Bernard Thellier : l'art de la négociation du GIGN appliqué à l'entreprise

Assumer des responsabilités, prendre des risques, gérer des contextes difficiles et des profils compliqués, tel est le quotidien des membres du GIGN, qui présente par là-même certaines similarités avec celui des dirigeants et managers. Quels conseils ces forces de l’ordre de l’extrême sont-ils en mesure de transmettre en matière de gestion des conflits, pour un quotidien plus serein en entreprise ?

Dans cette chronique Work In Progress du 17 septembre 2020, Bernard Thellier, psychologue de formation et ancien négociateur du GIGN, mène des parallèles entre le quotidien des négociateurs du GIGN et le monde de l’entreprise. « Si vous voulez être un bon négociateur, il faut avoir une intelligence émotionnelle énorme. Il y a des dirigeants qui ont un ego surdimensionné et qui n’ont pas cette intelligence émotionnelle. Malheureusement, ça crée des carnages parce qu’ils se concentrent encore une fois sur leurs objectifs plutôt que sur leurs équipes. Moi, sur une prise d’otages, quand j’arrivais il y avait le préfêt qui avait essayé de négocier avant moi. Il avait fait un carnage parce qu’il s’était concentré sur les otages. Il fallait déjà que je me fasse accepter par ce preneur d’otages. Comment je faisais ? J’allais à sa porte, je prenais des risques énormes, j’écoutais l’intérieur. J’entendais la respiration et les pleurs des otages, le preneur d’otages qui marchait. Et tout cela allait me mettre dans une ambiance. Si le dirigeant ne va pas sur le terrain avec ses équipes, il ne pourra jamais créer un lien », décrit-il entre autres.

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