Confiné et à court d'idées ? 6 conseils pour rester créatif
19 nov. 2020
8min
Journaliste - Welcome to the Jungle
Vous aussi, vous avez remarqué qu’au premier confinement, tout le monde a été pris d’un élan de créativité ? Les créatifs étaient partout sur les réseaux sociaux ! Il y a eu celui qui, comme par magie, a repensé toute la DA de sa boîte, ceux qui confectionnaient leurs propres masques en assemblant chutes de rideaux et sacs poubelle… Même votre ancien camarade de classe qui bosse dans la finance s’est mis à la poterie pour « enfin s’exprimer »…
Mais la créativité ne semble pas avoir élu domicile chez vous, et au travail, le confinement vous démotive plus qu’autre chose ? Alors qu’on ne peut ni sortir se promener, ni rencontrer de nouvelles personnes, ni faire d’expos, comment trouver l’inspiration ? Pas facile… Pourtant, vous sentez que retrouver cette âme d’enfant vous ferait le plus grand bien ? Vous avez bien raison puisque la créativité nous aide à trouver des solutions astucieuses à nos problèmes, à innover, à nous épanouir dans notre job et dans notre vie en général. Et en période de crise, ce n’est pas négligeable ! Alors comment rester (ou même se révéler) créatif en confinement, quel que soit notre métier ? Grâce à l’expertise de Jean-Marc Moncorger, co-auteur du livre Créativité, un nouveau regard, théorie et pratique (aux éditions L’Harmattan) nous vous livrons 6 conseils qui, on l’espère, vous aideront à développer ce potentiel qui sommeille en vous.
Pourquoi ressent-on le besoin d’être créatif en confinement ?
Qu’on ait un métier créatif ou non, en confinement, un élan d’inspiration et de créativité semble s’emparer de certains d’entre nous. Pourquoi ce besoin de créer remonte-t-il soudainement à la surface ? Pour Jean-Marc Moncorger, ce qui est sûr, c’est que : « même en temps normal, tout le monde crée. Certains plus que d’autres et cela peut également varier selon les périodes… En confinement, beaucoup de gens redoublent de créativité. Certaines théories disent qu’il faut manquer de quelque chose pour créer, ça ne se vérifie pas toujours, mais il est vrai qu’en ce moment, cela peut expliquer ce regain de créativité. En l’occurrence, nous manquons de liberté, d’interactions sociales, nous ne sommes plus dans notre routine, nous n’avons pas les solutions habituelles en main pour mener notre vie ou pour assurer au travail, alors on va les chercher ailleurs, en faisant appel à notre créativité. » Nous avons donc tout intérêt à continuer de la développer, qu’on ait un job créatif ou non… Mais alors comment faire ?
Comment développer sa créativité, même confiné ?
Se dire qu’on ne va sûrement pas réussir du premier coup !
Même si cela peut sembler difficile à croire pour le moment, on vous assure que ce conseil est optimiste et qu’il vous aidera !
Souvent, on a tendance à repousser la créativité, par peur de l’échec. Peur de s’investir dans quelque chose sans forcément savoir comment s’y prendre et puis d’être déçu du résultat. Alors pour éviter cela, on procrastine. Et dans cette période où peu de choses peuvent nous stimuler, comment y faire face ? Pour Jean-Marc Moncorger, il faut savoir appréhender l’échec et même s’en nourrir « La créativité, les gens pensent souvent que c’est “avoir une idée”, mais non, ça c’est un départ. Après il faut pouvoir la soumettre à la critique cette idée, c’est-à-dire l’essayer ! Il y a toujours un “résultat attendu” et un “résultat obtenu”. Si les deux se rapprochent, tant mieux, mais c’est rare. Souvent, il y a un écart, et ce n’est pas grave, par contre il faut apprendre à l’accepter, sinon on ne peut pas avancer. » D’ailleurs, ce que l’on appelle souvent “rater”, c’est en réalité “apprendre” : « Le fait d’avoir raté quelque chose va nous ouvrir une porte car nous aurons éliminé une hypothèse, poursuit-il. Un obstacle va nous apporter des informations qui vont nourrir la réflexion et même nous permettre d’aller un cran plus loin que notre première idée. »
Tous ces petits échecs sont en réalité des expériences qui vont nous nourrir d’informations pour au final, nous apprendre à nous rapprocher de notre première idée, peu à peu, voire même la dépasser ! Les erreurs font partie du processus créatif, elles ne doivent pas nous décourager. En dessin, on recommande même souvent aux débutants de ne rien gommer ou de dessiner au feutre ou au stylo pour pouvoir observer ses erreurs et en tirer des leçons. Preuve que “rater”, fait partie de l’apprentissage. Alors, si vous avez une idée de communication, de ligne graphique, de projet pour ton entreprise, « oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce ! », comme dirait Jean-Claude Duss.
