Minimalisme et travail : quels principes adopter pour être plus serein ?
16 mars 2018
6min
Vivre mieux avec moins, telle pourrait être la devise du minimalisme. Le minimalisme est une philosophie qui tente d’atteindre son but - l’épanouissement - en utilisant le moins de ressources possibles. Il consiste à apprendre à discerner ce qui est vraiment important dans la vie. Il nous incite à réfléchir à ce que nous aimons et à nos projets les plus importants et ainsi à faire des choix de vie en pleine conscience.
Le chemin pour accéder à ce mode de pensée est d’abord de revoir ses priorités dans sa vie personnelle ou professionnelle. Car si le minimalisme est un art de vivre, celui-ci s’applique aussi au monde professionnel. Welcome to the Jungle décrypte pour vous les principaux grands concepts et pistes de réflexion à suivre pour aller à l’essentiel, travailler mieux et s’épanouir au sein de sa tribu.
« Owning things and consuming things does not satisfy our longing for meaning. We’ve learned that piling up material goods cannot fill the emptiness of lives which have no confidence or purpose. » Jimmy Carter
« Le mieux est l’ennemi du bien » Montesquieu
Le minimalisme, en tant que courant artistique, est né dans les années 1960 aux États-Unis. Il trouve ses racines dans les enseignements de l’école du Bauhaus en Allemagne, précurseur du minimalisme au sein du design et de l’architecture. La maxime « Less is more » reprise par les artistes minimalistes vient de l’architecte allemand et directeur du Bauhaus, Ludwig Mies van der Rohe qui émigre aux États-Unis en 1938 et apporte avec lui sa vision d’une architecture dépouillée et minimaliste. Le mouvement artistique gagne ensuite la mode, puis la manière de consommer puis devient le nom d’une véritable philosophie de vie.
Shaa Wasmund, dans son livre Do Less, Get More, insiste sur l’importance de faire peu mais de faire bien. Cette maxime met en évidence le fait que celui qui est toujours en recherche de perfection peut gâcher ce qui était bien en voulant trop bien faire. Dans une société où le mot “productivité” est omniprésent, nous menons tous plusieurs projets professionnels ou personnels de front. Or le “trop” tue la productivité. Par exemple : rester trop tard au bureau nuit à l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle, se mettre trop de pression impacte la productivité etc. Le secret réside dans l’équilibre et dans le fait de savoir à quel moment arrêter.
De l’importance de se connaître soi-même
Vous êtes plutôt du matin mais le soir impossible de vous concentrer au bureau et vous culpabilisez de voir vos collègues travailler ? Chaque personne possède son propre rythme et ses capacités. À quoi bon faire du présentéisme si vous n’êtes plus efficace alors que vous pourriez faire quelque chose qui vous fait vraiment plaisir à la place ?
L’art de prendre du temps pour soi c’est aussi du temps investi pour le travail. Une personne épanouie dans ses projets personnels aura moins de difficultés à travailler au bureau. Plutôt qu’une personne qui ramène sans cesse du travail chez elle et finit par procrastiner sur les réseaux sociaux sur ses heures de travail parce qu’elle est épuisée d’avoir travaillé pendant son week-end. Passer plus de temps au bureau ne signifie pas que vous êtes « meilleur » dans votre travail. Fixez-vous dans la semaine des heures de départ pour faire d’autres activités. Enfin, si vous avez réellement plus de travail que ce que vous êtes en capacité de faire en 40 heures par semaine, parlez-en à votre manager.
Posez-vous les bonnes questions :
- Quelles sont vos points forts et vos points faibles ?
- Dans votre journée ou dans vos tâches quelles sont celles que vous préférez ?
- À quel moment de la journée êtes-vous le plus productif ? Quels rituels vous permettent de vous mettre au travail ?
Se fixer des limites et savoir dire “non” pour mieux travailler
Nous vivons dans une société où tout semble aller toujours plus vite nous ferait croire que notre temps est illimité. Pourtant nos journées font et ne feront toujours que 24h et le retourneur de temps n’existe que dans l’imaginaire prolifique de J.K.Rowling. Se fixer des limites vous permet donc de concentrer votre énergie sur les actions qui vous permettront d’obtenir les résultats qui ont le plus d’importance à vos yeux.
Dire “non” n’est pas toujours facile, mais c’est parfois nécessaire. Accepter des projets supplémentaires alors que vous êtes déjà sous l’eau ne semblera courageux qu’à vos yeux. Le résultat c’est que vous risquez fortement soit de rendre les projets moins qualitatifs soit de les rendre en retard. Il n’y a pas de honte à savoir dire “stop” pour gérer correctement ses tâches à faire dans la journée.
