Koh-Lanta : le « leader idéal » selon 5 candidats de l'émission culte
19 oct. 2021
9min
Journaliste et responsable de la rubrique Decision Makers @ Welcome to the Jungle
Journalist & Content Manager
Koh-Lanta, c’est un peu le bureau transposé sur une île déserte. On retrouve dans l’émission culte les mécanismes et les persona de l’entreprise. Parmi eux, les bavards, les discrets, les débrouillards… Et surtout les leaders. Mais qu’est-ce qu’un bon chef – sur Koh-Lanta et au-delà ? Une personne qui écoute, qui performe, qui motive ? On a posé la question à Coumba, Laurent, Clémence, Sam et Alexandra, de Koh-Lanta : La Légende (2021) : et leur sentence est irrévocable !
Coumba : « Le / la leader est sur un siège éjectable »
Super-héros :
Coumba Baradji aka Coumb’
Profil :
La meneuse alpha
Signe distinctif :
Quadruple participante à Koh-Lanta, éliminée par deux fois aux portes de la finale. Ancienne cheffe de cabine reconvertie en coach de vie et coach sportif.
Super-pouvoir :
Lorsque Coumba parle, on l’écoute ! Elle est sans conteste l’alter ego de Claude chez les femmes. Preuve en est qu’elle a immédiatement pris le leadership au sein de sa première équipe en proposant une stratégie 100% féminine. « D’expérience, je sais que les filles ont vraiment peu de chances de s’imposer face aux hommes au fur et à mesure du jeu. Dans le monde de l’entreprise c’est pareil. Les femmes doivent en faire deux fois plus quand les hommes sont acceptés tels qu’ils sont, avec leurs compétences », lance Coumba qui souligne que les choses auraient été différentes si les équipes avaient d’emblée été mixtes.
Kryptonite :
Coumba, leader malgré elle ? C’est en tout cas sa vision du jeu. « Dans ma vie personnelle, je suis devenue très tôt cheffe de famille et cela a sans doute forgé mon caractère. Mais en aucun cas sur Koh-Lanta, je n’ai voulu m’imposer sur le jeu. Je sais par expérience qu’en prenant ce rôle de leader, on est sur un siège éjectable. Pourtant, je crois que je dispose d’une prestance naturelle qui fait que l’on m’impose ce rôle à chaque fois », confie Coumba qui nie avoir été directive envers ses comparses, clamant que « la valeur liberté » est fondamentale pour elle. Une chose est sûre, sa personnalité très alpha a créé de nombreux remous dans le jeu.
Leader idéal :
Définition : « Un·e leader donne du sens à ses actes. »
Qualités : Pour Coumba, « un·e leader est quelqu’un que l’on a envie de suivre car on adhère à ses valeurs et que l’on comprend le sens de ses actes, c’est-à-dire que ceux-ci servent un objectif commun », affirme la candidate. Selon elle, il s’agit aussi d’une personne qui n’a pas peur de prendre des risques en embrassant cette position. « Pour finir, je dirais qu’un.e leader est capable d’écouter les autres, de bien communiquer, de faire preuve d’empathie, de motiver ses équipes, le tout en demeurant enthousiaste ».
Source d’inspiration sur Koh-Lanta : Sans grande surprise, Coumba cite Claude, son ami et partenaire d’aventure. « Il est charismatique et nous pousse toujours plus loin. Il a toutes les qualités d’un excellent leader. Son seul défaut ? Son côté impulsif qu’il faut souvent canaliser. Un rôle que je jouais souvent auprès de lui durant l’aventure », conclut-elle.
Laurent : « Je ne suis pas de nature à vouloir être chef »
Super-héros :
Laurent Maistret aka Lolo
Profil :
Le fédérateur
Signe distinctif :
Mannequin reconverti en animateur TV / événementiel, Laurent est autant à l’aise sur une île déserte que sur le dancefloor. Il remporte Koh-Lanta en 2014, et Danse avec les stars en 2016.
