Les news pour briller à la machine à café (ou de son canapé) le 28 mai 2020
28 mai 2020
6min
Journaliste - Welcome to the Jungle
Editorial project manager @ Welcome to the Jungle
Parce qu’on sait à quel point la crise du coronavirus bouscule notre quotidien et qu’il est difficile de s’y retrouver dans toute l’information que nous consommons et les ouï-dire, la rédaction de Welcome to the Jungle vous livre chaque semaine les dernières actualités chaudes du monde du travail, quelque peu bouleversé. Et n’oubliez pas de prendre soin de vous !
Les entreprises vont devoir financer une partie du chômage partiel
Ce n’est pas une surprise. La prise en charge du chômage partiel par l’État va bel et bien diminuer dans les prochains jours ! Après quelques semaines de débats houleux entre le gouvernement et le patronat, le ministère du Travail a tranché et annoncé qu’à partir du 1er juin, les entreprises allaient désormais mettre la main à la poche en financement le dispositif exceptionnel à hauteur de 15%. Le but étant bien ici « d’accompagner la reprise de l’activité économique », justifie le gouvernement dans son communiqué officiel. Si l’indemnité versée au salarié ne change pas dans la mesure où ce dernier va continuer de percevoir au minimum 70% de sa rémunération brute, le soutien de l’État passe de son côté d’une prise en charge totale à une aide à la hauteur de 85% de la rémunération. Mais pas de panique, cette mesure qui entrera en vigueur par décret dès lors que le projet de loi actuellement en cours au Parlement sera adopté, ne concernera pas les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire à savoir l’hôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel. Tous ces secteurs encore à l’arrêt, bénéficieront encore pour un moment d’une prise en charge à 100%.
Pour aller plus loin, quelques chiffres sur le chômage partiel : ce dispositif exceptionnel a été touché par 8,6 millions de salariés au plus de fort de la crise sanitaire et a déjà coûté près de 24 milliards d’euros à l’État entre mars et mai.
Une nouvelle plateforme pour l’emploi des personnes en situation de handicap
Le 6 mai dernier a été lancé « Mon parcours handicap », une plateforme gouvernementale pour l’emploi des personnes en situation de handicap ! Cette initiative développée par la Caisse des dépôts (CDC) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a pour objectif de centraliser toutes les informations et services qui pourraient concerner ces derniers sous le prisme de la recherche d’emploi. S’il s’agit essentiellement d’une base de données qui aiguille les travailleurs en situation de handicap, elle propose aussi une liste de formations professionnelles pour mettre à disposition « toute l’aide et l’information possibles pour soutenir leurs projets », assure le secrétariat d’État au Handicap. Par ailleurs, la plateforme comprend également un accès à l’outil ANDI qui permet à toute personne handicapée de trouver près de chez elle une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) dans l’entreprise de son choix…
Et « Mon parcours handicap » ne va pas s’arrêter là ! Elle compte bien réussir un jour à couvrir tout le parcours d’une vie de l’annonce du handicap jusqu’à la retraite en passant par la parentalité, la scolarité, les études, etc. Bref, tout un projet… à vocation inclusive !
Jusqu’à 5 000 euros d’aide pour permettre aux petites entreprises de protéger leurs salariés du coronavirus
Les petites structures de moins de cinquante salariés et les indépendants peuvent demander depuis le 18 mai une aide de l’Assurance-maladie plafonnée à 5 000 euros, pour financer leurs équipements afin de respecter les gestes barrières dans les bureaux et commerces. C’est ainsi que le mobilier destiné à faire à protéger les postes de travail (vitres, plexiglas, barrières…) et les supports d’information (écrans, tableaux…) pourront être remboursés. À noter que les entreprises de moins de cinquante employés sont éligibles à cette subvention à condition qu’elles aient investi à hauteur d’au moins 1 000 euros. Pour les travailleurs indépendants, les règles sont un peu plus souples : le seuil de dépenses est fixé à 500 euros. Un premier pas pour réduire les factures des entreprises vulnérables dans un contexte d’instabilité économique ?
La Nouvelle-Zélande envisage la mise en place de la semaine de 4 jours pour relancer l’économie
Après le revenu universel, serait-ce au tour de la semaine de 4 jours d’être (re)considérée par certains gouvernements ? Cette mesure a été évoquée mercredi 20 mai dans un live Facebook par la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern pour favoriser la reprise du secteur touristique, qui emploie 15% de la population. Parmi les pistes explorées par la cheffe du gouvernement néo-zélandais pour relancer l’économie du pays, on retrouve en effet l’idée d’augmenter le nombre de jours de repos et de jours fériés ainsi qu’une semaine de quatre jours. Un moyen qui, selon elle, inciterait la population à voyager et consommer. Cette mesure intervient après que la Nouvelle-Zélande ait planché sur le projet “bulle trans-Tasman” avec son voisin australien : une “bulle de voyage” qui permettrait, post Covid-19, la reprise rapide des liaisons aériennes entre les deux pays. Ne nous réjouissons néanmoins pas trop vite, car si le projet semble inédit, aucune loi n’est prévue à ce jour. « Au bout du compte, ce sera aux employeurs et employés de décider », a précisé la Première ministre. De quoi inspirer la France… ?
