5 conseils pour (re)prendre les rênes de son évolution professionnelle
14 déc. 2020
5min
Journalist
La crise sanitaire fait des ravages. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi, quand les autres sont au point mort côté progression de carrière. Avec des budgets formation en légère baisse depuis quelques années, et malgré un discours gouvernemental en faveur du développement des compétences, il est légitime de se poser des questions.
Selon une étude de l’OCDE, les Français sont 32% à suivre une formation chaque année, contre 41% en moyenne dans les autres pays membres de l’organisation. Aussi, une étude menée par Indeed nous apprend que 32% des Français jugent que leur manager ne joue plus aucun rôle dans l’accompagnement de leur évolution de carrière depuis la crise. Alors comment enclencher vous-même votre évolution professionnelle ?
Pour obtenir des éléments de réponse, nous avons sollicité Michael Serwa. Ce coach de carrière, qui annonce un accompagnement « no bullshit » (« sans baratin »), a quitté la Pologne à 22 ans pour se rendre à Londres – sans aucun diplôme en poche et avec un Anglais très approximatif. Neuf ans plus tard, il peut se targuer d’avoir une entreprise de coaching florissante qui s’adresse aux pères au foyer comme aux cadres supérieurs (mais « pas aux enfants » ni aux « personnes sensibles » car il est plutôt cash et sa prose, explicite). Voici ses conseils pour passer la seconde dans votre carrière.
1. Définissez vos objectifs personnels
Incontournable selon Michael Serwa, cet exercice est précieux quand se pose la question de notre évolution professionnelle. Fixez-vous des objectifs, donc, et écrivez-les noir sur blanc. Les coucher sur papier (ou sur ordinateur), plutôt que de simplement les énoncer, serait en effet plus efficace : c’est ce qu’explique la psychologue américaine Gail Matthews dans une étude universitaire. « Spécifier ses objectifs, c’est devenir acteur de sa carrière, dessiner soi-même son avenir. On part de ce qui nous intéresse vraiment, pas la boîte ou le N+1 », annonce le coach.
Si vous souhaitez rester dans votre boîte actuelle, un échange avec votre responsable ne sera néanmoins pas de trop : vous pourrez ainsi vérifier que vos ambitions sont compatibles avec celle de l’entreprise. Par exemple, il ne sert à rien de vouloir partir à la chasse aux prospects quand la stratégie interne est à la fidélisation des clients existants. Quels sont vos indicateurs clés de performance au travail ? Vous n’avez pas la réponse ? Cela vaut le coup d’aller la chercher.
Une fois vos objectifs clairement déterminés, n’oubliez pas d’y revenir régulièrement. « Observer votre progression à l’aune de vos objectifs personnels vous permet de voir rapidement si votre approche fonctionne bien. Si ce n’est pas le cas, il est peut-être temps de revoir votre plan d’action. Inversement, quand ça marche, c’est un vrai moteur. On a envie de poursuivre ses efforts. »
2. Créez vous-même les conditions de votre succès
Un nouveau projet est annoncé dans votre entreprise ? Il y a un dossier complexe dont personne ne veut ? Soyez le premier à lever la main pour vous en occuper. N’attendez pas qu’on vous le propose. « Ne restez pas dans votre coin à espérer que votre boss vous apporte des opportunités sur un plateau : allez les chercher vous-même », insiste Michael Serwa.
Faites également l’effort d’aller vers vos collègues et de soigner votre réseau, même en temps de crise sanitaire. Télétravailler ne signifie pas se planquer derrière son ordi. Votre prochaine rencontre professionnelle, qu’elle ait lieu en ligne ou « en vrai », pourrait bien changer votre vie, prévient le coach. « Ouvrez votre horizon. Une nouvelle rencontre, ou peut-être même la découverte d’un site web hors de votre spectre routinier, peut, par un heureux hasard de circonstance ou une opportunité inattendue, modifier le cours de votre carrière. D’une personne qui a un beau parcours professionnel, on peut se dire qu’elle a eu du bol. Personnellement, je crois que la chance, on se la crée soi-même. Et plus on y met du sien, plus elle nous sourit. »
3. Ayez une idée claire de vos forces et faiblesses
Certes, faire une boulette ou ramer sur un dossier quand on est seul chez soi, enroulé dans un plaid, peut être démoralisant puissance dix. Mais à ça, le conseil de Michael Serwa est d’arrêter de gâcher notre précieuse énergie émotionnelle. « En général, on se focalise sur ce qui ne va pas. Sauf que rester bloqué sur nos faiblesses est le meilleur moyen de freiner notre évolution professionnelle. J’invite les personnes à travailler dessus uniquement quand c’est nécessaire. Dans la majorité des cas, mieux vaut utiliser son temps et son énergie pour développer ses atouts. »
Dans cette optique, n’ayez pas peur de demander un retour à votre N+1, qui peut être un bon relai pour identifier vos points forts et vous éviter, sait-on jamais, de faire fausse route. « Capitalisez sur ce que vous faites le mieux pour exceller dans les domaines qui vous ont valu d’être embauché à la base. » Cela peut passer par des recherches personnelles, de l’autoformation (en présentiel ou en e-learning) et des rencontres avec d’autres professionnels par exemple. « Foncez ! », conseille Michael Serwa.
