Comment faire un CV pour postuler en finance ?
26 oct. 2020
5min
Pour attirer l’attention d’un recruteur, il n’y a pas de secret, il faut se démarquer. Au-delà d’avoir un CV complet et qui met en valeur votre expérience, les recruteurs cherchent souvent des éléments qui leur permettent de vous différencier des autres candidat·e·s. Mais il n’existe pas de recette toute faite… Dans certains secteurs, comme la communication ou le graphisme, l’originalité du CV peut aider à sortir du lot. Mais dans d’autres, comme celui de la finance, les recruteurs attendent plus de formalisme. Alors comment faire la différence lorsqu’on postule dans le secteur de la finance ? Nos conseils pour réaliser un CV adapté.
1. Sachez où vous postulez
La finance est un secteur très vaste, et votre CV doit non seulement être adapté à ce milieu mais aussi à la branche au sein de laquelle vous candidatez. Posez-vous la question : Inspection Générale ? Trading ? M&A ou Private Equity ? Risk ? Coverage ? Rassurez-vous, il est possible de postuler dans plusieurs branches, mais mieux vaut savoir ce qui est recherché et connaître les critères de chaque branche. Cela vous permettra de personnaliser votre CV et de montrer que vous avez les compétences recherchées dans la branche convoîtée.
En M&A, la comptabilité est reine. Si vous avez des diplômes ou des expériences professionnelles dans ce domaine, c’est le moment de les mettre en avant ! Si vous n’avez pas encore d’expérience en M&A ou en private equity, les recruteurs sont friands de profils ayant fait de l’audit pour de grands cabinets. Pour ceux/celles qui l’ont, une telle expérience est à mettre au premier rang ! De même, les adeptes de droit auront un avantage par rapport aux autres, l’aspect juridique étant crucial dans le secteur du M&A. Un diplôme en la matière, quel qu’en soit le niveau, est aussi à mettre en gras.
En trading, mieux vaut être à l’aise avec les mathématiques. Les profils ayant une double compétence commerce/ingénieur sont de plus en plus recherchés dans cette spécialité. Toute formation “matheuse” doit donc être mise en avant ! Niveau informatique, les compétences les plus recherchées sont : la maîtrise d’Excel, VBA et Mathlab, mais attention à ne pas donner de fausses informations : un cours d’introduction à Excel ou à VBA ne suffit souvent pas à faire de vous un·e expert·e en la matière, même si cela vaut mieux que rien.
En risque de marché, toute expérience en front office, particulièrement en trading mais aussi dans une moindre mesure en sales, permettra de comprendre les opérations et sera donc valorisée. Mais sinon, la règle est globalement la même qu’ailleurs : maîtriser les outils informatiques, et maitriser les mathématiques bien sûr. Les certifications de type CFA ou autre représentent une grosse valeur ajoutée, pour ceux/celles qui auront eu la patience de les valider.
En risque de contrepartie, les compétences en finance d’entreprise et en audit seront clés, mais le contrôle de gestion peut aussi beaucoup servir : le risque de contrepartie est segmenté par type de contrepartie. Ainsi, une expérience en contrôle de gestion dans une contrepartie du type pour lequel vous postulez pourrait donc être un atout majeur !
En model management, avoir des compétences informatiques est important. La maîtrise d’outils comme VBA et Mathlab est indispensable. Sinon, un diplôme qui sous-entend un bon niveau en mathématiques sera apprécié.
2. Illustrez vos expériences
Pour vous démarquer, Aurélien Boucly, Associate Business Director chez Robert Half, un cabinet de recrutement, conseille d’être généreux en détails lorsque vous décrivez vos expériences : « Quand on reçoit plusieurs CV de candidats issus de cabinet d’audit, par exemple, les missions sont souvent les mêmes. Il faut donc donner plus d’éléments de contexte : dans quelles sociétés êtes vous intervenu·e ? Quels problèmes techniques avez-vous rencontrés ? Quels projets avec-vous gérés ? Avez-vous mis en place de nouveaux processus, etc. ? » Vous pouvez également ajouter des chiffres pour illustrer vos réussites.
Veillez tout de même à ne pas obtenir un CV trop long ou trop chargé, tout en ayant en tête que bien détailler vos expériences doit être une priorité.
