Partir travailler à Abidjan
17 juil. 2018
6min
Freelance @ Communication numérique
Abidjan, surnommée sobrement le “Manhattan des tropiques” à tout pour elle : vous y trouverez aussi bien gratte-ciels futuristes que des plages le long de la lagune. La capitale économique de la Côte d’Ivoire, qui s’étend sur 500 kilomètres carrés, saura vous surprendre à chaque coin de rue.
Le marché de l’emploi
La Côte d’Ivoire est un marché particulièrement dynamique : le taux de croissance du PIB a été estimé à 8% en 2017, quand celui de la France n’atteint même pas les 2%. La jeunesse ivoirienne commence à prendre les choses en main, notamment celle qui a eu l’opportunité de faire ses études supérieures à l’étranger, et qui revient dans son pays natal, pleine d’idées et de motivation ! « Tout va très vite, on perçoit vraiment la croissance ivoirienne fulgurante » explique Johana, qui y a été Consultante pour les Nations Unies. La ville est à l’image du pays : jeune et en pleine effervescence, après les années difficiles qui ont suivi la guerre civile. Cela se ressent dans la scène entrepreneuriale de la capitale économique de la Côte d’Ivoire : les start-up se multiplient, notamment dans les secteurs de la santé ou du social. On peut notamment citer Pass Santé Mousso, qui propose des carnets de santé numérique, Oukaley et Happy Benky, des plateformes de crowdfunding pour des projets sociaux innovants. Abidjan se met même aux technologies “_cashless_” avec l’application CinetPay ! Bruno Koné, le ministre de l’Économie Numérique, voit déjà la Côte d’Ivoire comme la start-up nation africaine, avec la Fondation Jeunesse Numérique, qui soutient 50 projets, avec un budget de 500 millions de francs CFA (soit un million d’euros). Sachez qu’il y a aussi de nombreuses entreprises françaises implantées sur place : au moins 500 PME et 200 filiales de grandes entreprises françaises (Orange, Carrefour, Canal +…) Ces dernières proposent d’ailleurs des offres de V.I.E. Ajoutons que le pays est francophone, ce qui facilite nettement les recherches d’emploi.
À lire aussi : Le V.I.E, une bonne opportunité pour partir travailler à l’étranger
Les secteurs qui recrutent
- BTP : un ingénieur peut gagner 800 000 CFA par mois (1 220 euros), quand le salaire moyen nationalest fixé à 360 euros mensuels. Notons que le grand chantier pour installer une ligne de métro a commencé en 2017, et va durer jusqu’en 2022. Il est financé par la France et Bouygues est de la partie.
- Finance : 20 % de croissance dans le secteur de la finance au cours de l’année 2017.
- Énergie : la Côte d’Ivoire a une capacité énergétique de 2 000 mégawatts, et a pour objectif de la doubler d’ici 2020. Par ailleurs, 16% de ces 4 000 mégawatts devra être issu d’énergies renouvelables (énergie solaire notamment).
- Nouvelles technologies : en 2017, Comoé Capital, le premier fond d’investissement dédié au financement des start-up ivoiriennes, s’est lancé. Les heureuses élues peuvent toucher jusqu’à 250 millions de CFA (presque 400 000 euros) pour les aider à se développer.
- Tourisme : le ministre du Tourisme, Siandou Fofana, prévoit d’augmenter les fonds dédiés au développement du tourisme, qui atteignent déjà 100 millions de CFA (soit plus de 150 000 euros).
La vie en entreprise
Les conditions de travail peuvent parfois tester votre enthousiasme et votre motivation : les coupures d’électricité sont régulières et signifient aussi bien l’arrêt de la climatisation que l’impossibilité d’utiliser Internet. En revanche, la motivation des Ivoiriens, notamment des jeunes diplômés, est particulièrement contagieuse ! Si la communication peut parfois être difficile, les Ivoiriens ayant du mal à partager leurs remarques à un étranger, les relations professionnelles et humaines se construisent, sur le long terme, à force de patience et de confiance « Et les gens sont vraiment très souriants, ce qui est particulièrement agréable » précise Johana.
Pour qui ?
Vous n’allez pas perdre vos repères : la Fnac, Carrefour, Décathlon et compagnie seront là pour vous rappeler votre mère patrie. Oubliez les promenades pittoresques : il y a très peu de trottoirs, qui sont eux-mêmes fort peu propices à la marche. Moyennant finance, vous trouverez de quoi vous divertir : « il y a un véritable foisonnement culturel » explique Johana. Restaurants représentants les gastronomies du monde, clubs, cinéma, expositions dans les musées et galeries, concerts et festivals rythment l’année. Rencontrez les habitants de la ville lors des maquis, où vous trouverez mets et boissons locaux, dans une ambiance festive ! Visitez aussi les différents marchés de la ville : Adjamé ou Treichville pour faire ses courses, Cava ou Cocody Saint-Jean pour découvrir l’artisanat ivoirien. Ce sera l’occasion ou jamais de tester vos capacités à marchander. Pour vous remettre de votre longue semaine de travail, vous pouvez partir explorer les plages paradisiaques qui entourent la ville, ou vous rendre dans les différents parc nationaux. Le parc National de la Comoé est notamment classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Vous pouvez admirer les chimpanzés au parc national de Taï, les éléphants au parc national d’Azagny, ou 135 espèces d’oiseaux dans l’archipel Ehotilés.
