Manager (stressé) en vacances : le guide pour se la couler douce

05 août 2021

5min

Manager (stressé) en vacances : le guide pour se la couler douce
auteur.e
Ariane Picoche

Journaliste et responsable de la rubrique Decision Makers @ Welcome to the Jungle

Gare à la déformation professionnelle ! Pour les managers workaholics et autres hyperconnectés, les vacances sont une source de tentations insidieuses qui peuvent entretenir le stress. Comment renouer avec le « carpe diem » cher à Horace et (vraiment) se la couler douce en été ? Suivez le guide.

Dans la famille des managers, vous êtes sans conteste l’hyperconnecté·e – si vous en doutez, faites le test ! Du coup, partir loin, très loin, même dans un bled rural boudé par la 4G, ne suffit pas toujours à vous faire oublier le boulot. Quand ce n’est pas votre cousin qui prend des news de votre super taf – « Alors, ça roule avec ton équipe ? » –, vous rêvez des objectifs à atteindre d’ici la fin du troisième trimestre, jusqu’à vous réveiller à 4 h du mat, en nage sous votre moustiquaire Decathlon. Que ce soit vos proches, votre esprit passionné ou vos angoisses qui vous empêchent de profiter à fond des vacances, il existe des trucs tout simples pour déjouer le stress et résister à l’appel du bureau. Voici 7 conseils pour maintenir la paix avec votre conscience… et votre entourage.

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On fuit les managers, entrepreneurs et consort

En vacances, le choix des compagnons de route est capital. Dans votre cas, il y a une espèce de touristes à éviter à tout prix (en dehors de vos beaux-parents) : les autres managers. Pourquoi ? Ils / elles parlent le même langage que vous. Impossible donc de ne pas échanger des conseils ou de comparer vos CV entre deux anecdotes de team building. C’est comme les séjours linguistiques. Pour progresser en Mandarin, il est préférable de fréquenter les locaux et pas vos compatriotes. Sortir de sa zone de confort, c’est se déconnecter. Autrement dit, exit les retraites de managers façon colonies à la sauce performance. Mélangez-vous à des touristes qui ne vous ressemblent pas (trop), discutez foot ou philo ; vous verrez, ça fait du bien.

On s’évade avec un roman

Je vous vois venir… Vous pensez filouter en écoutant des podcasts business ou en embarquant la bio de Steve Jobs dans votre baluchon, impatient·e de vous plonger dans le récit de sa réussite plutôt que dans la grande bleue ? « Je n’ai pas le temps de lire ce genre de bouquin dans l’année », me répondrez-vous, en oubliant que se documenter, même quand c’est du plaisir, c’est surtout du travail. Et si vous préfériez à ces bibles du management et autres portraits de patron·ne·s un vrai bon roman ? Une fiction qui vous dépayse et qui sent l’été. De quoi prendre du recul vis-à-vis de vos problématiques quotidiennes, et ce sans efforts.

On arrête de chercher l’inspiration non-stop

Quand on est investi dans son travail, on a tendance à voir et à chercher l’inspiration partout, tout le temps. Vous managez une team d’architectes : « Tiens, tiens, cet hôtel art déco serait une super réf pour l’appel à projets en cours. » Vous managez la brigade d’un restau : « Le service de cette brasserie est ultra efficace, je me demande comment ça se passe en cuisine ». Vous managez des journalistes : « Et si je faisais un tour sur Twitter, histoire de prendre le pouls de l’actu ? ». Vous avez compris le principe. Bien entendu, il n’est pas question de lutter contre votre curiosité. Mais ralentissez, regardez le paysage et les gens qui vous entourent. Les bonnes idées ne s’envolent pas. Si besoin, notez-les, c’est une façon de se délester sans virer à l’obsession. Et puis, évitez de demander des conseils pros à vos partenaires de voyage en mal de détente. Il y a un temps pour tout, celui-ci peut attendre la rentrée.

