Partir travailler à Genève (Suisse)
23 juin 2018
6min
Freelance @ Communication numérique
La Suisse a été sacrée meilleur pays du monde en 2017 puis en 2018 : faut-il une meilleure raison pour envisager une expatriation à Genève ? Cette métropole suisse, qui concentre le plus d’entreprises et d’ONG internationales, vous promet un environnement multilingue et cosmopolite !
Le marché de l’emploi
Avec un taux de chômage sous la barre des 5%, la ville de Genève fait rêver. Du fait de l’installation du siège européen des Nations Unies sur place, plus de 250 ONG, dont Action Contre la Faim, Amnesty International ou Médecins Sans Frontières ont elles aussi établi leurs quartiers à Genève. Vous trouverez ici une liste presque exhaustive de ces nombreuses ONG. Vous ne souhaitez pas travailler dans l’humanitaire ? Pas d’inquiétude : Genève accueille aussi les sièges sociaux de quelques 130 multinationales, dont le deuxième pied-à-terre européen de Facebook. Ainsi, même si on parle Français à Genève, les profils polyglottes sont hautement privilégiés. Si les villes suisses sont rapidement associées aux banques et au secteur de la finance en général, notons que Genève a dégringolé à la 26e place, derrière Paris (24e), du classement Y/Zen, qui hiérarchise tous les six mois les places financières mondiales. Cette chute serait due à une réglementation plus dure sur la gestions des fortunes privées. Notons aussi que la Suisse ne fait pas partie de l’Union Européenne, ce qui a impacté les investissements étrangers, qui ont privilégié Paris, Luxembourg et Dublin. Cependant, Genève reste une place financière incontournable en Europe, notamment dans les secteurs de la banque privée et de la fintech. Elle accueille d’ailleurs de nombreuses start-up s’intéressant à la technologie de la blockchain. Citons notamment la success story de Swissborg, plateforme financière spécialisée dans les crypto-monnaies, qui a levé non moins de 11 millions de francs suisses fin 2017 (soit environ 9 millions d’euros). Les incubateurs à start-up genevois, comme Fusion ou Rising Star, se spécialisent dans la fintech, la proptech et les technologies smart city. Qui aurait cru que Genève deviendrait le nouvel Eldorado des crypto-monnaies ?
Les secteurs qui recrutent
- La finance : au moins 134K/an en francs suisses (soit 116K/an en euros) pour un Finance Manager
- L’informatique : un ingénieur peut gagner jusqu’à 232K/an en francs suisses (soit 201K/an en euros)
- Santé : personnel de santé (comptez plus de 94K/an en francs suisses pour les médecins travaillant dans les hôpitaux universitaires de Genève) et industrie pharmaceutique.
La vie en entreprise
La Suisse n’est pas le pays de l’horlogerie pour rien, la ponctualité, notamment dans le monde du travail, est de rigueur. Aucun retard ne sera toléré par votre supérieur hiérarchique. D’autant plus que vous ne pourrez pas blâmer les transports, qui n’ont eux-mêmes pas une minute de retard. Il est commun d’arriver assez tôt sur son lieu de travail, parfois dès 7h30, pour partir tôt, dès 17h30. Préparez-vous à travailler minimum 42 heures par semaine. La pression hiérarchique se ressent assez peu. Ainsi, le travail en équipe est vivement encouragé, ce qui permet d’installer un sentiment de convivialité dans les équipes. Thomas, qui a vécu deux ans en Suisse en tant qu’agent de train international, le confirme : « Le tutoiement est de rigueur et la hiérarchie est très ouverte au dialogue et au feedback. » Il ajoute qu’aucun propos - ou blague - raciste, sexiste et homophobe n’est toléré. Il faut aussi savoir rester discret : parlez à voix basse, sortez pour passer un coup de fil afin de ne pas déranger vos collaborateurs. Les salariés d’une même entreprise considèrent former une communauté à part entière, et ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, pour le bien commun.
Les plus
- Les pistes de ski sont à seulement 30 minutes de Genève. L’été, les montagnes suisses vous offrent moult randonnées.
- Les impôts sont moins élevés qu’en France : 10% du salaire brut, contre 14,6% dans notre chère mère patrie
- Les rues sont d’une propreté presque miraculeuse
- Les transports en communs sont toujours à l’heure
Les moins
- Il n’y a pas de salaire minimum en Suisse.
- Il peut être difficile de trouver un emploi à Genève en tant que frontalier, ceci étant dû à une nouvelle directive de “préférence cantonale” : les Genevois doivent être privilégiés par les organisations publiques et par les entreprises bénéficiant de subventions de l’Etat.
- Quatre semaines seulement de congés payés par an (une de moins qu’en France). Les Suisses ont même répondu “non” lors du référendum sur l’allongement de ces congés payés ! Cependant, Thomas a le droit à une semaine de congé supplémentaire : vous pouvez donc la négocier dans votre contrat.
- Le coût de la vie est très - très - élevé : Genève et Zurich sont les deux villes les plus chères du monde. C’est d’ailleurs le pays où le Big Mac coûte le plus cher.
- Seulement 14 semaines de congés maternité payés à 80%. La future mère doit travailler jusqu’à la naissance de son bébé. Il n’y a pas de congé paternité prévu par la loi.
Pour qui ?
