne fera que renforcer votre confiance, prouver votre détermination et surtout, recueillir les réponses attendues !

Prendre confiance

On aurait tendance à croire que rentrer dans “la cour des grands” avec un jeune âge et peu d’expérience poserait des soucis de légitimité. Pour Constantin, bien au contraire, cela les a même aidé selon lui : « On avait une solution (le produit Pumpkin s’adressait aux 18-35ans, ndlr) majoritairement à destination d’un public relativement jeune. Dans la tête d’un investisseur, ça paraissait plus logique qu’un jeune parle à un jeune. »

Du côté de Claire, il a vite fallu déconstruire les préjugés autour de deux jeunes filles souhaitant monter “leur boîte de produits bio”. « Notre mission, tournée vers l’écologie et l’économie sociale et solidaire, frôlait un peu le cliché ! » Mais en fin de compte « une fois que vous connaissez votre sujet, que vous êtes convaincantes, cette premiere impression part et on vous écoute. » Déconstruire un cliché n’est donc clairement pas mission impossible !

En réalité, la principale barrière reste celle que l’on se pose soi-même. N’oublions pas que la jeunesse est aussi synonyme de nouveauté et de dynamisme, deux critères recherchés dans l’univers entrepreneurial. Prenez confiance et faites de votre jeunesse une force.

Bien s’entourer

S’associer avec la ou les bonne(s) personne(s)

L’une des questions les plus récurrentes lorsqu’on parle d’entrepreneuriat au sens large est “faut-il s’associer ?”. Chaque cas étant particulier, il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse. Ici nos deux intervenants ont fait le choix de s’associer dès le départ, le résultat est plutôt concluant.

S’associer jeune peut-être un bon moment puisque chacun commence à se construire professionnellement.

Pour s’associer, il est préférable de miser sur une personnalité plutôt que sur des compétences. « La mauvaise recette c’est d’absolument chercher quelqu’un qui a des compétences complémentaires. Il vaut mieux payer des personnes qu’offrir des parts. » comme l’explique Claire.

Pour le cas de Pumpkin, les trois fondateurs se sont rencontrés à l’école puis lors d’un concours, et ont construit le projet ensemble. S’associer jeune peut être un bon moment puisque chacun commence à se construire professionnellement, Constantin décrit la relation d’associés comme étant « comparable à celle d’un couple. »

La confiance et la communication sont les principaux éléments d’une bonne association. Il faut être capable de parler de tous les sujets : l’argent, l’ego, la quantité de travail, l’ambition… sans retenues. En tous les cas, si cette équation est réussie, il est aussi important de continuer à entretenir la flamme pour maintenir les étincelles ! « Quand ça marche, c’est vraiment génial ! Les recettes sont très simples, mais surtout très compliqués à mettre en place. » explique Constantin.

C’est avant tout une question de vision, de valeurs et d’ambitions communes. Comme l’adage aurait pu le dire “Entreprendre, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble dans la même direction” !

À la une, à la deux, à la trois !

Finie la procrastination, il est grand temps de se lancer. Pour cela, éloignez toute procrastination, centrez-vous sur une idée, et surtout parlez-en autour de vous! « Se servir de ces amis comme moyen de pression » est, selon Constantin, un bon moyen d’aller jusqu’au bout de son ambition. « Tes amis te demandent toujours où tu en es. Au bout d’un moment, tu en as marre de dire que “ça stagne”. Alors une fois qu’on a trop parlé, il faut y aller ! »

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Se fixer des objectifs est essentiel pour définir une première roadmap, avancer de manière organisée et ne pas se décourager. Surtout, cela sert à prendre confiance et se prouver qu’on peut le faire. C’est par cette méthode que Claire et son associée ont sauté le pas : « On s’était mis quelques objectifs qui nous rassuraient sur le fait de nous lancer : avoir une communauté qui nous suit, une première idée de business model réaliste, gagner un concours et être incubées. »

Enfin et surtout, l’important est de relativiser comme le rappelle Constantin « si on se plante, ce n’est pas grave. On aura donné le maximum, et surtout on aura appris. »

« Si on se plante, ce n’est pas grave. On aura donné le maximum, et surtout on aura appris. » - Constantin

Créer son réseau

Pour réussir donc, un bon entourage est nécessaire. Sauf que le réseau d’un étudiant est, par définition, moins étoffé que lorsqu’on a des années d’expérience. Ce n’est pour autant pas une mission impossible que de créer son carnet d’adresse “from scratch” ! Claire conseille de « partir des réseaux qu’on a, le premier cercle c’est-à-dire la famille, les amis, et ensuite aller chercher (ceux) qui nous manque », souvent plus spécialisés dans le cœur d’activité de son business.

