Arnaques dans les offres d'emploi : comment détecter et éviter les pièges courants

16 févr. 2021

6min

Arnaques dans les offres d'emploi : comment détecter et éviter les pièges courants
auteur.e
Gabrielle de Loynes

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Les arnaques sur les offres d'emploi se multiplient en ligne. Découvrez comment repérer les offres bidons, déjouer les pratiques frauduleuses et signaler les abus, pour rester en sécurité sur le marché du travail !

Vente de contrefaçons en ligne, annonces immobilières trop belles pour être vraies, faux concours pour gagner le dernier iPhone : sur Internet, les arnaques se multiplient. Mais voilà qu’elles font du marché de l’emploi leur nouveau terrain de jeu, avec une multiplication d’offres d’emploi frauduleuses : jusqu’à 55% des annonces seraient illégales, selon un communiqué publié le 29 août 2024 par la CGT Chômeurs, alors que France Travail, elle, estime ce taux à seulement 7%.

Hameçonnage, annonces trop alléchantes, pratiques trompeuses… Résultat ? Le match est truqué et la personne en recherche d’emploi reste sur la touche. Au pire, elle se fera escroquer, au mieux, elle perdra son temps. Arbitre ! Il est temps de sanctionner ces pratiques illicites et de distribuer quelques cartons ! En attendant, voici comment reconnaître et éviter ces arnaques sur les offres d’emploi…

Arnaques dans les offres d’emploi : des pratiques hors-jeu

Manigances d’escrocs ou techniques douteuses d’agents immobiliers, ces offres bidons avaient déjà le don de nous agacer. Mais voilà qu’elles prennent la forme d’arnaques dans des offres d’emploi. Et ça, ça nous met en boule ! Petit tour de stade de ces pratiques hors-jeu…

Offres plus alléchantes que la réalité : carton vert…

Avant de créer son entreprise CVprofessionnel, Julien André a travaillé plusieurs années auprès de sites de petites annonces. « Il existe une grande variété d’offres d’emploi bidons sur Internet, observe-t-il. Elles sont parfois le fait d’escrocs, mais elles peuvent également résulter d’agissements un peu limites de la part de certaines entreprises. »

Parmi ces pratiques borderline, il y a l’annonce alléchante. « Offre CDI, horaires flexibles, grande autonomie…. » Attrayant non ? Sauf qu’en vous approchant pour la regarder plus en détail… Derrière le CDI se cache en fait une proposition de travail en freelance et une rémunération misérable. Bref, c’est bel et bien une arnaque ! « On appelle cela les faux CDI, précise Julien André, l’objectif de l’entreprise est de s’adjoindre vos services à moindre frais. » Alors, bidon ? En effet, il n’y a pas d’emploi à la clé. Juste une mission en freelance mal rémunérée. Allez hop, un petit carton !

Offres d’emploi fictif : carton orange…

Ce sont les plus difficiles à détecter. L’offre d’emploi fictive ressemble en tout point à une annonce sérieuse, mais elle ne correspond à aucun projet de recrutement réel. C’est une façade trompeuse, une vitrine devant le néant. Dans le doute, vous pouvez toujours envoyer votre CV, au mieux, ce sera un coup d’essai. « Il en existe de différentes natures. Il y a d’abord les offres pour des postes inexistants publiées par une entreprise, ou un cabinet de recrutement, dans le seul but de constituer un vivier de CV », explique Julien André. Il peut bien sûr s’agir d’une vieille annonce qui n’a pas été retirée alors qu’elle est pourvue. Un oubli de bonne foi ? Peut-être. Cette omission peut aussi dissimuler un acte délibéré dans le but d’attirer de nouveaux talents pour anticiper des besoins futurs sur des postes à fort turnover…

« On observe également dans l’univers start-up la publication de fausses annonces, ou d’annonces pour des postes déjà pourvus, simplement pour donner l’image d’une entreprise en bonne santé, qui a levé des fonds et qui recrute », poursuit l’expert. Une pratique qui n’est pas l’apanage des startups, puisque nombreux sont les grands groupes qui publient des offres d’emploi déjà pourvues en interne. Le but recherché – régulariser un processus de recrutement officieux – n’est pas le même, mais le résultat l’est tout autant : c’est un coup dans le vent pour le demandeur d’emploi !

Enfin, la plus mesquine des offres bidons reste “l’annonce test” : « Des entreprises publient de fausses annonces qui leur permettent en fait de tester la fidélité de leurs employés, reprend-il. C’est-à-dire une veille active pour déterminer si leurs propres employés postulent également dans des entreprises concurrentes. » Si le nom du recruteur est gardé secret sur l’annonce, méfiez-vous. Il pourrait s’agir d’une manœuvre de votre employeur pour savoir si vous voulez quitter l’entreprise… Aïe, cette arnaque d’offre d’emploi mérite bien un carton orange !

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Fausses offres et arnaques à l’emploi : carton rouge !

On le voit venir de loin. Ce coup-là ne fait pas dans la subtilité. Et, si par malheur, on ne l’évite pas, il peut faire mal, très mal. « Offre CDI, salaire élevé, avantages multiples, travail à domicile, aucune expérience requise », le combo gagnant. Et quand c’est “un peu trop beau pour être vrai”, c’est que ça ne l’est pas ! Cela ne vous rappelle rien ? Cette annonce immobilière aperçue la semaine dernière « atelier d’artiste 70m2, Paris centre, dernier étage, terrasse, vue Seine, 950 €/mois… » Une aubaine ! Voilà un mauvais coup bien connu, mais qui en fauche encore plus d’un. Que vous soyez à la recherche d’un job ou d’un appartement, l’annonceur vous demandera tôt ou tard de lui communiquer en urgence vos informations bancaires, vos données personnelles (papier d’identité, numéro de sécurité sociale…), ou de lui envoyer une coquette somme d’argent.

