Jeunes diplômés, comment évaluer ce que l'on vaut ?
05 févr. 2018
5min
Vous entrez tout juste dans la vie active et vous vous interrogez sur le salaire que vous pouvez espérer ? Les conditions que vous pouvez négocier ? Afin de ne pas vous montrer déconnecté(e) de la réalité du marché, voici quelques conseils pour vous évaluer au mieux.
Comment estimer votre premier salaire ?
Le salaire est le fruit d’une négociation entre le salarié et l’entreprise. Si votre assurance et vos qualités personnelles sont évidemment des atouts, il repose aussi sur des facteurs objectifs : le secteur économique de la société, le nombre de salariés, sa localisation, son chiffre d’affaires et évidemment votre expérience et le métier visé. Alors, comment estimer ce que vous pouvez demander ?
Pour commencer, misez sur les outils en ligne.
Ils permettent d’estimer ou de comparer un salaire à celui des salariés du même secteur. La calculette du site Challenge.fr prend en compte une dizaine de critères (secteur et taille de l’entreprise, localisation, diplômes du salarié, nombre de langues lues ou parlées, etc.) vous offrant une estimation très juste de votre “valeur” sur le marché. Chaque année, le site publie également un argus des salaires des cadres évaluant plus de 1 000 métiers, détaillés par secteur et par fonction.
Creusez en vous renseignant sur les grilles salariales.
Beaucoup d’entreprises disposent de grilles salariales, qu’elles soient formalisées ou non. Certaines sont publiques, d’autres ne le sont pas. Auquel cas, c’est le moment de solliciter votre entourage : les anciens de votre école, les amis qui travaillent ou ont travaillé dans l’entreprise en question, etc. Ils pourront (peut-être) vous donner accès à ces informations, qui se révèleront très précieuses lors de votre négociation. Dans tous les cas, il sera difficile de demander un salaire en dehors de cette grille, à moins d’avoir un profil exceptionnel.
Affinez vos résultats en interrogeant les anciens.
Attention à ne pas vous fier uniquement aux chiffres clamés par votre école lors de votre inscription. Le contexte économique est un facteur essentiel, qui a conduit les entreprises à revoir à la baisse les salaires des jeunes diplômés ces dernières années. Un paramètre parfois oublié, délibérément ou non, par certaines d’entre elles. Votre meilleure option est alors de demander aux étudiants des années précédentes qui ont trouvé un poste similaire à celui que vous visez. Grâce à LinkedIn, il est très facile de les retrouver.
Le jour de l’entretien, demandez toujours une fourchette.
Donner un chiffre précis, c’est prendre le risque de s’exposer à un “oui” (ou un “non”) et de perdre votre pouvoir de négociation. Déterminez le salaire que vous souhaitez et augmentez-le de 10 à 15%. Attention à ne pas être trop vague, signe que vous n’avez pas assez étudié la question. Ainsi, si vous visez 30.000€ annuel brut, demandez 30 à 35.000€.
Au delà du salaire, que pouvez-vous négocier ?
De nombreux jeunes diplômés l’oublient, mais votre contrat de travail est lui-aussi négociable. Et face à une entreprise en difficultés financières ou à la grille salariale fixe, il est parfois plus facile d’obtenir des compromis sur d’autres éléments. Évidemment, il est toujours plus facile de négocier ces différents points si vous êtes en “position de force”.
L’intitulé du poste.
Certains intitulés sont plus flatteurs et plus faciles à valoriser par la suite sur le marché du travail : “bras droit” plutôt que simple “assistant”, “ingénieur en développement” au lieu de “développeur”, etc.
Les fonctions et le statut.
Il est possible de négocier le descriptif de vos missions, vos responsabilités ainsi que le statut, ou non, de cadre. À savoir, le statut de cadre a des avantages et des inconvénients, qui sont en partie conditionnés par l’entreprise et la convention collective. En général, les charges sociales retenues sur le salaire sont légèrement plus élevées (environ 25% contre 23%), la retraite complémentaire plus importante, la durée de la période d’essai et le préavis de départ plus longs, les horaires plus flexibles et les RTT plus nombreux.
Les horaires et le télétravail.
Avec les bons arguments, il est possible d’obtenir des horaires variables plutôt que fixes, fixer une demi-journée de RTT un vendredi après-midi sur deux, faire du télétravail 1 jour par semaine, etc.
