Alexandre après le BCG : d'un grand cabinet de conseil à une start-up

01 oct. 2017

5min

Alexandre après le BCG : d'un grand cabinet de conseil à une start-up
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Après avoir débuté leur carrière dans le conseil, nombreux sont ceux qui décident de changer et de poursuivre au sein d’une startup. Un tournant radical tant dans le type de structure que de management ! Pourquoi ce shift ? Quels atouts le consulting confère-t-il à de futurs startupeurs ? Vers quel type de poste se tourner dans une startup après avoir évolué en cabinet ? Et quels conseils à tous ceux qui hésiteraient à se lancer ?

Rencontre avec Alexandre Courbin, ancien consultant au BCG ayant sauté le pas pour rejoindre la startup Seekube.

BIO EXPRESS

  • 2008 - 2010 : Prépa Cachan D1 Gustave Eiffel (L2 droit + économie)

  • 2010 - 2015 - ENS Cachan : agrégation d’économie-gestion

  • Stages variés en économie : Chargé de mission à la Banque de France, Chancellerie politique à l’Ambassade de France (Nouvelle Zélande), Service Économique à l’Ambassade de France au Canada

  • 2014 - 2015 - Paris Dauphine : Master en stratégie d’entreprise

  • Stage : Strategy & Marketing Intern @Airbus Defence & Space (Canada)

  • Cours donnés à Paris Dauphine et l’EDHEC sur l’Histoire du Management, la macroéconomie et les politiques économiques

  • 2015-2016 - Boston Consulting Group (BCG) : Associate

  • Octobre 2016 - Aujourd’hui -Business Developer @Seekube

Pourquoi être passé du Boston Consulting Group (BCG) à la startup ?

Pour commencer, le monde du conseil était un univers auquel je ne pensais pas du tout à la base. Mais ce passage en Master à Paris Dauphine m’a donné l’occasion de m’y intéresser de plus en plus et après avoir passé plusieurs entretiens à la fin de mes études, j’ai accepté une offre au BCG.

Mais rapidement, malgré le côté extrêmement enrichissant de cette voie, je sentais tout de même une envie très marquée de découvrir le milieu entrepreneurial. Cela va faire un an que j’ai rejoint Seekube, une équipe d’une vingtaine de personnes basée à Paris et spécialisée dans le recrutement. On organise des salons en ligne pour permettre à des étudiants et jeunes diplômés de trouver des opportunités professionnelles (stage, alternance, CDI). Je travaille dans l’équipe commerciale, comme Business Developer.

Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre l’écosystème entrepreneurial ?

Dans le monde des start-ups, j’étais très attiré par le côté innovation permanente, le fait de pouvoir travailler dans des structures qui font quelque chose de nouveau, avec une force créative assez impressionnante.

Et en même temps, j’avais envie de découvrir cette agilité qui leur est propre ! Une start-up, c’est quelques personnes, quelques dizaines de personnes maximum, qui font énormément de choses, toujours très orientées vers l’opérationnel. Il y a forcément moins de moyens que dans un grand cabinet de conseil, mais ça donne un côté extrêmement enrichissant et stimulant. On en entend tellement parler (certains évoquent même “l’effet de mode” !) que j’avais développé une profonde curiosité à découvrir, moi aussi, ce qu’il y avait derrière cet engouement général.

Dernier élément : l’envie de rejoindre un environnement de travail plus détendu, une ambiance très jeune et moins « corporate » que dans le monde du conseil.

Qu’est-ce qui ne te plaisait plus dans le monde du conseil ?

Pour être tout à fait franc, le problème du rythme me pesait. Il est en effet extrêmement intensif au BCG. En terme de missions, mon attirance pour les structures agiles se cumulait mal avec mes missions quotidiennes. En effet, plus le cabinet est prestigieux, plus on travaille avec des clients qui sont en général de très grandes entreprises, ce qui diminue beaucoup la latitude d’actions.

Enfin, le dernier élément qui m’a poussé à faire ce choix est plutôt long terme : la fibre entrepreneuriale et l’envie de me lancer dans l’entrepreneuriat, d’ici 1-2 ans. Je sentais alors que j’aurais davantage l’opportunité de développer les compétences qui me seraient utiles en tant qu’entrepreneur en rejoignant directement une start-up, et en m’immergeant dans le milieu entrepreneurial plutôt qu’en restant dans une posture extérieure, comme consultant.

