Swipe, match, job : « comment j’ai trouvé un boulot sur Tinder ! »

03 nov. 2022

5min

Swipe, match, job : « comment j’ai trouvé un boulot sur Tinder ! »
auteur.e
Anais Koopman

Journaliste indépendante

S'il y a un sujet à propos duquel tout le monde a quelque chose à dire, c'est bien les applications de rencontre… Un jour, on les critique, le lendemain, on affirme que c'est grâce à elles qu'on trouvera tous·tes notre âme sœur. Mais à défaut de nous permettre de trouver l’amour, peut-on compter dessus pour trouver un stage, une mission de freelance ou même un job ? Cinq courageux·ses swippers nous racontent comment ils ont décroché un contrat à la place d’un date...

« Son ami m’a appelé le soir de notre premier date pour en savoir plus sur ce que je recherchais » Thibaud, 27 ans, psychologue du sport

Quand j’ai matché avec Océane en 2018 sur Tinder, mauvais timing : elle rentrait tout juste d’Écosse pour s’installer à Besançon et moi, je partais faire mon master 2 de psychologie à Dijon. Peu de temps après, je suis revenu voir ma famille et on en a profité pour se rencontrer autour d’une partie de badminton, puis de quelques verres. Au cours de la discussion, je lui ai expliqué que je cherchais un superviseur me permettant d’assurer des séances de psychologie du sport et par la même, de valider mon master 2. À ce moment-là, il me manquait un bon nombre de séances et je ne trouvais personne pour me superviser. Par chance, Océane avait un ami qui venait d’être engagé en tant que directeur sportif d’un club d’athlétisme et qui était justement en train de monter son équipe, psychologue du sport compris. En direct, elle lui a proposé mes services. Très réactif, son ami m’a appelé le soir de notre premier date pour en savoir plus sur ce que je recherchais. J’ai donc dû la planter au milieu du bar pour répondre. Pas hyper romantique je vous l’accorde ! Il a accepté de me superviser, et j’ai donc eu l’occasion de valider mon master 2… et de passer plus de temps à Besançon avec Océane. Depuis, nous sommes ensemble, et j’ai mon cabinet. Avec du recul, le timing était plus que bon… !

« Je ne cherchais ni un stage, ni une histoire : j’étais juste intéressée par les profils musicaux ! » Ambre, 24 ans, Community Manager indépendante

Quand j’ai rencontré cette fille fin 2018 via une app’ de rencontre, j’ai lu dans sa bio qu’elle bossait pour une start-up dans le secteur de la musique et jouait de la batterie. À ce moment-là, je ne cherchais ni un stage, ni une histoire : j’adorais échanger avec d’autres “musicos”. C’est pourquoi nous nous sommes tout de suite très bien entendues et notre relation en est restée au stade amical. Au bout de quelques concerts et discussions, le covid est arrivé. Malgré tout, nos échanges autour de la musique continuaient. Je rêvais de travailler, moi aussi, dans ce domaine. Alors que je m’ennuyais pendant le confinement, elle avait besoin d’un coup de main pour animer les réseaux de son entreprise. Je lui ai donc proposé mon aide. J’ai adoré. Suite à cela, j’ai insisté pendant des mois pour qu’elle me prenne en stage dans son équipe. Puisque nous étions amies, elle avait peur d’être ma supérieure et de ne pas pouvoir me dire les choses comme à n’importe quel·le collaborateur·trice. Et puis, l’été dernier, alors que nous nous étions croisées par hasard un été à Saint-Jean de Luz et que mon enthousiasme était resté le même, elle a fini par me proposer ce fameux stage. J’ai immédiatement accepté et suite à ses conseils, j’ai pu me mettre son N+1 dans la poche lors de l’entretien. J’ai débuté le stage en septembre 2022 et depuis mars dernier, je suis indépendante et continue à collaborer avec elle. Notre relation est devenue professionnelle, tout se passe très bien, sans aucune ambiguïté ! Nous voyons notre collaboration comme un travail d’équipe et non comme une quelconque relation hiérarchique. Depuis, j’adore l’idée de bosser avec des ami·e·s.