3. Valorisez vos diplômes et soyez clairs
Comme dans un CV classique, vos formations doivent être ordonnées chronologiquement. N’hésitez pas à y ajouter des détails : mention, classement, etc. Toutes les entreprises ne sont pas à la recherche de majors de promotion, mais cela pourra tout de même vous aider à vous démarquer. Inutile de lister tous vos cours, mais vous pouvez résumer la discipline de base et votre éventuelle spécialisation (ou projet de spécialisation). Si vous avez rédigé un document important de type mémoire ou projet de recherche sur un sujet en lien avec le poste, n’hésitez surtout pas à inclure l’intitulé, cela montrera que vous avez un réel intérêt en la matière. Attendez-vous par contre à ce que l’on vous en parle en entretien…
Enfin, soyez honnêtes quant à votre formation académique, car à en croire Aurélien Boucly, le contraire peut porter préjudice : « Parfois, des candidat·e·s mentionnent le fait qu’ils/elles ont fait une grande école alors qu’ils/elles ont fait le programme en post-bac et non le programme grande école, ou bien ils/elles ont fait une autre formation, complétée par un an en grande école. Malheureusement, quand les recruteurs l’apprennent, ça brise un peu la confiance. Les entreprises qui demandent spécifiquement des étudiant·e·s issu·e·s d’écoles précises sont de plus en plus rares, mais ça encore arrive parfois. Dans le doute, mieux vaut être honnête sur son parcours. »
4. Mettez en avant votre maîtrise des langues étrangères
Pour le niveau de langue, évitez les mots du type « conversationnel » ou « intermédiaire ». Mettez plutôt des niveaux de langue reconnus, par exemple vos résultats au TOEIC/TOEFL. Si vous mentionnez votre niveau de langue et que l’annonce souligne l’importance de cette maîtrise, attendez-vous à être testé·e en entretien d’embauche. Encore une fois, mieux vaut donc être honnête.
Vos expériences dans des pays étrangers peuvent aussi être mentionnées pour appuyer votre niveau de langue. Mais ne vous attendez pas à ce que l’anglais soit un atout de grande valeur : aujourd’hui de plus en plus de candidats le parlent correctement, et il a tendance à devenir un pré-requis plus qu’un atout.
Les autres langues parlées peuvent avoir une importance cependant : l’allemand chez Deutsche Bank et les banques suisses ou le japonais chez Nomura peuvent vous faire sortir du lot, même si vous n’avez qu’une maîtrise imparfaite de la langue : cela montre que vous vous adapterez plus facilement à la culture de l’entreprise. Les banques ont de nombreuses implantations à l’étranger et de nombreux collaborateurs à travers le monde, et un·e candidat·e qui maîtrise plusieurs langues rassure. Comme toujours cependant, évitez les indications vagues. Si vous avez le temps, pourquoi ne pas en profiter pour passer un test de niveau de langue ?
6. Quels logiciels maîtrisez-vous ?
En fonction de votre spécialisation et du métier vers lequel vous vous destinez, la maîtrise de certains logiciels est indispensable. VBA, C++, SQL, Loan IQ, GP 3, Chorus, Swift, Summit, Calypso… Et toute information qui montrera votre aisance avec l’informatique sera la bienvenue sur votre CV.
7. Renseignez-vous sur le recruteur et la structure
Start-up ou grande entreprise ? Recruteur·se spécialisé·e dans la finance ou généraliste ? Ces informations, vous devez les connaître pour rédiger votre CV. Car les attentes ne seront pas les mêmes partout. « Si vous postulez en start-up, évitez par exemple le costard-cravate ou le tailleur sur votre photo, conseille Aurélien Boucly. À l’inverse, si vous postulez dans une multinationale, le T-shirt ne sera pas adapté. »
Connaître la spécialisation du recruteur vous aidera aussi à adapter votre vocabulaire. Si le recruteur est spécialisé dans la finance, vous pourrez opter pour un lexique plus technique et poussé. S’il est plus généraliste, inclure un langage trop technique pourrait le perdre. À vous d’équilibrer pour que votre CV ne soit pas totalement incompréhensible ! Vous l’aurez compris, dans la finance, comme dans tout autre secteur, la clé de la réussite, c’est la personnalistion. Alors, mettez-y du cœur !
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