Les plus
- Vous pouvez profiter de plusieurs plages au coeur de la ville (la baignade n’y est malheureusement pas conseillée)
- Vous avez sur place une communauté d’expatriés français : environ 20 000 concitoyens sont déjà installés dans le pays
- Si le coût de la vie est élevé par rapport à d’autres pays africains, il reste 20% plus bas qu’en France.
- Vous vivrez dans une ville on ne peut plus multi-culturelle, où on célèbre autant Noël que le Ramadan !
- « C’est une ville où on fait beaucoup la fête ! » ajoute Johana
Les moins
- La semaine de travail est fixée à 40 heures
- Il n’y a pas de salaire minimum pour les étrangers
- Seulement 14 semaines de congés maternitérémunérées
- L’IVG n’est autorisée qu’en cas de danger pour la mère
Point météorologique
Toute l’année, il fait beau et chaud (et humide), mais attention à la saison des pluies, de mai à juillet, qui provoque parfois des inondations.
Infos budget
Loyer
Ils peuvent passer du simple au double en fonction du quartier. La ville compte en effet des zones très populaires, comme des quartiers résidentiels remplis de maisons luxueuses. À vous de trouver le juste milieu, avec des loyers qui peuvent aller de 300 000 à 1 000 000 CFA (soit de 450 à 1 500 euros) pour un appartement trois pièces en centre-ville. Il peut être intéressant d’avoir recours à une agence immobilière pour vous aider à trouver votre perle rare à partir de cette offre particulièrement hétérogène. Depuis 2017, les propriétaires peuvent demander une caution de quatre mois de loyer maximum, mais malheureusement cette nouvelle loi reste peu respectée, notamment à Abidjan. Armez-vous de patience, et préparez-vous à marchander !
Transports
Il existe un réseau de transports en commun, géré par la Société de Transports Abidjanaise (SOTRA pour les intimes). Vous disposez donc de plusieurs lignes de bus (classiques ou express), de lignes de Wibus, de nouveaux bus climatisés et équipés d’une connexion wifi et de plusieurs lignes de bateau bus, qui traversent la lagune. Une fois muni de votre carte SOTRA (qui coûte 1 000 CFA soit 1,52 euros), vous avez plusieurs options de forfaits, en fonction des moyens de transports que vous allez utiliser et des horaires auxquels vous les utiliserez, qui vont donc de 15 000 à 28 000 CFA par mois. Vous pouvez aussi recourir aux multiples taxis qui sillonnent la ville. Il existe plusieurs entreprises différentes mais nous vous conseillons, dans un premier temps, les taxis oranges, munis d’un compteur, et qui peuvent se rendre dans les dix quartiers de la ville ainsi qu’en banlieue. Même s’ils sont munis d’un compteur, ce qui permet d’éviter les désaccords sur le montant de la course, il est toujours possible de négocier avec le chauffeur avant le début de la course : les bouchons, très nombreux, peuvent rapidement faire exploser les prix.
Santé
Il existe une convention franco-ivoirienne qui facilite le passage du régime français au régime ivoirien. Avant de partir, il vous faut contacter votre caisse d’assuré, qui vous fera remplir un formulaire, qu’il faudra transmettre à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale(CNPS) ivoirienne. Des cotisations patronales et salariales mensuelles financent le régime de sécurité social ivoirien, et vous permettent d’être couvert en cas de maladie et accident du travail. Vous cotisez aussi pour les allocations familiales et votre pension de retraite.
Internet et téléphonie mobile
Pour une connexion Internet, vous trouverez des offres dès 19 000 CFA par mois (soit moins de 30 euros), mais pour une bonne connexion et voir la télé, ne comptez pas moins de 29 000 CFA mensuels (soit environ 45 euros). Pour votre téléphone portable, vous trouverez une offre de forfait particulièrement large, entre les forfaits à la journée, à la semaine ou au mois proposés par les trois opérateurs ivoiriensOrange, Moov et MTN. Un forfait Internet mensuel coûte minimum 2 000 CFA (3 euros) et ce prix peut monter jusqu’à 30 000 CFA (45 euros) pour 10 giga.
Monnaie
Le franc CFA est utilisé en Côte d’Ivoire. Un euro équivaut, à date (juillet 2018) à 656 CFA.
Infos visas
Vous devrez chercher un emploi depuis la France car pour obtenir un premier visa de séjour (d’une durée de trois mois), vous aurez besoin d’une lettre de promesse d’embauche de votre employeur. Une fois sur place, vous avez trois mois pour faire la demande d’un permis de travail (5 000 CFA ou 7, 60 euros), visé par l’Agence d’Etudes et Promotion de l’Emploi (AGEPE). Une fois ce dernier en poche, vous pouvez faire la demande d’un visa de séjour de 24 mois (qui vous coûtera un mois de salaire) si vous êtes en CDD, ou longue durée (comptez un mois et demi de salaire) si vous êtes en CDI. Notez que l’employeur ivoirien doit, de son côté, prouver qu’il n’a pas trouvé un citoyen ivoirien pour le poste en question.
Il est donc temps pour vous de partir et de réaliser votre Ivorian Dream dans la ville la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest !
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