Les congés.
Vous avez déjà prévu vos vacances d’été mais vous n’aurez pas accumulé assez de jours de congés le moment venu ? Parlez-en, car il est possible de bloquer ces dates à l’avance, de prendre des jours sans solde ou encore de l’avance sur vos RTT.
La clause de mobilité.
Certains métiers sont particulièrement sujets aux déplacements professionnels et parfois au changement du lieu de travail. Un salarié qui signe un contrat comportant cette clause s’engage à suivre l’entreprise si celle-ci est amenée à déménager. S’il est difficile de la retirer, il est possible d’acter des contreparties : remboursement des frais de déménagement, prise en charge d’un double loyer, etc.
La clause de non-concurrence.
Cette clause est courante dans les métiers techniques et spécialisés. Elle doit remplir plusieurs conditions. Différents aspects sont négociables : la compensation financière et la limitation dans le temps.
La clause d’exclusivité.
Cette clause vous interdit d’exercer une autre activité professionnelle, même avec un statut de micro-entrepreneur. Si vous souhaitez lancer un projet parallèle ou avec une quelconque activité indépendante, pensez à demander à votre employeur de la lever en lui expliquant pourquoi.
Comment aborder le sujet du salaire en entretien ?
Une fourchette est généralement donnée dans l’annonce (ou demandée au premier entretien) afin de s’assurer que le point ne sera pas bloquant pour la suite. Mais la négociation n’est réellement abordée qu’à la fin du process de recrutement. C’est un exercice délicat pour un jeune diplômé fraîchement sorti de l’école. Mais négocier son contrat de travail ou son salaire ne sera pas perçu de manière négative par un recruteur si cela est fait de manière diplomate.
Qui doit introduire le sujet ?
C’est normalement le recruteur lui-même qui abordera le sujet avec vous. Si ce n’est pas le cas et que vous voyez que votre dernier entretien prend fin, c’est le moment de prendre votre courage à deux mains et d’annoncer : “J’aimerais revoir avec vous quelques points liés à la rédaction du contrat”.
Tenez-vous prêt à justifier votre demande.
Si vous attendez davantage que ce qui vous est proposé (et c’est souvent le cas), soyez en mesure d’argumenter votre demande. Avancer un chiffre sans être capable de l’expliquer risque de vous faire perdre en crédibilité. Préparez une liste avant l’entretien et retenez bien les points à mettre en avant.
Parlez le même langage.
C’est fini l’argent de poche, alors raisonnez en brut annuel plutôt qu’en net mensuel! Des calculettes en ligne peuvent vous aider à vous familiariser avec les modes de calcul de salaire brut en net.
Décomplexez !
La négociation salariale est un exercice parfaitement sain, qui permet de montrer l’intérêt et la valeur que vous accordez au poste… et à vous-même. C’est un aussi un exercice particulièrement révélateur de certains traits de personnalités. Il est primordial pour toutes les fonctions commerciales car il donne un aperçu de votre force de persuasion et de votre aisance dans la négociation.
Comment se valoriser quand on a peu d’expérience professionnelle ?
Rien ne se ressemble plus à un CV de jeune diplômé… que le CV d’un autre jeune diplômé : stages similaires, mêmes associations sportives, junior entreprise… Mais bonne nouvelle, votre recruteur en est conscient !
Ayez confiance en vous.
Quand une entreprise recrute un junior, elle mise sur votre potentiel plutôt que sur votre expérience. Ne pêchez pas par excès de modestie (ni par excès d’assurance) : le talent et les compétences se développent bien avant votre premier poste.
Traduisez vos passions dans le langage de l’entreprise.
Heather Newman est une américaine dont l’histoire a fait le buzz en 2014. Elle a décroché un poste de Directrice Marketing en mettant en avant les nombreuses compétences qu’elle a pu développer en manageant une guilde sur le jeu en ligne Word of Warcraft. De la même façon, votre passion pour l’alpinisme est une preuve de persévérance et de dépassement de soi. Tout comme votre poste de pivot dans une équipe de rugby vous a appris le travail d’équipe. À moins de vivre reclu dans une grotte, vous avez forcément une passion qui vous a permis de développer des compétences, forger votre caractère. À vous de savoir les éclairer à la lumière du monde du travail.
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