Ses collègues lui offrent 7 mois de RTT pour s'occuper de sa famille

Dans la vie, il y a parfois de petits miracles. Conseillère bancaire dans le Haut-Rhin, Agathe Pfrimmer a bénéficié d’un « élan de solidarité formidable » de la part de ses collègues, en se voyant offrir 150 jours de RTT, soit sept mois de congés, afin de veiller sur son mari gravement atteint par le Covid-19 et sur leurs filles de 2 et 6 ans. Aide-soignant à l’hôpital de Mulhouse, l’épicentre de l’épidémie de coronavirus en France, ce dernier est malade depuis la fin du mois de mars. Placé pendant un mois dans le coma artificiel, le père de famille de 34 ans a finalement pu rentrer chez lui début juin, mais vit toujours sous assistance respiratoire et sous cortisone.

Contaminée par le Covid-19 en même temps que son conjoint, Agathe Pfrimmer est dans un premier temps en arrêt-maladie, puis elle pose des congés pour s’occuper de sa famille. Concentrée à gérer au mieux cette épreuve, elle ignore alors que son ancienne directrice et son nouveau directeur de l’agence Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne de Thann viennent de lancer une opération de don de congés pour l’aider. Son ancienne directrice, dont les enfants sont déjà grands, pense d’abord à lui donner une semaine de ses propres congés, puis elle décide de contacter le directeur du département, qui se met en relation avec la direction des ressources humaines pour transformer cet acte de solidarité en action plus globale. Sept jours plus tard, 70 jours de RTT sont « récoltés » auprès des salariés de la banque émus par cette histoire. Finalement la cagnotte s’étend à toute la région Grand-Est et le nombre de jours monte à 150.

« C’était un vrai soulagement de ne pas avoir à me demander comment j’allais faire pour essayer de donner une vie normale à mes filles et accompagner au mieux mon conjoint », confie Agathe Pfrimmer à l’AFP. Aujourd’hui, la jeune femme espère ne pas avoir besoin d’utiliser tous les jours mis à sa disposition et ainsi pouvoir les mettre de côté dans une réserve pour un autre collègue qui serait dans le besoin.

Depuis 2014, la loi Mathys permet le don de congés

La loi du 9 mai 2014, appelée aussi loi Mathys, du prénom d’un petit garçon décédé d’un cancer du foie après s’est battu pendant quatre ans, permet le don de jours de repos à un parent d’un enfant gravement malade. Au sein de la banque du Haut Rhin, « nous avons souhaité aller plus loin en élargissant à la situation d’un conjoint », via un accord avec les partenaires sociaux, souligne le directeur des ressources humaines, David Marchal. Agathe Pfrimmer est la quatrième personne à bénéficier de ces dons de RTT anonymes, qui, souligne David Marchal, suscitent un « véritable engouement des collaborateurs qui souhaitent aider. » Depuis 2018, la loi Mathys concerne aussi les proches aidants de personnes âgées et les handicapées en perte d’autonomie.

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Photo d’illustration by WTTJ