Des négociations sont en cours pour revaloriser les métiers de la santé
Pour faire face aux attentes du secteur de la santé, et surtout, des personnels soignants, en “première ligne” dans la lutte contre le Covid-19, Édouard Philippe a inauguré le 25 mai, le Ségur de la santé, soit sept semaines de négociations avec l’ensemble des organisations syndicales et des fédérations pour “refonder le système de santé”. Dans les prochains jours devrait ainsi être acté l’augmentation du salaire des infirmiers (à l’hôpital et en Ehpad) pour qu’il atteigne un « niveau de rémunération » équivalent « à la moyenne européenne », a déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran. Pour rappel, ces derniers touchent 1 500 euros en début de carrière, soit l’un des niveaux les plus bas des pays de l’OCDE. Mais les syndicats refusent que le sujet des rémunérations ne soit abordé que pour certaines professions de la santé.
Du côté du temps de travail, autre dossier chaud des négociations, Olivier Véran a volontairement ouvert un débat qui remet en cause les 35 heures à l’hôpital, en déclarant vouloir mettre fin aux « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage. » Des propos qui ont glacé certains syndicats : « Les gens n’ont pas envie de travailler plus, ils ont envie de travailler correctement », s’est insurgé Jean-Marc Duvauchelle, secrétaire général de la fédération SUD-Santé Sociaux à ce sujet. Olivier Véran s’est défendu en soulignant que la question n’était pas de « déréglementer le temps de travail », mais plutôt de permettre aux salariés de l’hôpital de travailler plus s’ils souhaitaient gagner plus.
Enfin, si la très attendue question de nouveaux recrutements, n’a pas été évoquée, le gouvernement a promis de mettre au goût du jour des négociations relatives à la « question des montées en compétences », pour « mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels ». Alors, les salariés de la santé doivent-ils entrevoir un nouvel avenir pour leurs professions ? Réponse dans quelques mois.
Fraude au chômage partiel : qu’en disent les salariés ?
Pendant le confinement, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait été très claire : les entreprises dont les salariés ont bénéficié du chômage partiel tout en continuant de travailler à temps plein seront sanctionnés. Si le gouvernement a depuis annoncé un renforcement des contrôles, pour détecter toutes fraudes intentionnelles de la part des employeurs et alourdit les sanctions qui vont maintenant jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende, la situation n’est pas aussi simple… En effet, nombreux sont les salariés qui ont, de leur plein gré, bravé l’interdiction pendant la mise en place de l’activité partielle. Qu’il s’agisse d’un moyen de venir en aide à son entreprise, de sauver son poste ou simplement de rester occupé, les raisons qui ont poussé les salariés à continuer à travailler sont multiples et il semble difficile de faire le tri en sanctionnant directement les dirigeants ! Une ambivalence d’autant plus contrastée qu’une étude réalisée en avril, auprès de 2 620 salariés en chômage partiel nous révèle que 24% des salariés ont continué de travailler normalement à la demande de leur employeur et 28% de salariés ont continué selon leur propre volonté… Alors combien d’entreprises ont-elles réellement fraudé ?
Congé pour le deuil d’un enfant : l’allongement à 15 jours voté à l’unanimité
La proposition avait été à l’origine de l’un des plus grands couacs de la majorité présidentielle en 2020. Mais, cette fois-ci, c’est acté : le 26 mai, l’Assemblée nationale a définitivement adopté la proposition de loi centriste qui rallonge le congé pour le décès d’un enfant de sept à quinze jours ouvrés. Rappelez-vous, le 30 janvier dernier, Muriel Pénicaud s’était opposée à cette modification du Code du travail au motif que le financement de cet acte de solidarité ne devait pas reposer sur les employeurs. « Ce que vous proposez, c’est un congé payé à 100% par l’entreprise ! », avait déclaré la ministre du Travail, soulignant qu’un tel effort serait difficile à supporter pour les petites structures. Suivant l’avis du gouvernement, les députés LRM avaient alors voté contre et la mesure avait été rejetée, par 40 voix contre 38. Un tollé dans l’Hémicycle jusqu’au Medef (ndlr syndicat patronal), qui, par la voix de son président, Geoffroy Roux de Bézieux avait alors déclaré ne pas connaître « de patron qui refuserait des jours supplémentaires à un collaborateur qui a perdu son enfant ». Dès le lendemain, Emmanuel Macron lui même était monté au créneau et avait demandé au gouvernement « de faire preuve d’humanité ».
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Photo d’illustration by WTTJ
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