Une histoire d'amitié et de déco. Retour sur l’aventure FOR ME LAB

02 févr. 2018

6min

Une histoire d'amitié et de déco. Retour sur l’aventure FOR ME LAB
auteur.e
Sophie

Journaliste - rédactrice

Lancée en mai 2016, FOR ME LABest aujourd’hui la référence en ligne de la création artisanale sur-mesure. Un succès entrepreneurial qui s’est d’abord construit sur une jolie histoire d’amitié. Géraldine Blanc et Jordane Paragon, sont en effet amies avant d’être associées. À l’heure où le marché de la décoration est encore majoritairement sous-digitalisé, ces deux passionnées de déco ont fait le pari de proposer une alternative à l’offre standardisée des grandes enseignes en redonnant du sens aux objets que l’on achète. Transformer leur passion en métier, elles l’ont fait !

Quel a été votre parcours et comment vous êtes vous rencontrées ?

Géraldine : J’ai eu un parcours classique en grand groupe pendant quinze ans. Chez Coty d’abord en cosmétiques puis au sein de la marque de mode Anne Fontaine en tant que directrice marketing.

Jordane : Ma carrière a aussi commencé chez Coty mais ce n’est pas là que j’ai rencontré Géraldine. C’était un peu avant sur les bancs de la fac. C’est drôle de se dire qu’aujourd’hui on a finalement passé plus de temps à se connaître qu’à ne pas se connaître.

FOR ME LAB, c’est quoi exactement ?

Géraldine : C’est une plateforme qui digitalise l’artisanat et qui rend le sur-mesure accessible. C’est un lieu à part, fait de créations singulières réalisées avec amour.

Jordane : C’est aussi un vrai espace de co-création avec la possibilité pour nos clients d’imaginer des objets qui leur ressemblent, qui prennent vie grâce au talent de nos artisans.

FOR ME LAB, c’est un lieu à part fait de créations singulières réalisées avec amour.

Comment vous est venue l’idée de créer cette plateforme ?

Géraldine : L’idée m’est venue il y a quatre ans lorsque j’ai acheté ma maison. À l’époque, je passais mon temps sur Pinterest à créer des « boards » d’inspiration. Le problème c’est que je n’arrivais jamais à trouver les produits qui me faisaient rêver dans le commerce traditionnel. L’idée de FOR ME LAB, c’était donc d’abord de créer le site dont je rêvais en tant que consommatrice avec le côté inspirationnel de Pinterest, en présentant toutes ces créations artisanales auxquelles on rêve et qui correspondent aux contraintes de chacun car réalisées à la demande ! C’était concrètement de trouver le moyen de mettre un bouton « acheter » sur mes moodboards.

Géraldine et Jordane, les co-fondatrices de FOR ME LAB

Quel a été le déclic pour se lancer?

Géraldine : Quand j’y repense, je crois que j’ai toujours eu au fond de moi, l’envie de créer ma boite, mais jamais le courage. Un jour est arrivé le moment où je n’ai plus trouvé de sens dans mon job. Je me demandais souvent ce que je faisais là. Et puis il y avait cette idée qui n’arrêtait pas de me trotter dans la tête. Le déclic, c’est probablement le jour où j’ai parlé à Jordane de mon idée.

Jordane : J’étais un peu dans le même état d’esprit. J’ai adoré bosser en grand groupe mais il arrive toujours un moment où tu te poses des questions. Au bout de plusieurs années de carrière, tu as acquis de l’expérience, tu as gravi les échelons, tu as un profil senior mais tu n’as plus vraiment de challenges. Alors quand Géraldine m’a parlé de son idée, je n’ai pas hésité longtemps !

Un jour, je n’ai plus trouvé de sens dans mon job. Je me demandais souvent ce que je faisais là…

Combien de temps vous a t’il fallu pour concrétiser ce projet ?

Géraldine : Environ six mois. J’ai eu l’idée en octobre 2015 ; en janvier 2016, on avait le nom et la tagline « donner vie à votre créativité » et en mai 2016 on lançait le site Internet.

Jordane : J’ai pu négocier mon départ de chez Coty dans de bonnes conditions. Ça m’a permis de « m’acheter » du temps et d’aborder la création de ce projet beaucoup plus sereinement. J’ai fait le premier site Internet moi-même sur Wordpress. Je n’y connaissais rien mais j’ai fait des recherches, j’ai regardé des vidéos et j’y suis arrivée. Au début c’était plutôt un « site showroom » qui permettait de donner vie à notre idée de personnalisation en ligne, mais sans toutes les fonctionnalités e-commerce. On s’est fait nôtre la maxime « Better done than perfect ». Ça nous a permis de valider notre concept avec nos premiers clients, avant d’investir dans un outil plus performant.

Justement, combien ça coûte de monter sa boite ?

Géraldine : Le meilleur conseil qu’on nous ait donné, c’est de tester très vite notre idée sans trop investir dès le départ en faisant un maximum de choses nous-mêmes. C’est le modèle du « Test & Learn ». Quand tu fais les choses toi-même, c’est moins cher et ça va plus vite. Et surtout, quand tu maîtrises les outils, ça te permet d’être plus agile ! Jordane a fait le site et moi je me suis occupée de toute la partie marketing et branding. Ce qui nous a coûté le plus cher finalement ce sont les frais d’avocat pour notre pacte d’associés.