Genève est la destination parfaite si vous aimez que les règles soient respectées ! Ici, chaque infraction (qu’il s’agisse d’un excès de vitesse ou de jeter un papier par terre) est sanctionnée d’une amende. De même, Thomas nous explique que les Suisses n’hésiteront pas à vous dénoncer, si vous enfreignez la loi de quelque manière que ce soit : il faut pouvoir filer droit pour s’épanouir à Genève. Par ailleurs, la ville présente tous les attributs d’une métropole européenne : musées, boutiques, restaurants, bars, cinéma, clubs ! Même si « la vie nocturne pourrait être un peu plus dynamique », précise Thomas. Les commerces et autres supermarchés ont tendance à fermer tôt : 18h en semaine, 17h30 le samedi. Le plus bel atout de Genève est bien sûr le lac Léman, qui s’étend sur 580 kilomètres carrés. Vous pouvez vous y baigner l’été, ou faire bronzette sur sa plage naturelle. C’est aussi l’occasion de prendre une bouffée d’air frais : de nombreux itinéraires de balade sont proposés (n’oubliez pas votre anti-moustique). Les montagnes sont elles aussi toutes proches et offrent de belles opportunités d’excursions, été (randonnées), comme hiver (ski). De fait, Genève peut parfois sembler bien vide pendant la week-end : tous ses habitants en profitent pour s’octroyer de petites pauses bucoliques.
Infos Budget
Loyers
Si les loyers ont baissé ces dernières années à Genève, ils restent assez élevés : comptez en moyenne 3 482 francs suisse/mois (soit 3 000 euros) pour un T3 en centre-ville, et 1 740 francs suisse (environ 1 500 euros) pour un studio. Notons que beaucoup de Français choisissent d’habiter en France, et de traverser la frontière tous les jours.
Transports
Vous pouvez opter pour un abonnement local Unireso, qui vous permet de circuler dans tout Genève en utilisant l’ensemble du réseau de transports en commun (trains, bus, trams, RER mais aussi bateaux !). L’abonnement mensuel coûte 32 francs suisses par mois (28 euros) tandis que l’abonnement annuel vous revient à 24 francs suisses par mois (21 euros). Si vous voulez étendre votre champ de déplacement aux périphéries éloignées, voire même à la France, il faudra compter 812 (700 euros) pour deux zones, voire 1 044 francs suisses (900 euros), pourtrois zones, par an. Avec votre abonnement, vous pouvez aussi accéder aux Noctambus, ou bus de nuit, qui circulent de minuit à 5 heure du matin les week-ends.
Santé
Il est obligatoire de souscrire à une assurance santé, et ce dès le premier jour de travail sur le sol suisse. Vous ne payez aucune cotisation pour une assurance santé publique, et votre employeur ne se préoccupe pas de ces formalités. Cependant, vous avez trois mois pour lui présenter votre justificatif. Deux options s’offrent à vous si vous êtes frontaliers : vous pouvez demander à être affilié à la CMU française ou à la LAMal suisse. Dans le premier cas, vous serez taxé en fonction de vos revenus déclarés (environ 8% après abattement), tous les membres de votre famille sont assurés également mais vous devrez traverser la frontière pour vous faire soigner. Avec la LAMal, chaque membre de votre famille paie un tarif fixe mensuel (100 francs suisses (86 euros) pour un enfant, 350 (301 euros) pour un adulte) et vous pouvez vous faire soigner en Suisse comme en France. Les frais dentaires ne sont pas remboursés. Vous ne savez pas quelle couverture choisir ? Voici un comparateur de prix qui vous permettra de choisir l’option la plus adaptée à votre situation. Pour les résidents genevois, vous êtes obligés de souscrire à LAMal.
Téléphonie mobile et Internet
Vous trouverez des offres à partir de 29 francs suisses (25 euros) par mois pour une connexion Internet, mais comptez 45 francs suisses (39 euros) par mois si vous souhaitez une bonne connexion. Vous trouverez ici une liste qui compare les offres mobiles des opérateurs suisses, qui vont de 25 à 130 francs suisses par mois (soit de 22 à 112 euros par mois).
Monnaie
Pour rappel, on utilise les francs suisses et non l’euro en Suisse. Le 18 juin 2018, un euro équivalait à 1, 2 franc suisse.
Infos Visa
La Suisse ne fait malheureusement pas partie de l’Union Européenne, ni même de l’espace Schengen. Vous avez donc besoin d’un permis de travail pour pouvoir séjourner et travailler à Genève en toute légalité. En tant que citoyen français, les procédures sont plutôt simples. Vous pouvez opter pour le Permis L, qui vous permet de rester de quatre mois à un an, ou pour le Permis B, valide pendant cinq ans. Dans les deux cas, vous devez présenter un contrat de travail ou une promesse d’embauche (d’au moins 12 mois pour le Permis B). Genève et vous, c’est pour toujours ? Faites une demande de Permis C, après avoir séjourné cinq ans sur place : vous aurez le droit de rester en Suisse pour une durée indéterminée. Enfin, si vous faites le choix d’être un frontalier, vous devrez demander le Permis G, qui vous oblige à rentrer en France au moins une fois par semaine. Sachez que quelque soit le permis demandé, vous devrez fournir une pièce d’identité et un extrait de casier judiciaire vierge.
Vous êtes fin prêt pour commencer votre nouvelle vie, de l’autre côté des Alpes ! Réglez votre montre à la seconde prêt, et investissez dans une paire de ski !
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