Le récap des infos RH : que s'est-il passé en mai ?
02 juin 2021
5min
Rédactrice
66,5% de managers…
…déclarent faire face à des faits religieux au travail en 2021, contre 44% en 2012 ! C’est ce que nous dévoile l’enquête du Baromètre du fait religieux au travail réalisée auprès de 1120 managers et pilotée par Lionel Honoré. Aujourd’hui, les salarié·e·s s’assument de plus en plus au travail, que ce soit du côté de leur sexualité, leur personnalité, ou encore de leur appartenance religieuse. Et ça, les entreprises l’ont bien compris : 41% d’entre elles ont mis en place des dispositifs adaptés pour leur·s salarié·e pratiquant·e·s. Contrairement aux idées reçues, l’étude montre que « 70% des comportements des salariés pratiquants sont perçus comme peu perturbateurs, ne gênant pas la bonne réalisation du travail ». Pourtant, bien que les entreprises aient pris conscience des enjeux liés aux faits religieux au travail, 46,7% des « managers de proximité se retrouvent souvent seuls face à la gestion de telles situations ». Bonne nouvelle, l’Institut Montaigne leur fournit de nombreux outils (ça se passe ici).
Déconnexion : 5 pistes pour aider vos salarié.e.s à décrocher
Appel à candidatures : rejoignez la Convention des entreprises pour le climat !
Pour répondre aux enjeux climatiques, les dirigeant·e·s sont appelé·e·s à candidater à la Convention des entreprises pour le climat (CEC). L’objectif ? Réunir 150 décideur·se·s et réfléchir collectivement à des solutions concrètes pour réduire de 40% les émissions de CO2 d’ici 2030. Pour l’heure, trente entreprises se sont engagées à la CEC sur une période de huit mois, à partir de juillet 2021. Au programme : les participant·e·s aborderont six leviers thématiques à savoir « se nourrir, se déplacer, se loger, consommer, produire et travailler, se divertir » et six leviers systémiques concernant la gouvernance, le business model, l’actionnariat, la formation à grande échelle, le marketing et la comptabilité. Alors, qui est partant·e pour le virage vert ?
Convoqué aux prud’hommes pour avoir mangé un fruit à son poste de travail
Employé en tant que préparateur de commande à la Redoute de Roubaix, Smaïl B. a été mis à pied le temps d’une journée avec retenue sur salaire pour avoir mangé une clémentine à son poste de travail, en 2017. Deux ans après les faits, le salarié allait aux prud’hommes pour contester cette sanction. Alors que le tribunal avait donné raison à l’employeur, Smaïl avait fait appel auprès de la Chambre sociale de la cour d’appel de Douai. Quatre ans et deux procès plus tard, la cour d’appel a (enfin) donné gain de cause à Smaïl, confirmant que la sanction était « disproportionnée au regard des faits qui lui sont reprochés », le 28 mai dernier. Résultat : la Redoute devra rembourser au salarié sa journée de mise à pied et lui verser 1500 euros de frais de justice.
Plus de quotas, plus de parité ?
Rappelez-vous, le 27 janvier 2011, la loi Copé-Zimmermann faisait son apparition, obligeant les Conseils d’administration à se féminiser à hauteur de 40%. Aujourd’hui en France, on compte 46% de femmes aux postes à responsabilités contre 12% en 2011. C’est donc prouvé, les quotas, ça marche… et ce n’est pas fini. Pour accélérer la participation des femmes au système économique et professionnel, la députée de l’Essonne, Marie-Pierre Rixain, a annoncé la couleur le 23 mars de cette année avec sa proposition de loi. Le but ? Imposer 30% de femmes au sein des Comités de direction aux entreprises de plus de 1000 salariés d’ici 2027, puis atteindre les 40% en 2030 (ça, c’est du défi). Après son adoption par les députés le 12 mai, reste le vote du Sénat. Tic, tac, tic, tac, on trépigne d’impatience de voir les résultats.
