La LegalTech, ou l’industrie du droit dans un monde 2.0

21 févr. 2018

4min

La LegalTech, ou l’industrie du droit dans un monde 2.0
auteur.e
Nora Leon

Communications & content manager

Automatiser la création de vos bulletins de paie ou contrats ? Déposer votre marque 100% en ligne ? Chercher des fonds en financement participatif pour financer votre action en justice, ou encore obtenir des conseils juridiques sur le web ? Tour d’horizon de ces entreprises qui font rimer ‘pratique juridique’ avec ‘technologique’.

De quoi parle-t-on exactement ?

La LegalTech fait référence aux entreprises qui utilisent la technologie et des logiciels ou applications, pour proposer un service juridique. Ben Khenkine, directeur Marketing de Legalstart, la définit comme : « L’industrie des services juridiques digitalisés. » Nicolas Bustamante, CEO de Doctrine, précise : « Il s’agit de l’ensemble des sociétés technologiques opérant sur le marché juridique. Et la nuance est de taille : par exemple, Doctrine est une start-up d’intelligence artificielle opérant sur le marché juridique et non une société juridique utilisant l’intelligence artificielle. »

Ces entreprises utilisent la technologie — principalement le web, les algorithmes et l’intelligence artificielle — pour démocratiser l’accès au droit. Selon Ben Khenkine, l’objectif dans un contexte où « le besoin de droit est en croissance, en parallèle de l’entrepreneuriat », est double. Il s’agit à la fois de « mieux adresser le besoin de droit », et de « rendre les services plus accessibles. » Une industrie donc, qui démocratise et fluidifie l’un des secteurs canoniques de l’économie.

Genèse de la LegalTech

Le concept nous vient du monde anglophone, où il a été forgé dès 2000. Aux États-Unis comme au Royaume-Uni, on l’utilisait pour désigner des entreprises qui se servaient de la technologie pour automatiser des services annexes au droit : la facturation, la réalisation d’actes juridiques, le classement de documents, la comptabilité, etc. Aujourd’hui, le mot s’entend dans une acception beaucoup plus large, car la LegalTech comprend bon nombre de sociétés qui modifient la pratique du droit.

La LegalTech est donc depuis près de vingt ans bien implantée dans le monde anglophone. En 2014, TechCrunch constatait la multiplication des start-up sur ce créneau et en 2015, Stanford University a ouvert un incubateur LegalTech appelé CodeX pour booster l’innovation dans les services au croisement entre droit et technologie. Depuis quelques années, cette industrie connaît une véritable accélération également en France, où plus de soixante-quinze start-up LegalTech existent à l’heure actuelle. Le Ministère la Justice est même à l’initiative de Vendôme Tech, un plan de transformation numérique des pratiques de droit pour « rendre la justice plus rapide, efficace, accessible et transparente », selon la garde des Sceaux Nicole Belloubet.

En pratique, cela donne quoi ?

Les problématiques de la LegalTech

  • L’accessibilité : mise à disposition de l’information juridique ;
  • Le Big Data : le stockage et l’analyse des data (notamment de la jurisprudence ou des contrats) ;
  • L’automatisation : génération de factures, de bilans comptables, de contrats, de documents et communication des pièces administratives lors de procédures judiciaires ou gouvernementales, et automatisation de la rédaction juridique en général ;
  • L’optimisation de la procédure juridique, et notamment grâce à des dispositifs permettant aux particuliers d’effectuer de nombreuses procédures juridiques de manière autonome ;
  • La mise en relation des professionnels du droit avec leurs clients.

Le champ d’action des professionnels

Ses acteurs n’opèrent pas sur un secteur en particulier, car leurs services profitent aux entreprises ayant un besoin juridique, quel que soit leur domaine d’activité.

On peut néanmoins circonscrire leur champ d’action en fonction de leurs cibles :

  • Les particuliers qui ont un besoin de droit accru ;
  • Les entreprises, pour optimiser leurs actions juridiques ;
  • Les professionnels du droit, dans le cadre de leur pratique.

La LegalTech est donc aujourd’hui, plus qu’une industrie, partie intégrante de l’écosystème juridique.

Les métiers emblématiques pour y travailler

Passionné(e) par le droit et la technologie, vous avez envie de rejoindre la LegalTech ? Voici les métiers dont le secteur a besoin :

  • Avocat (toutes spécialités en fonction du business)
  • Juriste (idem)
  • Chef de produit juridique (legal product manager)
  • Notaire
  • Administrateur de biens
  • Administrateur judiciaire
  • Gestionnaire de contrats d’assurance
  • Comptable, gestionnaire de paie
  • Data analyst, scientist, architect
  • Commissaire-priseur
  • Tous les métiers du développement
  • Tous les métiers de la communication et du marketing

Quelques entreprises LegalTech françaises à suivre en 2018

ActionCivilepermet de regrouper en ligne des plaignants d’une même société, dans une procédure cependant individuelle, afin d’enrayer ensemble les pratiques abusives de grands groupes.

Actoowinévacue le risque que représente pour vous une action de justice. Ils la rémunèrent à 100%, que vous soyez un particulier, un professionnel ou même un avocat, et se rémunèrent uniquement en cas de succès.

AirHelp vous aide à demander réparation quand votre vol a eu du retard, procédure qui aboutit moins souvent si vous la menez de votre côté.

CaptainContrat offre des services juridiques à destination d’entrepreneurs, start-up ou TPE/PME en ligne, tels que la rédaction de contrats ou des conseils juridiques notamment.

DemanderJusticepermet de régler ses litiges en ligne, en saisissant le tribunal, sans frais d’avocat.

Doctrine utilise l’intelligence artificielle et le Big Data pour faciliter la recherche d’information juridique.

Legalstart répond à l’ensemble des besoins juridiques des créateurs et chefs d’entreprise en faisant appel à la technologie pour accélérer le processus juridique. Lorsque le sujet est plus complexe, elle met en relation ses clients, de manière gratuite, avec un avocat.

LeBonBail vous permet de créer, en quelques clics, un contrat de bail sur-mesure, conforme à la Loi Alur et certifié par des avocats.

Lexis Nexis met à la disposition des professionnels et des particuliers l’information juridique dont ils ont besoin, 100% en ligne.

Justifit veut simplifier le choix et l’accès aux avocats, via une recherche géolocalisée en fonction de son litige.

PayFit propose une application de gestion de paie pour les PME : bulletins de paie, déclarations sociales, notes de frais, congés, absence et télétravail, tout y est.

Predictice, spécialisée dans l’analyse des décisions de justice, propose un outil d’aide à la décision à destination des professionnels du droit grâce aux algorithmes.

Et pour aller plus loin, nous vous proposons :

  • La lecture du magazine en ligneLegalTech ;
  • De vous inscrire au salon LegalTech qui se tiendra les 27 et 28 novembre 2018.

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