« Les pires boulettes que j’ai faites en tant que recruteur »

09 janv. 2024

4min

« Les pires boulettes que j’ai faites en tant que recruteur »
auteur.e
Ingrid de Chevigny

Freelance Content Writer & Content Strategist pour start-ups B2B

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Lapsus gênants, erreurs cocasses, ratages mémorables... En recrutement, les gaffes sont loin d’être rares. Pour en témoigner, 5 recruteurs lèvent le voile sur leurs pires maladresses, en nous livrant leurs anecdotes les plus croustillantes.

Vous vous êtes trompé de prénom de candidat en entretien ? Vous avez laissé échapper un « bisou » en fin d’appel de qualification ? Rassurez-vous, vous auriez pu faire bien pire ! Nous avons demandé à des recruteurs de nous partager la plus grosse bourde de leur carrière : ils nous ont raconté avec honnêteté et autodérision ce souvenir si embarrassant qu’ils voudraient enfouir très loin dans leur mémoire, et ce qu’ils en ont appris. Témoignages.

« J’ai envoyé le CV d’une candidate à son propre employeur »

Après 4 ans de recrutement dans un établissement public, Anaïs a rejoint un cabinet de recrutement, où elle a vite découvert la pratique commerciale du « push » de candidats. Le principe ? Envoyer des CV de candidats qualifiés à une liste de contacts pour attirer de potentiels clients. Mais cette méthode allait malheureusement se retourner contre elle…

« Un jour, une candidate avec un très bon profil me contacte : elle souhaite changer de poste, notamment pour obtenir un meilleur salaire. Après l’avoir rencontrée, je décide donc de faire un push de son profil. Il faut savoir que dans le cabinet dans lequel je travaille alors, les méthodes utilisées sont assez “barbares” : on envoie les CV sans ciblage, à tout notre fichier client. Manque de bol : dans ce fichier client, il y a l’employeur actuel de cette candidate… et malgré l’anonymisation du CV, ce dernier reconnaît immédiatement son profil ! Je reçois alors un appel furieux de l’entreprise, m’accusant de débaucher ses employés, puis de la candidate, me reprochant de l’avoir “grillée” auprès de son employeur. Au bout du compte, l’entreprise fait tout pour la garder, et lui octroie une belle augmentation. Pour elle, ça a donc été un mal pour un bien. Mais de mon côté, ça m’a bien refroidie concernant ce type de pratiques peu éthiques et qualitatives, avec lesquelles je n’étais déjà pas très à l’aise. En tout cas, ça m’a appris à être plus vigilante sur le ciblage ! »

« J’ai été prise d’un fou-rire inarrêtable en plein entretien »

Ancienne DRH dans une PME, Emmanuelle garde un souvenir très vif d’une rencontre avec un candidat pour un poste de directeur artistique. Ce jour-là, elle avait enchaîné 7 entretiens dans la même journée, et la fatigue commençait donc à s’accumuler quand elle a reçu un dernier candidat, en compagnie du dirigeant de l’entreprise. Ce qui devait être un entretien classique a rapidement évolué en une situation bien comique.

« Après quelques questions-réponses, le candidat nous présente son portfolio. Première surprise : il nous sort un book papier, ce qui est plutôt inhabituel. Mais le véritable choc vient de ses “œuvres” : elles sont toutes dans un style psychédélique et d’un goût… discutable ! Je sens que je commence petit à petit à perdre mon sérieux. Et lorsque le candidat présente sa 4e création, aussi excentrique que les précédentes, je finis par craquer et j’explose de rire, rapidement rejointe par le dirigeant. Impossible de nous arrêter… nous avons ri jusqu’aux larmes ! À la fin de l’entretien, je me suis bien sûr excusée platement auprès du candidat mais je savais que le mal était fait. La leçon que j’en tire ? Aujourd’hui, quand j’ai besoin de voir le portfolio d’un candidat, je lui demande toujours un lien à l’avance, pour éviter d’être surprise lors de l’entretien ! »

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« J’ai appelé le mauvais candidat pour lui annoncer son embauche »

Marianne était recruteuse depuis moins d’un an quand elle a commis ce qu’elle considère être une « erreur de débutante » : un emmêlage de pinceaux menant à un quiproquo dont elle se serait bien passée !

« Je devais appeler un candidat sélectionné, pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mais je n’étais sans doute pas très réveillée ! Connectée à mon ATS (outil de recrutement), je clique, sans m’en rendre compte, sur la fiche d’un autre profil, à qui je dois au contraire annoncer le rejet de sa candidature. Malheureusement pour moi, il décroche tout de suite, et je n’ai donc pas le temps de prendre conscience de mon erreur. Je ne m’en rends compte que quelques minutes après avoir raccroché. Je suis tellement paniquée que je mets un peu de temps avant d’en parler à mon supérieur… J’ai peur de me faire virer ! Mon manager se montre heureusement compréhensif : il m’aide à préparer mon discours pour rappeler le candidat et lui expliquer la situation. C’est un moment horrible. Le candidat est super déçu… Cet épisode malheureux m’aura en tout cas enseigné une leçon cruciale : toujours vérifier à deux fois le numéro avant d’appeler. »

« J’ai ajouté un zéro au salaire proposé »

Fanny est talent acquisition manager dans une start-up. Elle avait passé des mois à chercher le candidat idéal pour un poste de développeur, et elle avait enfin trouvé un super profil, qui avait passé avec succès les entretiens et le test technique. Dommage qu’elle se soit légèrement loupée dans l’envoi de la proposition salariale…

« Au moment de rédiger l’email avec le détail de la proposition d’embauche, je suis sans doute prise d’un peu trop d’enthousiasme et je fais une (petite) erreur : au lieu d’indiquer un salaire annuel de 65 000 euros bruts, je tape 650 000 euros, et j’envoie l’email, sans me rendre compte de rien. Je reçois alors aussitôt une réponse de la part du candidat, qui me dit avec humour qu’il est ravi de voir que ses talents vont enfin être rémunérés à leur juste valeur. Heureusement, cette bourde n’a aucune conséquence, j’appelle le candidat dans la foulée en m’excusant, et il accepte l’offre officielle. Mais évidemment, l’anecdote fait le tour de la boîte et tout le monde se fout bien de moi à l’époque. Mes collègues m’en parlent encore régulièrement, deux ans après ! »

« J’ai oublié d’annuler un entretien, alors que le poste avait été pourvu »

Responsable RH au sein d’une entreprise de logistique, Claire avait lancé un processus de recrutement pour un responsable régional, mais l’avait suspendu après quelques semaines, car l’équipe managériale avait finalement décidé d’offrir le poste à quelqu’un en interne. Le problème, c’est qu’elle avait complètement oublié d’annuler un entretien déjà prévu avec un candidat

« Un matin, la réceptionniste m’appelle et me dit que mon rendez-vous est bien arrivé. Un peu surprise, je vérifie sur mon agenda, et là, c’est le drame : je me rends compte que j’ai complètement oublié d’annuler l’entretien ! Mais, écrasée par la honte d’avouer au candidat qu’il s’est déplacé pour rien, je décide de lui faire passer l’entretien, comme si de rien n’était. Un entretien que je savais inutile… C’est mal, j’en ai conscience, mais dans la panique, je n’ai pas su comment réagir autrement ! Le pire, c’est que le candidat était super enthousiaste et très bien préparé. Je me suis sentie extrêmement coupable quand j’ai dû lui envoyer un email, quelques jours après, pour lui annoncer que sa candidature n’était pas retenue… Morale de l’histoire : toujours s’assurer de faire des retours aux candidats si un recrutement est annulé ! »


Article édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ

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