9 bonnes résolutions de managers (et les conseils pour en faire une réalité !)

03 janv. 2024

6min

9 bonnes résolutions de managers (et les conseils pour en faire une réalité !)
auteur.e
Ariane Picoche

Journaliste et responsable de la rubrique Decision Makers @ Welcome to the Jungle

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Managers : en début d’année, comme le commun des mortels, vous passez en revue ces (petites) choses que vous aimeriez faire mieux ou autrement. Parler en public, poser un cadre, vaincre la réunionite… Voici comment concrétiser vos bonnes résolutions.

Chaque 1er janvier à minuit, il s’installe confortablement : le temps des résolutions. On voudrait lui échapper, mais on s’y blottit. On se promet de devenir une meilleure version de soi-même, une coupe de Champomy à la main, formulant des engagements… que l’on aura du mal à tenir. Or, chers managers, vous ne dérogez pas à la règle. On vous a donc demandé quels seraient vos souhaits pour 2024 et on en a gardé 9. Pour chacun d’entre eux, Catherine Desprez, experte en innovation managériale, enseignante, coach et facilitatrice spécialiste de l’intelligence collective, vous partage son regard et ses conseils. De quoi passer des belles paroles aux actions.

Résolution 1 : « Mieux introniser les nouveaux arrivants »

L’onboarding a un fort impact sur la dynamique d’une équipe. Pour garantir sa réussite en tant que manager, il est essentiel de « s’assurer que le sens est bien compris par le nouvel arrivant : le sens dans les missions et le travail qui va lui être demandé, dans l’équipe et l’entreprise », explique Catherine Desprez. Surtout, contextualiser l’environnement dans lequel il va évoluer favorise un sentiment de confort et d’appartenance. La personne doit se sentir accueillie et faire partie d’un tout. Concrètement ? « Vous pouvez monter des groupes de travail, ce qui lui permettra d’être vite en relation avec les autres. » Par ailleurs, une adaptation continue à ses besoins est nécessaire au cours des premières semaines. « Il faut l’écouter et veiller à ce qu’elle sache où elle va, en libérant peu à peu son autonomie. Cet accompagnement va formater la suite de son expérience au sein de l’entreprise. » Donc sa fidélisation et son engagement !

Résolution 2 : « Développer l’intelligence collective »

L’intelligence collective ? C’est la capacité d’une équipe à travailler et réfléchir ensemble, à coopérer, dialoguer, gérer les différences et avoir une vision globale. « Elle ne se décrète pas, elle s’instaure progressivement pour devenir une culture et une identité à part entière », assure Catherine Desprez. « Et elle n’est pas adaptée à tous les contextes d’entreprise. » Pour favoriser cette démarche, le manager mettra en place des communications efficaces, développera le feedback afin de reconnaître les contributions individuelles, et vérifiera que chacun comprenne la destination commune. En ce sens, des méthodes collaboratives et des outils de visualisation d’idées tels que lespeed boat”, les fresques et les post-it, représentent des atouts considérables. Tout comme les rendez-vous d’équipe, formels et informels, qui sont décisifs pour le bon fonctionnement de l’intelligence collective. « Les rétrospectives et discussions alimentent la réflexion individuelle et favorisent le développement continu. » Seule difficulté pour le manager : réussir à se mettre en retrait en tant que leader (la condition sine qua non à l’épanouissement du groupe).

Résolution 3 : « Suivre un coaching en management »

Le coaching en management s’impose comme un levier de développement professionnel et de bien-être. « Il offre un miroir sur ses pratiques et des respirations indispensables », affirme l’experte. C’est l’occasion « d’obtenir un feedback précieux, de prendre du recul sur ses actions et de s’aligner avec ses intentions ». Intégrer le coaching dans sa routine, c’est se montrer proactif et servir son évolution, mais aussi préserver sa santé mentale. Il ne faut pas attendre le point de rupture pour se faire accompagner. « Souvent là pour les autres, le manager doit être là pour lui-même », rappelle Catherine. C’est un cercle vertueux qui nourrit une soft skill centrale : l’empathie. Et pas d’empathie sans conscience de soi ! « Le coaching facilite cette prise de conscience et aide à mesurer l’impact que l’on a sur les autres, contribuant à un management guidé par des intentions claires. » Si votre employeur n’a pas les moyens de faire appel à des experts, elle peut créer un programme de mentorat en interne.

Résolution 4 : « Prendre la parole en public sans trembler »

Parler en public peut être intimidant. Chacun a ses propres défis, il n’y a donc pas de solution unique. Cependant, pour Catherine Desprez, « tout passe par la préparation et l’alignement ». On ne se rend pas à une grosse présentation les mains dans les poches. D’abord, « il est crucial de réfléchir à son intention. Que veut-on accomplir via cette prise de parole : inspirer, motiver, transmettre un message précis ? Il s’agit de rester fixé sur ce but et d’éviter la dispersion ». On a souvent tendance à surcharger son discours. Mieux vaut se concentrer sur une info ou deux. Pour rester focalisé, « vous pouvez identifier trois mots-clés à placer » : ils constitueront votre fil rouge. De plus, la cohérence entre ce que vous dites et ce que vous êtes est primordiale. « Évitez toute dissonance pour que le public comprenne et adhère. » Une fois le fond établi, place aux répétitions. Devant un miroir ou un proche, vous exercer vous fera gagner en confiance. Pensez à bien respirer (c’est l’arme anti-stress n° 1), à regarder votre auditoire et à intégrer des pauses et variations le moment venu. Parler en public, c’est aussi une question de rythme.

