Compétences transversales : quelles sont-elles et comment les valoriser ?

Les compétences transversales, ce sont ces savoir-faire mobilisables dans tout type de situation ou de contexte professionnel. « Cette notion a été théorisée par l’armée américaine, explique la coach emploi Gwladys Ramette. Avant la révolution industrielle, ce qui comptait, c’étaient les compétences techniques, la gestion des machines. À partir de la guerre du Vietnam, dans les années 1970, l’officier Paul Whitmore se rend compte que ce n’est pas la maîtrise des armes qui fait que l’on gagne, mais la manière dont le groupe de combat est piloté. En somme, l’intelligence humaine surpasse les connaissances techniques ! »

En effet, les compétences transversales, ce sont des qualités relationnelles le plus souvent liées à votre savoir-être. Selon une enquête du Centre d’Analyse Stratégique datant de 2011, « une compétence transversale est liée à des savoirs de base ou des compétences comportementales, cognitives ou organisationnelles, et mobilisable dans diverses situations professionnelles.» On peut donc aussi parler de soft skills. L’avantage ? Elles sont valorisables dans tout type de secteurs d’activité.

Des compétences transférables

« Les compétences transversales ne sont pas techniques. Elles permettent plutôt d’évoluer dans sa vie personnelle et professionnelle. On les regroupe d’ailleurs sous la définition des 4 C : la Créativité et l’esprit Critique, dans la catégorie des compétences cognitives ; la Coopération et la Communication, dans celle des compétences comportementales », précise Gwladys Ramette. En clair, il peut s’agir d’être apte à échanger sereinement même en cas de désaccord, d’apprendre rapidement, d’avoir un esprit analytique, de savoir imaginer à plusieurs des solutions nouvelles… Polyvalence, organisation, leadership, optimisme, capacité d’adaptation : toutes ces qualités peuvent donc correspondre à la notion de compétence transversale.

Certains considèrent qu’elles diffèrent des compétences transférables, en ce sens que ces dernières se définissent plutôt comme des aptitudes acquises au long de son parcours professionnel et qu’on pourra utiliser dans un poste différent. Par exemple, l’analyse des données, la gestion financière ou encore les connaissances numériques. Les compétences transversales, quant à elle, découlent plutôt de l’humain, de sa psychologie et de son savoir-être au monde.

Mettre en avant ses compétences transversales

Que l’on reste en poste, que l’on soit à la recherche d’un nouvel emploi ou en reconversion professionnelle valoriser ses compétences transversales s’avère toujours fructueux. « En entreprise, se faire identifier comme un collaborateur de talent, c’est évoluer plus vite que les autres, car c’est la preuve que l’on a des aptitudes à remplir une mission qui dépassent le simple cadre de nos compétences métiers », note Gwladys Ramette. Il peut s’agir de votre intelligence émotionnelle, de vos capacités de leadership, d’une aptitude à présenter l’information de manière claire ou encore de votre capacité à résoudre les problèmes. « Mettre en avant ces compétences auprès de votre N+1 ou de votre DRH vous permettra d’évoluer plus facilement au sein de l’entreprise », assure ainsi la coach emploi.

Lorsque l’on est au contraire en recherche d’emploi, alors à compétences techniques égales, ces qualités transversales vont faire la différence entre les candidats et vous permettre de vous démarquer vis à vis des recruteurs. « On peut aussi le voir dans le sens inverse, d’ailleurs : si vos compétences transversales ne matchent pas avec la culture d’entreprise, alors c’est une alerte qui peut vous éviter d’accepter un poste où vous ne vous épanouirez pas », sourit Gwladys Ramette. Selon elle, il existe quatre cas de figure où la mise en avant de ces points forts peut tout changer :

• Pour les plus juniors premièrement, ceux dont les compétences métiers sont maigres et qui peuvent souffrir du syndrôme de l’imposteur.

• Les personnes en reconversion ensuite, pour lesquelles le transfert de compétences techniques n’est pas toujours possible et qui auront alors intérêt à mettre en avant leurs compétences transversales pour faire le pont.

• Les « seniors », puisque ces qualités traversent le temps, ne se démodent pas et ne seront jamais obsolètes.

• Enfin, pour tous ceux qui rencontrent des difficultés d’insertion professionnelle : « On voit des autodidactes faire des carrières brillantes grâce à leurs compétences transversales. Elles sont un fort levier d’égalité des chances. Je recommande toujours aux personnes qui ne rentrent pas dans les cases de miser sur leur croissance personnelle et de développer ces points forts, afin de solidifier leurs profils », affirme-t-elle.

Comment enrichir ses compétences transversales et les mettre en avant ?

Développer ses compétences transversales est bel et bien possible tout au long de votre carrière professionnelle. Pour ce faire, n’hésitez pas à consulter votre compte CPF et à rechercher des formations éligibles qui apprennent par exemple à mieux communiquer, à développer votre leadership ou encore à avoir une pensée stratégique. « Faire cette démarche, c’est accepter de se remettre en question et se demander ce qu’on pourrait développer dans sa manière de travailler, précise Gwladys Ramette. Et c’est très précieux ! À titre personnel, je propose par exemple aux personnes que j’accompagne des exercices pour respecter les autres au travail, pour éviter l’agressivité ou encore pour apprendre à poser ses limites. Car j’en suis convaincue : la raison pour laquelle on a une vie professionnelle épanouie tient aux histoires qu’on se raconte à soi-même et qu’on raconte aux autres ! »

Ensuite, vient l’étape cruciale de mettre en avant avec clarté ces fameuses compétences transversales.« Évidemment, elles doivent apparaître dans votre CV et votre lettre de motivation, qui sont vos vitrines. Mais ça ne suffit pas : il faut ensuite prouver ce que vous avancez en entretien, met en garde la coach emploi. Tout d’abord dans votre lettre de motivation, en prenant des exemples précis et en évitant l’auto-proclamation… Mais surtout en entretien : si vous dites que vous êtes curieux, il faut l’incarner en posant des questions au recruteur sur l’entreprise ou en illustrant notre propos de situations vécues. Incarner ce qu’on prétend être, c’est essentiel. » Une manière de rester authentique donc, de se mettre en valeur de manière juste aussi. Mais aussi un bon point pour préparer son entretien au mieux, en évitant d’avoir à jouer un rôle… « Je suis convaincue qu’il y a beaucoup de personnes malheureuses en poste, car elles ne réfléchissent qu’en termes de compétences métier. Or, déterminer ses compétences transversales, c’est un excellent outil de développement personnel qui aide à devenir meilleur dans son équipe d’un point de vue éthique, meilleur avec les autres, meilleur dans la société et donc de contribuer, in fine, à contribuer à un monde meilleur », conclut Gwladys Ramette. Un joli programme, n’est-ce pas ?

Article édité par Gabrielle Predko ; photo par Thomas Decamps