Miss France, chantage et dernière chance : le best of des actus RH de juin 2022

30 juin 2022

5min

Miss France, chantage et dernière chance : le best of des actus RH de juin 2022
auteur.e
Gabrielle Meulle

Journaliste

Que s’est-il passé en juin dans le monde merveilleux de l’entreprise ? Retrouvez le meilleur du pire des actus RH de France et de Navarre. Au programme : Miss France au tribunal, le chantage d’Elon Musk pour faire revenir ses équipes au bureau et des entretiens de la dernière chance pour enrayer la grande démission aux États-Unis.

Les chiffres à retenir

En 2022, quelle est l’image de la fonction RH ?

  • La gestion du temps de travail doit être une priorité pour la fonction RH, estiment 64 % des salariés interrogés dans le cadre d’une étude OpinionWay de juin 2022. Bien loin devant le processus de recrutement et d’intégration, c’est ici les conditions de travail qui sont pointées du doigt.

  • 40 % des répondants considèrent que l’écoute et l’empathie ne sont pas maîtrisées par les RH au sein de leur entreprise. Un chiffre inquiétant au regard des 92 % de dirigeants qui jugent qu’il n’y a pas de problème de compétences de ce côté-là. Cette divergence de perception entre salariés et dirigeants serait-elle un signal d’alarme à prendre au sérieux ?

Les news RH de l’Hexagone

Restauration : des patrons repensent leur mode de recrutement pour attirer les talents

La saison estivale arrive à grands pas et avec elle, son lot de vacanciers en quête de terrasses où s’attabler. Cependant, cette année, ce ne sera peut-être pas chose aisée. Recruter du personnel dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerien’a jamais été aussi compliqué : plus de 250 000 postes sont en effet à pourvoir ! Pour répondre à cette pénurie et recréer de l’intérêt pour le secteur, les patrons des restaurants n’ont pas hésité à se montrer inventifs avec des avantages pour le moins surprenants. À Lille, un restaurateur étoilé a mis en place la semaine de quatre jours. À Montpellier, une récompense de 1000 euros sera offerte à celui qui ramènera un pizzaiolo digne de ce nom au patron du Bambino Rocco. Et sur le Vieux-Port de Marseille, les jours de repos augmentent pour les serveurs… Tous les moyens sont bons pour ne pas avoir à fermer boutique au moment le plus porteur de l’année.

« On n’est pas riche à 7000 euros par mois »

L’avocate Sarah Saldmann n’en est plus à sa première polémique sur les plateaux télés. Après avoir affirmé qu’elle se foutait de l’écologie, place à la critique du seuil de richesse. Fixé à 3 673 euros nets par l’Observatoire des inégalités pour une personne seule après impôts, l’avocate assure pourtant « qu’on n’est pas riche à 7000 euros par mois ». Une déclaration dérangeante quand on sait que 93 % de la population française vit en-dessous du seuil de richesse défini par l’observatoire des inégalités…

Miss France aux prud’hommes

L’institution Miss France n’a pas fini de rendre des comptes à la justice. « Osez le féminisme » a d’abord accusé le concours de beauté de se trouver dans une « parfaite violation du droit du travail » et a obtenu gain de cause au tribunal en octobre 2021. Cette victoire a permis aux jeunes filles d’être rémunérées pour leur participation à l’émission finale. Résolue à poursuivre son action, l’association s’attaque aujourd’hui à d’autres points sensibles. Selon elle, les critères de sélection des candidates – ne pas être mariée, mesurer 1m70, ne pas être enceinte ou encore ne pas être tatouée – sont sexistes et discriminants, et doivent disparaître. Par ailleurs, les conditions de travail sont encore critiquées : pour rappel, les miss ne sont pas rémunérées pour les nombreuses répétitions auxquelles elles doivent assister avant de faire leur entrée dans le programme audiovisuel. Alors, l’institution Miss France est-elle coupable ou non coupable ? Le tribunal des prud’hommes de Bobigny rendra sa réponse le 8 novembre 2022.

Et chez nos voisins étrangers ?