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Résolution 5 : « Réduire le nombre de réunions (en visio) »

La ressource la plus précieuse au travail ? Le temps ! En manquer peut nuire à la productivité et au bien-être des salariés. Or, parmi ses pires ennemis, on trouve… les réunions. Selon une enquête menée par Slack, deux heures de meeting par jour semblent la limite tolérée. Au-delà, la concentration et la bande passante pour les missions essentielles s’amenuisent. « Le secret pour des réunions efficaces réside dans la pertinence des invités. Si une personne n’a ni la possibilité de prendre la parole ni d’y trouver un intérêt, sa présence devient superflue », rappelle Catherine Desprez. « Ce sont des moments d’interaction et d’action. La participation doit donc être justifiée par une contribution significative. » C’est encore plus vrai en visio, où la tentation de se tourner vers d’autres tâches est grande. Alors, veillez à n’organiser que les meetings essentiels, à préparer un ordre du jour et à convier les collaborateurs qui ont un rôle à jouer. Il suffit d’envoyer un compte-rendu par mail au reste de l’équipe.

Résolution 6 : « Savoir annoncer une mauvaise nouvelle »

Coupe budgétaire, départ d’un collègue, annulation d’un projet… Annoncer une mauvaise nouvelle demande un peu de courage managérial. Ce qui va de pair avec authenticité et empathie, mais aussi lâcher-prise. « L’important ? Être soi-même, rester factuel et ne pas mentir », insiste Catherine Desprez. Attention à canaliser son stress pour éviter de le transmettre (vos émotions sont aussi contagieuses qu’un rhume). Ensuite, il s’agit de rester attentif aux réactions des collaborateurs et d’écouter leurs retours, même s’ils expriment de la colère ou du mécontentement. Cela permet de comprendre l’impact de la nouvelle et d’y réagir de manière constructive. Enfin, Catherine rappelle que cette approche apaisée et sincère « renforce la confiance et le respect des équipes sur le long terme ».

Résolution 7 : « Poser mes limites avec les personnes que je manage »

Poser des limites est un aspect essentiel du management. « Il n’y a pas de société sans règles. Et plus une équipe est nombreuse, plus elle nécessite un ensemble élaboré de règles pour fonctionner avec harmonie. Or le manager en est le garant. » Quand un salarié s’en affranchit, il faut vérifier s’il s’agit d’une mauvaise communication du cadre ou d’une incompréhension de sa part. D’après Catherine Desprez, les entretiens individuels sont fondamentaux. « Ils permettent d’explorer les raisons pour lesquelles les règles ne sont pas respectées : est-ce un manque de compréhension, de motivation, ou un désaccord fondamental ? » Pour être acceptées, celles-ci doivent faire sens pour tous. On peut d’ailleurs les co-créer ou les faire évoluer avec sa team. C’est là que l’idée d’intelligence collective entre en jeu. « Bien que le manager soit responsable, l’implication de l’équipe dans l’établissement des règles renforce leur adhésion. »

Résolution 8 : « Évaluer et adapter la charge de travail de mes collaborateurs »

Évaluer et adapter la charge de travail des talents (réelle et ressentie) suppose un management attentif. « Encourager les feedbacks et être capable d’écouter pour comprendre permet de faire bouger les lignes », explique Catherine Desprez. « Encore faut-il que le manager soit capable de le faire ! Aujourd’hui, lui-même est débordé. 80 % de son temps est consacré à des réunions, souvent inutiles. » Pour l’experte, il est impératif de faire la chasse aux pratiques superflues et de se concentrer sur ce qui compte. Elle précise que « pour une évaluation efficace de la charge de travail, il convient de trouver l’équilibre entre la communication avec le salarié et la compréhension du contexte ».

Résolution 9 : « Essayer de passer plus de temps hors boulot avec l’équipe »

Favoriser des moments informels hors du bureau permet de renforcer la cohésion d’équipe. « Cependant, tout le monde n’a pas la flexibilité pour participer à des afterworks », met en garde Catherine. Pour les managers, une alternative consiste, de façon improvisée ou non, à instaurer des rituels au sein du lieu de travail lui-même, afin de le déconstruire et d’insuffler de l’agilité. « Des pauses-café, des déjeuners, voire des ateliers créatifs, peuvent laisser la place aux échanges informels, donc faciliter les rapports entre collègues. Néanmoins, il ne faut jamais forcer quiconque à participer. » Au-delà de la convivialité, ces moments stimulent la réflexion collégiale et l’innovation. « C’est une façon d’explorer les compétences sociales essentielles à l’intelligence collective. En décloisonnant les échanges, on encourage l’utilisation du cerveau droit, soit une approche plus créative et holistique. »

Persuadée que l’entreprise de demain ne se fera pas sans intelligence collective, Catherine Desprez l’affirme : « Plus on travaille ensemble, mieux on travaille sur toutes les questions que nous venons d’aborder ». Autrement dit, en misant sur la flexibilité et le dialogue constants, ces bonnes résolutions pourraient bientôt devenir un lointain souvenir.


Photo : Thomas Decamps pour WTTJ

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