Évidemment, vous pouvez compter sur le réseau de votre école, fourmillant de personnes susceptibles de vous aider. Constantin témoigne que « tout le monde est prêt à t’aider », dans cette situation. L’important réside dans le fait de faire exister son projet en en parlant autour de soi.

Le réseau des alumnis est aussi un bon vecteur de rencontres, certains ont potentiellement quelque chose à voir avec votre business et peuvent, de près ou de loin, vous être utiles. Claire a découvert que « parmi les réseaux des alumnis, quelqu’un avait lancé un fond d’investissement à impact, c’était forcément plus facile de l’approcher en tant qu’ancienne de l’école ! »

Tous les moyens sont bons pour créer du réseau, rendez vous aux soirées, afterwork, participez à des concours, sollicitez votre école, les associations et initiatives étudiantes, en activant tous les leviers, vous multipliez vos chances de trouver les personnes utiles au développement de votre business, sur le plan humain, technique et même financier.

Trouver des financements

Une fois dans le vif du sujet, l’entreprise déclarée, les premiers clients mobilisés et la première version bêta réalisée, la question financière devient centrale. Il est alors question de sommes importantes, d’enjeux et de choix, représentant parfois une pression pour des jeunes personnes ayant plutôt pour habitude de gérer un petit budget. Cependant, la bonne répartition de l’argent est à trouver : « Dépenser son argent de manière précise mais agressive, c’est compliqué, mais ça s’apprend. » explique Constantin. « Au départ, on a voulu être radins, notamment sur les salaires des premières personnes recrutées, puis c’est en perdant des personnes qu’on a compris que ce n’était pas du tout la bonne équation. »

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Concours, levées de fonds : les premiers euros

Pour commencer à être financé, quelques outils classiques indispensables : les réseaux, comme le Réseau Entreprendre, Initiative France, les concours ; le prix MOOVJEE, les concours Pepite, et les fonds d’investissements, privés ou publiques, à commencer par la BPI, banque d’investissement publique. Il ne faut pas avoir peur des dettes et des chiffres : c’est le quotidien de tout entrepreneur !

Les premiers euros en poche, il est intéressant de regarder de plus près comment on souhaite organiser les finances de son entreprise. En trouvant un business model adéquat et différenciant, votre argumentaire sera plus riche et pour ainsi convaincre vos investisseurs rêvés. Ces derniers sont de réelles parties prenantes de votre business, il est très important d’accorder la place aux bonnes personnes, quitte à prendre du temps et faire des choix originaux. Comme Claire et Diane pour qui « c’était très important, en tant que marketplace de consommation responsable, de permettre à nos parties prenantes de faire partie de notre capital. On a voulu introduire nos clients, des particuliers donc, les marques qui vendaient sur notre site. On a fait le choix d’avoir des investisseurs en cohérence avec nos valeurs et notre vision. »

Convaincre en étant convaincu

Croire en soi… pas une mince affaire quand on ne sait pas ce que l’on vaut sur le marché de l’emploi. Ni même ce que son idée vaut ! C’est pourtant bien la clé pour lever des fonds et fédérer une équipe solide. Lorsqu’on trouve son idée de projet, il est essentiel d’y croire à 100%, d’apprendre à la vendre, de construire un argumentaire et de la tester. Rien d’insurmontable : comme pour tout, l’aisance s’acquiert en travaillant !

« Le travail permet de générer cette confiance. » - Constantin

Constantin explique que « pour être convaincu de ce que tu racontes il faut analyser son marché, travailler ses chiffres (…) le travail permet de générer cette confiance. » En prouvant à un professionnel que vous maitrisez votre projet et votre marché, peu importe l’âge et votre statut, seule comptera votre capacité à proposer quelque chose de pertinent, cohérent et prometteur.

Faire évoluer son modèle au bon moment

Comme l’explique Claire, il peut arriver un moment où l’on souhaite évoluer dans son business et ne plus dépendre des investisseurs. D’ailleurs, les deux associées ont fait le choix de faire évoluer leur business model pour soutenir leur croissance elles-même, « on a développé une brique plus en B2B (…) on n’a plus besoin de levées de fonds pour survivre. » À savoir que même si elles permettent d’apporter des sommes importantes, chaque levée de fonds représente un risque pour l’entreprise. « (…) on n’avait pas envie de se dire “mince si nos investisseurs sont de mauvais poils au prochain comité… il n’y a plus d’entreprise”. »

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Même si l’entrepreneuriat peut être un grand mot paraissant bien attrayant ou au contraire effrayant, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une grande aventure, aussi enrichissante que prenante. Ce choix de vie reste une option nécessitant travail, rigueur et patience, à un âge où il n’en est pas forcément question. Cependant, il permet une liberté indéniable, de profiter de pleins de ressources à portée de maine et de concrétiser une projet, une initiative ou même un rêve de vie !

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