Planète, manque de fun et cadeau d’adieu : le best of des actus de novembre 2022

30 nov. 2022

4min

Planète, manque de fun et cadeau d’adieu : le best of des actus de novembre 2022
auteur.e.s
Ariane Picoche

Journaliste et responsable de la rubrique Decision Makers @ Welcome to the Jungle

Que s’est-il passé en novembre dans le monde merveilleux du travail ? Session de rattrapage ! Au menu : des jeunes qui rêvent d’entreprises responsables, la revanche d’un salarié viré car il manquait de fun, et le cadeau d’adieu du boss de Red Bull.

Le chiffre à retenir

37 % des jeunes rêvent d’entreprises éco-friendly

Post crise sanitaire, la relation qu’entretiennent les jeunes avec le travail a changé. C’est ce que révèle une étude de la Fondation Jean Jaurès publiée en novembre. Alors, qu’attendent-ils de leur (futur) employeur ? Qu’il s’engage, entre autres. Dans un siècle décisif en matière de changement climatique, 37 % des 18-24 ans considèrent en effet que les entreprises doivent s’investir en priorité dans la préservation de l’environnement. Et selon 31 % d’entre eux, si cet engagement est sincère, les organisations doivent pouvoir refuser de travailler avec des fournisseurs et prestataires qui ne sont pas en adéquation avec leurs positions idéologiques. La cohérence et la transparence sont devenues les principales exigences de la jeune génération de travailleurs.

Les news RH de l’Hexagone

« Dividende salarié » et « super-participation » : vers un meilleur partage de la valeur des entreprises ?

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce sera bientôt une réalité. Le « dividende salarié », qui doit permettre une répartition plus juste des profits des entreprises, verra le jour en 2023 et aura un caractère obligatoire. C’est ce qu’a annoncé le député européen Pascal Canfin – qui travaille sur le projet – au micro de franceinfo, mercredi 29 novembre. Concrètement, les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires devront faire de même pour leurs salariés. Aussi, l’eurodéputé a fait part d’une mesure complémentaire pour les organisations d’au moins 50 employés réalisant des « super-bénéfices » : la « super-participation ». Si les dividendes décaissés par ces dernières sont supérieurs à 20 % de la moyenne des cinq dernières années, « il doit y avoir super-participation pour les salariés ».

Bientôt un visa pour « les métiers en tension » ?

En 2022, 100 K salariés manquent à l’appel dans le secteur de l’hôtellerie-restauration ; le BTP, l’agriculture et la santé n’étant pas en reste. Pour parer à cette pénurie de main d’œuvre, les ministres de l’intérieur et du travail proposent la création d’un visa spécial permettant à certains étrangers d’être recrutés sur des métiers en tension. Dévoilée dans un entretien au Monde, cette idée sera intégrée au projet de loi immigration et débattue début 2023. S’il entre en vigueur, le visa sera accordé aux personnes sans-papiers déjà présentes sur le territoire, comme les demandeurs d’asile, à condition qu’ils travaillent dans un secteur où « l’offre » de candidats est inférieure à la « demande » des entreprises.

Vous ne pouvez pas virer un salarié parce qu’il n’est pas assez « fun »

C’est ce qu’a acté la Cour de cassation dans un arrêt, fin novembre. L’origine de cette décision de justice ? Un employé du cabinet de conseil Cubik Partners a été renvoyé parce qu’il refusait la philosophie « fun et pro » de l’entreprise. Derrière ces termes, se cache une culture de l’afterwork poussée à son paroxysme, les associés encourageant les équipes à consommer une grande quantité d’alcool et la promiscuité étant de mise pendant les séminaires. La Cour de cassation a jugé que l’ex salarié a fait valoir sa liberté d’opinion et d’expression, et a condamné la société à payer 3000 euros. Le plaignant en réclame néanmoins 400 K pour le dédommager de son licenciement.

Et chez nos voisins étrangers ?

Le testament bien garni du feu patron de Red Bull

3000 euros. C’est la somme qu’ont reçue les équipes du siège social de Red Bull en Autriche, en plus de leurs salaires du mois d’octobre. Mais d’où vient ce bonus ? 13e mois ? Intéressement ? Perdu ! C’était l’une des dernières volontés du cofondateur, Dietrich Mateschitz, décédé d’un cancer il y a peu : faire un cadeau à ses 2000 employés autrichiens. Cette prime de 3000 euros a d’ailleurs été rendue possible par les mesures gouvernementales mises en place pour lutter contre l’inflation. Celles-ci permettent aux entreprises locales de verser à leurs salariés jusqu’à 3000 euros exonérés de taxes.

Des milliards et des licenciements dans la galaxie Elon Musk

Le roi de la tech défraye (encore et encore) la chronique. Après le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a décidé de renvoyer la moitié des 7500 salariés que comptait l’oiseau bleu. Ces licenciements ont été jugés arbitraires et brutaux, et font tinter les autres casseroles que le milliardaire se traîne. En 2018, par exemple, il avait demandé aux salariés de Tesla de travailler 7 jours sur 7 – coucou la QVT. Chez Twitter, il compterait imposer le même rythme afin d’atteindre 84 heures par semaine. Et ceux à qui ça ne plairait pas… savent où se trouve la sortie.

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En bref…

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Article édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