Booster sa marque employeur en favorisant les soft skills
22 juin 2020
7min
Les soft skills sont toutes ces « compétences comportementales » qui ne sont pas liées à un savoir-faire technique. Plus que de simples traits de personnalité, ce sont des aptitudes à pouvoir interagir efficacement avec son environnement, en s’adaptant à autrui ou à une situation délicate. Les soft skills relèvent du savoir-être et ont toute leur importance lors du recrutement et de la collaboration avec un candidat. Que ce soit la capacité à être créatif, l’intelligence émotionnelle, l’efficacité en multi-projets ou l’esprit d’équipe, ces qualités permettent d’optimiser les hard skills (compétences techniques) et de mieux réaliser les missions d’un poste. De plus, les soft skills représentent chez chacun un potentiel à cultiver et à travailler.
Favoriser les soft skills lors de vos recrutements et du développement de vos collaborateurs est un moyen de booster la marque employeur tout en améliorant les résultats de votre société. Tout d’abord, voici les enjeux des soft skills pour l’entreprise puis comment les intégrer dans les process et encourager vos collaborateurs à les enrichir.
Les enjeux des soft skills pour l’entreprise
Pour l’employeur, l’enjeu de booster sa marque employeur est triple. Tout d’abord, face à la concurrence des entreprises voisines, recruter les meilleurs talents demande de développer une marque employeur attractive. La marque employeur est constituée de trois piliers :
- l’identité de l’entreprise
- son image employeur (interne)
- sa réputation (externe)
Cette dernière est à soigner pour faire la différence auprès des candidats. En effet, 52% des candidats estiment que la réputation de l’entreprise est un critère décisif au moment de postuler. Une entreprise réceptive à l’importance des soft skills et à leur développement démontre des process innovants tournés vers l’évolution du salarié. Des atouts qui construisent une meilleure réputation à l’entreprise.
L’entreprise a tout intérêt à être capable de cerner les soft skills d’un futur collaborateur pour recruter une personne qui correspond à l’ADN de l’entreprise.
Ensuite, l’entreprise a tout intérêt à être capable de cerner les soft skills d’un futur collaborateur pour recruter une personne qui correspond à l’ADN de l’entreprise. Certes, les hard skills ont leur importance, mais les compétences techniques changent très rapidement. Ce qui signifie que ce qu’un étudiant apprend à l’école est vite dépassé. Pour rester à la pointe il faut se former régulièrement, on ne peut donc plus autant s’appuyer sur les hard skills pour recruter. En revanche, les salariés doivent savoir s’adapter à tous ces changements permanents. Certains soft skills sont donc indispensables. D’ailleurs, 52% des DRH accordent autant d’importance, voire davantage, aux soft skills qu’aux hard skills.
Enfin, le dernier enjeu est d’être entouré de collaborateurs motivés qui mènent à bien leurs missions avec enthousiasme tout au long de leur carrière. L’entreprise montre qu’une de ses valeurs est le développement du collaborateur en mettant en place un cadre adapté. D’après une étude de WellCom, les valeurs contribuent en premier lieu à l’engagement des salariés pour 93% des cadres dirigeants.
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Comment intégrer les soft skillsdans l’entreprise ?
Évaluer les soft skills des candidats lors d’un recrutement
Tout d’abord, il faut mettre en place une stratégie en amont de l’évaluation des soft skills en recrutement. En effet, il est important d’identifier les soft skills utiles pour les missions et qui vous semble nécessaire pour « matcher » avec votre culture d’entreprise. D’après LinkedIn, les 5 soft skills selon les recruteurs en 2018 sont la flexibilité, la capacité d’adaptation à la culture d’entreprise, la collaboration, le potentiel de croissance et la priorisation.
Les 5 soft skills selon les recruteurs sont la flexibilité, la capacité d’adaptation à la culture d’entreprise, la collaboration, le potentiel de croissance et la priorisation.
