Tensions, abandons de poste et tickets resto : le best of des actus d’octobre 2022

02 nov. 2022

4min

Tensions, abandons de poste et tickets resto : le best of des actus d’octobre 2022
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Que s’est-il passé en octobre dans le monde merveilleux de l’entreprise ? Retrouvez le meilleur du pire des actus RH de France et de Navarre. Au programme : des DRH inquiets face aux crises en cours et à venir, l’abandon de poste désormais considéré comme une démission et l’augmentation du plafond des tickets restaurant (miam !).

Les chiffres à retenir

40 % des DRH anticipent une dégradation sociale

Les relations sociales entre entreprises et salariés ne sont pas au beau fixe… et ce ne serait que le début, si on en croit la dernière enquête de l’ANDRH. 40 % des DRH anticipent en effet leur dégradation. Les principales causes de ce contexte tendu ? L’inflation, la crise énergétique et la réforme des retraites. Un cocktail explosif qui promet une nouvelle remise en question de la fonction RH.

La mise au placard des salariés coûterait 10 milliards d’euros par an !

200 K actifs seraient en situation de mise au placard, selon l’Institut Montaigne. En d’autres mots, ils sont privés des tâches et des responsabilités qu’ils exerçaient au préalable, mais font toujours partie de leur entreprise. Les seniors et les femmes seraient particulièrement touchés par ce phénomène, qui a un fort impact sur leur santé psychologique et peut se traduire par des arrêts de travail. Aussi, les « placardisés » représenteraient 10 milliards d’euros par an en coûts directs et indirects, « comprenant les dépenses salariales des intéressés, payés pour un travail qui a priori n’a pas d’autre utilité que le maintien en emploi de l’intéressé et les dépenses d’assurance maladie induites ».

Les news RH de l’Hexagone

L’abandon de poste bientôt assimilé à une démission

Les salariés abandonnant leur poste seront désormais considérés comme démissionnaires. C’est ce qu’a décidé l’Assemblée Nationale lors du vote des amendements déposés par les députés Les Républicains. Ces nouveautés dans la loi restreignent l’accès au chômage après un abandon de poste – jusqu’ici, les employés pouvaient quitter leur travail sans justification, puis finissaient par être licenciés et toucher le chômage. Pour certains députés de gauche, ce changement est perçu comme une attaque à la protection des salariés, l’abandon de poste étant l’une des seules options pour s’échapper d’un cadre de travail difficile et ne pas se retrouver sans revenus.

Hausse des prix de l’énergie : de nouvelles aides pour les entreprises

Comme les citoyens, les entreprises s’étouffent à la découverte de leurs factures d’énergie. Et pour cause, les prix sont 10 fois supérieurs à ceux de 2020 ! Afin de contrer cette situation exceptionnelle, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé des mesures de soutien aux entreprises. Un « amortisseur électricité » sera disponible pour les TPE, PME et collectivités publiques ne bénéficiant pas du bouclier tarifaire : l’État prendra en charge 50 % du surcoût au-delà du prix de référence de 325 euros par mégawattheure. Pour les collectivités, un filet de sécurité supplémentaire consistera à assumer les surcoûts liés au gaz. Enfin, des aides guichet disponibles sur le site impots.gouv.fr seront déployées pour les entreprises les plus consommatrices d’énergie. 12 milliards d’euros seront nécessaires pour la mise en place de l’ensemble de ces mesures.

Et chez nos voisins étrangers ?

Semaine de quatre jours en Belgique : l’essayer c’est l’adopter ?