« L’avantage, c’est que cette collaboration a également servi de transition de sortie : suite à cela, il a bien compris que notre histoire n’irait pas plus loin » Marie, 29 ans, rédactrice indépendante

En juillet 2021, alors que je venais de rompre avec mon ex, je me suis inscrite sur Tinder, dans le seul but de vivre des aventures sans lendemain. J’avais besoin de légèreté et quand j’ai commencé à discuter avec Victor, on avait l’air d’être sur la même longueur d’onde. Ce mec, je l’aimais bien… mais pas assez pour que cela devienne une histoire. Et puis, finalement, il a souhaité me voir davantage. J’ai laissé traîner et j’ai fini par partir vivre à l’étranger, où j’ai rencontré mon copain actuel. Et puis, il y a deux mois, il m’a demandé que l’on s’appelle, soit-disant pour parler boulot. Au début, j’ai cru que c’était un prétexte pour me parler, mais non : en tant qu’entrepreneur, il voulait communiquer à propos d’un produit qu’il venait de sortir. Ou plutôt, il souhaitait que j’écrive à ce propos pour un magazine spécialisé dans l’entrepreneuriat dans lequel je commençais tout juste à faire des piges, sous forme de publi-reportages (une publicité qui prend la forme d’un contenu journalistique, ndlr). J’ai accepté et grâce à lui, j’ai touché une commission et fidélisé mon client. L’autre avantage, c’est que cette collaboration a également servi de transition de sortie : suite à cela, il a bien compris que notre histoire n’irait pas plus loin. La preuve, nous n’avons plus échangé depuis la sortie de l’article. Je me dis qu’on est tous les deux gagnants !

« Grâce à elle, j’ai pu avoir cette mission… tout en montant au septième ciel » Mehdy, 28 ans, freelance en communication

Alors que j’épluchais les applications de rencontre depuis quelques mois, côté pro, j’ai décidé de passer en indépendant. Et apparemment, j’étais meilleur pour trouver des contrats qu’une copine : très vite, on m’a proposé une mission de communication pour une marque de luxe. Le problème ? L’exigence du client, qui me réservait le job à condition de m’allier à un·e graphiste, histoire de faire d’une pierre deux coups et ne pas avoir à gérer un autre prestataire. Par chance, quelques jours après cet échange, j’ai matché sur une appli avec une graphiste indépendante. Sa présentation m’avait tout de suite tapé dans l’œil : elle en disait beaucoup sur sa créativité, à travers des jeux de mots et des montages de photos aussi rigolos qu’esthétiques. Alors qu’on parlait de nos jobs respectifs, je lui ai raconté que j’étais dans une impasse, sans forcément penser à elle pour former une équipe. Nous avons continué à flirter via Whatsapp et au fur et à mesure qu’elle m’envoyait des extraits de ses portfolios, j’ai fini par faire le lien avec ma recherche de graphiste, alors que j’étais sur le point d’abandonner l’idée de collaborer avec cette marque de luxe. Elle m’a fini par m’envoyer l’intégralité de son portfolio que j’ai transmis à mon prospect qui a, lui aussi, été impressionné par son travail. C’est naturellement devenu notre client commun ! Suite à cela, nous avons collaboré pendant des mois… sur les deux fronts (pro et perso). Grâce à elle, j’ai mené à bien cette mission en freelance… tout en montant au septième ciel !

« Au-delà de chercher l’amour, j’avais toujours souhaité travailler avec un·e photographe » Sarah, 43 ans, journaliste indépendante

En septembre dernier, alors que je cherchais toujours l’amour avec un grand “A”, j’ai sauté le pas et créé mon compte Bumble. Sur cette application de rencontre, j’ai rapidement “matché” avec S., avec qui j’ai pris un verre dans la foulée. Un moment très sympa, durant lequel il m’a notamment raconté son métier de photographe. Bien que le courant passe bien, j’avais quelques réserves : ça n’était pas non plus le coup de foudre, et puis, de toute façon, il était toujours à droite à gauche pour son travail. Il devait d’ailleurs partir à l’étranger prochainement. Trois mois sans se voir, alors qu’on venait à peine de se rencontrer : je ne voyais pas trop l’intérêt de creuser la relation. Finalement, on a continué à s’écrire régulièrement, mais surtout sur une note professionnelle : il m’a fait relire un synopsis de documentaire sur lequel il planchait puis il m’a envoyé le lien de son site pro au cas où cela puisse m’inspirer des angles de sujets à pitcher aux médias avec lesquels je travaille. Il faut savoir, qu’au-delà de chercher l’amour, j’avais toujours souhaité travailler avec un·e photographe. On a fini par se lancer sur un projet commun de photographies de grands hôtels, pour lequel je prends en charge la partie éditoriale. Tout se passe bien, nous ne sommes plus du tout dans la drague, mais continuons d’échanger régulièrement. Finalement, je me dis que je pourrais peut-être avoir envie de le revoir quand il rentrera en France… To be continued.

Article édité par Gabrielle Predko
Photo par Thomas Decamps

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