« Et si je me trompais de boite ? » Comment réagir en cas de doute
15 mai 2018
6min
Freelance Content Writer
Vous pensiez avoir décroché le job de vos rêves mais rien ne semble se passer comme vous l’aviez imaginé ? Que vous soyez jeune diplômé ou que vous ayez 20 ans d’expérience au compteur, parfois, on commence un boulot et quelque chose nous chiffonne. On ne peut jamais entièrement connaître la réalité d’un job avant de le commencer. Parfois, la réalité ne correspond pas aux attentes et est une vraie déception par rapport à la promesse de l’offre. Si certains se rendent compte qu’ils se sont trompés de carrière et switchent, d’autres réalisent qu’ils se sont simplement trompés de tribu.
Alors, comment réagir quand on doute et qu’on pense s’être trompé de boîte ? Welcome to the Jungle vous conseille afin de sortir de cette inconfortable situation et gérer au mieux les incertitudes rencontrées pendant votre période d’essai.
Comment savoir si on a bien fait d’accepter un poste (ou non) en 8 questions
- Quels types de missions je souhaite avoir au quotidien ? Je souhaite un poste généraliste, spécialisé, créatif, administratif, opérationnel, ou bien stratégique … ?
- Qu’est-ce qui est rédhibitoire pour moi ? Est-ce que cela me gêne de devoir passer beaucoup de temps à prospecter au téléphone, ou d’être souvent seul(e) au bureau par exemple ?
- Qu’est-ce que je veux apprendre ? Quelles compétences je veux renforcer ou acquérir ?
- Quelle est la culture de l’entreprise ? La vision de la boîte à court, moyen, long terme ? Suis-je en adéquation avec ces dernières ?
- Quelles sont les méthodes de travail de l’équipe que vous allez intégrer ? Quel type de management est en place au sein de l’équipe, du département, de l’entreprise ?
- Quelle est la taille de la structure ? A-t-elle récemment levé des fonds ?
- Comment est l’environnement de travail ? Le rythme de travail ? L’équipe subit-elle beaucoup de pression ?
- Quelle est l’importance du salaire à mes yeux ? Quel rémunération vais-je obtenir ? Sous quelle forme ? Peut-elle rapidement évoluer ?
Comment réagir en cas de doute ?
Respirer un bon coup et s’accorder le temps de la réflexion
La première chose à faire est de se tranquilliser pour prendre un peu de recul. Profitez-en pour observer la situation et vous poser les bonnes questions. Seule la moitié des recrues sont confiantes et pensent avoir pris la bonne décision en acceptant un nouveau poste. Donc rappelez-vous : douter de son choix professionnel est banal. Tout le monde a besoin d’un temps d’adaptation pour mieux connaître les enjeux du nouveau job et sa nouvelle tribu…
Déculpabilisez-vous : les employeurs aussi sont à l’essai vis-à-vis des employés. Vous pouvez vous être trompés mutuellement. Ça arrive.
Se poser les bonnes questions et comprendre ce qui dysfonctionne
Analysez soigneusement ce qui s’est passé au cours de votre recrutement, ce qui vous a conduit à conclure avec cette entreprise. Avez-vous eu peur de poser trop de questions en entretien d’embauche ? Est-ce un poste que vous avez accepté par défaut alors que vous étiez stressé par votre recherche d’emploi ? L’avez-vous fantasmé ?
Élargissez le tableau pour avoir une vue d’ensemble. Existe-t-il d’autres facteurs contextuels qui peuvent expliquer la crise que vous traversez ? Familial, amoureux, amical, financier… Il est courant qu’un changement dans une sphère de notre vie en affecte une autre, potentiellement sans même s’en rendre compte.
Focalisez-vous sur la situation. Les frustrations peuvent être de toutes natures. _Vous vous noyez dans les tâches administratives ou répétitives alors que vous êtes créatif ? Il n’existe aucune solidarité entre collègues ? Vos relations avec la hiérarchie sont insatisfaisantes ? La culture d’entreprise ne vous correspond pas ? Le rythme de travail vous inquiète déjà ? Votre département manque de moyens ? Le problème se situe-t-il dans l’environnement de travail ou est-il intrinsèquement lié au secteur professionnel en tant que tel … ? _Bref, posez vous et identifiez précisément les sources d’inconfort, sans jugement. Qu’elles vous semblent de prime abord justifiées ou non. N’hésitez pas à écrire ce qui vous taraude, c’est un bon moyen de mettre ses idées au clair et mieux comprendre la situation.
Respectez vos valeurs et vos envies. Quels critères sont pour vous les plus importants quand il s’agit d’un job? Que désirez-vous privilégier dans l’immédiat ? Que ce soit le salaire, la qualité de vie au travail en général, la flexibilité des horaires, les perspectives d’évolution et de formation, les produits ou services rendus par la structure…
Les raisons peuvent être multiples et plurielles : L’entreprise en elle-même vous déplaît ? Ou seulement l’équipe, ou peut-être le job ? Comprendre “pourquoi “ est essentiel et vous évitera surtout de répéter les mêmes erreurs lors d’un éventuel futur recrutement.