Nos amis belges passent à la semaine de quatre jours. « Le deal pour l’emploi » de nos voisins permet, s’ils le souhaitent, de répartir leurs 39 heures sur quatre jours au lieu de cinq. 9 h 30 par jour seront ainsi nécessaires pour bénéficier d’une semaine raccourcie. Petite spécificité, le dispositif a été pensé spécialement pour les parents séparés qui ont leurs enfants en garde alternée. Ils pourront moduler leurs semaines selon qu’ils ont leurs petits avec eux ou non. Le rythme de quatre jours devra tout de même être approuvé par l’employeur avant d’être effectif. Dans le cas contraire, celui-ci devra se justifier dans un délai d’un mois à compter de la demande de son salarié. Ces derniers temps, plusieurs pays européens s’essaient à la semaine de quatre jours, comme le Royaume-Uni. En France, certaines entreprises l’ont mise en place, mais cela reste marginal, tandis que 64 % des salariés se disent prêts à franchir le Rubicon.

USA : un marché de l’emploi en bonne santé… qui inquiète Wall Street

263 K créations de postes en septembre, un taux de chômage en baisse de 0,2 %… Aux États-Unis, le marché de l’emploi se porte bien, alors what else ? Et bien ces chiffres ne contentent pas tout le monde, en particulier les marchés financiers. La croissance reste bien au-dessus de la moyenne des salaires et dans ce contexte d’inflation, la banque centrale américaine est contrainte d’augmenter les taux d’intérêt des prêts aux entreprises. Résultat, cela coûtera plus cher à ces dernières d’emprunter… C’est le serpent qui se mord la queue !

En bref…

  • Pause déj | Le relèvement du plafond des titres-restaurants de 19 à 25 euros ravit les salariés, mais peut-être un peu moins les commerces de proximité. Ces derniers craignent que cette augmentation profite davantage aux grandes surfaces.

  • Les vrais chiffres du chômage | Entre 25 % et 42 % des demandeurs d’emploi ne recourent pas à l’assurance-chômage. Un quart de ces personnes éligibles retrouvent du travail dans le mois suivant leur inscription à Pôle Emploi. Si tous réclamaient leurs droits, il y aurait 400 K indemnisés supplémentaires sur une année.

  • Bien-être | 48,5 %. C’est le nombre de femmes estimant que leur travail a un impact néfaste sur leur santé, selon une enquête Misfit.

  • Emploi des seniors | Pour favoriser l’emploi des seniors, Olivier Dussopt, ministre du Travail, veut offrir la possibilité aux chômeurs de 60-64 ans de cumuler un salaire et une partie de leurs indemnités chômage.

  • #MeToo | La vague #MeToo est passée par là. Le nombre de signalements concernant les actes sexistes et le harcèlement sexuel en entreprise augmente depuis 2017 et des postes de référents harcèlement ont été créés dans les grandes sociétés… Mais les obstacles persistent. Encore un effort !

  • Quoi qu’il en coûte | On s’en doutait, mais la fin des aides accordées aux entreprises pendant la crise Covid a entraîné un certain nombre d’entre elles vers la faillite : 37 K en un an.

  • Grand écart | 6 millions d’euros. C’est ce qu’a gagné Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, en 2021. Une somme qui fait tache quand on sait que les employés des raffineries ont commencé leur grève pour cause… de faible rémunération.

  • Baril de poudre | La grève des salariés des raffineries TotalEnergies a alimenté un feu qui couvait. Des travailleurs de tous secteurs se sont ainsi emparés du sujet de l’augmentation des salaires avec le hashtag #balancetonsalaire. Sur les réseaux sociaux, des jardiniers aux ingénieurs, ils ont été nombreux à partager leurs difficultés, fustigeant des rémunérations trop basses.

  • Full time | Une récompense pour une présence infaillible ? C’est ce que propose la RATP pour lutter contre l’absentéisme des chauffeurs de bus en Île-de-France. Ses agents pourront toucher jusqu’à 450 euros de prime après trois mois de présence consécutive.

  • Agios | 1 cadre sur 7 a déjà été à découvert à cause d’une avance de frais professionnels, nous apprend une étude Mooncard-IFOP. Un argument pour renégocier son salaire au prochain entretien annuel ?

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Article édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