On oublie le mot « objectif »

« Mes objectifs cet été ? Arrêter de fumer, perdre 3 kilos, tenir un blog de voyage… » Halte-là ! Supprimez tout de suite ce mot de votre vocabulaire. Pour vous motiver, vous pouvez toujours payer un coup à vos proches quand vous le prononcerez en plein apéro. « Objectifs. » Comme si vous n’en aviez pas déjà assez le reste de l’année. Alors, je ne vous dis pas de continuer la clope et de renoncer au sport, mais faites les choses parce que vous en avez envie, pas parce que la société prétend que c’est le moment idéal. Je ne vous dis pas non plus de remplacer la visite du château du coin par une sieste à la plage, ni de vous imposer trente minutes de méditation chaque matin – rien de pire que l’injonction au bien-être. Je vous suggère juste de pratiquer des activités que vous aimez, au rythme qui vous convient, sans compter les points.

On se méfie de la déformation professionnelle

Réveil à 7 h 30, café serré et hop, vous enfilez votre chemise hawaïenne, prêt·e à dominer, euh, découvrir le monde. Ah, les bonnes vieilles habitudes… Difficile de s’en défaire. Et pourtant, vous pourriez vite (vous) énerver, à jouer les petit·es chef·fes, les yeux rivés sur votre montre et votre to-do list du jour. Non, Julia n’a pas forcément envie de revenir des courses avant 16 h et Tom, de vous suivre dans le sentier près du camping des Flots Bleus. Ce sont vos ami·es, pas les membres de votre équipe, ni les cobayes de vos nouvelles méthodes de management. Idem avec le choix des restos. C’est sympa de vouloir éviter les intox alimentaires, mais faites un peu de place à l’impro : Julia et Tom en sont à leur cinquième mojito, quand vous cherchez encore le meilleur spot de fruits de mer sur Tripadvisor. Et si vous trinquiez avec eux, plutôt ?

On se tient à distance de son smartphone (enfin on essaie)

Vous avez un téléphone pro ? Lui aussi a besoin de vacances. Accordez-lui un break ; il gardera la maison pendant votre échappée belle. Si c’est vraiment trop dur – vous êtes nomophobe de niveau 10 ou persuadé·e que le service ne peut pas tourner sans vous –, ne vous infligez pas cette séparation. Mais désactivez au moins les notifs. Et si vous vous sentez d’humeur aventurière, autorisez-vous à l’éteindre, voire à le laisser dans la tente quand vous filez dans la pampa. Pour vous rassurer, avant le départ, vous pouvez définir avec votre équipe une modalité de contact en cas d’urgence. Autre option : au cours du périple, réservez-vous des créneaux dédiés pour un check rapide de vos mails et des perfs de la boîte. Le tout étant d’éviter le mélange des genres… comme vous connecter sur Slack à flanc de coteau.

P-S. : ces conseils s’appliquent également à votre bigophone personnel.

On ne prépare pas la rentrée entre deux bronzettes

À peine avez-vous trempé un orteil dans l’océan couleur menthe à l’eau qu’elle pointe le bout de son nez. La liste à rallonge des projets de la rentrée. Elle défile dans vos pensées, fier·e comme Artaban, avec son air culpabilisateur. Vous avez bouclé les gros sujets avant de partir, mais « être à l’heure, c’est déjà être en retard », semble-t-elle vous rabâcher. En moins de deux, vous voilà sur votre transat, laptop sur les genoux, coup de soleil sur les épaules, à préparer un plan d’action aux petits oignons. Bon. Soit vous êtes workaholic, soit votre charge de travail est beaucoup trop importante – dans ce cas, ce serait pas mal d’en parler lors de votre prochain entretien annuel. Quoi qu’il en soit, rappelez-vous que vos collègues ont pris la main en votre absence – faites-leur confiance ! – et que le repos et la déconnexion sont gages de réussite pour la reprise. Au-delà des bienfaits sur la santé, vous la couler douce a un impact positif sur votre productivité. Alors, foutez-vous la paix, vous avez tout à y gagner.

Photo par WTTJ

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