Les conseils de la science pour (vraiment) se ressourcer pendant les vacances

Elles approchent, viennent de commencer ou sont peut-être déjà derrière vous. Les vacances d’été - oui, celles qui riment avec soleil, plage, apéros entre amis - nous promettent chaque année de nous ressourcer et de nous déconnecter du rythme effréné du quotidien. Pourtant, à peine a-t-on eut le temps d’ouvrir ses bagages et d’essuyer quelques coups de soleil, qu’elles sont déjà terminées. Et de retour au bureau, la fatigue reprend ses quartiers. Mais alors, comment se reposer efficacement pendant les vacances ? Comment vraiment en profiter ? Des études scientifiques nous livrent de précieux conseils pour tirer de ce repos bien mérité toutes les ressources nécessaires pour attaquer la rentrée à fond la forme.

1. Répartir ses congés sur l’année

Si beaucoup pensent qu’un break de quatre semaines est la garantie d’un repos et d’une vraie coupure, aucun expert ne semble valider cette option. Bien au contraire. Des chercheurs allemands estiment que le schéma de vacances idéales réside dans la règle du 8-1-5.

Le chiffre 8

D’abord le chiffre 8. Celui-ci indique le nombre de semaines qui devrait précéder le départ. En d’autres termes, pour profiter pleinement de ses vacances il faudrait (si possible) les prévoir au moins deux mois à l’avance. « Le simple fait d’y penser en amont, de savoir que l’on va partir […] active le circuit de la récompense du cerveau et génère un profond bien-être », confirme le docteur Frédéric Saldmann, cardiologue, nutritionniste et auteur de plusieurs livres-conseils pour mieux vivre. Selon une étude de l’université de Chicago, publiée en 2014 dans le Journal of Consumer Psychology, notre cerveau fabrique 14% de dopamine en plus lorsque nous attendons quelque chose avec impatience. Dans le même esprit, l’étude américaine “Waiting for Merlot : Anticipatory Consumption of Experiential and Material Purchases” confirme que les gens qui anticipent une bonne expérience sont très heureux. Un bonheur qui augmenterait à mesure que la date attendue se rapproche ou se concrétise par l’achat d’un billet ou la réservation d’un hébergement.

Le chiffre 1

Que dit le chiffre 1 ? Et bien qu’une seule semaine de vacances suffirait à retrouver de l’énergie. Une étude finlandaise suggère également que des vacances trop longues n’augmenteraient pas le bonheur. Les chercheurs ont constaté une amélioration de la santé physique et mentale dès les premiers jours de vacances avec un pic de détente au 8e jour. Dans une interview à l’Obs, le docteur François Baumann, spécialiste de l’épuisement au travail, précise toutefois que cela dépend du travail exercé et de la personnalité de chacun. Les profils créatifs ont, selon lui, tendance à déconnecter plus vite de leur quotidien, tandis que les personnes occupées à des tâches méthodiques, ont besoin de plus de temps pour couper avec le rythme du travail. L’âge entre aussi en compte : passé 40 ans, la récupération n’est plus immédiate et nécessite plus de temps.

Le docteur Marc Schwob, psychiatre et chronobiologiste, recommande quant à lui une pause tous les deux mois. Ainsi, un salarié qui dispose de cinq semaines de congés payés devrait poser deux semaines l’été, une semaine en automne, une autre en février et quelques longs week-ends en mai. Après des vacances trop longues, la reprise du travail est plus difficile et le repos restant, à répartir dans l’année, n’est pas suffisant.

Le chiffre 5

Quid enfin du chiffre 5 de notre tiercé gagnant ? Il s’agirait du nombre de semaines pendant lequel on continue à bénéficier de l’effet relaxant après le retour. « Il n’est pas surprenant que les voyages n’aient pas d’effet prolongé sur le bonheur, puisque la plupart des vacanciers retournent au travail ou à d’autres tâches quotidiennes et retournent rapidement dans leur routine », commente Jeroen Nawijn, chercheur dans le tourisme et professeur à l’Université de Breda.

2. Profiter des vacances pour commencer une nouvelle activité

Vous avez dans l’idée de ne rien faire de vos vacances pour être sûr de récupérer pleinement ? Selon le docteur François Baumann, « rester des heures sur la plage en plein soleil n’est absolument pas une activité reposante. Elle est mauvaise pour la santé, même avec un bon indice de protection solaire. » Le médecin recommande une exposition de maximum 15 minutes par jour pour sécréter la bonne quantité de vitamine D, indispensable pour combattre la fatigue, le stress et gagner en vitalité.

L’idéal en vacances serait de démarrer ou de renouer avec une activité physique, intellectuelle ou créative en rupture avec son quotidien professionnel pour générer des endorphines. De nombreuses études scientifiques, menées depuis des décennies, continuent de prouver les bienfaits de la pratique d’un sport sur la santé mentale comme physique. Tout comme plusieurs travaux de recherche permettent d’affirmer que les activités créatives augmentent le bien-être et les émotions positives.

3. Soigner la qualité des moments (surtout au début et à la fin des vacances)

Un séjour de luxe dans une île paradisiaque à l’autre bout du monde rend-il plus heureux qu’une semaine à la campagne à une heure de chez soi ? Selon Florence Servan-Schreiber, auteure de plusieurs ouvrages de développement personnel, ce qui fait notre bonheur en vacances réside surtout dans la qualité des moments et des expériences. « Même lorsque nous passons des vacances coûteuses à l’étranger, ce qui rend le voyage plaisant réside généralement dans les conversations que nous avons eues avec des étrangers ou les liens que nous avons pu tisser à une terrasse d’un café, lors d’un voyage en train ou en rencontrant d’autres personnes, raconte-t-elle. Mais aussi, le fait d’avoir pu nous débrouiller en terre inconnue et créer quelques habitudes localement nous rend plus fiers et sûrs de nous. Or, si on regarde bien, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour vivre de telles expériences. Certaines personnes passent leurs meilleures vacances en retournant tous les ans sous le même figuier, car ils y retrouvent des connaissances et établissent des liens sociaux indispensables à leur équilibre et épanouissement. »

Soigner la qualité des moments s’avère donc essentiel pour vraiment apprécier ses vacances surtout les premiers et derniers jours, souligne Elizabeth Dunn, chercheuse à l’université de Colombie-Britannique. Dans son ouvrage Happy Money : The Science of Happier Spending, sorti en 2013, l’auteure montre que les tout premiers et les tout derniers jours de vacances sont ceux qui laissent l’empreinte la plus durable dans notre mémoire. Les premiers jours sont propices à l’insouciance et le décompte des derniers jours favoriserait l’envie d’en profiter le plus possible.

4. Conserver une régularité

Vous avez coutume de faire rimer vacances et grasses matinées ? Ce n’est malheureusement pas l’idéal si vous souhaitez vraiment récupérer, vous sentir en pleine forme et profiter au mieux de vos vacances. Une étude américaine, publiée en 2015 dans la revue Brain, Behavior, and Immunity, montre que conserver une régularité dans l’heure du lever et du coucher favorise non seulement un meilleur repos, mais rend la reprise du travail moins difficile. Si vous êtes vraiment épuisés n’hésitez pas à vous offrir une ou deux siestes de 20 minutes dans la journée.

Finalement, si vous faites le choix de privilégier la régularité et la qualité à la quantité, vous êtes sûr de rentrer au bureau épanoui et vraiment reposé. Alors, maintenant, à vos valises !

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Photo by WTTJ