« Dyslexique, j’ai reçu un Bescherelle » : le pire des cadeaux de départ

Dans la catégorie « je ne m’attendais à rien mais je suis quand même déçu » :

• « Une tuile ! Bon je travaillais dans une boîte qui fabriquait des machines pour les tuileries… Mais j’aurais espéré quand même un petit quelque chose pour l’accompagner après cinq ans dans l’entreprise…» Un parpaing peut-être ?

• « Un collègue pour qui nous avons fait une reçu une enveloppe, a reçu une pièce de 1 euro », pratique pour jouer à pile ou face.

• « Une clef USB avec le logo de la boîte. » Du matériel de bureau ?

• « Très simple, une carte cadeau de 5 euros chez Amazon et personne n’est venu au pot de départ. » Avec ou sans frais de livraison ?

• « Bah… Aucun cadeau. » Pas de mauvaise surprise au moins.

• « Mon copain a reçu un t-shirt déjà porté et tout froissé. » À quelques gouttes de lessive et un fer à repasser près, c’était un chouette cadeau

Dans la catégorie « glauque » :

• « Ma collègue a reçu une pierre tombale avec sa date d’entrée et de sortie ainsi que son matricule avec nom et prénom. On travaillait comme CP aux pompes funèbres. » De l’humour de croque mort qui ne laisse personne de marbre.

• « Un intérimaire qui m’a offert un t-shirt “je suis actrice chez Jacquie et Michel” », téméraire l’intérimaire.

• « Une poupée gonflable. »

Dans la catégorie « il y a erreur sur la personne » :

• « Lors de mon pot de départ, j’ai eu droit à un discours de mon collègue, très élogieux sur ma curiosité, ma capacité à m’intéresser à plein de sujets divers même si certains sont un peu osés… Au fil du discours, les collègues commencent à se regarder bizarrement, à rire de manière gênée et à me regarder avec de grands yeux interrogateurs. Je suis de nature assez réservée et peu encline à discuter de sujets ayant un lien avec la sexualité. Je suis de plus en plus gênée en me disant que finalement, je ne recevrai pas un simple bon pour un massage comme j’ai cru le comprendre au milieu du discours. Mon collègue hilare a fini par m’offrir le paquet qui contient des testicules de bureau (Niceballs) anti-stress à fixer sous une table. Gros malaise. Finalement, il s’est souvenu que ce n’était pas avec moi qu’il en avait parlé mais avec une autre collègue un peu délurée. Même pas moyen de les offrir à Noël. » Les boules !

• « J’ai reçu un chèque-cadeau pour faire du paddle, alors que je suis fan de Padel. J’ai bien ri. Maintenant je vais aller l’utiliser sinon le chèque va expirer. » Ils ont longtemps hésité avec un DVD de Kid Paddle…

Dans la catégorie « oh la boulette » :

• « Alors qu’un poste avait été supprimé dans mon service, j’organise un petit pot de départ pour ma collaboratrice qui perdait son boulot. Je décide de lui offrir des macarons et un livre que j’achète rapidement (car j’avais vraiment la tête dans le guidon) sous les bons conseils de ma librairie indépendante. Arrive le moment d’offrir le cadeau, elle ouvre le paquet et je découvre en même temps qu’elle le titre dont je ne m’étais pas préoccupée : l’Indésirable. J’ai eu l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds et je me suis confondue en excuses puis je suis allée pleurer aux toilettes. » De l’importance de choisir un bon titre.

• « Mon alternant était dyslexique, le manager lui a offert un Bescherelle lors de son pot de départ. Gêne générale… »

Dans la catégorie « cadeau immatériel » :

• « J’ai travaillé avec un directeur qui chaque matin dans l’ascenseur me demandait « alors c’est quand ton pot de départ ? ». Ce à quoi je répondais « après le tiens ! » Je ne croyais pas si bien dire, puisqu’il s’est fait virer un mois plus tard. » Une prophétie autoréalisatrice ?

• « J’ai quitté le service, sans pot ni de cadeau de départ, mais avec un burn out. Le pire ? ne pas avoir eu un moment pour dire un aurevoir convivial aux collègues appréciés. Étape pourtant cruciale pour faire le deuil. J’en reverrai quelques-uns, plus tard, dans d’autres contextes, et ça sera très bien. » On est mieux en petit comité !

Dans la catégorie « qu’est-ce que je vais en faire ? »

• « Au début des années 2000, en fin de stage dans une direction départementale de la Poste, on nous a offert différents goodies, dont la calculette avec la touche magique pour switcher entre les euros et les francs. Spoiler : elle marche toujours », à quand la touche magique pour convertir le salaire brut en net ?

• « Fin de Master 2 en 2014, je reçois en cadeau de départ de fin de stage à la Ville de Marseille qui marque la fin de mes études… Un ignoble poster de Marseille estampillé d’un “Jean-Claude Gaudin (ancien maire de Marseille, ndlr) vous adresse ses meilleurs vœux pour 2011”. » Spéciale dédicace.

• « Une poule. » Simple, basique.

Dans la catégorie « faute de temps » :

• « Pas de cadeau de départ. En revanche, j’ai trouvé un mot griffonné par une de mes chefs au stylo Bic sur une vieille serviette en papier posée sur la table de la salle de pause. » On espère que la serviettes était propre au moins.

• « Une plante horrible achetée 10mn en coup de vent avant mon départ… Bon vent à moi ! » Pas sympa pour cette plante.

• « Cadeaux de pot de départ !? Mais vous vivez dans quel épisode de Friends ? » Celui où Ross refuse de participer à la cagnotte de départ du gardien de son immeuble.

Dans la catégorie « message personnel » :

• « Le pire cadeau que j’ai reçu : “la comptabilité pour les nuls” après deux ans et demi en Audit dans un gros cabinet où je me suis donnée à fond. Paquet évidemment ouvert devant toute l’équipe pendant le pot de départ, sinon ce n’est pas drôle… En termes de reconnaissance et de management j’avais trouvé cela affreux ! » Un vrai règlement de compte…

• « Le guide pour manager toxique pour les nuls. » Net et sans bavure !

• « Une bouteille de vodka… Ce qui pour moi signifiait : allez pinte-toi sale chômeuse. » À défaut d’être workaholic.

Dans la catégorie « des paroles en l’air » :

• « La promesse, faite par ma “super cheffe bien toxique” d’une carte de la part des collègues avec qui j’avais travaillé durant 3 ans et qui semblaient m’apprécier… Carte que j’attends toujours. » Une erreur de postier sans doute.

• « Des collègues m’avaient proposé un café dans un bar, qui n’a jamais eu lieu… » Une variante de la recette du café cold brew peut-être.

• « Le pire ? Pas de pot de départ… » Bande d’ingrats !

Article écrit par Manuel Avenel, édité par Gabrielle Predko, photos : Thomas Decamps