« Un obstacle va nous apporter des informations qui vont nourrir la réflexion et même nous permettre d’aller un cran plus loin que notre première idée » Jean-Marc Moncorger
Nourrir son esprit
On ne peut plus se promener, visiter des expositions, ou échanger avec d’autres personnes, il est vrai. Mais cela doit-il bloquer notre créativité pour autant ? La réponse est non, évidemment. Selon Jean-Marc, on peut créer n’importe où ! « La créativité est partout, il y a même des personnes qui ont créé dans des conditions très difficles… » Pour la développer, profitez de ce moment, à la maison, pour nourrir votre esprit, vous instruire et faire de la veille. « Pour passer d’un état “normal” à un état créatif, il faut rajouter des éléments. En chimie, si vous voulez créer une réaction chimique, il faut ajouter des composants. Là c’est pareil ! La créativité ne va pas s’enclencher par l’opération du Saint-Esprit. La veille, c’est un travail préliminaire fantastique, mais qui demande beaucoup de temps ! » Bien évidemment, Internet et les réseaux sociaux offrent pléthore de contenus pour s’inspirer. Mais attention à ne pas vous diriger uniquement vers ce que vous connaissez et ce que vous aimez. Intéressez-vous à des courants, des disciplines, des esthétiques ou encore des sonorités que vous ne connaissez pas et même que vous n’aimez - a priori - pas. Enfin, hors du web, nourrir son esprit passe aussi par le fait de se livrer à des activités qui nous aident à nous sentir bien et qui nous mettent dans de bonnes dispositions pour créer sur notre temps libre : cuisiner, faire un puzzle, regarder un grand film… Préparez une liste des activités qui vous rendent heureux et essayez d’en intégrer dans vos journées, cela vous stimulera, même dans votre travail.
Faire de la gymnastique mentale et jouer !
Quand on était enfant, on n’avait aucun mal à trouver l’inspiration pour créer. On avait des idées -plus ou moins malines - toutes les 2 minutes, et on n’avait jamais peur de les mettre à exécution. Même lorsqu’il s’agissait de teindre les cheveux d’une Barbie en bleu ou de repeindre le mur de la chambre des parents. Avec un peu d’entraînement, votre créativité peut à nouveau se débrider. Alors pour trouver l’inspiration en confinement, recommencez à jouer et à pratiquer des exercices d’imagination. Observez vos voisins et inventez leur une histoire, faites des jeux avec votre entourage qui vous permettront de vous projeter ailleurs (créer un fort avec des couettes dans votre salon, faire des jeux de rôles, etc.), créez une fiction autour d’un personnage historique, projetez-vous à l’autre bout de la Terre, ou dans une autre époque, regardez des objets qui vous sont familiers avec l’œil de quelqu’un qui n’en aurait jamais vu auparavant, mettez vous à la place d’un personnage de film et imaginez ce que vous auriez fait à sa place ! Tous ces exercices vous permettront de bousculer votre esprit, de porter un regard différent sur ce qui vous entoure et boosteront votre créativité au travail.
Remettre en question la routine
Comme Jean-Marc Moncorger nous l’expliquait, nous sommes particulièrement créatifs lorsqu’une contrainte s’impose à nous car nous n’avons pas d’autre choix que d’inventer une solution : « Votre trajet pour aller au travail le matin : vous le connaissez par cœur. Mais si vous tombez sur un obstacle, des travaux par exemple, vous allez inventer un trajet qui n’existe pas et donc être créatif pour trouver la solution. Il y a des protocoles qui existent et qu’on ne questionne plus, et d’autres qui n’existent pas encore et qu’il va falloir créer. » Alors pourquoi ne pas user de cette période de confinement, où vous n’avez peut-être pas les mêmes ressources qu’avant, pour être innovant. Il vous manque du matériel ? Peut-être pouvez vous le remplacer par un autre que vous finirez même par préférer ? Et même si vous avez tout le nécessaire pour travailler, vous pouvez vous-même créer ces contraintes, volontairement, pour vous obliger à vous renouveler dans votre job.
