Fake news : 10 actus qu'on aurait (presque...) pu lire pendant le confinement
08 mai 2020
7min
Journaliste - Welcome to the Jungle
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Journaliste
Coordinateur éditorial de Welcome to the Jungle France.
Editorial project manager @ Welcome to the Jungle
Péter les plombs, c’est arrivé à tout le monde pendant le confinement. D’ailleurs, entre confinés et cons finis, ce n’est finalement qu’une affaire de quelques lettres… Parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, la rédaction de Welcome to the Jungle s’est allègrement donnée le droit d’imaginer les actus les plus loufoques du monde du travail qu’on aurait (presque) pu lire sur la toile ces dernières semaines. En espérant que cela vous permettra d’esquisser un sourire en cette période un peu folle, bonne lecture !
1. Après le confinement, cette entreprise autorisera ses employés à venir travailler en pyjama
« La vie de bureau ne sera plus jamais comme avant… Travailler en costume ou en jean est une absurdité sans nom ! », déclarait le 29 avril Jean-Paul Dupont, le CEO de Pillow, le leader de la fabrication de literie, au micro de la chaîne d’information CONews. Et pour cause, depuis le début du confinement, cette entreprise expérimente le 100% télétravail en pyjama et serait on ne peut plus comblée. « Au retour au bureau, le 100% pyjama permettra aux employés de venir plus tôt le matin puisqu’ils n’auront même pas à se préparer ! » a-t-il annoncé fièrement. Une décision, qui, selon lui, permettra à ses équipes de gagner en endurance en prolongeant les efforts de la journée, le soir. Le retour au bureau, qu’il se fasse à pied, en vélo, en métro… ce sera donc toujours en pyjama pour les salariés de Jean-Paul Dupont. Bon à savoir : les talons resteront néanmoins obligatoires pour les femmes lors des rendez-vous.
2. Pour reproduire le coût des déjeuners, ce parisien en télétravail jette tous les jours un ticket resto par la fenêtre
Paris, 5ème arrondissement. Dans son fastueux studio, Charles jette, comme tous les midis depuis quelques semaines, un ticket-restaurant par la fenêtre. « Je commençais à regretter les pauses déjeuner du bureau, confesse-t-il. Les « poke » à 12 euros, les sandwichs à 7 euros et les déjeuners professionnels en brasserie à 20 euros…» Pour parvenir à taire ce sentiment de nostalgie, Charles s’est vu obligé de sacrifier ses tickets-restaurant, une nouvelle habitude qui lui permettrait de renouer avec sa vie normale : « Ça me donne l’impression que rien n’a changé ! » Si le jeune homme semble là avoir trouvé un moyen - pour le moins original - de simuler les coûts d’un déjeuner à Paris, ses voisins nous ont confié qu’il travaillait aussi sur un dispositif permettant de remplacer les discussions barbantes à la machine à café. À suivre…
Pour parvenir à taire ce sentiment de nostalgie, Charles s’est vu obligé de sacrifier ses tickets-restaurant, une nouvelle habitude qui lui permettrait de renouer avec sa vie normale : « Ça me donne l’impression que rien n’a changé ! »
3. Télétravail : un développeur accusé d’avoir utilisé un chatbot pour répondre à ses collègues à sa place
Le 2 mai, Michelin Bossuette, développeur dans une agence de communication digitale à Lyon, a été licencié pour “faute grave” après avoir créé un robot pour répondre à ses collègues à sa place sur le bien connu canal de communication interne Slack. Il semblerait que son manager ait eu un doute après que le télétravailleur ait réitéré 12 fois « je ne comprends pas, pourriez-vous répéter ? » Ce dernier a par la suite déclaré dans un post sur Twitter « Je ferai appel de la décision aux Prud’hommes à la condition que je puisse venir en hologramme. »
4. Sa période d’essai est rompue parce qu’elle refuse de payer une formation en ligne imposée par son employeur
