7 lieux insolites où on vous a proposé un emploi
25 mars 2022
7min
Journaliste indépendante
Faire la fête, être caissier·e en attendant de décrocher un stage en comm’, boire un verre ou encore attendre son train ou son avion sont a priori des situations banales - bien que parfois agréables -, qui n’engagent pas grand-chose sur le plan professionnel. Et pourtant, pour certain·e·s, ces situations ont donné lieu à une drôle de surprise : alors que rien ne le laissait présager, on leur a proposé un emploi à un moment et/ou à un endroit complètement incongrus. Si pour certains, ces rencontres étonnantes ont débouché sur des stages ou même des CDI qu’ils ont conservé pendant des années, pour d’autres, ces propositions qui n’ont pas forcément abouti laissent un souvenir fort, même des années plus tard… Ouvrez bien vos œillères : votre prochain job pourrait bien vous tomber dessus au coin de votre rue, lors de votre prochain verre entre potes… ou même dans les airs !
« C’est le date raté le plus réussi de ma vie »
Amélie, 39 ans, journaliste, auteure et éditrice
À 27 ans, j’ai accepté de prendre un verre avec un garçon un peu plus âgé que moi, que j’avais rencontré trois ans auparavant, alors que j’étais en stage au Canada. Quand on a commencé à discuter, j’ai assez vite compris que ce qui était pour moi un rendez-vous sans ambiguïté avec un mec sympa était plutôt un date potentiel pour lui. Je lui plaisais… mais ça n’était pas réciproque. Étant en couple à cette période, je lui ai alors fait comprendre que je passais un bon moment, mais que je n’étais pas intéressée pour aller plus loin. Heureusement, il a eu l’intelligence de changer de sujet et la discussion a dévié sur le domaine professionnel. Il m’a demandé où j’en étais et je lui ai expliqué que j’étais au chômage depuis peu, suite à un licenciement. Sans rancune, il m’a appris que sa boîte recrutait et qu’il pouvait me mettre en lien avec la personne concernée. Fair-play ! Suite à ça, j’ai passé un entretien… et suis restée six ans dans la boîte en question ! Une fois en poste, il n’a pas tenté quoi que ce soit, ni mentionné une seule fois qu’il m’avait pistonnée ou même draguée… En fait, il m’a aidée comme il aurait pu le faire avec sa petite nièce ! Avec du recul, c’était le date raté le plus réussi de ma vie. Je suis tombée sur un mec bien qui a mis son égo de côté pour rendre service à une nana qu’il trouvait chouette et intéressante. No regret !
« Ce recrutement au-dessus du comptoir de La Poste était une vraie aubaine ! »
Arthur, 24 ans, chargé de mission marketing et digital
En décembre 2020, je préparais des concours dans le domaine de la défense. En parallèle et en attendant les résultats, il fallait bien travailler pour payer mes factures. Alors, je travaillais à La Poste, en intérim. Lors d’un après-midi banal, en plein rush, j’ai dû, comme souvent, courir un peu partout pour gérer plusieurs demandes en même temps. Un client, un certain Nicolas, a pu m’observer à l’œuvre, dans le feu de l’action. Manifestement impressionné par ma capacité à faire du multitasking, il m’a transmis sa carte de visite en plus de la lettre qu’il souhaitait poster et m’a invité à le rappeler, car j’avais selon lui des « compétences comportementales » qu’il recherchait chez un·e employé·e. Deux entretiens et deux ans plus tard, Nicolas est toujours mon boss ! On a commencé avec un CDD de 6 mois le temps que je reçoive les résultats de mes concours. Et puis quand j’ai su que je les avais réussi… j’ai préféré rester dans cette entreprise. Je me suis formé et j’ai vite évolué et gagné en responsabilités. Heureusement que je n’ai pas écouté mes proches qui me mettaient en garde contre une potentielle arnaque ou une secte qui allait me tuer. Ce recrutement au-dessus du comptoir de La Poste était une vraie aubaine !
« Ma créativité était juste liée au fait qu’il était deux heures du matin et qu’on faisait la fête »
Cyril, 33 ans, réparateur de téléphone et rappeur
Il y a presque dix ans, je suis allé à un super festival de musique électronique à Montreuil. Le coin fumeur, c’était un peu la cour de récré’ : tout le monde tapait la tchatche aux inconnus, et de mon côté, une fille que je ne connaissais pas est justement venue discuter avec moi et le feeling est très bien passé. D’un coup, elle m’a dit qu’elle trouvait que j’avais un profil intéressant, ce à quoi j’ai répondu : « Pourtant, mon profil gauche est bien plus sympa ». Sans se laisser démonter, elle m’a expliqué qu’elle travaillait au pôle publicitaire d’une grande multinationale informatique et qu’elle cherchait des « profils » comme le mien, avec « des idées qui fusent »… Je ne l’ai pas tout de suite prise au sérieux. J’avais certes montré mon grain de folie, mais j’estimais que ma créativité était amplifiée parce qu’il était deux heures du matin et qu’on faisait la fête. Mais elle ne m’a pas lâché pour autant, elle était convaincue que je pouvais être un bon candidat ! Elle m’a demandé si j’avais déjà pensé à travailler dans la publicité, mais à ce moment-là, j’étais tellement instable dans ma vie professionnelle, que je suis vite passé à autre chose. Il me semble qu’au moment où elle m’a demandé mon numéro de téléphone pour rester en contact, je l’ai abandonnée pour aller parler à une fille mignonne que j’avais aperçue. Un peu plus tard dans la soirée, mes copains m’ont fait réaliser que c’était bête de laisser passer une si belle opportunité. Alors j’ai voulu la retrouver, en vain. Avec du recul, je ne sais toujours pas si elle travaillait vraiment dans cette entreprise et si sa proposition était sérieuse. Je ne m’en veux pas de ne pas avoir donné suite, je me dis que si c’est arrivé une fois, il y a des chances pour qu’une telle opportunité se présente à nouveau, à un moment où je serai plus réceptif… ! D’ailleurs, si elle se reconnaît dans ce témoignage, elle pourra peut-être revenir vers moi, histoire de finir sur un « happy end » !
