10 clés pour devenir plus créatif au travail

Publié dans Le book club du taf

08 juil. 2019

5min

10 clés pour devenir plus créatif au travail
auteur.e
Laetitia VitaudExpert du Lab

Autrice, consultante et conférencière sur le futur du travail, spécialiste de la productivité, de l’âge et du travail des femmes

LE BOOK CLUB DU TAF - Dans cette jungle (encore une !) qu’est la littérature traitant de la thématique du travail, difficile d’identifier les ouvrages de référence. Autrice et conférencière sur le futur du travail, notre experte du Lab Laetitia Vitaud a une passion : lire les meilleurs bouquins sur le sujet, et vous en livrer la substantifique moelle. Découvrez chaque mois, son dernier livre de chevet pour vous inspirer.

Aujourd’hui, découverte de Steal Like an Artist (Adams Media, 2014) d’Austin Kleon, un best-seller de développement personnel qui offre dix grands principes pour devenir plus créatif. Bref, un indispensable.

Tout le monde peut être créatif

Picasso lui-même le disait : « L’art, c’est du vol. » Et oui, aucune création ne vient de rien. Chaque artiste se nourrit des artistes qui l’ont précédé et « remixe » des idées déjà existantes. Finalement, rien n’est vraiment original. Or si personne n’est vraiment original, tout le monde peut être créatif. C’est en substance le message du nouvel ouvrage d’Austin Kleon. « Chaque artiste se voit un jour poser la question “D’où sors-tu tes idées ?”. L’artiste honnête répond : “Je les ai volées.” »

À l’ère du numérique, la créativité est une qualité de plus en plus précieuse. Sans forcément chercher à être Picasso, on voudrait tous être plus créatifs. Or, en matière de créativité, le vol, c’est bien ! Savoir que personne n’est vraiment original, ça enlève pas mal de pression. « Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer », écrivait André Gide. Alors, allez-y, volez !

Les 10 principes d’Austin Kleon

1. Faites comme les artistes : volez

Chaque création est un mélange unique de choses existant ailleurs. L’histoire de l’art est une histoire de correspondances, de successions et de reprises. Les artistes sont des collectionneurs. La qualité de leur travail dépend de la qualité des œuvres, idées et personnes dont ils s’entourent.
Kleon nous invite à devenir de meilleurs collectionneurs, à lire plus, à se plonger dans les grandes œuvres, à rester curieux toujours. C’est aussi beaucoup plus facile de se mettre au travail quand on ne se dit pas qu’il faut à tout prix être « original ».

2. N’attendez pas de savoir qui vous êtes pour vous mettre au travail

C’est en créant que l’artiste découvre qui il est. Au début, chaque créateur souffre du syndrome de l’imposteur. Mais quand il découvre que, finalement, presque tout le monde en souffre (à des degrés divers et des moments différents), ça soulage. Au début, il faut juste faire semblant, s’imaginer que l’habit fait le moine. Et au bout d’un certain temps, c’est le cas.
Presque tous les artistes ont commencé en copiant les œuvres des maîtres qu’ils admirent. Même les Beatles ont commencé en reprenant des chansons célèbres qui n’étaient pas d’eux ! Mais il ne faut pas se contenter de copier le style de ses héros. C’est leur manière de voir le monde qu’il faut aussi chercher à comprendre. Ainsi, les artistes-copieurs finissent toujours par passer de l’imitation à l’émulation et par trouver leur propre voix.

3. Ecrivez le livre que vous avez envie de lire

On a coutume de conseiller aux jeunes écrivains d’écrire sur ce qu’ils connaissent bien. Kleon, lui, affirme qu’il vaut mieux écrire ce qu’on aime, et de faire un travail qui nous plaît. Adolescent, il a notamment commencé à écrire les suites de ses films préférés. « Peignez les tableaux que vous avez envie de voir, lancez les entreprises que vous avez envie de diriger, jouez la musique que vous avez envie d’entendre, écrivez les livres que vous avez envie de lire, faites les produits que vous avez envie d’utiliser — faites le travail que vous voudriez qu’on fasse. »

4. Utilisez vos mains

Au travail, nous n’utilisons plus guère nos mains pour autre chose que pour taper sur un clavier ou tripoter les écrans de nos téléphones. Le numérique nous prive de la sensation de faire. Nous utilisons trop peu notre corps et ne bougeons plus assez.
Pourtant explique Kleon, même avec une dimension intellectuelle, il est possible de rendre le travail plus tangible. Kleon à deux bureaux : sur l’un, il joue avec du papier, des feutres et du carton pour faire naître de nouvelles idées ; sur l’autre, il a son ordinateur et sa tablette pour éditer et distribuer les idées qui ont émergé sur le premier.