« Ces annonces sont plus faciles à détecter, témoigne Julien André. Elles sont moins fréquentes puisque les sites de petites annonces travaillent activement à les évincer. » Outre leur caractère alléchant, elles ont la particularité de privilégier le seul contact écrit - le fraudeur évite le téléphone - et présentent parfois des tournures de phrases alambiquées ou de nombreuses fautes d’orthographe. Pour ces offres là, qui sont des réelles arnaques, pas de quartier : carton rouge !

Maintenant que vous en savez plus sur les pratiques douteuses de votre adversaire, il va falloir s’entraîner à les éviter. Échauffez-vous, le coach Julien André vous a prévu une petite check-list de réflexes à adopter…

Parcours d’obstacle : entraînez-vous à éviter les mauvais coups…

Pour éviter de tomber dans le piège des arnaques dans les offres d’emploi, suivez ces réflexes :

  1. Méfiez-vous de l’offre parfaite : trop belle pour être vraie, elle mérite une analyse approfondie. Une promesse de salaire élevé et d’avantages multiples pour un poste sans exigences doit éveiller vos soupçons.

  2. Faites attention à la forme : un message truffé de fautes ou une adresse e-mail suspecte doit vous mettre la puce à l’oreille. Vérifiez l’authenticité des coordonnées et comparez-les à celles du site officiel de l’entreprise.

  3. Remontez l’offre à la source : effectuez une recherche sur l’entreprise et l’annonce. Vérifiez si l’offre est récente et authentique. Si elle est régulièrement republiée ou trop générique, méfiez-vous. Contactez l’entreprise pour savoir si elle est légitime.

  4. Ne partagez pas vos informations sensibles : tant que la promesse d’embauche n’est pas signée, aucune donnée bancaire ou personnelle ne doit vous être demandée.

  5. On réclame de l’argent : fuyez ! Payer pour obtenir un emploi est un signe clair de fraude. Si un annonceur tente de vous soutirer de l’argent, cessez immédiatement la communication.

Signalez l’arnaque à France Travail

Cela consiste ni plus, ni moins à agiter le drapeau rouge. Le flagging, c’est un peu comme signaler à l’arbitre que le joueur ne respecte pas les règles. Il est possible de signaler une offre d’emploi bidon directement sur les plateformes de petites annonces. Mais le plus utile reste de doubler le signalement en contactant France Travail, qui a une plus grande marge de manœuvre.

Selon la Direction générale de France Travail interrogée à ce sujet : « Nous ne disposons pas des moyens de contrôle sur les pratiques de recrutement des entreprises, mais nous offrons une possibilité de signalement aux candidats. Nous les traitons et recontactons par la suite les entreprises pour clarifier la situation. » Grâce à de nombreuses actions mises en place, France Travail a pu ainsi diminuer le nombre d’offres d’emploi et de contacts suspects. « À titre d’exemple, poursuit la Direction générale de l’organisme, le site cybermalveillance.gouv.fr a créé une rubrique dédiée aux risques liés à l’emploi et au recrutement tant pour les candidats que les recruteurs. » Vous l’avez compris, des solutions existent pour signaler les abus.

Dénoncez les faits à Pharos

Vous avez repéré une offre d’emploi trop alléchante pour être vraie ? Le premier réflexe à avoir est de contacter le site qui héberge l’annonce pour émettre un doute sur sa véracité. Vous pouvez également contacter l’entreprise à l’origine de la publication pour s’assurer qu’elle en est bien l’auteur. Si vous soupçonnez que l’annonce soit frauduleuse, alors rendez-vous sur la plateforme gouvernementale de signalement de comportement illicite nommée Pharos. C’est un peu l’arbitre en chef ! Il a l’avantage de distribuer plus que des petits cartons et, lorsqu’il met un annonceur hors-jeu, ça a le mérite d’être radical…

Escroqué ? Déposez plainte !

Un annonceur a tenté de vous soutirer des informations à caractère personnel, voire de vous réclamer de l’argent ? Ou, pire, a obtenu gain de cause ? Là, c’est au commissariat qu’il faut courir ! Si vous êtes victime d’une tentative ou d’une escroquerie avérée, n’hésitez pas à déposer plainte, car c’est ainsi que l’on luttera définitivement contre les offres frauduleuses. Et si vous avez le moindre doute, contactez votre banque et votre organisme de sécurité sociale sans tarder…

Jouons-la collectif

Ça y est, vous savez comment repérer et éviter les mauvais joueurs… Adieu offres bidons et pratiques malhonnêtes, vous n’êtes plus dupe des arnaques dans les offres d’emploi ! Parce qu’au fond, même si au travail il faut savoir s’amuser et prendre du plaisir, le marché de l’emploi n’a rien d’un terrain de jeu. Pour beaucoup, c’est l’enjeu de nos vies. Alors mobilisons-nous, jouons-la collectif ! Il est grand temps de renvoyer ces annonceurs abusifs dans leurs buts !

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