Jordane : À 35 ans, on ne monte pas une boite comme à 25 ans. Il y en a qui commencent tout de suite par lever des fonds, nous, on avait besoin de faire par nous-mêmes, d’essayer, de mettre les mains dans le cambouis. Notre premier logo par exemple, on l’a fait sur Keynote. Pour moi, pour monter sa boîte aujourd’hui, ce dont tu as besoin ce n’est pas d’argent, c’est plutôt de beaucoup de courage. Il ne faut pas non plus hésiter à se faire accompagner. À Paris, il y a un super écosystème pour aider les start-up comme Numa ou The Family, et c’est gratuit !

Pour monter sa boîte aujourd’hui, ce dont tu as besoin ce n’est pas d’argent, c’est plutôt de beaucoup de courage !

Vous avez d’ailleurs été accompagnées par l’incubateur Paris Pionnières. Qu’est ce que cela vous a apporté ?

Géraldine : On a postulé en juin 2016 chez Paris Pionnières et en septembre on a commencé en pré-incubation. Paris Pionnières, c’est un endroit où on a rencontré des experts clés qui nous ont vraiment aidé à avancer sur notre projet notamment sur les aspects financiers et stratégiques. C’est également un super réseau d’entraide dans un environnement bienveillant et positif. C’est important quand tu es une femme entrepreneure.

Jordane : C’est un lieu d’échange incroyable où tout le monde t’encourage à Faire. C’est une opportunité de pitcher devant de grosses boites, d’avoir de la visibilité et d’avoir au quotidien des conseils et des feedbacks sur ton projet.

L’équipe FOR ME LAB

Quel est aujourd’hui votre quotidien d’entrepreneures?

Géraldine : FOR ME LABest un select-store qui met en lumière le travail d’artisans passionnés. Au quotidien ma mission est donc de sélectionner ces artisans avec une attention toute particulière. Il faut ensuite promouvoir leur savoir-faire en ligne. La digitalisation de leurs créations, c’est une manière de rendre accessible le travail d’un artisan de Rennes à un client vivant à Marseille. Mon quotidien consiste aussi beaucoup à conseiller nos clients et à faire tout le suivi des créations avec nos artisans, car c’est FOR ME LAB qui s’occupe de tout jusqu’à la livraison. Notre but : que le sur-mesure puisse être une expérience vraiment chouette et ultra simple pour nos clients !

Jordane : Notre chance, c’est d’être une petite boite, d’être agile et de savoir s’adapter très vite aux besoins de nos clients. Mon job c’est justement de rendre facile cette expérience de co-création et de suivre au quotidien les projets créatifs de nos clients. Très rapidement, on a reçu des centaines de demandes de devis par mois. Le site showroom fonctionnait bien mais le nombre de mails à traiter manuellement est vite devenu ingérable. En janvier, on a lancé la nouvelle version du site pour y ajouter davantage de fonctionnalités, et ainsi accélérer.

Notre chance, c’est d’être une petite boite, d’être agile et de savoir s’adapter très vite aux besoins de nos clients.

Qu’est-ce qui a fait que ça a aussi vite marché?

Géraldine : On s’est beaucoup construite grâce aux réseaux sociaux. Sur Facebook et sur Instagram par exemple, tu fais un post et tu as un feedback instantané. Ça nous permet de nous rendre compte des tendances, de ce que les gens aiment et d’affiner l’offre en fonction. Les réseaux sociaux, c’est aussi le moyen pour nous d’inspirer notre communauté. On offre des idées. Des idées déco bien-sûr mais pas que, cela peut-être un bouquet de fleurs, un endroit que l’on aime et que l’on souhaite faire découvrir. C’est nous qui gérons notre compte et je crois que c’est ce côté spontané, personnel qui plaît.

Quels sont les grands projets à venir?

Jordane : La priorité en ce début d’année c’est de recruter. On recherche activement quelqu’un pour s’occuper de la communication et des réseaux sociaux. Notre objectif est de créer une marque forte, une vraie marque de curation. On souhaite aussi mettre davantage en avant nos artisans et notre communauté. On aimerait par exemple aller filmer nos artisans dans leur atelier et nos clients chez eux pour partager leurs jolies idées. On est aussi à la recherche d’un CTO pour pousser plus loin la digitalisation de l’artisanat. On a très envie de créer une vraie équipe passionnée autour de FOR ME LAB.

Géraldine : On aimerait aussi cette année ouvrir un showroom ou un pop-up store pour présenter une sélection de nos créations en vrai mais surtout pour rencontrer et échanger avec notre communauté. Donner vie à notre concept en somme !

On aimerait ouvrir un showroom ou un pop-up store… Donner vie à notre concept en somme !

Suivez Welcome to the Jungle sur Facebookpour recevoir tous nos meilleurs articles dans votre timeline !

Photos by WTTJ @FOR ME LAB

Les thématiques abordées