Retenir ses développeurs : 7 best practices des fleurons de la tech française
22 juin 2021
6min
Tech Editor @ WTTJ
Félicitations ! Vous avez enfin réussi à recruter ce développeur Elixir qui va pouvoir coder le nouveau produit essentiel au développement de votre entreprise. Au vu de la concurrence féroce qui existe actuellement dans le recrutement de profils techniques, il y a de fortes chances pour que vous ayiez dû déployer des efforts importants pour trouver la perle rare. A vous de tout faire à présent pour que ce nouvel arrivant se sente bien dans l’entreprise et dans son équipe, et qu’il envisage un avenir à long terme au sein de votre structure. Nous avons passé en revue 7 initiatives mises en place par les équipes engineering des meilleures entreprises tech françaises pour vous aider à retenir vos développeurs.
1. Montrez l’équipe telle qu’elle est
En affichant dès le départ et de manière transparente le mode de fonctionnement de l’équipe tech, vous serez plus à même d’attirer des candidats qui pourront s’épanouir dans cet environnement. Un bon moyen pour éviter les déceptions et les départs en période d’essai. Au-delà du coût d’un recrutement raté, estimé entre 30 000 euros et 150 000 euros, l’embauche d’un profil non adapté ne sera pas sans conséquence sur votre marque employeur et le développement de l’entreprise. Il est donc essentiel de communiquer autant que possible sur le sujet. Si cette communication sur l’organisation et la culture engineering de votre entreprise doit a minima débuter dès la rédaction de l’offre d’emploi et se poursuivre pendant l’entretien d‘embauche, il sera encore plus efficace de publier des articles détaillant les spécificités de votre équipe tech sur votre blog technique, si vous en avez un, ou de présenter cela lors de talks faits par vos développeurs pendant des meetups ou des conférences.
L’exemple inspirant
L’entreprise d’assurance santé Alan a publié l’année dernière un article sur le quotidien des ses ingénieurs. On y découvre des spécificités dans la façon de travailler qui peuvent ne pas convenir à tout le monde : une hiérarchie très horizontale où tous les développeurs sont des tech leads, un career path à 6 niveaux, la possibilité de faire du coaching de profils plus juniors quel que soit son niveau, des détails sur la stack technique, et le fait que toutes les prises de décisions sont documentées par écrit sur GitHub. Les développeurs qui postulent chez Alan savent ainsi dans quel environnement ils mettent les pieds !
2. Créez un onboarding de qualité
D’après LinkedIn, 4% des nouveaux salariés quittent leur entreprise après une première journée désastreuse et 22% des départs ont lieu pendant les 45 premiers jours de travail. L’onboarding est donc une étape clef dans la rétention de vos talents. C’est une première impression qui restera gravée dans la mémoire de vos développeurs, et vous n’aurez pas la possibilité d’en avoir une deuxième ! Sachez que l’absence d’onboarding ou un onboarding non adapté peut faire fuir très rapidement votre nouveau collaborateur, d’autant plus s’il est junior et qu’il a besoin d’un accompagnement plus poussé pour ses débuts.
L’exemple inspirant
Doctolib a défini un parcours composé de plusieurs étapes pour tous les nouveaux développeurs. Au programme les premiers jours : la découverte de l’entreprise pendant 4 journées avec l’ensemble des nouveaux entrants et la participation à des tech camps par thématique (architecture et infrastructure, git, les rituels tech…). Les ingénieurs sont ensuite accompagnés dans l’installation de leur environnement de développement et peuvent suivre des visites guidées du code. Arrive ensuite une période de pair programming pour permettre aux développeurs de rentrer dans le code en étant accompagnés, et la rencontre avec un mentor attitré.
3. Dédiez du temps au partage de connaissances
L’acquisition de nouvelles compétences techniques est clef dans la rétention des développeurs. Les technologies et les méthodologies évoluant très rapidement dans le monde de la tech, ces profils seront ravis que leur entreprise les accompagne sur ce terrain-là. Concrètement, cela peut consister à payer à vos développeurs des entrées aux conférences françaises ou européennes de leurs choix, à organiser vous-même des événements pour leur permettre de partager leurs connaissances, ou encore à planifier régulièrement des journées R&D permettant d’aller explorer des nouvelles librairies et des nouveaux outils.
L’exemple inspirant
La plateforme pour freelances Malt organise régulièrement des conférences à l’échelle de son équipe engineering, les Malt Tech Days, au cours de laquelle leurs développeurs peuvent présenter devant leurs pairs les dernières connaissances techniques qu’ils ont acquises, un post mortem, un retour d’expérience ou encore réaliser une session de live coding. Des intervenants extérieurs sont également invités pour apporter des connaissances et des points de vue différents.