Super-pouvoir :
Abaisser les tensions en lançant une bonne vieille vanne à ses coéquipier·e·s affamé·e·s, tel est son meilleur atout. Convaincu qu’un « sourire résout beaucoup de problèmes », Laurent a su désamorcer nombre de crises diplomatiques en puissance dans son équipe. Et de plaisanter : « Je ne suis clairement pas un roi de la survie mais je pense avoir aidé l’équipe à demeurer dans une bonne énergie. On voit à un moment dans le jeu que les filles anticipent des stratégies qui n’ont pas lieu d’être, car le pire n’était pas arrivé ». Laurent n’est ainsi pas étranger aux victoires de son équipe même lorsque celle-ci est très affaiblie physiquement.
Kryptonite :
Rigolard par nature et copain avec tous les membres de son équipe, Laurent peut-il s’imposer en tant que véritable chef d’équipe ? Du propre aveu de l’intéressé, celui-ci n’est « pas de nature à vouloir être chef ». Pour autant, Lolo, candidat incontournable de cette saison, se perçoit malgré tout comme un leader sur le jeu en ce qu’il intervient comme facilitateur au sein de son équipe et l’aide à « maintenir la bonne entente pour accéder à un but commun ».
Leader idéal :
Définition : « Un·e bon·ne leader est celui qui laisse chacun s’exprimer. »
Qualités : Capacité à rebondir, fédérer et rétribuer, tels sont les piliers du leadership selon Laurent. « C’est également essentiel de crever l’abcès dès qu’un problème surgit », ajoute-t-il. « De plus, je suis convaincu que l’on n’obtient rien de ses collaborateurs ou coéquipiers en les mettant sous pression. Je crois qu’un leader doit demeurer accessible, et faire en sorte de trouver une solution aux problèmes en demeurant toujours calme et cordial ».
Source d’inspiration sur Koh-Lanta : « Moi (rires). Plus sérieusement, je trouve que Namadia est assez leader. En réalité, on se ressemble beaucoup et je pense ajouter une pointe d’humour. Mais Namadia est de très bon conseil, tout comme Teheiura. De manière générale, dans mon équipe, personne n’imposait quoi que ce soit et tout le monde avait voix au chapitre », affirme-t-il.
Clémence : « Un·e leader est une personne qu’on a envie de suivre »
Super-héros :
Clémence Castel aka Clem
Profil :
La force tranquille
Signe distinctif :
Deux fois gagnante de Koh-Lanta, en 2005 et 2018, elle est entrepreneuse à la ville. À la tête d’un café-concert, elle a ouvert une discothèque avec sa compagne et manage des équipes au quotidien.
Super-pouvoir :
Sa discrétion et sa fiabilité marchent main dans la main. Clémence y voit des atouts de long terme : « Pour les discret·e·s, inspirer confiance et développer son leadership se fait lentement. On fait nos preuves au fur et à mesure, en prouvant que l’on peut compter sur nous, que l’on est fiables et que si les autres avancent avec nous, ils ne seront pas déçus, ni trahis. Ça prend plus de temps, mais au final c’est une façon de construire des relations plus solides ».
Kryptonite :
Avec deux victoires à son actif, elle ne peut plus miser sur la discrétion : on la voit venir. En plus, elle fait des envieux·ses qui n’aimeraient pas la voir décrocher une troisième médaille : « Je me doutais que ce palmarès aurait un impact, mais pas si tôt. Ça m’a conforté dans l’idée que je devais faire mon aventure, me montrer plus stratège et que la meilleure défense, c’est parfois l’attaque ».