250 euros. C’est le prix de la formation qu’on a demandé à Léana, salariée dans une agence de télécommunications, de payer. Une condition sine qua non pour pouvoir effectuer ses missions en télétravail, selon le communiqué de presse délivré par son entreprise mi-mars. Elle rapporte pourtant que celui-ci faisait aussi mention d’une aide financière : « dans ce cas exceptionnel, celle-ci sera versée aux salariés pour accompagner la formation aux outils dont ils auraient besoin pour télétravailler ». Devant ce paradoxe, Léana appelle son patron qui lui aurait répondu « C’est une mesure qui est en train d’être revue. Si tu veux avoir accès à la formation, tu peux sans doute la payer toi-même… » Mais Léana refuse. Le lendemain, la sanction tombe : sa période d’essai est rompue après deux mois et demi de loyaux services au sein de l’agence. La CGT, qui n’a pas voulu répondre à nos questions, a tout de même affiché son soutien à Léana sur son site, dénonçant « une décision abusive qui illustre bien le fait qu’aujourd’hui, travail et précarité ne font qu’un. »
La CGT, qui n’a pas voulu répondre à nos questions, a tout de même affiché son soutien à Léana sur son site, dénonçant « une décision abusive qui illustre bien le fait qu’aujourd’hui, travail et précarité ne font qu’un. »
5. La demande de traducteurs d’emojis a augmenté de 243% entre mars et avril 2020
Entre mars et avril, période plongée dans la crise sanitaire, 212 offres de traducteurs d’emojis ont été publiées sur les plateformes de recrutement, selon les chiffres d’une étude Powerman. Un chiffre en hausse de 243% par rapport aux mois de janvier et de février. L’expertise qui consisterait au décodage des malentendus et quiproquos potentiellement produits par le recours aux emojis est en effet de plus en plus recherchée par les entreprises, en particulier celles possédant des filiales à l’étranger. Le président de la plateforme “:)” qui met en relation employeurs et traducteurs d’emojis, a en effet déclaré lundi dans un communiqué qu’avec l’essor de la communication écrite en ces temps de crise, leur rôle est primordial pour « accompagner les salariés qui doivent échanger avec leurs collègues étrangers, compte tenu de la disparité des usages selon les pays. » Et on le croit : mardi dernier, un salarié de l’entreprise VEX aurait cassé son écran d’ordinateur après avoir reçu de la part de son homologue chinois le smiley “:S” qui se serait mal affiché…
6. En confinement chez ses aînés, ce Tanguy veut ouvrir un Think tank pour réintroduire le fait d’être parent dans la liste officielle des métiers
« Une subvention de l’Etat devrait être fournie à tous les parents de France ». C’est dans une tribune publiée sur Melium que William, 27 ans, s’est insurgé contre le fait que le « parenting » (le fait d’être parent, ndlr) n’était pas reconnu comme un métier officiel. Selon le millenial qui a prêté une vive attention à l’activité de ses aïeuls depuis le début du confinement, « la veille permanente sur l’état de santé mentale et physique de sa plus-toute-jeune progéniture est un métier à temps plein. » Dans sa tribune, il parle même d’ouvrir un Think Tank pour développer des mesures permettant au parenting d’être reconnu officiellement comme un métier. Parmi elles, le « French Parenting Visa », un dispositif permettant aux pères et aux mères d’être exonérés de la charge mentale liée à la garde de (grands) enfants.
Selon le millenial qui a prêté une vive attention à l’activité de ses aïeuls depuis le début du confinement, « la veille permanente sur l’état de santé mentale et physique de sa plus-toute-jeune progéniture est un métier à temps plein. »
7. À 11 ans, elle est propulsée CTO d’une compagnie assurance
« Mais non, c’est là Papa, pour activer ton micro ». Un jour de confinement, interpellée par la cravate dénouée de son père et son teint bien trop pâle, la petite Célia décide de l’aider, en cliquant simplement au bon endroit. Un geste qui signifiera beaucoup, puisqu’elle vient d’être, à tout juste 11 ans, nommée CTO d’une compagnie d’assurance installée dans sa région natale, les Landes. Après avoir aidé son père à réactiver son micro sur Zoom, la jeune élève de CM2 en a profité pour résoudre les problèmes de communication interne de l’entreprise en répondant, simplement, aux demandes expresses de la dizaine de collaborateurs que composait la réunion. Transfert d’emails, ajout de pièces jointes, création d’une page Facebook ou encore téléchargement de l’appli mobile Slack, le champ de compétences de Célia devrait être suffisamment large pour lui permettre de piloter la transformation numérique de la structure.
