S’en aller comme un prince et revenir comme un roi : secrets d'un break réussi
15 mars 2018
5min
CL
Qu’il soit volontaire ou forcé, qu’il dure trois semaines ou un an, le break professionnel est un défi à relever pour soi mais aussi pour le manager et la tribu qu’on a l’impression « d’abandonner à son triste sort ». Caroline Montel, co-fondatrice de la plateforme de coaching à distance 1heure1coach.com nous donne quelques pistes pour s’en aller comme un prince et revenir comme un roi.
S’échapper sans fuir
L’intérêt du break est de s’assurer de retrouver son poste à son retour, à salaire, responsabilité et temps équivalents. Mais l’absence peut parfois donner l’impression de passer à côté de projets et d’opportunités dans l’équipe. Le talent, c’est de partir intelligemment pour revenir brillamment : « _Un break ne doit pas être vécu comme une fuite par le salarié et son équipe. Le mieux est de préparer sa transmission en organisant des réunions de travail avec l’équipe que vous quittez et votre remplaçant, et de laisser une feuille de route pour que personne ne souffre de votre absence. _» Et plus tôt vous préviendrez votre tribu et vos prestataires, mieux vous préparerez le relais!
« Je conseille souvent de garder le contact pour que le retour soit moins violent… » Si le besoin de déconnexion est trop fort, et que vous sentez que vous ne devriez pas penser boulot pendant cette période, maintenez au moins un lien social : photos, nouvelles, prendre la température de la team, etc. Le but est surtout de montrer à votre entourage pro’ que vous vous sentez concernés par leurs préoccupations quotidiennes pour que l’esprit d’équipe reste noué.
D’autant que les choses peuvent énormément bouger pendant votre congé, et moins vous aurez de surprises à votre retour, plus vous vous sentirez à votre place. Beaucoup de personnes ont l’impression de « découvrir » leur entreprise à leur retour ! De nouvelles recrues, un service redistribué, des changements dans les process… Mais ceux qui veillent à prendre quelques nouvelles de leurs collègues se sentent moins déroutés.
Rester fair-play
On ne va pas se mentir, certains managers peuvent voir d’un mauvais œil le départ d’un membre de leur équipe. Réorganiser et restructurer une team peut mettre en péril les projets en cours, mais cette appréhension ne doit pas vous empêcher de jouer franc jeu dès le début : « En informant votre manager de votre projet familial ou personnel, vous vous donnez l’occasion à tous les deux de réfléchir à un bon moment pour déclencher le congé. Ce n’est pas toujours une bonne nouvelle de se séparer d’un élément et de le réintégrer, l’écosystème va changer et produire une nouvelle organisation. »
Il est donc de la responsabilité du salarié de veiller à ce que les choses se passent bien. « _On peut demander au manager à quel moment c’est le mieux de s’absenter, ou lui trouver son successeur. C’est important d’être force de proposition pour soulager l’équipe. _» Votre départ est le dernier souvenir que vous laissez à votre tribu : alors autant la jouer très professionnel et laisser un bon souvenir avant votre retour !
Les raisons du break
Le congé maladie
On imagine souvent qu’un break professionnel est une décision qui tombe au bon moment de sa carrière et de son évolution en entreprise. Mais parfois, on est forcé de s’absenter quelque temps pour se ressourcer (de force) ou se soigner. Sachez que si vous n’êtes pas tenu légalement de révéler le nom de la pathologie qui vous oblige à vous absenter quelques mois, il est conseillé d’évoquer ses conséquences physiques pour justifier votre état de fatigue et d’efficacité. Aussi, mieux vaut ne pas idéaliser le temps de convalescence imposé : pas de plan sur la comète pour suivre vos projets et caler des réunions à l’avance, vous ne ferez que renforcer votre culpabilité ou votre déception en cas d’objectifs non-atteints. En revanche, n’hésitez pas à donner quelques nouvelles concrètes sur votre état de santé, prévoir des petits-déjeuners avec la tribu et proposer quelques coups de main ponctuels à votre remplaçant.
