Leaders : 5 conseils pour manager avec diplomatie !

11 juin 2024

4min

Leaders : 5 conseils pour manager avec diplomatie !
auteur.e
Laure Ott Libera

Rédactrice et créatrice du podcast « Dis, c’est quoi ton travail ? »

contributeur.e

Dans un monde du travail qui se transforme, la diplomatie est une soft skill clé pour tout manager. Qu’est-ce qu’un leader diplomate ? Quels sont les enjeux de cette compétence stratégique que les entreprises s’arrachent et comment la développer ?

Si naviguer dans les relations interpersonnelles est le quotidien des managers, le faire avec diplomatie, c’est tout un art. La digitalisation, l’évolution des modes de travail et les attentes des collaborateurs complexifient chaque jour les défis des organisations. Dans ce contexte, maintenir l’harmonie des équipes, encourager la confiance, la collaboration et la communication, est crucial pour préserver la performance. Mais qu’est-ce que le leadership diplomatique ? Et quelles sont les bonnes pratiques en la matière ? Voici nos conseils.

La diplomatie : le plus gros challenge du manager

Pour Anselme Jalon, DG de NUMA, le leadership diplomatique est la capacité à gérer les situations de tension, à bien s’adapter, à trouver les bons leviers, et à bien communiquer avec différents profils : « La diplomatie touche à la gestion des émotions et conflits, à la culture du feedback individuel, collectif, au dialogue, au développement, à la collaboration, à l’inclusion et à l’empathie. Elle renvoie à un certain tact. Un concept proche du “geste parfait” en cuisine. Il faut trouver le bon dosage à force de tests, d’itérations. La diplomatie s’acquiert et se travaille ». Anselme Jalon va plus loin : le leader diplomate cherche l’équilibre tout en faisant preuve de courage. « Être diplomate, c’est aussi faire preuve d’assertivité, prendre des décisions claires, parfois clivantes, et aller à l’encontre du flou. »

Côté enjeux, la diplomatie aide les managers à gérer les situations complexes avec plus de sérénité (enjeu de santé mentale). Tout en faisant corps en entreprise dans un contexte hybride et multigénérationnel. « Arriver à faire preuve de tact avec des équipes qui sont là, un peu là, pas du tout là : pas évident ! Et comment faire preuve de tact et d’empathie avec des générations aux attentes et fonctionnements différents, en évitant les clichés ? » Le leadership diplomatique permet aussi de créer une dynamique d’équipe saine, équilibrée, où les avis sont respectés et valorisés (enjeu de sécurité psychologique). Enfin, la diplomatie stimule la performance de l’entreprise (enjeu d’engagement).

5 conseils pratico-pratiques pour maîtriser l’art de la diplomatie

1. Adopter l’asynchrone par défaut, pour une collaboration transparente et efficace

Post Covid, l’utilisation des messageries instantanées s’est accélérée, créant beaucoup d’immédiateté, de stress et de charge mentale. La réunionite s’est accentuée, dispersant les équipes, introduisant beaucoup de frustration et de flou. D’où l’importance de changer les modes de collaboration : « Je crois à l’asynchrone comme mode de communication par défaut », souligne Anselme Jalon. « Il implique une culture différente, basée sur la clarté. Car ce qui est écrit est plus facilement partageable, transparent, avec un même niveau d’informations pour tous. » Il est fondamental d’arriver à s’entendre, à harmoniser les canaux et les modes de communication en fonction du degré d’urgence et de complexité.

  • Quelques tips : réserver les messages sur Slack ou Teams, les SMS et les appels aux échanges nécessitant un retour immédiat. Challenger les réunions (surtout les réunions échappatoires) quand l’information est facilement accessible. Se contenter d’un mémo simple, structuré, réfléchi, ou d’une note vocale pour permettre au destinataire d’écouter le message au bon moment pour lui. Rendre les agendas transparents, autoportants, pour respecter les plages de « deep work » et proposer des réunions utiles. Enfin, communiquer sur des objectifs clairs (méthodologie OKR), et encourager le partage des best practices à l’écrit pour éviter les biais et casser les silos.

2. Adresser les tensions et conflits plutôt que de les fuir, pour de meilleures interactions

Les managers ne sont pas suffisamment armés pour « dire les choses ». Pour Anselme Jalon, « c’est la culture du non-dit. À force de parler de bienveillance, on en oublie le courage managérial. Les managers doivent créer le cadre, le faire respecter, mettre les pieds dans le plat. En cas de conflit, ils doivent avoir le courage de crever les abcès, et mener des conversations difficiles pour éviter l’escalade ».

  • Quelques tips : apprendre à mieux communiquer, grâce à la méthode DISC par exemple (mieux connaître les profils dans son équipe pour adapter son style), la Communication Non Violente (CNV), ou encore la méthode OSBD (Observation, Sentiment, Besoin, Demande). La diplomatie, c’est aussi l’art de dire la vérité avec des formes.

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3. Avoir le courage d’aborder les conversations difficiles, pour faire passer son message

Certains managers sont stressés à l’approche des entretiens annuels. Le secret ? La préparation. « On a bassiné les managers avec le feedback sandwich : un retour positif, un négatif, un positif. C’est de l’anti-diplomatie. À la sortie, les collaborateurs ignorent ce qui est attendu d’eux. Or, une conversation difficile, c’est 95 % de préparation vs 5 % de conversation », affirme Anselme Jalon.

  • Quelques tips : rester précis, sans laisser la porte ouverte (« Qu’as-tu pensé de ton année ? »), et annoncer d’emblée le message difficile. « Dans ce cas, il faut assumer de ne pas coacher, expliquer la décision avec une seule raison et non 1000 », détaille Anselme Jalon. Puis clôturer sans être désolé. « Souvent, les managers s‘excusent, or vouloir être aimé crée beaucoup de flou. »

4. Améliorer la confiance en interne, pour créer un espace sécurisé et stimulant

Comment arriver à créer les conditions d’une équipe où chacun ose s’exprimer, proposer ses idées, partager ses doutes, prendre des initiatives et nommer les problèmes ? Il est essentiel de valoriser les apprentissages, les succès et les échecs, pour créer une dynamique d’amélioration continue. Pour Anselme Jalon, « être diplomate, c’est aussi laisser les membres de l’équipe être diplomates sans le manager, pour éviter le biais du chef ».

  • Quelques tips : en réunion, aller chercher proactivement les avis et les idées. Et être prêt à les recevoir, pratiquer l’écoute active, pour éviter les consensus mous.

5. Travailler sa capacité à influencer en tant que leader, pour mieux convaincre

Enfin, il s’agit de travailler sa capacité à influencer les personnes clés en interne, à mieux faire passer ses idées, et à bâtir une séquence d’influence. Un vrai sujet au fur et à mesure que le manager évolue. Comment co-construire avec ses promoteurs et détracteurs, les coacher ?

  • Quelques tips : savoir identifier ces derniers, comprendre leurs différents styles (profils DISC), prévoir un discours adapté, avec une posture de partenaire pour créer un rapport gagnant-gagnant. Enfin, varier ses canaux de communication et bâtir des séquences d’influence basées sur des notes vocales et des mémos, afin de préempter les objections. L’influence : un vrai point de friction chez des managers qui doivent se décoller de l’opérationnel.

Article écrit par Laure Ott Libera, édité par Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ

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