Travailler à l’étranger : tout savoir sur le Programme Vacances-Travail (PVT)
18 févr. 2019
6min
LI
Rédactrice web
Qu’est-ce que le PVT ?
Le PVT (Programme Vacances-Travail ou Working Holiday Visa), est un permis qui permet de vivre dans un pays étranger pendant un an, parfois deux, tout en étant libre de voyager et/ou de travailler. Ce permis est accessible de 18 à 30 ans (35 ans pour le Canada et l’Argentine). Il est très populaire auprès des Français : en 2017, près de 43 000 jeunes sont partis à l’étranger grâce à ce programme.
Le 1er accord de PVT français a été signé il y tout juste 20 ans, avec le Japon. Ces programmes sont bilatéraux, c’est à dire que chacun des deux gouvernements concernés doit donner son accord pour la signature d’un PVT. L’objectif affiché par les états participants au PVT est clair : favoriser la mobilité internationale et permettre aux jeunes de voyager et découvrir d’autres cultures tout en travaillant.
En tant que Français, vous avez accès à 15 destinations : le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Colombie, le Japon, le Chili, l’Argentine, le Brésil, la Corée du Sud, l’Uruguay, Hong Kong, le Mexique, la Russie, Taïwan et, prochainement, le Pérou.
Comment obtenir un PVT ?
Partir en PVT quand on est français est assez simple : il suffit de ne pas avoir atteint l’âge limite, de posséder un passeport valide, quelques économies (entre 1 000 et 3 000 € environ, selon la destination choisie), d’être en bonne santé, de ne pas avoir de casier judiciaire et de souscrire à une assurance pour la durée de votre séjour. Aucun diplôme ou expérience professionnelle particuliers ne sont demandés et la très grande majorité des demandes sont donc acceptées.
Les démarches pour déposer sa demande de PVT varient selon le pays choisi. Généralement, elles se font en ligne, sur les sites des consulats, et un rendez-vous est parfois nécessaire pour finaliser la demande. Seul le PVT Canada, très prisé par les Français, s’avère plus compliqué à obtenir. En effet, il est accordé sur tirage au sort ! Pour la saison 2018, un jeune Français avait environ 1 chance sur 3 d’obtenir le précieux sésame. Il faut donc s’inscrire, dans ce que les autorités canadiennes appellent un “bassin”, puis espérer être tiré au sort pour pouvoir continuer sa demande.
La plupart des pays du PVT imposent des quotas annuels, c’est-à-dire un nombre maximal de PVTistes pouvant se rendre dans le pays. Cependant, hormis pour le Canada donc, ces quotas sont rarement atteints, il y a plus de places disponibles que de demandeurs. Cela signifie que vous pouvez déposer votre demande quand vous le souhaitez. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les deux seuls pays à n’imposer aucun quota, ce qui explique en partie leur grande popularité auprès des jeunes Français.
Si les PVT Argentine, Brésil, Colombie, Corée du Sud, Japon et Russie sont gratuits, les autres sont payants, de 35 à 280 € environ, selon la destination. Un seul PVT par pays est possible (sauf pour l’Australie, qui autorise une seconde année, sous conditions), mais vous pouvez faire autant de PVT dans des pays différents que vous le souhaitez, tant que vous n’avez pas dépassé l’âge limite.
Travailler pendant un PVT
Partir en PVT, c’est accepter de s’adapter aux habitudes du pays hôte, que ce soit dans son quotidien comme dans ses expérience professionnelles. Il est souvent nécessaire de retravailler son CV pour l’adapter aux normes locales et de se préparer aux entretiens et aux processus de recrutement. Il peut également être utile de s’intéresser à la structuration du monde du travail du pays : combien d’heures par semaine travaille-t-on, quelles sont les règles concernant les salaires ou les congés, comment se comporter par rapport à la hiérarchie ?
Par exemple, saviez-vous que montrer son mécontentement sur son lieu de travail au Japon était extrêmement mal vu ? Bien comprendre votre environnement, c’est mettre toutes les chances de votre côté pour trouver un emploi… et le garder !