« À la base, j’étais juste là pour encaisser des boîtes de conserve et du papier toilette ! »
Eva, 21 ans, étudiante et Community Manager en stage
En mars dernier, après avoir terminé un stage de deux mois, je devais enchaîner avec un autre que je n’arrivais pas à trouver, à mon grand désespoir. En tant qu’étudiante en école de Communication, j’avais depuis quelques mois un job alimentaire en tant que caissière dans un supermarché. Un jour, un collègue que j’avais rencontré lors d’un stage deux ans auparavant est passé à ma caisse et m’a demandé comment ça allait. Naturellement, je lui ai exposé ma détresse vis-à-vis de cette recherche de stage infructueuse. C’est là qu’il m’a expliqué qu’il recherchait justement un·e stagiaire en communication dans son entreprise. J’ai tout de suite été emballée et soulagée. Comme on avait le même âge et qu’on s’entendait bien, j’étais plutôt confiante sur les débouchés de cette proposition à l’improviste. Il m’a laissé sa carte, je l’ai rappelé et quelques jours après, c’était plié, j’avais mon stage en poche. Bon, il s’est avéré que le stage était aussi chaotique que la manière dont je l’ai trouvé, mais au moins, j’ai pu valider mon diplôme. Et dire qu’à la base, j’étais juste là pour encaisser des boîtes de conserve et du papier toilette !
« En quelques secondes, l’interview s’est transformée en entretien d’embauche »
Edward, 28 ans, chef de production brand content
Au printemps dernier, alors que j’étais alors que j’étais en stage dans un grand groupe français de communication, l’idée de devoir trouver mon premier emploi à l’issue de celui-ci me tracassait. À côté de ce stage, je continuais à travailler sur des projets personnels, et j’avais notamment en tête d’interviewer des personnes qui avaient lancé leur propre média digital. J’ai décroché une interview avec les deux fondateurs d’un média dont la ligne éditoriale m’intéressait particulièrement. Notre premier échange par visio quelques jours plus tard s’est très bien déroulé, la conversation était fluide et je sentais que mes questions les stimulaient. Bref : tout se passait très bien. À la fin, alors que je leur ai simplement demandé s’ils avaient quelque chose à ajouter, l’interview s’est transformée en entretien d’embauche. Ils m’ont posé plein de questions, m’ont demandé ce que je faisais dans la vie, quelles étaient mes ambitions, etc. J’ai vite compris où ils voulaient en venir. Ils m’ont expliqué que même s’ils venaient de se lancer, ils étaient déjà dans une logique de développement et souhaitaient me proposer de rejoindre l’aventure. Ça m’a décontenancé, mais c’est toujours agréable de voir que notre profil retient l’attention. Et comme l’intérêt était mutuel, je n’ai pas hésité une seconde avant de leur confirmer mon intérêt. Le mois suivant, je les ai recontactés, ils m’ont fait une proposition de contrat. Je suis en poste chez eux depuis le 1er septembre 2021. Moi qui hésitais à les contacter… Comme quoi avec un peu de motivation et de cran, on peut être surpris !
« Notre échange s’est métamorphosé en entretien dans les airs ! »
Camille, 25 ans, business analyst en VIE
Il y a quelques mois, après des vacances de Noël en famille, j’étais en route pour retourner en Autriche, où je fais actuellement un VIE. Une fois installée en porte d’embarquement, mon voisin, d’humeur bavarde, m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Notre discussion ne s’est pas arrêtée à l’embarquement, car nous nous sommes aussi retrouvés côte-à-côte dans l’avion. Naturellement, nous avons commencé à parler boulot : « Vous faites quoi dans la vie ? »… À mesure que je lui répondais, il se montrait de plus en plus curieux. Il se trouve qu’il recherchait à ce moment un profil de jeune diplômé·e en sciences de gestion. On peut dire qu’il avait tapé dans le mille ! En fait, notre échange s’est métamorphosé en entretien dans les airs ! C’est bien la première fois que j’expérimentais ce type d’offre d’emploi. Je n’avais aucune attente, je n’ai fourni aucun effort et pourtant, ça a fonctionné. Il m’a proposé un poste, que je n’ai pas accepté, étant bien dans mon job à ce moment-là. J’ai quand même gardé sa carte de visite et son contact. Je ne sais pas ce que j’en ferai ni si sa proposition me tente réellement, mais en tout cas, ça montre que la vie nous réserve plein de surprises et qu’on ne trouve pas forcément un travail comme on l’imagine, en répondant à une offre sur un jobboard… Cette expérience m’a aussi appris à voir les entretiens d’embauche comme une discussion informelle durant laquelle je n’ai pas l’impression de subir un interrogatoire, et qui serve aussi bien à l’employeur qu’à l’employé.
Édité par Gabrielle Predko
Photographie par Thomas Decamps
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