Postuler quand on est encore en poste : comment bien mener cette double-vie ?
29 juil. 2020
4min
_Cela fait quelques temps que vous commencez à tourner en rond dans votre entreprise ? Vos collègues, vos missions ou encore vos objectifs ne suffisent plus à vous motiver pour aller au travail ? Malheureusement, l’état du marché de l’emploi n’encourage pas forcément à poser sa démission et improviser pour changer de travail. Une seule solution donc : postuler ailleurs alors qu’on est encore en poste. Mais attention, cette double-vie vous demandera une organisation méticuleuse. Nos conseils pour mener à bien cet exercice d’équilibriste.
Une organisation en béton !
Prévoyez des créneaux dédiés
Le premier réflexe est d’intégrer dans votre emploi du temps personnel cette recherche d’emploi, et de vous dégager des créneaux pour pouvoir travailler. Profiter d’un temps un peu plus mou de votre journée de travail n’est pas forcément judicieux. Rédiger une lettre de motivation entre deux réunions peut à la fois s’avérer stressant et même dangereux ! Il serait en effet dommage de vous faire prendre, la main dans le sac. Préférez la tranquilité de votre domicile pour cela, plutôt en début, en fin de journée et durant les week-ends. Ainsi, vous n’aurez pas l’impression de cacher quoi que ce soit à votre employeur. Essayez par exemple de plannifier 30 à 45 minutes chaque matin pour postuler, vous serez ainsi soulagé le reste de la journée et aurez plus d’énergie que le soir après une longue journée de travail.
Trouver l’environnement idéal
Vous avez du mal à vous autodiscipliner chez vous ? C’est normal. Au-delà de prendre du temps, postuler et se vendre est un exercice qui peut paraître peu naturel. Et il est encore plus difficile de se faire violence quand on est déjà en poste et qu’on n’a, à priori, pas besoin de trouver un autre job.
S’il est effectivement mal venu de postuler ailleurs pendant vos journées de travail, rien ne vous empêche de rester un peu plus tard au bureau le soir – ou d’arriver un peu plus tôt le matin ! – pour éplucher les annonces. Si votre bureau n’a pas encore rouvert, le café en bas de chez vous fera aussi très bien l’affaire pour vous aider à vous concentrer et vous couper de toute distraction. De cette manière, aucun risque de perturber votre productivité et vos journées de travail.
Les dilemmes que vous rencontrerez
Comment gérer les entretiens téléphoniques ?
Une recherche de poste se déroule rarement sans quelques échanges téléphoniques… Durant une journée de travail, il serait mal venu de quitter l’open space plusieurs fois par jour, pour vous isoler dans une salle de réunion ou dehors. Surtout si vous n’avez pas l’habitude de prendre ainsi congé ! N’hésitez donc pas à proposer à vos interlocuteurs de vous appeler en soirée ou en matinée. Cette demande ne vous portera pas préjudice : un recruteur est très bien placé pour savoir qu’en tant que salarié en poste en CDI notamment, vous avez des journées de travail bien remplies et que vous ne pouvez pas vous permettre de vous absenter à n’importe quel moment.
Vous cherchez un job fait pour vous ?
Quand caler les entretiens physiques
Passé le stade des courriers, des mails, et des appels téléphoniques, il vous faudra bien faire des entretiens et des rencontres physiques… Et là, évidemment, impossible de vous absenter plusieurs heures du travail sans prévenir votre employeur actuel. Comment le justifier ? Une chose est à proscrire : mentir. Vous risquerez d’être démasqué, de perdre toute crédibilité et tout simplement d’être gêné devant votre manager. La meilleure chose à faire est de regrouper vos entretiens sur une journée ou une demi-journée de RTT ou de congé payé. De cette manière, vous n’aurez rien à vous reprocher, et vous pourrez préparer votre entretien en toute quiétude. Dernière possibilité : comme pour les appels téléphoniques, faites-en sorte de planifier vos entretiens en fin ou en début de journée. Le recruteur sera compréhensif.
Qui peut vous recommander ?
Un recruteur a mordu à l’hameçon ? Bravo ! Mais maintenant, il vous demande de fournir des contacts de collègues avec lesquels il pourrait échanger pour mieux vous connaître. De votre côté, vous ne vous voyez évidemment pas demander une recommandation à votre N+1 qui ne se doute toujours de rien. N’avez-vous pas un collègue de votre équipe qui vous a vu évoluer pendant plusieurs années ? Ou un membre d’une autre équipe avec lequel vous avez fréquemment collaboré et qui pourrait venter vos mérites ? Un ancien manager qui garde un excellent souvenir de vous (évitez quand même le responsable de votre stage de 3éme) ? Ce sont ces profils que vous pouvez solliciter pour une recommandation ! Attention, soyez sûr de pouvoir leur faire confiance pour ne pas moucharder…
Quelle attitude adopter ?
Sur son lieu de travail
Vous êtes à la recherche de nouveaux défis et c’est une démarche louable ! Toutefois, celle-ci doit rester personnelle, nul besoin d’en informer tout votre service. Aussi, attention à ne pas modifier votre attitude auprès de votre employeur actuel, vous êtes toujours engagé et vous ne savez pas encore combien de temps votre recherche pourra durer ! Restez irréprochable. En revanche, les afterworks et les événements professionnels auxquels vous participez peuvent être des occasions de travailler votre réseau et d’obtenir même de précieux contacts pour la suite de vos recherches. Soyez subtil !
Sur Internet
Votre e-réputation est plus importante que jamais ! Les recruteurs et les managers sont en effet nombreux à recruter via les réseaux sociaux, ou du moins à “chasser” des profils intéressants. Mettez donc bien à jour votre profil LinkedIn et n’hésitez pas à continuer à enrichir votre réseau avec les contacts que vous rencontrez chaque jour. Si vous le pouvez, demandez des recommandations à vos anciennes relations professionnelles pour agrémenter et enrichir votre profil ! Toutefois, n’indiquez pas votre envie de changer de poste dans votre biographie. Le fameux “en recherche active” sera mal vu par les membres de votre équipe ou vos interlocuteurs professionnels. En revanche, vous pouvez activer, sur LinkedIn, une option “open to work” qui apparaîtra sur votre profil mais ne sera visibible que des recruteurs. Pratique, non ?
Vous voilà fin prêt pour un éventuel changement de carrière ! Veillez toujours à “ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué”. Attendez d’avoir une confirmation officielle (promesse d’embauche) pour quitter votre poste actuel et restez professionnel jusqu’au bout avec votre équipe. Cette double-vie ne présage que du positif : ne vous laissez pas submerger par votre emploi du temps chargé mais concentrez-vous plutôt sur l’avenir. “Nouveaux défis” est aussi synonyme d’apprentissages, d’opportunités, de rencontres. À vous de jouer !
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