Leader idéal :
Définition : « Un·e leader, c’est une personne qu’on a naturellement envie de suivre. » Et il / elle peut être féminin. Cette parité du pouvoir, Clémence la défend sur le camp comme dans la vie. « Je suis persuadée que les mentalités évoluent. En tant que femme, il s’agit de se mettre à la même hauteur que les hommes en dépassant un éventuel complexe d’infériorité, sans vouloir les écraser pour autant. Et de le faire en acceptant qu’on a peut-être une écoute et une sensibilité différentes. »
Qualités : « Un·e bon·ne leader a le courage d’avancer et d’être précurseur·e. Dans l’innovation, l’écoute et la cohésion, il / elle motive les autres. Il / elle a aussi cette capacité à montrer que c’est possible, qu’il / elle est prêt·e à aller au front : c’est de cette façon qu’on entraîne naturellement son équipe avec soi, sans forcer. »
Source d’inspiration sur Koh-Lanta : « Jade a des qualités de leader naturel. Elle a des idées intéressantes et des points de vue très clairs, qu’on a envie de suivre. Lorsqu’elle parle, elle a cette autorité naturelle, elle est écoutée. Surtout, elle est mature et a la tête sur les épaules. »
Sam : « Un.e leader doit travailler plus que les autres »
Super-héros :
Sam Haliti aka Sam
Profil :
Le leader (exemplaire) en herbe
Signe distinctif :
Né en 1998, c’est le plus jeune de la promo 2021. Diplômé d’études en ébénisterie, il prépare une carrière… de pompier ! Prêt à éteindre les feux après les avoir allumés sur Koh-Lanta.
Super-pouvoir :
Un esprit militaire basé sur la rigueur, le respect et l’anticipation. « Je n’aurais pas imaginé participer à Koh-Lanta sans me préparer, sans apprendre à faire du feu par exemple. Je regardais l’émission depuis tout petit et je voyais bien que les meilleur·es étaient ceux / celles qui s’entraînaient. Une des plus belles parties de l’aventure, c’est d’ailleurs “l’avant” : l’organisation, la projection, l’impatience d’y être. » Et d’ajouter que ces vertus sont utiles dans le monde du travail : « La préparation est indispensable pour candidater à un job, passer un entretien, continuer à s’améliorer tous les jours et se démarquer ».
Kryptonite :
Dans sa première aventure Koh-Lanta en 2020, Sam a démontré ses compétences techniques, mais on lui a reproché son manque de cohésion et de sociabilité. « C’était compliqué, confie-t-il. L’équipe avec laquelle j’étais n’avait pas les mêmes objectifs que moi. Par la suite, on m’a dit : “Il faut que tu t’ouvres plus, que tu discutes avec tout le monde.” Cette année, j’aime bien les candidat·es, je me sens plus aligné, et c’est réciproque. “Pourquoi tu ne fais plus le sociopathe prêt à critiquer tout le monde et à donner des leçons ?” commentent certains spectateurs. Mais je n’ai pas de raison de le faire. Au final, la façon dont on agit dépend beaucoup de l’équipe dans laquelle on se trouve, ce qui est vrai aussi dans le monde du travail… »
Leader idéal :
Définition : « Claude ! C’est ma définition du leadership, » lâche-t-il entre deux éclats de rire.
Qualités : « Dans Koh-Lanta, un·e bon·ne leader tire ses forces de son expérience, de la vie de tous les jours. Il / elle doit être complet·e : savoir nourrir les autres, être bon·ne et exemplaire dans les épreuves, dans le social… C’est pareil dans une entreprise. » Sam induit une notion de dépassement de soi et de légitimité liée à l’âge. « Un·e leader doit travailler plus et mieux que les autres, montrer qu’il / elle est plus performant·e. Mais ça dépend aussi de l’expérience. À 20 ans, tu ne peux pas débarquer et dire “On va faire ci et ça”, tu manques de connaissances. Et encore, les grand·e·s leaders d’aujourd’hui disent qu’ils / elles continuent à apprendre tous les jours. »
Source d’inspiration sur Koh-Lanta : Le role model de Sam ? « Claude, sans hésiter. C’est le grand frère ! Claude ne se fait pas de souci. Il garde du recul quelle que soit la situation. Il ne retourne pas un problème dans tous les sens une nuit entière, il ne culpabilise pas. Comme lui, je veux apprendre à m’en foutre et à lâcher prise, » argumente-t-il.