8. Fin du présentéisme : « Depuis que je suis en télétravail, il m’est plus difficile de faire semblant de bosser »
« Toujours le premier arrivé et le dernier parti » « Un employé modèle, une motivation sans faille et une grande disponibilité » pouvait-on dire, il fut un temps, au sujet d’Yves, cadre dans une entreprise de logistique depuis 10 ans. Mais peut-on encore le dire…? Rassurez-vous, Yves n’est pas mort, il est même en très bonne santé. Comme beaucoup, il travaille depuis chez lui, mais son image de grand professionnel, elle, pourrait bien le quitter prochainement. Car son investissement, reconnu de tous, était en fait une mascarade basée sur le présentéisme, qui occultait ses piètres performances. Une “lazy attitude” que le confinement pourrait bien révéler au grand jour… Et pour cause. Aujourd’hui en télétravail, il se rend compte qu’il n’est jugé que sur ses résultats et non ses horaires de connexion. Difficile alors pour Yves de poursuivre la fâcheuse habitude qu’il avait de prendre quelques heures (et plus si affinités) dans la journée pour préparer ses prochains séjours au Club Zed sans que ses collègues ne se doutent de son inactivité. En télétravail pour de longs mois encore, va-t-il être démasqué ? L’avenir nous le dira…
Son investissement, reconnu de tous, était en fait une mascarade basée sur le présentéisme, qui occultait ses piètres performances.
9. 70% des télétravailleurs auraient remplacé la pause café par un Irish coffee
La pandémie n’aura décidément épargné personne, pas même la célébrissime pause café. Ce rituel quasi institutionnalisé en entreprise traverserait en effet sa propre crise interne depuis le début du confinement. Et pour cause, ce dernier a mis fin au règne des discussions (très) moyennement intéressantes entre 10h et 10h15. Pour beaucoup, c’est le vide. « Si ma pause café ne me sert plus à parler pour ne rien dire alors quoi ? Je fais une pause juste pour boire du café ? » a ainsi tweeté Sandrine, consultante en publicité. Si quelques happiness manager épars ont enfin pris les choses en main en créant des cellules psychologiques sur Zoom, une nouvelle tendance s’est répandue comme une traînée de poudre chez les télétravailleurs confinés. En effet, 70% d’entre eux auraient récemment déclaré remplacer le traditionnel café tiède de 10h par un Irish coffee (beaucoup trop) chargé. Un moyen aussi inquiétant qu’efficace pour honorer la mémoire de ces commérages perdus, et faire table rase du passé en attendant des jours meilleurs.
10. Sa maman lui demande de ranger sa chambre pendant un réunion Zoom, il se fait virer
« C’est quoi la pile de linge dans le coin là ? » s’est indignée la mère du jeune télétravailleur Théo. Alors que ce dernier prétendait écouter ses collègues dans sa chambre pour la quatrième réunion consécutive de la journée, l’accusation maternelle a fendu l’atmosphère. Le jeune homme a tenté silencieusement de se défendre, mais sa mère n’a rien voulu entendre. Le mode mute n’ayant pas été activé à temps, le malheureux s’est alors retrouvé forcé de ranger ses slips sales devant toute une flopée de collègues hébétés. Témoin de cette humiliation, son manager y a vu un affront prémédité contre la boite et l’a sommé de rendre sa démission en pleine visio.
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Photo d’illustration by WTTJ
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