Rester ou partir ?
Envisager les différentes alternatives
Si vous n’êtes pas sûr à 100% de vouloir prendre vos jambes à votre cou, soyez patient, ne prenez pas de décision impulsive que vous pourriez regretter vite. Misez sur la tactique et la stratégie.
L’entreprise vous offre t’elle la possibilité de changer d’équipe ? De lieux ? Ou même de poste ? Cela pourrait-il vous plaire ou l’entreprise en elle-même est inenvisageable ? Le sujet peut être assez risqué quand vous venez juste de commencer. Il peut être judicieux de récolter des informations et d’attendre la fin de votre période d’essai, montrer votre motivation et votre engagement au sein de l’entreprise, avant de faire toute demande officielle.
Engagez le dialogue. Établissez la relation la plus transparente possible avec votre manager et les RH. Soyez honnête sur vos interrogations et vos attentes, ainsi que les éventuelles zones d’ombre et de blocages. Il faut oser poser les questions qui vous préoccupent, avoir un échange approfondi et serein. Vous pourrez alors faire part de votre trouble, et demander si les choses peuvent évoluer et comment. N’hésitez pas non plus à proposer des actions d’amélioration qui vous seront profitables à tout le monde.
Cela vous permettra d’identifier ce que vous demanderez la prochaine fois pour éviter une telle situation et cette fois bien recruter votre prochain employeur.
Décider de rester
Tirez parti de la situation et concentrez-vous sur le positif. Les compétences et l’expérience que vous allez acquérir. Le réseau que vous allez vous faire. Une nouvelle tribu d’adoption…
Fixez-vous une échéance temporelle. Que ce soit dans un ou six mois, l’important est de poser une date butoir pour faire le point. Vos doutes se sont-ils évaporés ? Les éventuelles actions mises en place, ou promesses de votre hiérarchie, ont-elles porté leurs fruits ? Le temps vous le dira.
Décider de partir
Au préalable, déculpabilisez-vous : 13,3% des recrutements en CDI ne seraient pas confirmés à l’issue de la période d’essai, le plus souvent à l’initiative du salarié.
Prendre des risques, c’est aussi accepter de se tromper et ça ne sert à rien de s’obstiner dans l’échec. Envisagez plutôt cet échec comme une base de réflexion et d’apprentissage sur vous-même et le monde de l’entreprise. Certains éléments, comme des feedbacks constructifs, vous serviront pour vos futurs entretiens d’embauches où vous pourrez montrer votre maturité à travers votre capacité à tourner la page.
Une fois la décision prise, il vaut mieux agir rapidement. D’abord, parce qu’il serait dangereux de s’enliser dans une situation dans laquelle on est malheureux. Mais c’est aussi plus juste à l’égard de l’employeur parce que l’intégration d’un nouvel employé demande énormément de temps, d’énergie et d’argent !
Gardez à l’esprit qu’il est souvent plus facile de rester motivé et de trouver un nouveau job encore en poste. En revanche si votre situation met à risque votre équilibre psychologique ou que vous avez besoin d’une réelle pause pour vous recentrer et repartir sur le bon pied, n’hésitez pas à partir.
D’un point de vue pratique, pensez aux clauses de votre période d’essai. En effet, selon les conditions définies dans le contrat de travail, il est plus facile de mettre un terme à la collaboration pendant celle-ci car le délai de préavis est souvent très court.
En recherche active d’un autre poste, c’est le moment de trouver des exemples d’autres boites dans le même secteur, la même ville… ou un changement plus radical vous semble nécessaire ? Vous pouvez également networker pour connaître de nouveaux métiers et rechercher des entreprises dont les valeurs vous correspondent mieux.
Bien annoncer votre départ et soigner votre sortie. Commencer par en discuter avec les personnes qui vous ont initialement fait confiance : les RH responsables de votre embauche, votre manager… Soyez le plus honnête possible, tout en restant respectueux. Si, par exemple, vous avez eu des surprises, précisez que vous auriez aimé être prévenu dès le départ. Ce qui ne vous a pas convaincu a pu déplaire à votre prédécesseur et pourrait déplaire à votre remplaçant. Placez-vous dans une logique gagnant-gagnant où les deux parties peuvent s’enrichir de l’échec.
Continuez à faire votre travail correctement jusqu’au bout, à moins que votre santé psychologique n’en dépende. Vous avez tout à y gagner : de nouvelles compétences, de nouvelles relations… Pendant ce temps, activez votre réseau personnel, approchez les recruteurs, soyez présent et visible sur les réseaux sociaux, réinitialisez vos contacts… Bref soyez proactif et testez le marché de l’emploi pour voir si vous pouvez rapidement vous repositionner.
Dans tous les cas, donnez le meilleur de vous-même jusqu’à la fin, même si vous êtes déjà concentré sur la recherche d’un autre emploi. Dites-vous qu’on ne se souviendra pas de la façon dont vous êtes arrivé mais de la façon dont vous êtes parti. Et inutile de vous rappeler, à quel point, dans le monde professionnel comme dans la vie, les bonnes relations sont importantes !
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