Travailler (trop) tue
745000 décès par an. C’est le chiffre inquiétant qui ressort d’une étude de l’OMS menée entre 2000 et 2016 : « Les personnes travaillant 55 heures ou plus par semaine présentent un risque accru de mourir d’un accident vasculaire cérébral (35%) ou d’une cardiopathie ischémique (17%) par rapport aux personnes travaillant 35 à 40 heures par semaine », relaye Forbes. De quoi s’interroger sur la place du travail dans nos vies et envisager, entre autres, la semaine des 4 jours…
Déconfinement : coucou le nouveau protocole sanitaire
19 mai 2021 : les terrasses, les cinémas, les musées et les magasins rouvrent leurs portes. La vie redevient belle et cui cui les oiseaux. Mais ce « retour à la normale » impose de nouvelles règles. C’est pourquoi Elisabeth Bornes, ministre du Travail, a discuté d’un projet de protocole sanitaire 2.0 avec les partenaires sociaux, qui devrait entrer en vigueur le 9 juin. « À cette date on lève les contraintes du 100 % de télétravail », annonce la ministre dans Le Parisien. L’idée ? Encourager le retour progressif en entreprise sans pour autant abandonner le distanciel. Les employeur·e·s devront fixer un nombre minimal de jours télétravaillés par semaine avec les salarié·e·s. Dans un article d’Europe 1, on peut lire que « le texte autorise les “moments de convivialité”. Plus concrètement, les pots au travail sont à nouveau possibles. Mais seulement, bien sûr, s’ils sont organisés dans le strict respect des gestes barrières. » En voilà une bonne nouvelle !
Et du côté de nos voisins…
UK : des entreprises licencient des salarié·e·s pour les recruter moins cher
Tiens, tiens, tiens, mais que vois-je là ? Le « fire and rehire », ou la pratique douteuse (mais légale en Angleterre) qui fait trembler les salarié·e·s d’Outre-Manche et grincer des dents le droit du travail français. Le principe ? Licencier un·e salarié·e sans motif pour le / la réembaucher de manière moins avantageuse. Si cette technique n’est pas nouvelle, on observe cependant une accélération de son utilisation au sein des entreprises britanniques pour soi-disant répondre aux enjeux économiques engendrés par la pandémie. Mais voilà, selon une enquête réalisée par le journal Observer, près de 70% des sociétés accusées d’avoir licencié puis réembauché des salarié·e·s ont fait des bénéfices et/ou augmenté le salaire des dirigeants·e. Cerise sur le gâteau : la moitié d’entre elles ont demandé un soutien économique au gouvernement. Pour Boris Johnson, le premier ministre, cette pratique est « inacceptable ». Bien envoyé !
Boulette anglaise : un email annonçant une prime covid n’était en fait qu’un test cybersécurité
C’est dans l’entreprise ferroviaire britannique West Midlands Trains que la colère de 2500 employé·e·s a éclaté suite à la réception d’un mail. L’objet du courroux ? L’entreprise avait envoyé un courriel annonçant que Julian Edwards, le directeur général, voulait les remercier avec une prime pour le travail exemplaire dont ils avaient fait preuve au cours de la pandémie. Jusque-là, tout allait bien. Mais voilà, en cliquant sur le lien inséré dans le mail, les salarié·e·s se sont aperçu·e·s qu’il s’agissait… d’un test de sensibilisation à la cybersécurité – et par conséquent, qu’ils / elles pouvaient dire « bye bye » au bonus prévu. Furax, le syndicat TSSA a déclaré que cette initiative était “grossière et répréhensible”, d’autant plus qu’un salarié est décédé des suites du covid et que bon nombre d’employé·e·s ont déjà attrapé le virus. Dans The Guardians, West Midlands Trains a expliqué l’importance que représentait la cybersécurité au sein de l’entreprise et a ajouté que « la conception de l’email était exactement le genre de chose qu’une organisation criminelle utiliserait – et heureusement, c’était un exercice sans les conséquences d’une attaque réelle. »
Photo par WTTJ
Article édité par Ariane Picoche
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