4. Permettez aux développeurs de contribuer à des projets open source
En tant qu’entreprise tech, votre équipe technique utilise très probablement un certain nombre de librairies ou d’outils open source. Autoriser les développeurs à contribuer sur leur temps de travail à des projets open source en corrigeant des bugs ou en proposant des nouvelles fonctionnalités, leur permettra de pouvoir (enfin) rendre la pareille à la communauté et d’entretenir ainsi cette “philosophie du libre” chère au monde du développement. Cela sera aussi l’occasion pour eux de travailler sur des projets différents en termes de langage ou de façon de coder.
L’exemple inspirant
Dashlane a envoyé pendant une semaine certains de ses développeurs à la “Nextcloud Contributor Week” à Berlin l’année dernière, pour contribuer à Nextcloud, une alternative open source à Google Drive. Une expérience enrichissante pour les développeurs de cette entreprise de gestion de mots de passe qui se sont sentis fiers de pouvoir contribuer au monde de l’open source et qui ont pu améliorer cet outil qu’ils utilisent au quotidien.
5. Protégez les développeurs contre les interruptions
Saviez-vous que les employés du secteur tertiaire sont interrompus en moyenne toutes les 4 minutes ? Au-delà des impacts sur la productivité de l’équipe tech, des interruptions trop fréquentes peuvent générer de la démotivation parmi les développeurs, qui ont très souvent besoin d’être concentrés et d’être dans le flow pour coder efficacement. Différentes approches peuvent être mises en place comme par exemple l’obligation de créer un ticket ou de passer par un channel Slack dédié pour faire remonter un bug ou une nouvelle fonctionnalité. Quelle que soit la stratégie choisie, soyez sûr qu’il sera nécessaire de faire régulièrement de la pédagogie et de recadrer les récalcitrants qui essayeront de contourner la règle. Mais cela en vaut la peine !
L’exemple inspirant
L’entreprise Deepki, qui accompagne les entreprises dans la transition environnementale de leur parc immobilier, a créé un rôle à part entière pour contrer les interruptions provenant des autres départements de l’entreprise, mais aussi par exemple les urgences en production : le DRIS, ou le développeur qui réagit aux interruptions de la semaine. Une solution concrète qui permet de préserver la concentration des développeurs puisque ceux-ci ne seront sollicités par le DRIS seulement en cas d’extrême urgence, ou à un moment adéquat qui ne viendra pas perturber leur flow.
6. Partagez un career path clair et détaillé
Communiquer sur un career path dédié aux profils techniques permettra de donner de la visibilité aux développeurs qui pourront ainsi se projeter plus facilement à long terme dans l’entreprise. A la clef, un turn over moins important et une montée en séniorité naturelle de l’équipe engineering.
L’exemple inspirant
Alan a rendu public il y a quelques années un career path dédié à son équipe engineering qui comporte 6 échelons. Une transparence qui permet aux développeurs de demander une formation sur un sujet précis ou un coaching pour atteindre le prochain niveau s’ils le souhaitent, et également de mieux comprendre comment sont attribuées les augmentations salariales, qui sont corrélées aux échelons.
7. Maintenez une bonne ambiance de travail
L’ambiance dans l’équipe tech doit être saine et favoriser l’entraide ! Pour ce faire, veillez à développer une communication fluide où chacun peut s’exprimer et qui ne laisse pas de place aux non-dits. Prévoyez également des moments d’équipes, qu’il s’agisse de simples réunions ou de team building, qui sont essentiels pour créer une cohésion et permettre aux personnes d’apprendre à se connaître. Enfin, n’hésitez pas à vous séparer d’un membre de l’équipe si celui-ci contribue à créer une mauvaise ambiance, sous peine de voir tous les autres développeurs partir !
Les exemples inspirants
Un bon indicateur de l’ambiance qui règne au sein de l’équipe tech est la revue de code, aussi appelée code review, puisqu’elle est centrale dans le fonctionnement du groupe. Sur ce sujet, l’entreprise de covoiturage BlaBlaCar a pris le parti de documenter les bonnes pratiques de code à respecter afin d’éviter les débats inutiles, sources de conflits, et a étudié le nombre de validations nécessaires avant d’accepter de merger du code en production, le nombre adéquat étant celui qui permettra d’assurer une qualité optimale du code tout en ne décourageant pas les développeurs. L’entreprise juridique Captain Contrat incite quant à elle ses développeurs à garder un esprit bienveillant lors des code reviews en privilégiant les demandes d’amélioration plutôt que les refus directs, moins constructifs.
Les idées que nous avons évoquées dans l’article sont des pistes pour travailler sur la rétention de vos développeurs, mais elles doivent être adaptées à votre contexte et aux problématiques rencontrées dans votre entreprise. La solution pour continuer à s’améliorer continuellement sur ce sujet est de profiter des départs pour récupérer des feedbacks constructifs de la part des collaborateurs qui s’en vont. Sur le départ, la parole se libère plus facilement, et c’est à vous d’être suffisamment à l’écoute pour savoir entendre les difficultés ou problèmes qu’on vous remonte et les transformer en actions concrètes pour améliorer la satisfaction de vos développeurs !
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Photo par WTTJ
Article édité par Paulina Jonquères d’Oriola
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