Ensuite, afin de sélectionner des candidats adaptés pour les entretiens, il ne faut pas oublier de mentionner les soft skills souhaitables et leur contexte dans l’offre d’emploi. Cela permet également au candidat de se projeter davantage.
Enfin, le point principal est qu’il faut mettre en place des solutions pour déceler les soft skills lors de l’entretien. Il ne suffit pas de demander à la personne si elle détient une qualité, mais plutôt de la mettre un maximum en situation pour recueillir ses réactions naturelles. Voici quelques pistes que vous pouvez mettre en place.
Faire des tests de personnalité
Afin de révéler le savoir-faire, le savoir-être et les motivations des candidats, les tests de personnalités sont souvent utilisés par les entreprises lors des recrutements :
- Le plus utilisé au monde est le MBTI avec 20 000 tests par jour. Il détermine le type psychologique d’une personne parmi 16 types (le penseur, le donateur, le protecteur, etc.) en mettant en lumière ses orientations (par exemple extraverti ou intuitif).
- Parmi les autres tests reconnus, il y a le PAPI qui est utilisé par 10% des recruteurs français
- le SOSIE révèle 9 traits de personnalité et 12 valeurs du candidat.
Poser des questions de situation et d’attitude
Vous pouvez également mettre en place vos propres questions qui mettent en avant les réactions et la personnalité du candidat : comment il réagirait face à un événement déterminé, quelle personne l’a inspiré lors d’une précédente expérience professionnelle ou encore à quel problème a-t-il su faire face. Ainsi, vous pouvez personnaliser un maximum le « test » par rapport aux soft skills clés pour le poste en question.
Placer le candidat en situation réelle
Il n’y a rien de tel que la mise en situation pour voir de ses propres yeux le comportement, les actions et la manière de gérer d’une personne. Pourquoi ne pas donner un projet temporaire avec l’équipe par exemple ? La start-up Fretlink fait une sorte de « pre-onboarding ». C’est-à-dire qu’elle invite les candidats, avec qui elle est en discussion pour un poste, à venir passer une journée dans les bureaux. En discutant et travaillant, le recruteur et l’équipe peuvent voir le comportement des candidats en situation réelle et déterminer si la personne peut « matcher » avec l’entreprise.
Rencontrer le candidat dans un cadre informel
Que ce soit dans un café ou lors d’un événement, rencontrer un candidat dans un cadre informel permet de faire tomber les barrières de l’entretien classique. Il sera plus facile de juger de la personnalité naturelle du candidat en le voyant interagir dans un environnement décontracté plutôt que dans une salle de bureau fermée. De quelle manière le candidat passe-t-il sa commande ? Est-ce quelqu’un de réservé ? Maintient-il le « eye contact » lorsqu’il vous serre la main ? etc.
Que ce soit dans un café ou lors d’un événement, rencontrer un candidat dans un cadre informel permet de faire tomber les barrières de l’entretien classique.
Adapter le cadre de l’entreprise au développement des soft skills
Vous avez réussi à déceler des soft skills exceptionnelles chez vos candidats, vous les avez embauchés, mais l’aventure n’est pas finie ! En effet, les soft skills sont un potentiel que chacun peut et doit continuer de développer. Permettez à vos collaborateurs de grandir dans leurs compétences comportementales. Pour se faire, l’entreprise doit mettre en place un cadre adapté.
En incitant les collaborateurs à être formés et coachés sur les soft skills, l’entreprise leur montre que leur développement est important. Leurs nouvelles connaissances acquises sont bénéfiques à leur épanouissement ainsi qu’à l’entreprise. Les formations « Comment développer les compétences de mes équipes » ou encore « Mieux communiquer en public » à l’Orange Campus de Paris sont des exemples de formation aux soft skills. Il est important que le collaborateur ait la possibilité d’apprendre en fonction de son domaine, mais également de ses envies. Chez Orange,un vrai programme de formation est mis en place. Que ce soit pour maîtriser un outil digital ou une soft skill, Orange Learning donne accès à un catalogue riche dont 50% seront des Moocs d’ici 2020. De plus, Orange estime que le salarié qui acquiert de nouvelles compétences est plus performant et peut lui augmenter son salaire en conséquence.
