Le VTE, la solution à vos difficultés de recrutement ?

30 sept. 2020 - mis à jour le 22 nov. 2023

4min

Le VTE, la solution à vos difficultés de recrutement ?
auteur.e
Delphine Poirier

Autrice, rédactrice

contributeur.e.s

C'est le principe du gagnant-gagnant : le VTE permet aux PME et ETI de résoudre leurs difficultés de recrutement en attirant de jeunes talents, lesquels se voient proposer un poste à responsabilité. Décryptage.

Le VTE, ou Volontariat Territorial en Entreprise, est un dispositif qui vise à endiguer la pénurie de main-d’œuvre dans certaines régions : « J’ai diffusé mes premières offres d’emploi pour un poste d’ingénieur d’affaires en 2017. Trois ans plus tard, je n’avais reçu qu’une candidature », déplore Thierry Paupardin, dirigeant de la société Fromfroid. Comme lui, de nombreux dirigeants de PME – 54% selon ce baromètre – déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, soit une augmentation de 4 points par rapport à 2019. Une pénurie de talents qui n’est pas sans impact direct sur le business : « Notre entreprise travaille à 80 % dans l’export, de la Nouvelle-Zélande à la Russie, en passant par le Canada, le Brésil, les États-Unis ou encore l’Afrique. Comme un de nos ingénieurs d’affaires part à la retraite dans quelques années, nous cherchions quelqu’un de mobile, parlant anglais et capable de gérer des projets complexes, avec différentes cultures. Ce type de profil se trouve lorsqu’on est à Paris, Nantes, Lille ou Bordeaux, mais c’est plus compliqué sur la Côte d’Opale », poursuit Thierry Paupardin, dont l’entreprise est implantée dans le Pas-de-Calais.

Le VTE : un dispositif d’aide au recrutement pour les PME et les ETI

Pour pallier ces difficultés de recrutement, le gouvernement a initié en novembre 2018 un nouveau type de contrat : le Volontariat Territorial en Entreprise (VTE). Porté depuis 2019 par Bpifrance, ce dispositif inspiré du VIE prend la forme d’un contrat de travail classique (CDI ou CDD) ou d’un contrat d’alternance. Ouvert aux étudiants ou jeunes salariés à partir de Bac + 2, il repose sur un principe simple : permettre aux PME et aux ETI, tous secteurs confondus, de proposer aux candidats éligibles, sur une durée minimum d’un an, des missions à forte valeur ajoutée, sur des typologies de postes variées (transition écologique, développement international, digitalisation, bras droit du dirigeant…). À la différence du VIE, qui permet aux profils juniors de réaliser une expérience à l’étranger, le VTE concerne les entreprises basées sur le territoire français, dans des régions où les difficultés de recrutement sont importantes.

C’est dans ce cadre que Thierry Paupardin a trouvé sa perle rare : Arthur Boucher, ingénieur d’affaires diplômé de l’ICAM. « C’est gagnant-gagnant », explique le dirigeant. « Arthur atteint un niveau de responsabilité qu’il n’aurait pas ailleurs. Son poste représente 20 % du chiffre d’affaires, et il est en lien direct avec moi. Nous faisons des points deux fois par semaine, et il est sollicité par les anciens. Nous sommes très satisfaits de ce recrutement en CDI. Nous transmettons à Arthur notre savoir-faire, dans l’objectif de le rendre autonome d’ici quelques années, et de lui permettre de recruter à son tour d’autres ingénieurs qu’il formera. Sans le VTE, le recrutement aurait été bien plus compliqué », poursuit-il.

Des aides financières dans certains secteurs

Pour renforcer son appui aux PME-ETI en difficulté, le VTE prévoit également un soutien financier dans certains secteurs :

  • VTE Territoires d’Industrie (VTE TI) : l’État et la Banque des Territoires aux entreprises peuvent verser jusqu’à 4000 € pour le recrutement d’un jeune talent dans le secteur de l’industrie.
  • VTE Vert : le recrutement d’un jeune talent au sein d’une mission de transition énergétique et écologique ouvre droit à une aide allant jusqu’à 8000 €.

Vous trouverez sur le site VTE France plus de détails sur ces deux aides et leur conditions d’éligibilité.

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Un dispositif en pleine croissance

Pour faire connaître le dispositif auprès des jeunes talents, Bpifrance annonce avoir noué des partenariats avec 42 écoles et 112 campus. Depuis 2021, plus de 800 contrats VTE auraient été signés, selon le site d’information de France Défi. Un chiffre en-dessous des résultats attendus, mais qui n’en reste pas moins encourageant : « Ce sont en général des missions liées à la transformation digitale des entreprises, avec un challenge à la fois pour l’entreprise et le jeune. Nous encourageons les entreprises à attirer les jeunes sur des postes à responsabilité. Nous expliquons aussi à ces derniers que si la PME n’est peut-être pas leur premier choix, elle leur offre l’opportunité de démontrer leur capacité à transformer l’entreprise en interne », détaille Alexandre Rigal, directeur du développement en charge du VTE chez Bpifrance

Des responsabilités, c’est précisément ce que Marc-Alain Ducret, DRH de JPB Système, a pu proposer à Aurélien de Demandolx, chargé de projet marketing recruté en CDD pour rendre visible un nouveau service permettant la digitalisation de toute l’unité industrielle. « Pour ce recrutement, nous n’avions pas de visibilité. L’idée était donc de ne pas engager la structure sur un besoin qui n’était pas vérifié dans le temps. Avec Aurélien, l’entente s’est faite sur le terrain de l’autonomie. Nous avons construit le cadre du poste, et l’avons laissé libre de le remplir avec des actions. Pour lui, c’était l’opportunité de construire la mise en place du poste et sa pérennisation. Nous lui avons confié notre roadmap prévisionnelle pour 2020-2023 et ça l’a intéressé d’être à ce point associé au développement stratégique de l’entreprise », explique-t-il.

Comme son nom l’indique, le VTE repose avant tout sur une démarche volontaire de la part des talents, ces derniers ayant parfois même déjà l’expérience d’une mission menée au sein d’un grand groupe. Cette particularité du dispositif permet, selon le DRH de JPB Système, de gagner un temps considérable dans les recrutements. « Les jeunes inscrits ont la capacité d’accéder à d’autres offres et ne sont pas là par hasard», précise-t-il. « Ils ont envie d’une structure qui leur permette d’avoir des responsabilités, ce qui est compliqué à avoir dans un grand groupe, où l’organisation est souvent très structurée et les schémas de décision assez longs. »

Le VTE, levier de transformation des entreprises ?

Alors que les premiers salariés recrutés en VTE n’ont pas encore terminé leur mission, Alexandre Rigal tire d’ores-et-déjà un bilan encourageant des expériences VTE mises en place. « S’agissant de la découverte des PME / ETI par les jeunes, le pari est gagné. Ils ont compris que ces structures pouvaient leur offrir plus d’autonomie et un vrai périmètre d’action. Les entreprises aussi sont satisfaites. Les dirigeants nous expliquent que le recrutement d’un jeune apporte vraiment quelque chose. Il peut s’agir d’éviter un mauvais choix, de bénéficier de connaissances nouvelles ou encore de prendre du recul sur le développement de l’activité. Aujourd’hui, l’enjeu est le plan de relance, et le VTE va être un outil pour accompagner la transition des entreprises », se félicite-t-il.


Photo : Thomas Decamps pour WTTJ. Cet article a été réalisé en partenariat avec VTE France. Plus d’infos ici

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