570 employés licenciés en Suède : leurs noms rendus publics « pour les aider »

En Suède, 570 employés de l’entreprise Klarna ont dû faire leurs valises sur fond de dégradation économique et de suppression d’effectifs… Soucieux de l’avenir professionnel de ses anciens salariés, le patron de la boîte, Sebastian Siemiatkowski, a pris la décision de relayer publiquement une liste complète de leurs noms, adresses et préférences au sujet du télétravail, afin de les « aider » à retrouver plus facilement un job. Considéré comme une « véritable mine d’or » pour les entreprises locales par son auteur, le document n’a pas été aussi bien perçu par les syndicats. Et si cette B.A. se transformait en réalité en humiliation sur la place publique pour les anciens employés ?

Retour au bureau : le coup de pression d’Elon Musk

Chez Tesla, Elon Musk ne fait plus dans la dentelle : il n’a pas hésité à montrer un visage autoritaire pour faire revenir ses employés au bureau. Dans un mail intitulé « Pour être super clair », il ordonne à tout le monde avec la franchise qu’on lui connaît de revenir au travail sous peine d’être considéré comme démissionnaire. Animé par une bonté légendaire, le patron de Tesla a néanmoins fait « une fleur » aux chefs qui travailleraient un minimum de 40 heures par semaine au bureau, en leur promettant du remote work sous certaines conditions… Décidément, le milliardaire ne montre pas la même ouverture d’esprit quand il s’agit de repenser les conditions de travail de ses employés que lorsqu’il investit dans les énergies renouvelables.

Grande démission aux États-Unis : l’entretien de la dernière chance

Aux États-Unis, les ressources humaines tentent le tout pour le tout pour retenir les salariés qui n’ont pas rendu leur tablier comme 48 millions d’Américains en 2021. Si les raisons des départs sont multiples, il y a tout de même une revendication constante chez les employés : obtenir plus d’écoute de la part de leur hiérarchie. C’est pourquoi de nombreuses entreprises ont mis en place des « stay interview » – « entretiens pour rester » – afin de remotiver les troupes et de fidéliser les meilleurs éléments. Organisés durant une promenade ou un café, ces rendez-vous prennent la forme de conversations thérapeuthiques axées sur les doutes de l’employé. Volontairement informels, ils sont censés favoriser le lâcher prise et libérer la parole. Cette initiative étonnante met en lumière l’urgence pour les entreprises de répondre au besoin de reconnaissance des employés.

En bref…

  • Bingo | Une entreprise chilienne a versé par erreur plus de 170 000 euros à l’un de ses salariés (oups), au lieu des 515 euros prévus. Après s’être engagé à régulariser la situation, l’homme a finalement posé sa dem sans rendre l’argent.

  • Parité | Il y aurait de l’amélioration au niveau de la parité dans le recrutement : 48 % des cabinets demandent « souvent » à « trés souvent » une femme pour occuper leurs postes à pourvoir, selon un sondage d’Oasys Consultants. Et dans 14 % des cas, les femmes sont embauchées à des postes de direction générale.

  • Fermeture définitive | Deux magasins C&A s’ajoutent à la longue liste des fermetures d’enseignes de mode parisiennes : 145 emplois sont menacés. La disparition progressive de la marque néerlandaise cristallise la crise des commerces de la capitale et les tensions du secteur.

  • L’esquive d’Apple | Le géant de la tech est prêt à tout pour éviter une nouvelle vague de démissions et la création de syndicats. En proposant des augmentations de salaires allant jusqu’à 45 %, Apple réaffirme sa volonté de surmonter un déferlement de départs très paralysants. Toutefois, refuser de se confronter aux revendications de ses salariés est-il vraiment une stratégie payante sur le long terme ?

  • Science fiction | Au détour d’une conversation avec l’intelligence artificielle LMDA, son créateur Blake Lemoine s’est senti ému face à ses capacités intellectuelles « équivalentes à celles d’un enfant humain ». D’après lui, son IA posséderait une âme : une affirmation qui dérange… Google a forcé l’ingénieur à prendre un certain nombre de jours de congés.

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Article édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ

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