"Tribus : Nous avons besoin de vous pour nous mener", le livre de Seth Godin

26 janv. 2018

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"Tribus : Nous avons besoin de vous pour nous mener", le livre de Seth Godin
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Publié il y a déjà dix ans, le livre Tribus : Nous avons besoin de vous pour nous mener est devenu un “classique” du leadership. Dans notre monde numérique de plus en plus connecté, il est devenu impossible de réussir sans “tribu”. Une tribu est un groupe de personnes connectées entre elles et connectées à un leader inspirant. Les tribus partagent un intérêt commun et un moyen de communication (généralement une plateforme). Elles ont besoin de leadership. Elles génèrent progrès et nouvelles idées.

Seth Godin est un entrepreneur, professionnel du marketing, blogueur et conférencier américain. Les idées de son livre étaient révolutionnaires en 2008 : elles offraient une nouvelle vision du marketing à l’ère numérique. Dix ans plus tard, certains des aphorismes de Godin ont été répétés des milliers de fois. Ils sont à présent mondialement connus. Mais le livre reste néanmoins pertinent aujourd’hui : il offre des perspectives intéressantes sur le leadership à l’ère des réseaux sociaux, pour tous ceux qui veulent influencer et / ou diriger. Bien que le livre ait séduit avant tout les spécialistes du marketing, il est également très utile pour les individus, car à l’âge du numérique, ils sont nombreux à devoir faire le marketing d’eux-mêmes. Voilà cinq idées que nous avons retenues.

« Nous vivons dans un monde où nous avons le pouvoir de faire bouger les choses, le désir de faire un travail auquel nous croyons ainsi qu’un marché qui nous supplie de devenir remarquables. » - Seth Godin

Le leadership, c’est fondamental

Nous avons été programmés pour avoir un besoin d’appartenance fort. Les tribus sont le résultat de ce besoin primitif. Elles peuvent être définies comme des groupes d’individus reliés les uns aux autres, à un leader et à une idée.

Nous appartenons tous à plusieurs tribus. Alors que ces dernières étaient autrefois locales, Internet a en partie éliminé la contrainte géographique. Il y a maintenant plus de tribus, parmi lesquelles des tribus qui n’auraient pu exister auparavant. Il existe des milliers de nouvelles façons de connecter et de coordonner des groupes de personnes.

De nombreuses organisations sont restées bloquées sur le paradigme industriel fordiste. Elles raisonnent en termes de managers et d’employés et non de leaders et de tribus. Mais le leadership, ce n’est pas la même chose que le management. Alors que « _le management consiste à manipuler des ressources pour obtenir la réalisation d’un travail _», le leadership, en revanche, consiste à créer un changement. Les leaders sont suivis par des fans, pas des employés.

Le marketing a créé de l’horizontalité là où il n’y en avait pas. Aujourd’hui, il s’agit d’engager des tribus et de raconter des belles histoires qui inspirent. Contrairement aux managers, les leaders ont besoin de radicalité et doivent à tout prix éviter la médiocrité.

Pourquoi il faut avoir la foi

Les tribus requièrent une forme de foi, une idée fédératrice et une communauté. Le phénomène des tribus touche tous les domaines de notre vie. Au travail, les bullshit jobs sont le mal du siècle pour toutes les générations qui recherchent du sens, et les entreprises découvrent que la production de masse de biens et de services est de moins en moins soutenable. Dans notre vie de consommateur aussi, nous recherchons du sens : les produits “industriels” (fabriqués à l’usine) ne nous font plus rêver.

Dans ce contexte, les “hérétiques”, ceux qui défient le statu quo avec une nouvelle idée, détiennent les clés de la réussite. Pour oser remettre en question ce qu’on a toujours fait, ils doivent croire en quelque chose. Ils doivent être engagés et passionnés. À bien des égards, c’est une forme de “foi” quasi religieuse qui devient nécessaire.

Le paradigme du travail d’usine, c’est fini

Seth Godin donne une définition très large du “travail d’usine”, puisqu’il le définit comme « n’importe quel travail où votre patron vous dit quoi faire et comment le faire. » Paradoxalement, ce type de travail était apprécié pour son confort : il offrait la stabilité et l’absence de responsabilités. Mais aujourd’hui, il s’accompagne de moins en moins de la sécurité.

« Maintenant, il semble que la climatisation et le déni ont perdu de leur valeur. À présent, le travail de nos rêves, nous l’imaginons autrement : nous voyons un travailleur qui contrôle ce qu’il fait tout au long de la journée et crée des produits ou des services dont il est fier. Cela implique clairement d’avoir le contrôle de son temps et de ses efforts et d’exercer une influence sur ce que l’on fait. »

La croissance du travail indépendant et du télétravail au cours des dernières années prouve à quel point Godin a vu juste. Nous sommes toujours plus nombreux à vouloir avoir le contrôle de notre temps, à rechercher plus d’autonomie et de créativité au travail. Tout le contraire d’un travail d’usine. Pour Godin, le monde n’a plus besoin d’usines. Il a besoin de leadership.

La fin de la moyenne et de la médiocrité

Le management a été conçu pour maintenir le statu quo et aider les organisations à fournir des produits de masse aux consommateurs de masse, c’est-à-dire des produits moyens aux consommateurs moyens. À l’époque de la standardisation, il était logique de renforcer la fiabilité et la prévisibilité des produits, et d’en réduire les coûts de fabrication. Les entreprises comptaient sur le marketing traditionnel pour promouvoir leurs produits. Elles investissaient de grandes sommes d’argent dans la publicité et la distribution pour que leurs produits “moyens” soient achetés par le public “moyen”.

À l’ère des tribus, tout ce qui est moyen est tout simplement condamné. Qui dit “moyen”, dit aussi “médiocre” et “ennuyeux”. Or ce qui est médiocre n’engage pas les tribus. Les produits d’aujourd’hui doivent susciter un fort enthousiasme. Peu importe si au début, seules quelques personnes le partagent. Comme l’a un jour écrit le blogueur Kevin Kelly, tout ce dont vous avez besoin, c’est de “1 000 vrais fans”. Un vrai fan est un membre de la tribu qui se soucie profondément de vous et de votre travail. Ce qui est vrai des produits est vrai des talents : il faut être unique et radical.

Comment démarrer son micro-mouvement

Chaque leadership doit commencer avec un “micro-mouvement”. Et c’est de plus en plus important à l’échelle de chaque individu, car comme le dirait Reid Hoffman, le fondateur de Linkedin, « nous sommes à la tête de la start-up “de nous-même”. » Pour tous ceux qui travaillent en freelance (ou qui souhaitent un jour se mettre à leur compte), c’est d’autant plus vrai.

La création d’un micro-mouvement peut se découper en cinq étapes :

  • Publier un manifeste : il s’agit de votre mantra, la devise et la façon de voir le monde qui unira les membres de votre tribu et leur apportera une structure.

  • Faciliter le contact entre vos fans et vous.

  • Faciliter la connexion horizontale entre vos fans. La communication horizontale est aussi importante que la communication verticale.

  • Comprendre que l’argent n’est jamais l’objectif d’un mouvement.

  • Suivre vos progrès : effectuez tout de manière publique et créez pour vos fans des moyens de contribuer à ces progrès.

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