Il peut être intéressant au quotidien d’observer ce que vous faites machinalement au travail et que vous ne remettez plus en question, pour essayer de comprendre ce que vous pourriez faire différemment. Car notre cerveau nous pousse sans arrêt à aller vers ce que nous connaissons, or la créativité, c’est aller vers la nouveauté. « Notre cerveau joue contre nous, ajoute Jean-Marc Moncorger. *Il économise de l’énergie perpétuellement et il nous amène automatiquement vers ce que nous connaissons ! Pour créer, il faut commencer par s’inspirer de l’existant afin de répondre aux contraintes que nous rencontrons. Comme quand on cuisine et qu’il nous manque un ingrédient. Alors on essaye de faire appel à nos connaissances pour comprendre par quoi on pourrait le remplacer, qu’est ce qui pourrait marcher ? Il faut y aller par tâtonnements et trouver des hypothèses. C’est stimulant d’être confiné car on n’a pas accès à toutes les ressources dont on a besoin pour créer alors il faut se creuser les méninges pour trouver de nouvelles solutions. Et cela induit toujours de transformer l’existant en quelque chose de nouveau. Les personnes qui font des masques chez elles, par exemple, elles utilisent plein d’objets différents qu’elles détournent. La créativité se loge aussi dans toutes ces petites actions ! »
« Pour créer, il faut commencer par s’inspirer de l’existant afin de répondre aux contraintes que nous rencontrons. Comme quand on cuisine et qu’il nous manque un ingrédient » Jean-Marc Moncorger
Décomposer la tâche
Vous avez toujours peur de vous lancer dans une tâche créative car vous ne savez pas par où commencer ? La décomposer en plusieurs étapes vous aidera à la rendre moins effrayante. Que vous ayez besoin de dessiner, de faire une nouvelle charte graphique pour un client, de composer un morceau, d’écrire un article, d’établir une stratégie pour les réseaux sociaux, ou autre, détaillez step by step toutes les étapes de votre projet créatif. Par exemple : commencer par faire de la veille, confectionner un moodboard, déterminer les outils dont on aura besoin, faire un brouillon, etc. « Décomposer l’activité en plusieurs petites tâches peut vraiment aider à appréhender le travail créatif quand on a du mal à se lancer. Je me souviens quand j’étais adolescent, je pratiquais le piano et n’arrivais pas à jouer une partition de jazz. Il fallait jouer avec 4 ou 5 accords et je bloquais. Alors mon professeur m’a dit de décomposer le morceau et ça m’avait vraiment fait progresser ce jour là. » Sectionner le travail en différents petits objectifs le décomplexifiera et le rendra plus accessible.
Par exemple : commencer par faire de la veille, confectionner un moodboard, déterminer les outils dont on aura besoin, faire un brouillon…
Prendre le temps de s’ennuyer et de contempler
Voilà peut-être le conseil le plus accessible - mais pas le plus facile - de cette liste. Car en ce moment, l’ennui est omniprésent ! Et c’est bon pour la créativité, car lorsque nous rêvassons, notre cerveau a tout le loisir de créer des connexions neuronales qu’il n’aurait pas établies autrement. Alors profitez du confinement pour vous ennuyer ou vous adonner à des activités machinales au cours desquelles vous restez passif : écoutez de la musique, faites un coloriage, ou profitez juste de votre balcon ou de votre jardin si vous en avez, et laissez votre cerveau vous guider. Évitez de combler chaque instant de vide par une série ou autre et laissez-vous le temps de divaguer, de rêvasser, de contempler ce qui vous entoure.
À en écouter Jean-Marc Moncorger, créer est un jeu d’enfant que nous connaissons tous. Même si parfois, il faut débrider certaines cases de son cerveau pour y parvenir. Alors profitez de ce temps pour explorer cette créativité, vous en êtes capables, nous en sommes tous capables !
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Photo d’illustration by WTTJ
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