4. Visez « petit »
Gardez toujours en tête ce que les Anglo-Saxons appellent la « big picture », à savoir votre chemin dans sa globalité avec, au bout, votre objectif final. Et ne vous imposez pas de décrocher la Lune. « Si vous avez le sentiment d’être laissé face à vous-même ou que votre évolution professionnelle est 100% entre vos mains, concentrez-vous sur la petite marche qu’il y a devant vous. Passez ensuite à la suivante. Continuez comme ça, une étape après l’autre. »
Michael Serwa insiste : « Une grosse réussite est composée de petits succès : les centaines, les milliers de choses que nous faisons chaque jour, les décisions que nous prenons, les personnes avec qui nous échangeons. Plusieurs petites victoires permettent de faire un grand pas, ces pas se transforment en bonds, et un jour arrive le résultat tant attendu. »
Mais à chaque pas, n’oubliez pas de vous approprier vos réussites. Vous êtes bon, très bon même, en marketing digital ? Faites-le savoir ! Pour cela, pensez notamment à alimenter et actualiser votre profil LinkedIn. Si vous avez un domaine d’expertise très spécifique, positionnez-vous clairement. Et dans ce cas, pourquoi ne pas rédiger des articles métier ou donner des conférences ?
5. Sollicitez une aide extérieure
Si vous ne trouvez pas, au sein de votre entreprise, le soutien ou les conseils dont vous avez besoin, l’aide d’un mentor, d’un coach ou d’un pair plus chevronné que vous peut être précieuse. Pourquoi ? Parce qu’il vous faudra rendre des comptes. « Vous pouvez avoir passé des heures à définir vos objectifs et peaufiner votre plan de bataille, si vous n’avez pas l’impulsion, quelque chose qui vous motive à vous lancer, ça ne vous sera d’aucune utilité. »
Dans l’étude américaine de Gail Matthews citée plus haut, on apprend que 70% des participants qui devaient envoyer un point hebdomadaire à un ami ont atteint 50% ou plus de leurs objectifs, contre 35% chez ceux qui avançaient en solo. « Un ami pourrait cependant se montrer un peu trop sympa ou complaisant, nuance Michael Serwa. Vous pouvez demander à votre conjoint, à un(e) copine ou un(e) collègue de vous suivre de près, mais ce n’est pas pareil que d’avoir un regard objectif, un professionnel qui vous suit de façon régulière. Et c’est encore plus vrai quand vous la payez cher ! (Rires) Ne pas tenir vos engagements revient un peu à jeter l’argent par les fenêtres… En général, ça motive. »
Si tout cela vous semble un peu difficile à mettre en pratique ou que vous ne savez pas par où commencer, Michael Serwa vous invite à observer les grosses pointures ou les références dans votre métier. « Quel que soit ce que vous voulez faire dans la vie ou votre métier, vous irez toujours plus vite et plus loin en regardant ce qui se fait chez les meilleurs. Ils ont été à votre place, ont pavé leur propre route. Vous pouvez leur emboîter le pas, en repérant peut-être leurs erreurs pour ne pas commettre les mêmes. »
Mais rassurez-vous : vous n’êtes pas obligé de viser si haut. « Suivez ce qui se fait chez les grands, mais observez aussi la personne juste au-dessus de vous au travail. Si elle occupe le poste que vous briguez dans un ou deux ans, c’est parfait. Elle sera plus accessible et plus facile à prendre en exemple. » La période s’y prête particulièrement : ne restez pas passif, définissez vos ambitions et lancez-vous !
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Photo d’illustration by WTTJ
Article traduit de l’anglais par Sophie Lecoq
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