Les do & don't du bon manager

05 juin 2018

4min

Les do & don't du bon manager

Tout le monde n’est pas né avec de bonnes compétences managériales__, malheureusement. Car ô combien les dérives sont nombreuses et peuvent porter préjudice à une équipe et une entreprise. Il est en effet difficile de bien manager et on apprend en général beaucoup sur le tas, avec l’expérience. Certains disent même qu’il faut avoir eu un bon et un mauvais manager pour foncièrement comprendre comment bien motiver ses équipes. Alors, info ou intox ?

Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons demandé à Pierre-Emmanuel Dubois, manager chez BearingPoint France, de nous expliquer comment il fait pour que chaque mission se passe au mieux. D’après lui, c’est avant tout un travail d’équipe !

DO : développer les potentiels de chacun

Chercher à responsabiliser et transmettre un savoir-faire et un savoir-être reste la mission ultime du manager. L’idée est de pousser chaque personne à prendre confiance en elle, grandir et apprendre. Pour réussir cela, il faut être à l’écoute et fixer des objectifs. « Nous proposons des actions concrètes aux consultants. On fixe des objectifs pour les crédibiliser sur les sujets. J’aime avoir des objectifs court-terme et long-terme. L’objectif court-terme concerne une mission précise et ses échéances. L’objectif long terme est une co-construction : comment je peux t’aider à passer senior consultant d’ici un an et demi ? Que faut-il que tu fasses ? »

DON’T : braquer les gens

Il ne faut pas heurter les consciences et les efforts de chacun en se mettant en avant au détriment de l’équipe. Le manager doit au contraire savoir embarquer le collectif dans l’aventure et souligner le travail de chacun. « Il est important de dégager du temps pour encourager, rassurer, faire confiance, accorder le droit à l’erreur. Il faut faire en sorte que tout le monde aille avec vous. Cela assure que les gens soient bien valorisés et donc impliqués : c’est une bonne façon de motiver les gens. Car même si on est le porte-parole, c’est avant tout un travail d’équipe. »

« Il est important de dégager du temps pour encourager, rassurer, faire confiance, accorder le droit à l’erreur. Car même si on est le porte-parole, c’est avant tout un travail d’équipe. »

DO : donner l’exemple

Par définition, un manager doit être très impliqué et montrer la marche à suivre. C’est un cercle vertueux, car par effet de mimétisme, l’ensemble de l’équipe adopte les bonnes pratiques du manager. « Il faut être celui qui va faire plus quand tout le monde est fatigué, celui qui va prendre des initiatives, apporter des solutions, sortir de son périmètre pour résoudre un conflit. C’est le management par l’exemple. Le management par l’autorité ne doit se faire que si l’autorité est naturelle et que si elle s’impose d’elle-même. »

DON’T : laisser des sujets sensibles en suspens

Parler, parler, parler et poser des questions ! « Après chaque mission, s’il y a une problématique qui a été ressentie, c’est bien de crever l’abcès. Pour cela, il faut tout simplement poser des questions et s’intéresser à l’autre : comment tu as perçu ça ? Pour toi, qu’est-ce qui s’est passé ? »

Cela permet de voir à quel point nous avons des visions différentes des situations et que les problèmes peuvent être réglés très rapidement. Pour toutes les réponses, il faut savoir les accueillir sans porter de jugement de valeur, et donc mettre son ego de côté !

DO : savoir jongler

Il n’y a pas de secret, un bon manager doit avoir une certaine sensibilité envers les autres pour mieux jongler avec les différents tempéraments qu’il côtoie. Anticipation, adaptation, réaction. « Certains ont besoin d’être très cadrés, d’autres prendront facilement des initiatives. Il faut savoir sentir le niveau de disponibilité des personnes qu’on manage, surtout lorsqu’elles-mêmes ne savent pas formuler qu’elles ont besoin d’être davantage accompagnées. Il faut anticiper et deviner. »

Le bon manager est sur le qui-vive, s’adapte à la diversité des situations : tout est une question de dosage. « Il est primordial de savoir trouver le juste milieu entre un manager directif et responsabilisant. »

« Certains ont besoin d’être très cadrés, d’autres prendront facilement des initiatives. Il est primordial de savoir trouver le juste milieu entre un manager directif et responsabilisant. »

DON’T : manquer de professionnalisme

Il n’y a aucun problème à mélanger le pro’ et le perso’ mais il faut toutefois avoir conscience de nos limites. Tout est dans la façon de dire les choses. Il est hors de question de se laisser emporter ou de ne pas respecter les personnes avec lesquelles on travaille. « Il faut savoir rester professionnel à tout moment. Même en prenant un verre on peut rester pro’. Ne jamais attaquer personnellement quelqu’un ou l’insulter bien sûr… »

« Il faut savoir rester professionnel à tout moment. Même en prenant un verre on peut rester pro’ »

DO : partager

Que ce soit des astuces de travail ou vos doutes, soyez ouvert à l’autre pour lui faire part de votre état d’esprit. Il ne s’agit pas d’imposer mais de collaborer. Le but reste de transmettre et de partager. En plus des réunions et des conversations spontanées, de nombreux outils existent pour faciliter l’échange et le travail en groupe. « _On a un ensemble de dossiers partagés Microsoft Teams entre consultants. On peut tchatter, s’envoyer des liens, annoter… Quand il y trois personnes différentes qui travaillent sur le même dossier, chaque modification est enregistrée en temps réel. On utilise aussi Skype business. _»

DON’T : jouer un personnage

Surtout à une époque où les relations marchent beaucoup à l’affect, « il faut se montrer tel qu’on est, rester naturel et agréable ! Un manager ne doit pas oublier de sourire, dire bonjour : cela paraît normal mais tout le monde ne le fait pas. Et c’est primordial pour faire régner le respect et une bonne ambiance de travail. »

« Un manager ne doit pas oublier de sourire, dire bonjour : cela paraît normal mais tout le monde ne le fait pas. »

DO : prendre du recul et se remettre en question

Souffler, regarder de loin, mettre en perspective. Pierre-Emmanuel nous a confié à la fin de notre interview que nos questions lui avaient permis de prendre du recul sur ses tâches quotidiennes. C’est l’une des ambitions d’un bon manager : il doit encourager tous ceux qui ont « la tête dans le guidon » à comprendre ce qu’ils font, pourquoi ils le font et comment prendre de la hauteur sur leur action. Puis, de faire un état des lieux pour être sûr que tout a été compris. « Systématiquement à la fin d’une mission, nous faisons un rapport d’étonnement. Chez BearingPoint France, c’est un “ engagement review “ : on a un template déjà défini qu’on remplit ensemble. Mais avant cela, je demande à mes équipes comment ils ont trouvé la mission, qu’est ce qui s’est bien passé, ce qu’on aurait pu améliorer. »

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Photos : WTTJ

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