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Ne faire qu’une seule chose à la fois
Les neurologues français Étienne Koechlin et Sylvain Charron du Laboratoire de neurosciences cognitives INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ont pu montrer que le cerveau n’est pas en mesure de réaliser plusieurs tâches de manière strictement simultanée. En effet, plusieurs zones peuvent s’activer en même temps, mais le cerveau ne traite qu’une seule tâche à la fois.
D’autres scientifiques soutiennent quant à eux qu’un quart de seconde (0,25 seconde) est nécessaire pour alterner d’une tâche à l’autre. C’est ce qui se passe lorsqu’on ouvre un mail et que l’on commence à y répondre alors qu’on était sur un projet différent. Le mail entraîne une réflexion, qui mène à une autre tâche et on ne sait plus sur quoi on travaillait à l’origine.
Ne pas s’attaquer à la montagne
Si on se fie aux résultats scientifiques précédents, prévoir une seule tâche à la fois en établissant une durée précise pour la traiter permet d’aménager plus de temps pour les autres activités. Vouloir tout faire en même temps nuit à notre efficacité. De plus, vouloir gérer trop de choses simultanément donne une impression de perpétuelle occupation comme une course qui ne se terminerait jamais sans avoir le sentiment du travail accompli. Cette volonté de faire plusieurs choses à la fois est liée à notre peur de l’échec et à une petite dose de procrastination : on repousse les tâches importantes en se consacrant à d’autres petites tâches.
La bonne technique ? Décomposer le grand projet en petites tâches ou étapes, pour les faire les unes après les autres. La fin du projet serait comme le boss final dans un jeu vidéo, impossible d’y accéder sans avoir franchi les niveaux précédents un par un.
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Se concentrer sur l’essentiel pour faire ce que l’on aime
Dans une conférence “Less is more”, Shaa Wasmund explique comment elle identifie très clairement ce qu’elle aime fondamentalement faire et le reste.
Par définition, tout ce qui est essentiel se rapporte à ce qui est indispensable à votre vie et à qui vous êtes. L’art de se concentrer sur l’essentiel c’est d’apprendre à reconnaître ses priorités et de trouver du temps pour ce qui est vraiment important. Tous ces sujets ou projets que l’on voudrait approfondir, il faut se donner les moyens et le temps de les mener à bien, étape après étape.
L’infographie menée par l’agence Mediakix sur le temps passé en moyenne dans une vie sur les réseaux sociaux et toutes les autres activités qu’on aurait pu faire à la place est éloquent (et probablement sous-estimé). Au total nous passerions cinq ans et quatre mois sur les réseaux sociaux dans notre vie soit trente-deux fois l’ascension du Mont Everest ou courir dix-milles marathons ou encore trente-deux trajets Terre-Lune. Des chiffres qui font prendre conscience du temps perdu.
Quelques questions à se poser pour identifier l’essentiel :
- Qu’est-ce que j’aime ?
- Quels sont mes objectifs et mes valeurs ?
- Qu’est-ce qui est important pour moi ?
- De quoi ai-je vraiment besoin ?
Se créer un cadre de travail
Les outils numériques permettent de travailler de n’importe où, de n’importe quel bureau dans l’open-space (sans bureaux fixes), de chez soi en télétravail, d’un café ou d’un bureau partagé. Ces lieux de “co-working”, prisés en particulier des travailleurs indépendants ou des salariés nomades, seraient l’incarnation du minimalisme. Se contenter de peu, et au lieu d’occuper l’espace disponible se créer son espace à soi. Choisir sa place chaque jour dans l’open-space c’est aussi décider de si on a besoin d’être parmi ses collègues pour échanger des idées ou de s’isoler pour être moins sollicité et au calme.
Certains auront toujours besoin d’un “endroit à eux”. L’essentiel est de créer un lieu à notre image.
Pour en savoir plus sur le minimalisme
- Minimalism : a documentary about important things - Matt D’Avella - 2016
- L’art d’aller à l’essentiel - Léo Babauta - 2012
- Minimalism : Live a Meaningful Life - 2011 - Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus
- L’art d’aller à l’essentiel : le guide pratique du minimalisme productif - Onur Karapinar
- Pour mieux réussir au travail, faites-en moins ! - Marine Privé - 2015
- Do Less, Get More - Sháá Wasmund - 2015
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