Si certains peuvent être frileux à l’idée de partir en PVT car ils imaginent ce permis réservé à des « petits jobs », il est fréquent que des PVTistes réussissent à trouver un emploi dans leur domaine et à obtenir un poste intéressant, comme en témoigne Nicolas, PVTiste en Australie : « Au départ, mon anglais n’était pas assez bon pour me permettre de travailler en tant que Graphic Designer, mais, après quelques mois à bosser dans un zoo, j’étais suffisamment sûr de moi pour postuler à des jobs qui m’intéressaient vraiment. J’ai envoyé quelques CV, passé 2 ou 3 entretiens, et quelques jours plus tard je commençais en tant qu’Art Director. »
Partir en PVT est une formidable opportunité pour travailler à l’étranger car ce visa, simple à obtenir, offre une grande flexibilité : nul besoin d’avoir trouvé un emploi avant son départ, pas d’attaches avec un employeur en particulier, peu de limites professionnelles… C’est pour ces raisons que de nombreux PVTistes profitent de ce programme pour se forger une solide expérience professionnelle internationale.
Cependant, il faut savoir que certains pays imposent des restrictions :
- Australie et Hong Kong : 6 mois maximum pour le même employeur
- Canada : obligation de passer une visite médicale pour travailler dans le domaine de la santé ou avec des enfants
- Corée du Sud : 25h de travail maximum par semaine
- Japon : interdiction de travailler dans des bars ou des boîtes de nuit
- Nouvelle-Zélande : interdiction de postuler à un emploi permanent (l’équivalent d’un CDI en France)
Pour les autres pays, il n’y a pas de limites particulières concernant l’emploi.
Les apports d’un PVT dans un parcours professionnel
Comme on vient de le voir, le Programme Vacances-Travail est une excellente opportunité pour aller travailler à l’étranger, avec une grande flexibilité et sans entrer dans des démarches longues et compliquées souvent associées aux demandes de permis de travail. Mais ce n’est pas tout, pour ceux qui choisissent de miser davantage sur le T du PVT, les bénéfices sur leur vie professionnelle sont nombreux :
- L’apprentissage d’une langue : que vous choisissiez la Nouvelle-Zélande, le Japon ou l’Argentine, votre PVT vous apportera une compétence intéressante, parfois même indispensable, pour la suite de votre parcours pro : la maîtrise d’une langue étrangère. Même si une année n’est pas toujours suffisante pour revenir en France parfaitement bilingue, cette expérience vous permet tout de même d’acquérir de solides bases, ou de perfectionner vos connaissances, comme nous l’explique Justine, PVTiste en Argentine : « J’ai débarqué en PVT en Argentine avec des bases d’espagnol apprises au lycée. Lors de mes premiers jours en tant que secrétaire de direction, j’étais ultra-stressée, je répondais uniquement par « sí » ou « no »… Aujourd’hui, 4 mois plus tard, je travaille en espagnol au quotidien, répond au téléphone, aux e-mails sans trop de difficultés… »
Que vous choisissiez un pays dont vous avez déjà une bonne maîtrise de la langue ou, au contraire, un pays pour lequel vous ne connaissez que quelques mots, cette expérience sera un véritable plus pour votre CV !
>« J’ai débarqué en PVT en Argentine avec des bases d’espagnol apprises au lycée. 4 mois plus tard, je travaille en espagnol au quotidien, répond au téléphone, aux e-mails sans trop de difficultés… » Justine, PVTiste en Argentine.
- Des valeurs appréciées par les employeurs : une expérience de travail à l’étranger prouve notamment à votre futur employeur que vous savez vous adapter, prendre des risques, acquérir de nouvelles compétences, mais également que vous faites preuve d’ouverture d’esprit. Des soft skills sans aucun doute valorisées par votre future tribu.