Le congé maternité
La durée du congé maternité est de six semaines de congé prénatal et dix semaines de congé postnatal, et varie en fonction du nombre d’enfants à charge dans votre foyer, de votre état de santé au cours de la grossesse, ou encore des risques physiques auxquels vous expose votre emploi. Même si le Code du travail n’impose aucun délai pour prévenir son employeur, il est recommandé de le prévenir entre le troisième et quatrième mois et après la première échographie. En bonne intelligence, vous pourrez ainsi être impliquée dans la réorganisation du service plutôt que de prendre de cours toute une équipe. Pour vivre à fond cette aventure et ne pas vous sentir coupée de votre environnement de travail, posez les limites de votre disponibilité avec votre manager : OK pour suivre les dossiers avant l’accouchement 1 heure par jour mais après pas d’e-mails ni de messages pendant deux semaines par exemple ? Et pensez à envoyer un faire-part plutôt que de l’apporter le jour de votre retour…
Le congé paternité
Au coeur du débat social depuis plusieurs mois, le congé paternité est actuellement optionnel et d’une durée de onze jours. Mais les entreprises commencent à se mobiliser pour encourager les pères à profiter de ce droit et d’autres s’engagent à allonger ce congé jusqu’à douze semaines. C’est le cas de la marque californienne Patagonia et de ses cent-cinquante employés européens.
Le congé sabbatique
Que ce soit pour faire le tour du monde ou faire une vraie pause (après un surmenage par exemple), le congé sabbatique permet à un employé de suspendre son contrat de travail jusqu’à son retour. Cette requête impose d’avoir déjà six ans d’expérience professionnelle dont trois dans l’entreprise actuelle. « Nous accompagnons de plus en plus de salariés qui veulent activer leur droit à un break. Pour souffler, pour ne pas passer à côté de leurs projets personnels lorsqu’ils s’investissent beaucoup dans leur entreprise. Il faut être transparent sur la volonté de faire une pause. Que ce soit pour fonder une famille ou faire le tour du monde, ces projets riches participent à l’équilibre personnel, apportent la satisfaction d’accomplir un objectif de vie, évitent la frustration. Ces sentiments peuvent être des boosters et offrir un élan d’enthousiasme dans une carrière ! »
Pour éviter de passer pour un campeur longue durée, mieux vaut partager un peu de ce périple avec votre entourage : « Certains ouvrent des blogs ou mettent en place des newsletters pour raconter l’avancée et les étapes du voyage. Ça permet à leur entourage professionel de mieux comprendre le projet et surtout de pouvoir en parler avec eux à leur retour ! » Stefan Sagmeister, un designer new-yorkais est un fervent adepte du break professionnel. C’est pourquoi il impose à toute son agence une année entière de fermeture tous les sept ans. Cette pause lui permet de voyager, se reposer, réaliser tous les projets inassouvis par ses années de boulot acharné et surtout revenir avec fraîcheur et créativité, et toujours rester au top.
Le retour du héros
Pas facile de revenir au bureau après un break, il faut accepter d’être largué durant les premières semaines qui suivent la reprise : « Impossible de rattraper 100 % des informations… C’est pourquoi je conseille toujours de reprendre un contact physique avec son manager quinze jours avant, de demander des nouvelles plus concrètes des collègues, et pourquoi pas recommencer à traiter quelques mails, suivre les réseaux sociaux et le site de l’entreprise pour se remettre dans le bain. » Et envoyer des signaux de motivation à l’entourage pro’ !
Ce qu’il faut se mettre en tête pour adopter la bonne attitude, c’est que personne n’est indispensable à une entreprise. Votre remplaçant peut se révéler plus efficace sur votre poste et compliquer sans le vouloir votre réintégration à poste égal. Mais en ayant une attitude fair-play et un bon esprit d’entreprise, vous rappelez aussi à votre entourage pro’ que vos valeurs entrepreneuriales sont un pilier pour faire avancer l’équipe !
En résumé :
- Vous voulez des nouvelles ? Donnez-en !
- Vous croyez en votre projet ? Démontrez-le.
- Vous voulez retrouver vos missions ? Partez en vrai pro’.
- Vous voulez que votre voyage soit pris au sérieux ? Racontez-le.
- Vous n’aimez plus votre travail ? Ne revenez pas.
Et sinon rassurez-vous, si vous n’avez pas pour projet de vous absenter six mois, c’est que vous n’êtes ni malade, ni en quête d’équilibre entre boulot et vie perso’. C’est plutôt une bonne nouvelle non ?
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