5. Ne négligez pas vos hobbies

Souvent, ce sont les hobbies qui deviennent des activités principales. Ce que nous faisons pour le plaisir ou par passion, c’est souvent ce que nous faisons le mieux. Pour l’auteur, il est très important d’avoir plusieurs activités, car ces activités se nourrissent les unes des autres et nous rendent plus créatifs. La combinaison de tous nos centres d’intérêts est ce qui rend chacun de nous unique.
Attention toutefois à ne pas trop en faire. Il faut aussi savoir garder du temps pour s’ennuyer. Car quand on s’ennuie, on produit des idées. « Je n’emmène jamais mes chemises chez le teinturier. J’adore repasser mes chemises. C’est tellement ennuyeux. J’ai presque toujours des idées géniales quand je repasse », explique Kleon.

6. Faites du bon travail et partagez-le avec les autres

« Malheureusement, il n’y a pas de secret. Faites du bon travail et partagez-le », nous dit Kleon. Sur Internet, la première étape peut être de s’interroger sur quelque chose et la deuxième d’inviter les internautes à s’interroger avec nous. « C’est une bonne idée de partager le processus de création avec les internautes, de leur donner quelques-uns de nos secrets de fabrication. Internet, ça peut être un incubateur d’idées émergentes. Ça ne sert pas seulement à publier des idées. »
Un avantage qui consiste à expérimenter et se faire plaisir, mais qui ne s’apprécie qu’à la condition d’être un inconnu. « Vous n’aurez plus jamais cette liberté lorsque les gens commenceront à suivre ce que vous faites, et surtout lorsqu’ils vous paieront pour le faire. Sachez apprécier l’obscurité ! »

7. Nous ne sommes plus esclaves de la géographie

Kleon explique dans son livre que la grande majorité de ses idées, conversations et échanges artistiques se déroulent en ligne. Il n’est plus dépendant de ce qui se passe dans le lieu où il vit, c’est-à-dire le Texas.
Pourtant, dit-il, le lieu où nous sommes a tout de même de l’influence sur notre travail. C’est important de voyager, d’être confronté à d’autres idées et cultures. « Quand on voyage, le monde semble neuf, et quand le monde semble neuf, le cerveau travaille davantage. »

8. Soyez gentil, le monde est un village

Qui n’a pas perdu du temps à se battre avec des trolls sur les réseaux sociaux ? On passe souvent beaucoup trop de temps à se préoccuper de ceux qui ne nous aiment pas et pas assez à échanger avec ceux qui nous apprécient. Pour Kleon, il vaut mieux prendre du temps pour dire à ceux qu’on admire qu’on les admire. Et ignorer ses ennemis. La meilleure façon de leur clouer le bec à ses ennemis, c’est de se mettre au boulot.

9. Soyez ennuyeux, c’est le meilleur moyen d’abattre du travail

Nombreux sont les grands écrivains dont la vie privée est réglée comme du papier à musique. Avoir une vie millimétrée, c’est souvent plus efficace que d’avoir beaucoup de temps devant soi. En réalité, l’artiste fou qui prend des drogues et brûle la chandelle par les deux bouts, c’est plutôt l’exception que la règle.
Pour Kleon, le plus important si on veut faire du travail de qualité, c’est de prendre soin de soi, d’éviter les dettes, de bien dormir et d’avoir un conjoint stable et aimant. « Il faut beaucoup d’énergie pour créer. Vous n’aurez pas assez d’énergie si vous la gaspillez à autre chose. »

10. Être créatif, c’est savoir faire des choix

L’information est si abondante à l’âge numérique, qu’il y a plus de valeur dans la soustraction que dans l’addition. Il faut savoir faire des choix. Le meilleur moyen de surmonter les blocages créatifs, c’est de s’imposer des contraintes. Cela peut sembler contre-intuitif, mais en matière de créativité, les contraintes amènent la liberté. Plus d’excuses, faites avec ce que vous avez : le temps, l’espace et les matériaux à votre disposition. Maintenant, tout de suite.

Article édité par Mélissa Darré, photo par Thomas Decamps.

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