En outre, l’engagement associatif est un moyen généralement vecteur de développement de compétences. En s’engageant auprès d’un projet associatif et bénévole, les qualités telles que la confiance en soi, le sens du collectif ou encore l’empathie sont en jeu. Par exemple, le groupe Voyage Privé propose à ses collaborateurs d’être bénévoles et de faire du soutien aux devoirs aux enfants issus essentiellement de quartiers populaires d’Aix en Provence.
Orange estime que le salarié qui acquiert de nouvelles compétences est plus performant et peut lui augmenter son salaire en conséquence.
L’impact bénéfique des soft skills sur la marque employeur
D’autres bénéfices sont liés à l’essor des soft skills en entreprise, on notera que le bien-être des collaborateurs est augmenté, car ils se sentent écoutés et mis en valeur. Or, ce bien-être peut être le moyen de rester attractif aux yeux des salariés et de les garder sur le long terme. De plus, en accordant davantage d’importance aux soft skills face aux hard skills, le recruteur est également plus ouvert ce qui entraîneune plus grande diversité dans les profils recrutés.
L’exemple d’Engie
D’ailleurs, certaines entreprises ont bien compris les enjeux clé des soft skills. Engie a lancé en 2017 une campagne avec comme signature « Vous êtes l’énergie dont le monde a besoin. » En plus de chercher à recruter, cette campagne démontre que les possibilités d’évolution sont grandes et encouragées grâce à de nombreux métiers et un incubateur interne pour les esprits entrepreneuriaux. Un système de « matching affinitaire » a été mis en place : l’internaute fait un quiz rapide qui ne contient que des questions personnelles puis est mis en relation avec un employé d’Engie. Les collaborateurs d’Engie se présentent et la discussion s’engage sur des sujets personnels comme professionnels ainsi que la vision d’Engie. Au cours de la première édition il y a eu 10 000 interactions initiées et 3 000 prises de contact.La réussite de cette campagne a encouragé Engie à continuer le recrutement innovant.
En plus de chercher à recruter, la campagne d’Engie démontre que les possibilités d’évolution sont grandes et encouragées grâce à de nombreux métiers et un incubateur interne.
L’exemple de PwC
Quant au cabinet d’audit PwC, il fait également appel aux soft skills dans un grand panel d’actions. Il cible particulièrement les candidats jeunes diplômés. Pour les toucher, il utilise principalement les réseaux sociaux et le web. L’escape game virtuel « Out of the box » permet d’attirer et tester les candidats. Via mobile ou desktop, les thématiques chères au groupe comme l’entrepreneuriat, la cybersécurité ou le développement durablesont traités par le joueur via le jeu. Un bon moyen de tester les soft skills des candidats.
Le cabinet propose également aux étudiants des coachings via les Asso Training Day. Les collaborateurs PwC animent ces journées en les aidant à développer leurs compétences selon leur rôle dans leur association. Un étudiant président d’association ? Un coaching sur les clés du leadership et du management. Trésorier ? Un coaching sur l’optimisation du budget. (L’entreprise propose aussi du coaching au leadership ou à la gestion de projet aux étudiants) Ou encore, avec son incubateur, PwC encourage les étudiants à innoverpour repérer des futurs collaborateurs.
Ce ne sont que quelques exemples d’innovation en termes de recrutement et de ressources humaines qui mettent l’humain au centre de toute stratégie. L’évolution du monde du travail avec le digital, l’automatisation, ou encore l’intelligence artificielle oblige les entreprises à miser sur le capital humain, donc les soft skills, pour faire la différence.
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