- Un réseau international : travailler pendant un PVT, c’est aussi se créer un réseau international qui pourra vous être d’une grande utilité dans la suite de votre carrière, que vous souhaitiez revenir en France ou rester à l’étranger. Bien-sûr, pour que ce réseau puisse vous aider par la suite, il sera nécessaire de l’entretenir, même après votre retour en France.
- La connaissance des “best practices” : grâce à votre expérience de travail lors de votre PVT, vous aurez l’occasion de découvrir et de maîtriser les meilleures pratiques utilisées à l’étranger liées à votre métier. Vous pourrez alors rapporter ces connaissances en France et les utiliser dans votre prochain job. Vous comprendrez également mieux les marchés internationaux et leurs enjeux.
- Développer sa confiance en soi : après avoir passé un entretien d’embauche en coréen ou avoir réussi une conf’ call avec des interlocuteurs parlant uniquement brésilien, un entretien ou des missions en français vous paraîtront bien moins insurmontables ! Le PVT, c’est donc une excellente façon de booster sa confiance en soi, comme en témoigne Justine : « Je n’aurais jamais cru ça possible à mon arrivée, mais j’ai pris confiance en moi. Si j’ai réussi dans une langue que je ne maîtrisais pas, je dois bien pouvoir réussir en français ! »
- Avoir une idée plus claire de son avenir : un PVT peut également aider à mieux comprendre ce qu’on veut faire, ou ne pas faire, dans l’avenir. Vivre en dehors de sa routine quotidienne, sortir de sa “zone de confort”, prendre du recul… Toutes ces choses qui arrivent quand on part à l’étranger permettent de faire le point, mais aussi de mieux se connaître. Partir loin de la France et vivre une expérience professionnelle pendant son PVT s’avère donc être une excellente occasion de se recentrer sur ses envies et ses objectifs, pour rentrer en France avec des projets plus clairs.
>« Je n’aurais jamais cru ça possible à mon arrivée, mais j’ai pris confiance en moi. Si j’ai réussi dans une langue que je ne maîtrisais pas, je dois bien pouvoir réussir en français ! » - Justine, PVTiste en Argentine.
Un PVT c’est toujours une expérience inoubliable, que votre séjour se passe bien ou moins bien. C’est l’occasion de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle langue et un monde du travail différent. Que vous décidiez de partir pour quelques mois ou pour plusieurs années, vous reviendrez changé… et avec un CV qui vous permettra de vous démarquer !
Suivez Welcome to the Jungle sur Facebook et abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque jour nos meilleurs articles !
Inspirez-vous davantage sur : Travailler à l'étranger pendant ses études
L’année de césure : comment profiter de cette "pause" loin des études ?
Vous êtes en études ? L'occasion de prendre un an rien que pour vous ne se reproduira pas de si tôt... Profitez-en ! On vous dit comment.
03 mars 2022
Le « volontourisme » : fausse bonne action, vrai impact négatif ?
Contraction de "volontariat" et "tourisme" cette pratique pourrait être plus néfastes qu'on ne le pense.
09 sept. 2021
Partir travailler à Bruxelles
La capitale belge bénéficie d’une hype incroyable, mais quelles sont les démarches à suivre pour s'y s'installer ?
06 janv. 2021
Partir travailler à Prague
Et si on lâchait tout pour s'installer dans la ville de Mozart et Kafka ? Direction Prague, et son marché de l'emploi dynamique !
24 nov. 2020
Where is Brian ? S’en tirer en anglais quand on part travailler aux UK
La Grand-Bretagne accueil des gens de tous horizons. Mais est-ce dur d'y faire carrière quand l'anglais n'est pas notre langue maternelle ?
07 oct. 2020
La newsletter qui fait le taf
Envie de ne louper aucun de nos articles ? Une fois par semaine, des histoires, des jobs et des conseils dans votre boite mail.
Vous êtes à la recherche d’une nouvelle opportunité ?
Plus de 200 000 candidats ont trouvé un emploi sur Welcome to the Jungle.
Explorer les jobs