Alexandra : « S’adapter à ses coéquipiers tout en imposant des règles »
Super-héros :
Alexandra Pornet aka Wonder Woman
Profil :
L’outsideuse
Signe distinctif :
Gagnante de Koh Lanta en 2020, Alexandra est titulaire du record féminin sur l’épreuve du paresseux (3h26). C’est de là qu’elle tient son surnom de « Wonder Woman ».
Super-pouvoir :
Ses adversaires ont une fâcheuse tendance à la sous-estimer. « On me perçoit souvent comme une fille faible, influençable et bête. Mais du coup, personne ne me voit venir », analyse la jeune femme. Sa dernière aventure en est la parfaite illustration : Alexandra s’est révélée sur la ligne d’arrivée et les a tous coiffés (sur) (les) poteau(x) ! « Il est clair que dans le jeu, certain.e.s ont une autorité naturelle. Ce n’est clairement pas mon cas, et je ne peux pas me reposer sur mon charisme. On a souvent tendance, dans la vie comme sur le jeu, à me prendre de haut. Mais je crois qu’en réalité, c’est ce qui me permet de me transcender, notamment sur les épreuves», nous confie la jeune femme.
Kryptonite :
Dans ses précédentes expériences professionnelles, Alexandra nous confie avoir eu beaucoup de mal avec la hiérarchie. « C’est d’ailleurs pour cela que je suis actuellement en reconversion pour devenir assistante maternelle après avoir exercé la comptabilité ». La candidate pointe notamment ses difficultés avec l’autorité masculine et sa volonté de prouver que les femmes peuvent faire aussi bien que les hommes. « C’est en partie pour ça que j’ai eu envie de faire Koh-Lanta. Malheureusement, comme beaucoup de femmes qui souffrent du syndrome de l’imposteur, je manque encore de confiance en moi. Je dois donc redoubler d’efforts pour sortir de ce rôle de nunuche dans lequel on me cantonne. Sur cette saison, plus que jamais, j’avais envie de prendre mon destin en main quitte à me mettre en danger », poursuit-elle.
Leader idéal :
Définition : « Quelqu’un qui sait être à l’écoute et s’adapter à ses coéquipier·ère·s tout en imposant des règles ».
Qualités : « Le.la bon.ne leader est capable de faire preuve de reconnaissance (même simplement verbale) envers ses salarié·e·s lorsqu’ils / elles font du bon travail », commente Alexandra. Elle poursuit : « en entreprise, j’ai remarqué que bien souvent, 2 ou 3 employé·e·s tiennent le navire. Et plutôt que de les féliciter, les chef·fe·s ont tendance à se reposer encore plus sur eux / elles, ce qui finit par les faire craquer ». Alexandra ajoute qu’un.e « bon.ne leader ne doit pas forcément faire ami-ami, mais instaurer un climat de sérénité en offrant un cadre structuré ».
Source d’inspiration sur Koh-Lanta : Depuis le premier jour, Alexandra nous confie avoir eu un coup de cœur pour Clémence et Alix, sa camarade de jeu des 4 Terres. « Clémence, car elle est très carrée, posée et diplomate, de vraies qualités pour un leader. Alix car j’aime son côté fonceuse, elle n’a peur de rien, et cela me donne encore plus la niaque ». La candidate souligne également les qualités d’écoute et de communication de Jade, ainsi que sa capacité à fédérer ses coéquipiers.
Vous aussi, vous vous sentez l’âme d’un·e aventurier·e ? Bonne nouvelle… Si vous souhaitez nourrir votre leadership et votre esprit d’équipe, plongez-vous dans l’univers Koh-Lanta avec vos collaborateur·rice·s grâce aux formations à destination des entreprises proposées depuis peu par TF1. Une parfaite façon de prolonger la lecture de cet article, entre jeux de conforts et épreuves d’immunité.
Photos par Alain Issock ©A.ISSOCK/ALP/TF1
Article édité par Héloïse de Montety
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