Vers quel type de postes s’orientent généralement les anciens consultants, en startup ?

D’expérience, trois mission sont particulièrement adaptées à leur parcours et à leurs capacités :

  • soit dans les opérations, où ils vont aider à structurer et coordonner le business au jour le jour
  • soit dans tout ce qui touche aux chiffres et à la finance
  • soit enfin dans les équipes de vente

Les positions de Business Developer notamment sont très adaptées, parce qu’il faut à la fois de bonnes qualités d’écoute et de relation, tout en étant capable de définir une stratégie commerciale et d’aller explorer de nouveaux marchés. Souvent habitués à porter une double casquette, les consultants sont assez friands de ce type de postes.

Quelles compétences développées dans le conseil peuvent être réutilisées au mieux en startup ?

De là, j’ai constaté que trois types de compétences acquises dans le conseil étaient utiles pour travailler en start-up :

  1. D’abord, la maîtrise des outils : Powerpoint par exemple, quand on doit créer des propositions commerciales et des plaquettes de présentation… Excel, également : étant l’une des personnes qui maîtrise le mieux le logiciel chez Seekube, j’ai pu réaliser le business plan de la boîte pour travailler sur une levée de fonds dans les semaines à venir.
  2. Deuxième chose, il y a aussi le côté légitimité : comme consultant, on développe une posture, une attitude qui permet d’être pris beaucoup plus au sérieux lors de ses interactions avec le monde professionnel.
  3. Enfin, il y a la capacité d’analyse et de prise de recul, qui permet de sortir la tête du guidon pour réfléchir aux actions à entreprendre à plus long terme. Et lorsqu’on évolue dans un environnement parfois assez chaotique, mais qui est appelé à grossir rapidement, c’est extrêmement utile pour structurer les différentes activités !

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui hésitent à sauter le pas ?

Les deux voies sont extrêmement enrichissantes :

  • l’avantage du conseil, c’est qu’il s’agit d’un milieu plus connu, plus reconnu, notamment si on envisage une carrière dans les grandes entreprises ensuite. C’est une très bonne “carte de visite” sur le CV
  • les startups, elles, permettent d’acquérir des compétences plus opérationnelles

L’important est donc de considérer son objectif à moyen terme, d’ici 3-5 ans par exemple.

  • Si on se voit dans l’entrepreneuriat, comme c’est mon cas, aller en start-up permet de commencer à connaître l’écosystème, de voir de l’intérieur comment tourne une entreprise de 10-20 personnes, comment fonctionne une levée de fonds, etc.
  • Dans le conseil, les débouchés après 2-3 ans s’orientent rapidement vers des fonctions de cadre, de manager. Si on souhaite s’orienter vers une grande entreprise, ou vers un secteur en particulier dans lequel on peut se spécialiser, c’est probablement un choix plus judicieux. On va davantage jouer sur le développement de capacités d’analyse plutôt que sur les tâches opérationnelles, comme c’est davantage le cas en start-up. Donc tout dépend de l’objectif à moyen terme.

Dans mon cas, il a été possible de passer du conseil à une start-up après quelques mois seulement, tout en ayant déjà développé des compétences basiques à réutiliser. On peut aussi le faire après 2-3 ans, notamment pour aller vers des fonctions de directeur des opérations ou de bras droit / associé / directeur adjoint. Au-delà, ce shift deviendra certainement plus difficile, car il faut quand même retenir que le milieu du conseil est l’un des plus rémunérateurs du marché, tandis que le travail en start-up oblige plutôt à des sacrifices en termes de confort matériel.

L’élément principal à considérer reste donc son ambition personnelle à moyen terme et ce à quoi l’on est prêt à consentir pour qu’elle se réalise !

Avez-vous fait votre choix ?

  • Plutôt conseil : de nombreuses entreprises recrutent ici !
  • Plutôt startup : RDV ici
  • L’alternative : des cabinets de conseil de petite taille qui offrent l’opportunité de travailler de manière agile !

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